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Éric Beaumatin (Traducteur)
EAN : 9782267019773
187 pages
Christian Bourgois Editeur (06/03/2008)
3.83/5   21 notes
Résumé :
Un acteur comique obèse se met en quête de son alter ego maigre afin de relancer sa carrière; au soir de sa vie, un écrivain ignoré hésite à envoyer les manuscrits qu'il a amassés; une obscure gardienne de musée réalise soudain à quel point son quotidien est désespéré. Dans chacun des douze textes de ce recueil, les personnages se trouvent confrontés à une question: dois-je ou non disparaître ? Autant de situations, plutôt cocasses, dans lesquelles Enrique Vila-Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un excellent opus de Vila-Matas, je trouve. Composé de petites nouvelles qui tournent autour du suicide, mais pas de manière pessimiste. Vous me direz, comment est-ce possible ? C'est sans compter avec l'humour omniprésent et le grand respect à autrui dont l'auteur nous a habitué.

Je pointerai à titre d'exemple, cette femme au foyer qui, comme chaque année, le jour de son anniversaire, a l'intention de cuisiner un cochon de lait, sauf que pour son 50e anniversaire, son mari et ses fils ont mieux à faire pour des raisons variées. Elle imagine dès lors qu'elle pourrait sauter de son balcon, se faire écraser par un tram, car elle sort au départ pour aller acheter son cochon de lait, mais fera tout autre chose.

C'est souvent ... délicieux, malgré le thème.
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Sous l'égide de Pessoa (« voyager, perdre des pays »), le projet de Suicides exemplaires est exposé par le narrateur en introduction, un livre entrepris "contre la vie étrangère et hostile", comme un voyage littéraire pour s'orienter dans le labyrinthe du suicide, un voyage pour "épuiser toutes les nobles options de mort possibles".

Sur le suicide, le propos est plus léger que ce à quoi l'on s'attend, comme si le sujet était ailleurs, dans le rapport entre réalité et fiction, entre la vie et sa représentation.

Les protagonistes des nouvelles de ce recueil voyagent ici dans des vies incongrues, souvent ridicules, où l'envie d'en finir est la question essentielle, même si les suicidés en puissance finissent en général par avoir la vie sauve - avec quelques exceptions notables telles que cet inventeur qui succombe à une crise cardiaque juste avant de réussir son suicide.

Il y a ce peintre dont la vie semble réussie mais qui traîne une vague tristesse, une âme mélancolique de vagabond, et une envie de sauter jamais concrétisée, envahi par l'histoire familiale de son ami d'enfance, rejeton d'une famille de suicidés (La mort par saudade), une femme de cinquante ans gardienne de musée, absorbée part l'univers des toiles qu'elle garde, tentée tout au long d'une journée par des formes très diverses de suicide (Rosa Schwarzer revient à la vie).

« En laissant son regard errer dans la cuisine, elle avait en effet aperçu, au milieu des cafés, des fromages, du thé, des tartines de pain de seigle au cumin, des confitures et des rondelles de charcuterie, un coeur solidaire sous la forme d'une incolore bouteille d'eau de Javel qui, si elle avait pu prendre vie, aurait sans doute adopté des traits de triste pantin égaré dans le vide insipide d'une non moins triste cuisine.
Elle se dit qu'il était drôlement facile de mourir et qu'il ne fallait surtout pas rater cette occasion exceptionnelle. » (Rosa Schwarzer revient à la vie)

Préfigurant déjà "Bartleby et compagnie", "L'art de la disparition" évoque un écrivain secret, homme modeste vivant en étranger sur une île étriquée, ayant écrit en secret sept romans jamais publiés, qui découvre au jour de sa retraite qu'il aime être dans la lumière. Il disparaît au moment où il laisse son oeuvre paraître.

Finalement, malgré son habileté, l'imagination et l'humour, ce Vila-Matas m'a déçue, inégal et avec des fils de fabrication qu'on a du mal à oublier.
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Recueil de 12 nouvelles autour de la mort et du suicide, par un écrivain qui est passé maître dans le mélange auto fictionnel et métalittéraire.
J'ai apprécié particulièrement deux récits: "L'art de la disparition" (qui semble être un sujet récurrent chez Vila-Matas) où le protagoniste s'installe dans l' 'île d'Umbertha, lieu où tous les mots comportent un hache; cet homme écrit en cachette pour ne pas s'exposer, mais arrivé à la retraite il découvre la sensation agréable d'être reconnu. Alors, il offre tous ses écrits, très insultants pour les îliens, et décide de disparaître.
L'autre récit qui a retenu mon attention est "Les amours qui durent toute la vie" où une grand mère et sa petite fille se racontent des histoires; réellement vécues et atroces pour la petite fille.
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Douze nouvelles sur le suicide, sa fascination, son impossibilité, les diverses manières de le concrétiser. On pense à Borges ou à Tabucchi en lisant ces récits mélancoliques, drôles et malicieux (Vila matas incarné en Satam alive). Des nouvelles d'une grande virtuosité où l'imagination et ses ressources font barrage à la figure omniprésente de la mort.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est triste à dire (...) mais on tend de moins en moins à glorifier l'art au profit de l'artiste créateur, l'artiste est de plus en plus préféré à son oeuvre. Et c'est bien triste, crois-moi.
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Allez, demain il fera jour, ai-je dit. Et c'est à ce moment précis qu'a retenti, sec et dur, le coup de pistolet qui lui a permis de disparaître de la circulation.
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Videos de Enrique Vila-Matas (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Enrique Vila-Matas
En dialogue avec Tiphaine Samoyault Interprète : Manuela Corigliano
Un narrateur en panne d'inspiration se remémore ses années de bohème à Paris. La dèche, la mansarde, les petits trafics d'herbe : l'attirail classique de l'écrivain romantique qui aspire à la gloire d'Hemingway. Paris est une fête, c'est bien connu… En proie au doute, il commence à observer des signaux qui le ramènent invariablement à l'essence de l'écriture. Depuis la mystérieuse chambre 205, du modeste hôtel de passe Cervantes à Montevideo, mise en scène par Julio Cortázar, les symboles se succèdent, reliant Paris à Cascais, Montevideo à Reykjavik et Saint-Gall à Bogota, qui tous témoignent de l'impossibilité de l'écriture à raconter la vie. En revanche, on peut entrer dans l'espace de fiction pour transformer la vie en littérature. de digression en digression, on est happé dans un vertigineux vortex, ébloui par l'intelligence du propos, la générosité de l'auteur envers ses pairs, la finesse de son humour et une autodérision à toute épreuve.
Immense écrivain, Enrique Vila-Matas est traduit dans une quarantaine de langues et s'est vu attribuer les plus prestigieux prix à travers le monde.
À lire – Enrique Vila-Matas, Montevideo, trad. de l'espagnol par André Gabastou, Actes Sud, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
+ Lire la suite
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