Cette critique concerne, non pas de l'ensemble de l'oeuvre, mais une petite partie, incluse dans "Nouveaux Mélanges". Il s'agit d'une courte fable :
"Conversation de Lucien,
Erasme et
Rabelais dans les Champs-Elysées".
Voltaire imagine la rencontre aux Champs-Elysées, c'est-à-dire, dans la mythologie grecque, le lieu de séjour des défunts pour les bonnes âmes, de trois philosophes qui se moquèrent de la religion : le Grec Lucien de
Samosate, né vers 120, et les écrivains humanistes de la Renaissance
Erasme et
Rabelais.
Après une comparaison entre l'atmosphère des deux époques,
Rabelais conclut qu'il est impossible d'affronter, sur la question religieuse, les puissants avec sérieux, car l'on se fait "rôtir", "cuire" par le pouvoir ecclésiastique.
Mieux vaut contourner la difficulté, tourner en ridicule, se moquer par des exagérations tellement monstrueuses "que les gens d'esprit y entendirent finesse, et les gens grossiers ne virent que les ordures, et les savourèrent."
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La politique a remplacé feu la religion.
N'a-t-on pas eu le même phénomène récemment avec le Bébête Show, par exemple ?