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EAN : 9782377312054
240 pages
Sarbacane (06/03/2019)
4.19/5   44 notes
Résumé :
Un roman graphique mêlant narration, collages et haïkus : incroyablement dépaysant !

La vie est belle. Lituanie, 1941. Algis est encore un enfant quand il est déporté dans un camp sibérien. Il raconte son quotidien où l'on croise le fantôme de son jars domestique, une chorale, des Russes impitoyables, et même des soldats japonais ! Avec son regard pur comme l'azur et sa fantaisie d'enfant, Algis nous fait rire, nous surprend et nous émeut.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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La force du rêve permet de surmonter les pires cauchemars. Et quand l'âme du jars d'Algis vient apaiser les souffrances du goulag, la réalité est moins dure à supporter.
Ce roman graphique de Jurga Vilé rapporte l'histoire de son père, déporté en Sibérie à l'âge de 13 ans. Expulsé de son village près de Vilnius en Lituanie, Algis et sa famille devra supporter un voyage dans un wagon à bestiaux jusqu'aux camps de travail. Dans cet univers de désolation le jeune adolescent raconte des séquences de vie où la faim, l'insalubrité, l'épuisement et les brimades sont quotidiens.
Mais Algis ne se plaint à aucun moment d'autant que la chorale de la maîtresse d'école Mme Violeta et la tante Pétronille et sa passion pour le Japon, apportent un peu de réconfort et de joie.
Toutefois cette vie rude va devenir tragique lorsque des dizaines de déportés mourront durant une marche de dix kilomètres sous une tempête de neige. Ce sont les germinations de pépins de pommes rapportés par Algis
qui deviendront les couronne mortuaires.
Cependant l'espoir viendra et les orphelins retrouveront la chaleur de leur pays natal.
Cette histoire pleine de poésie est sublimée par le crayon de Lina Itagaki. le dessin colle parfaitement au récit d'un enfant: doodles, lettres, portraits, le tout dans des tons doucement ocrés.
Ce roman n'apporte pas d'éléments qui expliqueraient la déportation de plus de 17000 lituaniens entre le 14 et le 18 juin 1941. Et dans ce cas il faut lire le livre de Ruta Sepetys "Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre".

Au final j'ai trouvé ce roman touchant racontant avec des yeux innocents et un coeur pur les pages sombres de l'époque stalinienne.
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Jurga Villé nous raconte le récit de son père, Algis, déporté dans les goulags de Sibérie pendant la seconde guerre mondiale. Durant cette guerre, les lituaniens, soupçonnés de sympathie pour le régime nazi, on été nombreux a se retrouver déportés dans des conditions inhumaines. Par la suite, l'Allemagne occupera un moment ce pays et la situation des Lituaniens ne s'améliorera pas, vous vous en doutez. Mais cette bande dessinée ne s'attarde pas du tout sur l'aspect historico-politique.
C'est raconté comme un journal intime, en changeant régulièrement de style de narration, bande dessinée, pages de textes entièrement manuscrites, illustrations agrémentées de textes, schémas, lettres manuscrites…
Le style est celui d'un journal intime raconté par un enfant, et il est essentiellement centré sur la manière de se maintenir en vie, de garder le moral, de garder un coin de bonheur malgré les conditions de vie insupportables. Garder une place pour le rêve, la poésie, la musique, et les petites attentions.
Le graphisme joue sur une certaine naïveté, on reste dans l'univers de l'enfance, malgré la dureté ambiante, avec quelques envolées fantastiques, comme avec l'esprit du jars qui vient soutenir Algis par moment. le ton est plein de tendresse, de jeux d'enfants, de poésie, mais l'histoire est très dure, autant dire, l'émotion est au rendez-vous. C'est une bande dessinée avec un traitement graphique original, nous faisant découvrir sur un pan de l'Histoire bien méconnu ici, à l'autre bout de l'Europe.
C'est une oeuvre bouleversante et belle.
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Ce roman graphique raconte l'histoire du père de l'autrice Jurga Vile. L'histoire se déroule en Lituanie en 1941. La 2e guerre mondiale a éclaté et la Russie envahit la Lituanie. Un petit pays tout au nord de l'Europe balkanique. C'est ainsi qu'Algis, le père de l'autrice est déporté dans un camp de travail en Sibérie. Son jars domestique, ou si préférez le mâle de l'oie, est tué par les soldats. le ton est donné.

Son fantôme restera auprès d'Algis pour soulager ses malheurs. L'autrice le met en scène comme s'il était toujours vivant. Les vivants et les morts sont étroitement liés dans cette aventure.

Algis et les siens s'inventent une vie dans leur camp et créent des situations drôles où la moindre petite chose maintient l'espoir. On trouve ainsi une recette de confiture, le mode d'emploi des origami par Petronelle, la tante d'Algis, férue de culture japonaise. On côtoie des haïkus, petits poèmes japonais et de vrais japonais qui résistent aussi comme ils peuvent grâce à la musique. Et pourquoi pas une chorale tant qu'on y est ?! Et bien oui, la maîtresse d'Algis qui est de l'aventure en crée une.

La pudeur, la délicatesse des situations masquent la dureté de la vie dans le camp et les horreurs vécues. La fin est plus dure jusqu'à ce que l'oncle d'Algis envoie un convoi pour rapatrier les enfants par le train. Tous ne reviendront pas, loin de là.

Ce roman graphique est porté par sa poésie, sa pudeur et les situations cocasses au camp. Il n'est pas totalement
autobiographique précise l'auteur.

Les illustrations dans des tons sépia magnifient les scènes. Les personnages et leurs visages en particulier sont très bien dessinés et expressifs à souhait.

Un très bon roman que je recommande, autant pour l'histoire que pour les illustrations;










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Haïkus de Sibérie est un roman graphique qui raconte la 2nde Guerre Mondiale en Lituanie. Oui, en Lituanie. C'est intéressant, puisqu'en France on nous enseigne seulement la 2nde Guerre mondiale du point de vue des français, en oubliant trop souvent que justement cette guerre était mondiale, et pas franco germanique.
L'histoire contée est vraie, et terrible. Mais c'est fait si joliment et délicatement. C'est presque doux par moments.
J'ai découvert ce roman graphique pour un challenge, et j'en suis ravie !
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Algis, un petit garçon comme les autres.
Qui joue avec un rien, et avec l'insouciance de son âge et dont la famille fait pousser les plus belles et succulentes pommes de Lituanie.
Mais la réalité va frapper et sera bien plus cruelle que des pépins à lancer le plus loin possible.
Il y a souvent de la légèreté dans les pages, parce que le sujet est grave.
Il y a du chant, des haïkus, des sourires et des espoirs, parce que l'enfermement est invivable.
Jurga Vile nous décrit l'impensable, ce qu'il y a de plus inhumain.
Vivre avec les poux, dormir dans la crasse, sortir presque nu dans la neige, être séparé de ses parents, de sa famille, faire semblant de se délecter d'une soupe de cailloux, se voir insulté et meurtri, voir les autres mourir, en se demandant quand notre tour viendra.
C'est un roman graphique et coloré, pour une histoire vraie et innommable.
C'est une histoire lointaine et pourtant d'hier.
On aimerait oublier que la liberté est un bien fragile, qui peut s'envoler à coup de poings contre une porte.
Mais l'autrice et son illustratrice nous livrent de l'espoir. Car lorsqu'on n'a rien, on s'accroche à la moindre parcelle d'étoiles, au moindre rayon de voix qui nous embarque dans l'imaginaire, pour mieux supporter la survie.
Algis a existé. Comme des millions d'autres.
Algis pourrait revenir. Faisons en sorte que l'horreur ne revienne que sur des pages dessinées sur une étagère de librairie.
Merci Masse Critique, Babelio et les éditions Sarbacane pour cette merveilleuse découverte.
La Sibérie m'a donné froid par moments, car l'obscurité de la guerre est ancrée en chacun de nous. Mais la poésie constante de l'ouvrage m'a rappelé que l'espoir est un sens humain, et qu'il suffit de gratter un peu, beaucoup parfois, pour illuminer la misère d'un destin.
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critiques presse (1)
BDGest
05 juin 2019
D’une lecture plaisante malgré un thème difficile, Haïkus de Sibérie est un ouvrage touchant et dépaysant. À découvrir.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La pluie a cessé quand nous sommes arrivés aux baraques. Des sortes de maisons, mais avec des murs troués et un toit percé. Deux gardiens nous ont accueillis. Ils ont dit : "c'est ici que vous allez vivre et travailler pour LA GRANDE PATRIE, vous les parasites, les svolochi. Vous serez gardés par des chiens dressés et personne ne rentrera chez soi".
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Je sais que ça va s'arranger. Je vais retricoter le monde entier. En attendant on se tiendra au bord du monde sur la pointe des pieds, on se blottira, on chantera. On ululera comme des chouettes. Ça ira.
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Pendant notre première répétition, tout-à-coup, il s'est mis à neiger. La pleine lune accrochée dans le ciel éclairait ce paysage irréel et magique. On a couru avaler des flocons en chantant à tue-tête.
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Comment tricoter de douces paroles ? Il faut d'abord choisir soigneusement dix mots doux. Ensuite, les pensées et les mots vont se tisser seuls autour et former de douces paroles.
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