AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782742775415
178 pages
Actes Sud (14/05/2008)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Je t'écris librement parce que j'envoie ce billet par un ami étranger (on ne lui retournera donc pas les poches à la douane, comme on le fait à nos compatriotes) qui te le postera depuis l'Italie. Surtout, ne reviens pas ! Après ton départ, ils sont venus perquisitionner chez nous. Je croyais, en raison des précautions que tu prenais avant ton départ, que tu étais paranoïaque. Pas du tout : le lendemain du jour où tu devais revenir au pays, trois flics de la Securit... >Voir plus
Que lire après L'exil d'AlexandraVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman épistolaire reprend et prolonge la pièce de théâtre Puck en Roumanie. Je ne peux donc que renvoyer à ma critique sur cette pièce et ajouter qu'à mon sens cette forme littéraire se prête mieux au propos d'Anca Visdei. L'action s'arrête vraisemblablement en 1990 (les dernières lettres ne sont pas datées) et va donc au-delà des événements de la pièce de théâtre aussi bien pour ce qui est de Ioana en Roumanie que d'Alexandra qui quitte la Suisse pour la France. Le roman est servi par une écriture fluide qui rend la lecture très agréable.
Commenter  J’apprécie          400
J'avais mis ce livre, une première fois, sur mon blog, lors de sa création. Je l'ai mis, aussi, dans ma bibliothèque de Babelio et je n'arrive pas à comprendre pourquoi je suis toujours la seule lectrice, c'est un petit chef d'oeuvre (n'ayons pas peur des mots !). Il concourt pour « le coup de coeur des coups de coeur » en juin 2010 de notre club de lectrices de la bibliothèque de Dinard. Pour une fois, nous avions été unanimes dans nos éloges ; c'est si rare !

Je l'ai offert souvent et à chaque fois, on m'a fait savoir qu'on le trouvait très bien.

Il faut dire que ce roman a tout pour plaire. Il traite avec subtilité et humour, d'une réalité douloureuse : l'exil.

Alexandra, jeune auteure dramatique, qui a plus d'un point commun avec Anca Visdei, fuit son pays, la Roumanie à l'occasion d'un colloque littéraire.

Elle écrit à sa soeur pour qui elle éprouve une grande affection, la façon dont toutes les deux se jouent des dangers du régime totalitaire est drôle mais tragique à la fois. Leurs lettres sont très surveillées, elles s'en amusent : « Ta lettre a mis quatorze jour. D'habitude ça ne prend qu'une semaine…Tu dois utiliser de mauvaises enveloppes, là-bas ils les fabriquent moins bien qu'ici, car ton pli s'est décollé pendant le voyage et une secourable postière de chez nous a été obligée de le recoller, très discrètement d'ailleurs. Il n'y aurait pas eu la petite marque que tu sais, c'était un travail comme neuf ! Quel sens esthétique pour une simple postière ! »

Le pays d'accueil, la Suisse n'est pas épargnée par l'humour d'Alexandra, j'ai souri à l'évocation des intellectuels de son colloque

« Tout le monde a été adorable avec moi. le colloque a duré trois jours, l'admiration un peu moins…..Ils m'ont répondu …. Nous connaissons et aimons votre pays. Nous avons passé une semaine à un congrès d'écrivains héros du peuple au bord de la mer noire ».

On sent en Alexandra une vitalité et une envie de s'imposer comme une écrivaine de langue française qui force l'admiration le parcourt sera long et difficile mais avec tant d'esprit et d'énergie comment ne pas y parvenir. À sa soeur qui lui dit qu'elle est belle comme une odalisque elle répond « Une odalisque est une crétine enfermée dans un harem, qui partage un gros mari violent avec une dizaine d'autres débiles de son espèce et qui passe son temps au bain à montrer des vertèbres superfétatoires à Monsieur Ingres. ».

La trame romanesque est riche des deux mouvements : la dureté et la désintégration du régime de Ceausescu et l'intégration dans ce qu'on appelait à l'époque « le monde libre », cela passe par le lien des deux soeurs qui est riche d'une complicité puis d'une tension qui rend le roman passionnant et triste parfois.

J'ai lu et relu plusieurs fois ce livre, avec toujours le même plaisir.

J'espère trouver dans le monde des blogs d'autres lectrices passionnées.

Commenter  J’apprécie          61
Alexandra, jeune dramaturge de talent, fuit la Roumanie en 1974 et s'exile en Suisse. Confrontée à la solitude et aux privations, elle puise du courage dans la correspondance qu'elle entretient avec sa jeune soeur Ioana, restée au pays. Une riche correspondance de 15 ans qui offre un regard dédoublé sur la Roumanie au temps de la guerre froide sous le règne de Ceausescu. C'est surtout l'exil qui est au coeur de ce roman,qu'il soit politique, géographique, linguistique, familial, sentimental... j'ai trouvé quelques passages un peu complexe notamment ceux qui évoquent l'histoire de la Roumanie.
Commenter  J’apprécie          60
Une correspondance de 17 ans entre une émigrée roumaine en Suisse de 1973 à 1990 et sa soeur restée au pays. Alexandra a bien du mal à faire connaître son talent de dramaturge et à subvenir à ses besoins, l'exil et l'éloignement de sa famille lui pèsent particulièrement. Un brin ennuyeux et longuet.
Commenter  J’apprécie          30
Un chef d'oeuvre de délicatesse et d'humour. Vies privées, politique, dérision, suspense, tout y est. Epuisé, le livre vient d'être réédité. la pièce qui en a été tirée, Toujours ensemble, est jouée dans le monde entier et a eu les éloges de toute la presse française, du Monde au Figaro. A quand la suite?
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le congrès a duré trois jours. L’admiration un peu moins. On m’a demandé de lire mes textes dans notre langue. J’ai protesté : J’ai traduit mon texte en français ! Il est important que vous sachiez de quoi je parle.
Tu vas être étonnée. Ils m’ont répondu : Nous préférons vous entendre lire dans votre langue, nous aimons sa musique, comme la flûte de Pan, le violon tzigane. Moi : Mais vous n’allez pas comprendre ce que je veux vous dire ! Eux : Nous imaginons : la belle plaine du Danube, les chars tirés par les bœufs, les costumes folkloriques, vos si belles danses populaires ! Vous savez ? Nous connaissons et aimons votre pays. Nous avons passé une semaine à un congrès d’écrivains héros du peuple au bord de la mer Noire.
J’ai donc lu en roumain. Que personne ne comprenait dans l’assistance. Qu’ils ont trouvé splendide et « tellement slave » ! Je les ai déçus en leur précisant que nous parlions la seule langue latine de l’Est. J’ai dit à une consœur marocaine qu’il ne manquait plus qu’une chose : qu’ils me demandent d’interpréter une mélodie populaire à la flûte de Pan. Elle m’a confié que le plus sérieusement du monde, les organisateurs l’avaient priée d’exécuter une danse de son pays. Il s’agissait de la danse du ventre. Cela tombait bien : elle est homosexuelle et féministe.
Commenter  J’apprécie          60
Pour traduire « dor de ţara », je n’ai trouvé que « mal du pays ». Et si on a précisément pas mal ? Si c’est plus insidieux que ça, précisément comme le « dor » ? Nostalgie, mélancolie, ça existe encore mais pour « dor », cette tristesse de l’âme qui se languit, au-delà même de la souffrance, va chercher. On dirait la langue d’érudits essayistes qui n’ont ni boyaux ni cœur qui chavire. Nous, nous avons un langage de fibres, de tripes, de nerfs mis à vif. Le français n’est qu’une langue du cerveau. Faudra-t-il que je m’impute de tout le reste pour pouvoir réentendre ma voix ?
Commenter  J’apprécie          60
Ta lettre a mis quatorze jour. D’habitude ça ne prend qu’une semaine…Tu dois utiliser de mauvaises enveloppes, là-bas ils les fabriquent moins bien qu’ici, car ton pli s’est décollé pendant le voyage et une secourable postière de chez nous a été obligée de le recoller, très discrètement d’ailleurs. Il n’y aurait pas eu la petite marque que tu sais, c’était un travail comme neuf ! Quel sens esthétique pour une simple postière ! »
Commenter  J’apprécie          60
Ici, j'ai tout le temps la nausée, le matin, le soir, en voiture, en montant les innombrables collines de Lausanne. Les gens sont pourtant gentils, l'air pur, le pays très beau. Mais je me sens mal partout et je n'arrive pas à vomir. A vomir quoi ? La bile, les souvenirs ? J'ai dû fauter avec le mal du pays. J'ai dû prendre par mégarde un bout en moi. Un petit bout de patrie qui doit être en train de traverser les premiers mois de sa gestation intra-utérine, ceux qui vous soulèvent le coeur.
Commenter  J’apprécie          30
Une odalisque est une crétine enfermée dans un harem qui partage un mari violent avec une dizaine d’autres débiles de son espèce et qui passe son temps à montrer ses vertèbres superfétatoires à Monsieur Ingres.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Anca Visdei (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anca Visdei
La Roseraie des Cultures et des Arts - 8ème édition Table ronde : "Des artistes aux Singulières destinées" Invité(e)s : - Alain Paucard, Écrivain. Titre de son intervention : « Une figure de la France emblématique, Jean Gabin ». Livre « La France de Jean Gabin », aux Éditions Xénia 2016.
- Thierry de Carbonnières, Acteur. Titre de son intervention : « Savoir saisir le moment ». Livre « Saluts et applaudissements », aux Éditions Riveneuve 2016.
- Anca Visdei, Auteure et metteur en scène. Titre de son intervention : « Rencontres avec des personnes remarquables dont Jean Anouilh ». Livre « Jean Anouilh-une biographie », aux Éditions Fallois, 2012.
- Philippe Lorin, Peintre, illustrateur, dessinateur. Selection Titre de son intervention : « Légende d'un poète éternel ». Livre « Chez Brassens - Légende d'un poète éternel », aux Éditions du Rocher, 2015.
Modérateur : Laurent Desvoux-D'Yrek, Professeur de français, président de l?Association du Verbe Poaimer.
http://www.laroseraiedescultures.fr/edition2016/mb-table-ronde-2-Des-artistes-aux-Singulieres-destinees.html
Association "La Roseraie des Cultures et des Arts" le 3 septembre 2016 - Moulin de la Bièvre Salon du Livre et des Arts de L'Haÿ-Les-Roses http://www.laroseraiedescultures.fr
Réalisation : M.D'E
+ Lire la suite
autres livres classés : roman épistolaireVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

SF en titres

La machine à explorer..., de H.G. Wells

la cuisine
le temps
le cerveau
la Terre

10 questions
516 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}