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Michel Deutsch (Traducteur)
EAN : 9782743619602
334 pages
Payot et Rivages (11/02/2009)
3.61/5   38 notes
Résumé :
Le jeune Oliver Abbott vient d'être nommé professeur d'anglais à Schuyler Colfax, l'école que dirige son père, située dans le quartier pauvre de South Romulus.

Mais dès le premier jour de classe, les élèves - majoritairement noirs - se mettent en grève ; ils reprochent à Oliver d'occuper le poste à la place d'un professeur de couleur. Bravant cette contestation dirigée contre lui et contre son père, il obtient la protection d'une ravissante collègue, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un roman qui traite du racisme. C'est aussi une belle histoire d'amour et je m'étonne que ce livre soit repris dans la collection Rivages/Thriller, peut-être parce que son auteur est connu pour avoir écrit des romans policiers.

Je l'ai découvert par hasard et me suis fiée à ce que J. P. Manchette a dit de cet auteur : « Tout ce que Westlake a écrit sous des identités diverses est bon, et presque tout est mieux que bon. Si vous ne possédez pas tout, allez chez votre libraire, consultez ses catalogues, commandez, lisez. Voilà. »

L'histoire parle du racisme, au sein des communautés noires et blanches, qui va se manifester à l'occasion de la nomination d'un professeur dans une école d'un arrondissement de New York. L'auteur aborde également l'influence du groupe sur l'individu et met en exergue toutes les déviances propres aux extrêmes. C'est aussi une histoire d'amour au travers de la formation d'un couple mixte. Enfin, c'est une écriture très drôle et pleine de finesse, avec un protagoniste qui est clairvoyant et dispose d'un humour indécrottable. Un excellent moment de lecture, belle satire mordante et caustique de nos petits défauts.
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Dans ce roman de 1969, Donald Westlake met en scène Oliver Abbott, jeune enseignant d'anglais s'apprêtant à prendre son poste dans un collège d'un quartier pauvre du Queens, à New York, dont son père est le directeur. Mais ce que ni Oliver ni son père n'avait prévu, c'est que les autres enseignants, majoritairement noirs, et les élèves bloquent l'établissement pour dénoncer le népotisme d'Abbott sénior et le fait qu'un enseignant noir ait été écarté du poste.
Ce point de départ fait apparaître Oliver Abbott comme un personnage falot incapable de prendre une décision seul et dénué de toute inclinaison à échapper au destin qu'a tracé pour lui son père. Mais la rencontre d'Oliver et de la belle Leona Roof, professeur d'éducation physique noire, vient perturber les plans du patriarche Abbott, mais aussi ceux de ses opposants. L'histoire d'amour qui nait entre Oliver et Leona va en effet à la fois permettre au jeune homme d'affirmer un caractère bien plus offensif que ce qu'il laissait jusqu'alors transparaitre et semer la zizanie dans un conflit racial dans lequel, de la commission de l'éducation de la ville composée de notables blancs aux associations noires du quartier, chacun jouait jusqu'alors une partition immuable censée déboucher après des négociations sans surprises à un accord final ménageant chacun des deux camps.
Le jeune couple mixte fait ainsi exploser cet équilibre et devient la cible des deux partis. Ainsi Oliver Abbott subira-t-il les agressions des Noirs du quartier et deviendra-t-il par ailleurs la cible de quelques jeunes admirateurs du Ku Klux Klan.
Délaissant le roman noir ou policier stricto sensu, Donald Westlake, avec Envoyez les couleurs, s'offre une petite excursion du côté de la bluette et du roman sociétal. Avec l'humour auquel il nous a habitué et son ironie mordante, il propose un témoignage certes aujourd'hui daté sur les tensions raciales aux États-Unis, y compris loin du Sud profond, à une époque où le combat en faveur des droits civiques n'est pas complètement achevé, mais aussi une réflexion sur la tentation du repli communautaire et l'incapacité à s'ouvrir aux autres qui, quant à eux, ont une valeur universelle et intemporelle. Il n'y a bien sûr dans ce roman rien de révolutionnaire et encore moins une recette pour changer le monde. Il n'en demeure pas moins qu'il peut aujourd'hui encore susciter la réflexion et que, par ailleurs, il constitue une lecture des plus agréables.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Comment débuter sa carrière de jeune professeur dans un quartier pauvre de New York, quand :
- tu es Blanc et tout le monde autour est Noir sauf ton papa qui dirige l'école
- tu mets les pieds dans un conflit communautaire ?
(Mal)heureusement, tu tombes en plus amoureux d'une prof... de couleur. Ah tu les cumules, Blanc Bec ! Comment vas-tu t'en sortir ?

Un roman qui brasse beaucoup de questions via un personnage principal attachant et ouvert et des dialogues inter-communautaires plus ou moins âpres. Paru en 1969, ce texte tragicomique semble avoir été écrit hier et parler d'aujourd'hui.

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Tristan et Iseult, Roméo et Juliette, West Side Story, et tant d'autres....
Dans ce roman, Donald Westlake maîtrise l'humour à la perfection pour aborder des sujets de société. Et c'est loin d'être larmoyant, cet amour qui contrarie les êtres bien pensants.
Nos deux héros, héros malgré eux, nous font partager leur bonheur, leurs sourires, et nous emmènent dans des quartiers de New York, où il ne fait pas bon d'être différent, physiquement ou mentalement.
Le racisme, latent ou pas, est en toile de fond de ce magnifique roman que j'ai particulièrement apprécié, et qui donne à réfléchir.
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Après avoir passé quelque temps dans la Marine, le jeune Oliver Abbott se retrouve nommé professeur d'anglais à Shuyler Colfax, le collège que dirige son père (et que dirigeait son grand-père avant lui) dans une banlieue « sensible » de New-York. A peine est-il placé devant un auditoire de jeunes blacks et porto-ricains peu attentifs qu'un certain Prescott Wade Sinclair, activiste noir extérieur à l'établissement et beaucoup plus âgé que les élèves, fait irruption dans la classe et décrète la grève des cours. Tout le monde excepté Oliver connaît la cause du litige : la communauté noire reproche à son père son népotisme et souhaite à terme n'avoir que des professeurs de couleur dans les écoles majoritairement fréquentées par des noirs. Oliver se retrouve donc au centre d'un conflit racial qui s'annonce particulièrement dur. Mais il bénéficiera du soutien de Leona, une ravissante prof de sport black, qui fait partie de la frange modérée des contestataires.
Edité en 1969, ce livre vient de reparaître 40 ans plus tard chez Payot classé d'une façon fort abusive dans sa collection « Rivages/Thriller » car de cadavres et de suspens le lecteur point ne trouvera... Mais plutôt une histoire sentimentale et charmante sur les amours contrariés de deux représentants de communautés antagonistes et pourtant unanimes pour rejeter cette union « contre nature ». Si l'intrigue a assez mal vieilli (les mentalités ont bien évolué depuis ce temps) et demeure d'un intérêt très relatif, le contexte, au contraire, est fort intéressant car il révèle une tendance lourde du communautarisme qui semble toujours vraie et peut-être même renforcée de nos jours. Sur ce point, Westlake, auteur inclassable et trop tôt disparu, s'est montré précurseur et même visionnaire.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- Ils ont des pancartes ! s'écria-t-elle. Ils manifestent !
- Nous en sommes donc arrivés là, fit mon père d'une voix sombre en posant ses deux mains à plat sur son bureau comme si, surpris par un typhon, il voulait l'empêcher de glisser.
- Mais que diable se passe-t-il ? m'exclamai-je. Quelqu'un aurait-il l'amabilité de me dire...
Mlle Fry, qui s'était précipitée à la fenêtre, se retrourna :
- Népotisme, qu'est-ce que cela signifie ? demanda-t-elle.
- C'est du favoritisme par relations de famille, expliqua mon père.
- Pourquoi cette question ? dis-je.
- Parce que c'est ce qu'il y a d'écrit sur les pancartes.
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Je crois que les gens devraient œuvrer dans l'intérêt général, je le crois sincèrement, mais je crois aussi que ce ne doit être qu'une activité accessoire. Une fois qu'on commence à penser que l'humanité est plus importante que soi, on devient un traître et un traître de la pire espèce parce que l'on est alors traître à soi-même.
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« Oliver ? »
Je sortis sur le palier.
- C'est papa ?
Elle était debout au pied de l'escalier, la tête levée et me regardait avec cet air vaguement ahuri qui ne la quittait jamais.
- Téléphone, chéri !
- Je sais. C'est papa ?
- Non, chéri, c'est un homme.
- Les deux termes ne sont pas mutuellement exclusifs, répliquai-je en dévalant les marches quatre à quatre.
- Comment, mon chéri ?
- Rien, m'man. »
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Ne vous méprenez pas. Je n’ai rien contre les gens de couleur. Ils ont le droit de vivre comme tout le monde. La seule chose, c’est que j’enrage quand je vois des Blancs intelligents et cultivés comme vous, comme certains travailleurs sociaux que j’ai connus et d’autres encore se casser les dents en essayant d’apporter à ces gens-là quelque chose qu’ils ne sont pas prêts à assimiler. Ils ont la tête trop petite. À l’intérieur. Je ne sais pas si vous le saviez mais c’est un fait scientifique.
— Je suis professeur d’anglais.
— Eh bien, c’est comme ça. Leur crâne est plus épais que le nôtre. Comme leurs os sont plus volumineux, il y a moins de place pour la cervelle. C’est pour ça que les nègres sont aussi bons boxeurs : il est plus difficile de les mettre K.-O. C’est un fait scientifique.
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— Mais pourquoi le swahili ? ...
— C’est un dialecte africain. Le plus répandu là-bas. L’anglais de l’Afrique, en quelque sorte. Il a la même place dans la culture des Noirs que le français dans celle des Blancs. En gros. Écoutez… si l’on établit un programme d’études à l’usage des Noirs, il faut bien qu’il soit en concordance avec celui des Blancs. Qu’il enseigne une histoire noire, par exemple. Et une langue noire. Or la seule langue nègre possédant un minimum d’universalité est le swahili. Encore que ce ne soit pas un idiome purement africain, ajouta-t-il en regardant la fenêtre d’un œil songeur. Ses structures grammaticales sont strictement bantoues mais le vocabulaire est fortement marqué par l’arabe.
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