Voilà bien un livre à offrir, à s'offrir, à prêter. Quelle leçon de dessin ! De quoi générer des passions. Si votre entourage s'oriente vers les beaux arts, n'hésitez pas ! Conseillez-le, offrez-le, chipez-le ! Les prisons sont pleines de voleurs de "Un jour, un chien", et c'est la moindre des choses !
L'on se penche sur le volume, un peu surpris, la première lecture des pérégrinations du chien dure trois minutes. Puis, on reprend l'ouvrage, conquis, encore et encore, tel un livre de chevet, on se baigne dedans, on savoure chaque esquisse, on observe le trait, la technique d'une dessinatrice d'exception, qui avec rien, trois coups de crayon, façonne un monde, suppose des sentiments, sous-entend les errements d'un animal (qu'elle doit drôlement aimer pour nous l'offrir avec tant de précision et d'émotion).
Tantôt lointaine silhouette, tantôt en gros plan, le chien existe sous nos yeux de la souplesse d'un poignet, du savoir-faire d'une ligne, de l'adresse d'un coup de crayon. C'est confondant. La finesse du tracé révèle une telle richesse, mais par une économie de moyens dans chaque motif, c'est bluffant de technicité. Et pourtant, tout cela a l'air si simple ! A l'heure des dessins préfabriqués sur logiciels, des pâles copies, il est bon de se dire que mince, avec un simple trait, griffonné dans un carnet de voyage, une personnalité s'exprime. Un talent opère. Celui de Gabrielle Vincent. Un regard. Un geste. Une habileté folle.
Pour ceux qui se posent la question, ça n'a rien d'enfantin (on la connaît pour Ernest et Célestine, je précise donc). Voilà l'oeuvre d'un grand dessinateur, mâture, en maîtrise dans ses croquis et ses effets, subtil et humain. A titre informatif, mon ouvrage emprunté est une deuxième édition de 1982 signée Monique Martin, le vrai nom de Gabrielle Vincent (dont elle usera plus tard), il est donc possible de se procurer ce poétique album aux éditions Duculot. Il témoigne de dessins faits en 1974.
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"Ces dessins ont été réalisés en 1974.
Monique Martin".
Ernest et Célestine, un grand classique de la littérature jeunesse, est à l'honneur d'un tout premier catalogue de vente aux enchères dédié à sa créatrice, l'illustratrice, auteure et artiste peintre belge Gabrielle Vincent (1928-2000), avec 23 oeuvres estimées à 112 500 €.
Organisée avec le concours de la Fondation Monique Martin (Gabrielle Vincent), cette vente d'originaux est une première de cette ampleur pour cette série jeunesse créée en 1981 et vendue à plus d'un million d'exemplaires. Outre ses succès éditoriaux, l'univers d'Ernest et Célestine continue de susciter l'engouement à travers des adaptations pour le petit et le grand écran : un premier long métrage en 2012 (1 million d'entrées, César du meilleur film d'animation, 3 Magritte), une série télévisée qui compte déjà 2 saisons et un deuxième long métrage en 2022.
Cette vente spéciale organisée par la Maison Daniel Maghen Enchères sera présentée lors d'une mise aux enchères d'originaux de BD et d'illustrations plus large organisée au même moment. Elle fait l'objet d'un catalogue dédié. Les pièces mises en vente seront exposées à la galerie Daniel Maghen du 6 au 14 juin 2023.
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VENTE AUX ENCHÈRES :
Mercredi 14 juin à 18h (entrée libre)
à la Maison de l'Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris
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EXPOSITION DE LA VENTE
Du 6 au 14 juin (entrée libre)
À la galerie Daniel Maghen
36 rue du Louvre, 75001 Paris
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