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Emmanuelle Aronson (Traducteur)
EAN : 978B089XTKCSY
Editions Les Escales (27/08/2020)
3.56/5   189 notes
Résumé :
Roman choral puissant et envoûtant, Glory met en scène les retombées d’une terrible agression dans une petite ville du Texas et donne la parole à celles que l’on n’a pas l’habitude d’entendre.


14 février 1976, jour de la Saint-Valentin. Dans la ville pétrolière d’Odessa, à l’ouest du Texas, Gloria Ramirez, quatorze ans, apparaît sur le pas de la porte de Mary Rose Whitehead.
L’adolescente vient d’échapper de justesse à un crime brutal. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2020 # 10 °°°

1976, ville d'Odessa dans l'Ouest du Texas. le roman s'ouvre sur un chapitre terrible, celui du viol de Gloria, jeune fille de 14 ans, durant toute une nuit, dans un champ pétrolifère, avant qu'elle ne trouve la force de s'enfuir lorsque son bourreau ivre s'endort, jusqu'à frapper à la porte de la ferme de Mary-Rose.

Elizabeth Wetmore, dont c'est le premier roman, surprend. Plutôt que rester focaliser sur Gloria, elle fait le choix de dévisser complètement pour déplacer le regard de la victime vers un choeur d'autres femmes de la communauté d'Odessa. Chaque chapitre est centré sur l'une d'elle, en alternance, autant d'histoires courtes à part entière à l'intensité croissante. Mais jamais on ne peut oublier l'ouverture traumatisante de ce roman, jamais la terreur de Gloria qui fuit ensanglantée son violeur ne nous quitte. La construction est ainsi très habile car toujours on est dans l'attente que Mary-Rose, le jeune mère de famille, Corrine la veuve qui ne craint plus rien ni personne, ou Debra Ann la très jeune fille à l'acuité déjà aiguisé, parlent de Gloria et de ce qu'il lui est arrivé. La tension monte très progressivement jusqu'à exploser dans les cinquante remarquables dernières pages.

Ce qui est très fort dans ce roman, c'est la façon dont l'auteur questionne toute une communauté dans sa réaction face à un crime révélant un racisme scandaleusement inapproprié et levant le voile sur une condition féminine faite de soumission dans cet état sudiste : racisme et sexisme sont les mêmes faces d'une réalité bien laide. Et elle dénonce avec beaucoup de subtilité pour rendre compte de toute la complexité de la situation, sans rien perdre de férocité lorsqu'il le faut, mettant à nu avec une clarté ironique les moeurs et l'ambiance dans cet Amérique profonde des années 1970 ... dont on sent qu'ils est encore très proche de ceux d'aujourd'hui.

Mais ce que je retiens de ce roman très fort émotionnellement, c'est le beau personnage de Mary-Rose. C'est elle qui recueille Gloria et appelle les secours. Elle qui, dans son compassion instinctive, s'apprête à témoigner contre le violeur, et se retrouve mise au ban de la communauté. Car elle est blanche, car le violeur est un jeune homme blanc bien intégré, car Gloria est d'origine mexicaine et que c'est sa faute puisqu'elle est montée volontairement dans le pick-up, car les Latinas seraient précoces sexuellement et naturellement ardentes. Plus que l'histoire de Gloria, c'est celle de Mary-Rose, la mère au foyer soumise à son mari, au bord du burn-out avec ces deux enfants en bas-âge qui l'épuise. Mary-Rose dont on assiste à l'éveil puis la métamorphose sous l'effet de sa prise de conscience féministe et humaniste, choquée de voir qu'on banalise le viol d'une jeune fille, au point de quasi basculer dans une forme de folie.

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En 1976, près de la petite ville pétrolière d'Odessa au Texas, une adolescente d'origine mexicaine, Gloria Ramirez, échappe de peu à son violeur et réussit à se traîner, ensanglantée, jusqu'à la ferme de Mary-Rose. Cette mère au foyer prend courageusement la défense de la jeune fille, d'abord fusil en main lorsque l'assaillant la poursuit, puis au tribunal où elle entreprend de témoigner. Mais, dans ce sud ségrégationniste et sexiste, opinion publique et justice penchent forcément en faveur des blancs et du machisme.


Elizabeth Wetmore excelle à nous plonger dans l'atmosphère particulière, mélange d'âpreté, d'oppression et de désolation, qui baigne cette ville de bout du monde, perdue dans le désert. Exsangue sous les assauts de la poussière, de la chaleur et de la crise économique, elle se retrouve soudain l'épicentre d'une fièvre pétrolière aussi miraculeuse que désastreuse. Ses terres désormais dévastées et souillées, empuantie par les émanations mortifères, elle est envahie par une faune assoiffée de dollars, masculine et célibataire, manne providentielle mais également source accrue de violence et d'insécurité. Aux dures et dangereuses conditions de travail des champs pétrolifères répondent excès en tout genre, cautionnés par la loi du plus fort, en l'occurrence blanche et conservatrice, qui continue, en ces années soixante-dix, à s'imposer en droite ligne de l'époque du Far West.


Au-delà de la terrible histoire de Gloria et de l'impunité de son agresseur, c'est à son impact sur ses témoins que s'intéresse le récit, dans une succession de portraits psychologiques où la rébellion s'achève dans l'impuissance et la folie, et où le désespoir se mêle à la résignation. Femmes vouées à la vie morne d'épouses et de mères de famille soumises, accédant au mieux à des emplois subalternes qui les exposent quotidiennement à la grivoiserie et aux agressions ; Mexicains en situation plus ou moins régulière, trimant pour à peine survivre, constamment sur la brèche de l'expulsion ; ancien du Vietnam, condamné à la marginalité et à la misère pour être revenu handicapé : tous n'ont d'autre choix que de partir ou d'accepter un ordre social ségrégationniste et sexiste qui a totalement et inextricablement façonné mentalités et institutions.


Cette vaste fresque qui prend le temps de camper en détails ambiance et personnages, monte peu à peu en puissance pour atteindre un paroxysme de tension, proprement haletant, sur son dernier quart. Elle s'achève sur l'amertume d'une conclusion noire et désespérée : le constat d'une iniquité inébranlable, tant ses racines sont profondes, et tant elle gangrène les bases mêmes de la société américaine de l'époque, comme sans doute encore celle d'aujourd'hui. Elizabeth Wetmore impressionne par l'ampleur et la profondeur de ce premier roman.

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14 février 1976, Odessa, état du Texas. Dans cette ville aux allures de Plouc-City, comme partout ailleurs, le soir de la Saint-Valentin n'est pas un soir comme les autres (♫ on drague, on branche, toi-même tu sais pourquoi ♪) et quand un beau blondinet vient faire les yeux doux à Gloria Ramirez, petite latina de 14 ans, elle ne met pas des lunes à sauter dans le pick-up du bellâtre et à accepter de le suivre au bout du monde. Alors bon, bout du monde, peut-être pas – les champs pétrolifères entourant la ville feront largement l'affaire –, mais au bout de l'enfer, ça oui elle pourra y compter. Violée, battue et laissée pour morte, seul un instinct de survie exceptionnel la pousse à mettre en mouvement sa carcasse brisée jusqu'à la première ferme en vue, salutaire refuge.

C'est là la mise en bouche que nous propose Elizabeth Wetmore dans ce remarquable roman choral qui va opposer une communauté bigote et raciste, ne voyant pas le problème dans l'idée qu'un gars du coin massacre une petite chicana pour son propre plaisir parce que bon « on sait tous ce que cherchent ces filles-là », à quelques irréductibles doux rêveurs souhaitant voir triompher la justice. Irréductibles au pluriel pour ne pas que ce soit trop vertigineux car à la vérité, Mary Rose Whitehead – propriétaire de la fameuse ferme où on ne sait trop par quel miracle Gloria (qui ne se fera plus jamais appeler que Glory) a échoué – est bien la seule, dans sa petite ville comme au tribunal à défendre la victime, ce qui semble du simple bon-sens et de la raison mais qui dans ce trou paumé relève plutôt du courage, voire de l'héroïsme. Un comble ! Mais non voyons, on va pas gâcher la vie d'un petit gars bien de chez nous juste parce qu'il a voulu se détendre et s'amuser un peu un soir de St-Valentin. Allons, soyons sérieux deux minutes.

Dans la chaleur et la poussière de cette bourgade périmée où l'empathie et la bienveillance passent pour des insultes, Elizabeth Wetmore donne tour à tour la parole aux femmes qui y croupissent, de la petite voisine dont la mère a mis les bouts (promettant de revenir mais qu'on ne reverra jamais), à la vieille instit' à la retraite tout juste veuve qui ne demande rien de plus que de se noyer dans l'alcool et qui sera peut-être la seule à trouver anormal le contexte judiciaire de cette ville rétrograde.

Glory, c'est une plume élégante au service d'une histoire dure, sur fond de racisme, de religion et de patriarcat, notions qui font loi à Odessa, et où la misogynie, l'injustice et la peur sont la norme ; une histoire que l'aisance stylistique d'Elizabeth Wetmore rend si vivante que, tournée la dernière page, on a bien du mal à croire qu'il s'agisse d'un premier roman. Ça promet pour la suite. Assurément une auteure à suivre.
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L'ouest du Texas dans les années 70, c'est encore et toujours un territoire où rien ne prend racine et tout ce qui est susceptible de s'épanouir se dessèche sous l'effet de la chaleur accablante et du vent, les virevoltants, le bétail, les humains. Ce n'est pas une terre pour les hommes, encore moins pour les femmes sous la plume d'Elizabeth Wetmore.
Dans Glory on trouve tous les germes du thriller pur jus avec un viol ignoble sur une ado suggéré par des biais et des symptômes, des ruptures narratives qui entretiennent l'attente, des chassés croisés entre présent et passé qui nous font bel et bien entrer dans un texte où une inquiétude tenace fraye son chemin dans les esprits. Mais l'enquête tout comme le procès sont absents ou occupent une place négligeable dans le récit.
L'auteure opère un décentrement de l'intrigue : après une introduction époustouflante, elle préfère s'attarder sur une poignée de femmes pour explorer les déflagration intimes de ce crime sur la communauté. Car le viol agit comme un bain révélateur : en évoquant les trajectoires, le passé, le présent des unes et des autres, constater les échecs, les désillusions, les ambitions bridées, Glory reconstitue une sorte de vérité humaine dans cette ville pétrolière où afflue toute sorte d'hommes, celle de la violence du déterminisme social, du sexisme et du racisme. Quelles que soient leurs opinions, toutes ces femmes se retrouvent autour des mêmes sentiments qui donnent à toute chose un goût prématuré d'amertume.

Il est difficile de résister à la puissance de ce texte qui court au ras des corps, à cette capacité de faire surgir un tempérament, une atmosphère pour installer une connivence inquiète, à cette faculté de s'affranchir de certaines ponctuations pour ne pas entraver le « témoignage » des femmes. Car il y a un désarroi lorsque ce n'est pas de la rage qui embrasse le récit et ne vous lâche pas avant la dernière page.
Malgré des qualités évidentes, j'ai parfois eu la sensation d'être laissée en chemin, entre des chapitres dont l'enchaînement n'est pas toujours habile. Un coup d'oeil à la bio d'Elizabeth Wetmore mentionnant que ce livre a mis quatorze ans pour voir le jour vient conforter cette impression de lecture.
Il n'en reste pas moins un roman émotionnellement convaincant.
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Nous sommes donc en 1976, le soir de la Saint Valentin, une jeune fille de quatorze ans, Gloria Ramirez, accepte de monter dans la voiture d'un homme âgé de quelques années de plus. Il va en profiter pour la violer pendant une partie de la nuit, sous l'effet des amphétamines et de l'alcool, répétant sans cesse son prénom, Gloria, qu'elle va prendre en horreur par la suite et se fera appeler Glory.

Elle arrive à s'enfuir pieds nus dans ce désert de pétrole et parviendra à frapper à la porte de Mary-Rose qui habite une ferme isolée, perdue dans ce coin désertique. Mais, son violeur arrive à retrouver la maison, tentant de persuader Mary-Rose que c'est sa copine mais celle-ci ne s'en laisse pas compter, le menaçant avec son fusil…

Que vaut la vie d'une jeune latino, « une basanée » comme ils disent, elle était forcément consentante et bien-sûr ces filles-là sont adultes à quatorze ans ! même si le visage est tuméfié, si on a dû lui enlever la rate, tellement elle avait reçu de coups dans le ventre…

J'ai bien aimé la manière dont l'auteure structure son récit : elle nous présente le viol de Glory, mais le laisse en trame de fond, préférant mêler à ce drame, l'histoire d'autres femmes de la petite ville d'Odessa, chacune ayant une vie plus ou moins compliquée, comme pour atténuer la violence et la rendre plus supportable.

Bref, pour un premier roman, c'est une belle réussite et il m'a beaucoup plu, tout comme l'écriture de son auteure.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce roman puissant, portrait au vitriol ou presque, d'une certaine Amérique ainsi que son auteure, dont je vais attendre le prochain livre avec impatience.

#Glory #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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critiques presse (3)
Actualitte
08 décembre 2020
Ce roman choral donne la parole à toutes les femmes qui se retrouvent mêlées à ce drame particulièrement brutal.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeSoir
09 novembre 2020
Un premier roman saisissant d’Elizabeth Wetmore, « Glory », où l’on croise quelques femmes puissantes.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeJournaldeQuebec
13 octobre 2020
Avec ce premier roman qui raconte l'histoire d'une ado victime de viol, Elizabeth ne risque pas de passer inaperçue au cours des prochaines semaines.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Victor aurait des dizaines d’histoires à raconter à sa nièce sur le Texas. Tellement ! Mais ce soir il ne songe qu’aux choses tristes. Des ancêtres pendus à des poteaux dans Brownsville, leurs femmes et leurs enfants obligés de se réfugier à Matamoros et de regarder pour le restant de leurs jours les terres de l’autre côté du fleuve, ces terres qui appartenaient à leur famille depuis six générations. Des Texas Rangers tirant sur des fermiers mexicains comme sur des lapins pendant la récolte de canne à sucre, ou ligotant des hommes à des acacias avant d’incendier les arbres, ou leur enfonçant dans la gorge des tessons de bouteille de bière.
Ils le faisaient pour le plaisir, lui dirait Victor. Ou parce qu’ils avaient parié. Parce qu’ils étaient saouls, ou parce qu’ils détestaient les Mexicains, ou parce qu’ils avaient entendu dire que les Mexicains étaient de mèche avec des esclaves affranchis ou ce qu’il restait de Comanches et qu’ils venaient tous pour piquer les terres, les femmes et les filles des colons blancs. Et ils le faisaient peut-être parfois parce qu’ils se savaient coupables, et après avoir déjà poussé si loin leur propre iniquité, ils pensaient n’avoir plus rien à perdre. Mais ils le faisaient principalement parce qu’ils le pouvaient. Río Bravo, comme l’appelait le papa de Victor – un fleuve déchaîné, un fleuve de scélérats et de desperados –, mais papa ne parlait pas de lui ni des siens. Il parlait des âmes perdues qui avaient lynché des centaines d’hommes et quelques femmes entre 1910 et 1920. Il parlait des Texas Rangers qui durant l’été 1956 avaient fait monter dans une bétaillère deux des oncles de Victor, et vingt autres hommes, pour les abandonner dans la Sierra Madre avec une unique bouteille d’eau et un conseil : débrouillez-vous entre vous, les gars. Regarde dans n’importe quelle ravine autour de la frontière, pourrait préciser Victor à sa nièce, dans n’importe quel cours d’eau à sec, n’importe quelle cuvette, regarde sous les acacias rabougris qui font quand même un peu d’ombre pour se protéger du soleil, et tu nous y trouveras ; tu nous trouveras partout. Tu pourrais bâtir une maison avec les squelettes de nos ancêtres, une cathédrale avec leurs os et leurs crânes.
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Est-ce que Karla aime son bébé ? Oui, plus que tout. Diane a un prénom fort et un sourire qui ferait fondre le coeur du diable en personne. Lorsqu'elles sont toutes les deux dans la journée, Karla ne peut pour ainsi dire pas la lâcher. Mais elle a appris beaucoup de choses en devenant mère. Qu'elle peut vivre en dormant très peu contrairement à ce qu'elle s'était toujours imaginé. Qu'elle n'a pas besoin de beaucoup de temps pour s'écouter penser après neuf heures de travail d'affilée, un petit détour dans le désert pour contempler brièvement les étoiles avant de rentrer, ça suffit . Qu'on peut aimer un être de tout son coeur et souhaiter cependant qu'elle n'existe pas.
C'est bête qu'on ne te connaissait pas à l'époque, lui glissent plus tard deux d'entre nous. On aurait pu te prêter un peu d'argent au besoin. On aurait pu t'emmener au Nouveau-Mexique. Et on se serait gardé d'en parler aux bigotes enragées.
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Elle note le tout pour lui et lorsqu'elle aperçoit un scorpion sortant de l'endroit où il met sa poubelle, Jesse se précipite et l'écrase avec sa botte. D.A. baisse les yeux vers ses fines sandales en plastique, le vernis à ongles rose pâle que Casey lui a mis, et elle imagine le scorpion grimpant sur le bord de sa sandale, la queue dressée, prête à administrer sa piqûre mortelle. C'est bon d'avoir quelqu'un qui vous sauve de quelque chose, songe-t-elle, même si on n'a pas besoin d'être sauvée.
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En retombant par terre, le pétrole recouvre tout - la sauge du désert et le boutelou gracieux que Viola aime tant, le barbon de Gérard et toutes les herbes hautes qui arrivent presque à la poitrine de Corrine. A une trentaine de mètres de l'énorme cratère, des chiens de prairie se dressent et crient, inquiets. Une petite femelle se précipite au bord d'un terrier et regarde à l'intérieur. Corrine s'imagine chaque planque et chaque tanière à dix kilomètres à la ronde, peuplée de créatures confuses qui ne sauront jamais ce qui vient de leur tomber sur la tête. Mais la cinquantaine d'hommes de tous âges debout autour de l'installation de forage ne regardent ni les herbes, ni les animaux, ni la terre elle-même. Ils fixent le ciel, l'air subjugué. Ca va tuer toute la vie, déclare Viola.
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Elle se lève et essuie le sang de la tique sur son short, s'étire et récite certaines des phrases les plus magnifiques qu'elle ait jamais lues. "Les grillons se devaient d'avertir tout le monde que l'été ne durerait pas toujours. Même pendant la plus belle période de l'année - ces journées durant lesquelles l'été glisse vers l'automne -, les grillons répondaient une rumeur triste, laissant présager le changement".Bon, tu vois, s'exclame-t-elle, je n'arrive même pas à imaginer un endroit où l'automne existe, mais je comprends, je crois, la tristesse et l'idée de changement aussi bien que n'importe qui. Moi aussi, souffle-t-il.
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14 février 1976, jour de la Saint-Valentin. Dans la ville pétrolière d'Odessa, à l'ouest du Texas, Gloria Ramirez, quatorze ans, apparaît sur le pas de la porte de Mary Rose Whitehead. L'adolescente vient d'échapper de justesse à un crime brutal. Dans la petite ville, c'est dans les bars et dans les églises que l'on juge d'un crime avant qu'il ne soit porté devant un tribunal. Et quand la justice se dérobe, une des habitantes va prendre les choses en main, peu importe les conséquences. Elizabeth Wetmore n'hésite pas à sonder les tréfonds de l'âme humaine et livre un roman dur et âpre à la beauté mordante.
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