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EAN : 9782874490644
189 pages
Les Impressions nouvelles (20/02/2009)
4/5   2 notes
Résumé :
« Tenter de dire l’émotion érotique, ses crues et ses tarissements, c’est tenter de dire l’indicible. Or cet indicible-là, pour moi, se lie inextricablement à deux autres champs où les mots manquent : la mystique et la musique. Dans la première, une extase et une transformation des sens voisines de l’expérience érotique ; dans la seconde, une fluidité et un accord des rythmes si proches de l’harmonie des corps.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Sade, Verlaine et Bach… Un seul de ces noms aurait suffi à me faire acheter un livre, alors lorsqu'ils sont réunis sur une seule et même quatrième de couverture, comment aurais-je pu hésiter un seul instant ? de plus, la tentative d'écrire l'indicible, notamment musical, est un thème littéraire qui m'intéresse particulièrement. C'est donc dire si mes attentes étaient élevées quant à ce roman, qui les a brillamment comblées.

Le récit, qui se déroule d'un seul souffle, sans division en chapitres, s'ouvre sur une cantate de Bach entendue dans une église baroque par la narratrice. Dès les premières lignes, les éléments structurants du texte sont présents : la mélodie au violon qui accompagnera toute l'intrigue, comme un fil rouge, mise en parallèle avec l'extase mystique et l'émotion érotique. Ces trois indicibles sont exprimés par Sandrine Willems par l'intermédiaire les uns des autres, les métaphores s'entrecroisant habilement : les caresses se font rubato, coulé, sautillé, collé ou trémolo, montent dans les crescendos pour ensuite redescendre dans les diminuendos ; la musique éblouit comme Dieu le fait de celles et ceux qui le voient ; ces derniers sur les peintures semblent jouir. J'ai parfois eu l'impression que l'un de ces motifs passait au second plan lors de certains moments du récit, mais ce n'était que mieux revenir : la musique, par exemple, m'a semblée secondaire vers le milieu du récit, mais la dernière page révèle qu'elle n'a jamais été aussi présente qu'en son absence, tel l'éros, comme l'énonce le titre.

À ces trois indicibles s'ajoutent ensuite les références au marquis de Sade et à Verlaine : M., en disciple du premier, initie la narratrice aux plaisirs érotiques et à la jouissance par le Verbe, le tout sans jamais négliger les préceptes de l'Art poétique du second : jamais rien qui pèse ou qui pose. Utilisés avec justesse et parcimonie, ces deux auteurs, qui font partie de mon panthéon littéraire, imprègnent sans lourdeur ce roman. Sandrine Willems y tresse avec art les références et les motifs littéraires pour offrir au lecteur un petit trésor intertextuel.

Au-delà des motifs évoqués ci-dessus, je retiens également de ce roman un triangle amoureux bien construit et amené. La narratrice passe d'un homme, F., à une des amies de celui-ci, M. (le jeu des noms est bien entendu intentionnel et très bien exploité) Grâce à ces deux amants, elle sera initiée au plaisir, à la musique et, enfin, au savoir-aimer en général. Durant tout le temps où F. passe au second plan (en apparence toujours : ce qui semble absent est souvent le plus présent dans ce roman), la relation entre les deux femmes est développée, avec ses extases et ses déceptions, ses va-et-vient, ses prises de pouvoir, ses vengeances et ses ruses féminines. Une relation brillamment racontée, où le chat n'est pas toujours celle que l'on croit.

En conclusion, Sandrine Willems a, pour moi, réussi là où Christian Gailly (l'énonciation de l'indicible musical dans K. 622) et Noëlle Revaz (la relation amoureuse, dans ses va-et-vient quotidiens, entre jouissance et dégoût, dans Efina) ont échoué, tout en entremêlant avec virtuosité les références musicales comme littéraires.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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J'ai d'abord découvert l'actrice, Sandrine Willems, dans son interprétation pour Audiolib de Mal de pierres de Milena Agus, j'avais adoré cette re-lecture. Mina, blogueuse à "Mon salon littéraire", s'est alors empressée de me faire remarquer pour mon plus grand bonheur que Sandrine Willems est aussi écrivain. Sur ses conseils, j'ai emprunté Eros en son absence à la bibliothèque du quartier.

Une aventure érotique sur fond de musique de Bach, a priori de beaux ingrédients pour me séduire. de fait, les premières pages d'Eros en son absence sont délicieuses, l'auteur joue avec les métaphores sur l'instrument du violoniste, tout en finesse et fluidité. L'aventure perd toutefois de son charme, à mon sens, lorsque notre protagoniste, une jeune trentenaire en mal de vivre... .

Une lecture en demi-teinte pour moi, mais une auteur à découvrir encore, sur d'autres thèmes, très probablement. Une littérature érotique aussi, qui malgré ces bémols et l'ambiguïté du sujet, n'est ni obscène ni vulgaire, mais nécessite un peu de recul.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Vidéo de Sandrine Willems
Jan Baetens nous parle de « Les petits dieux » de Sandrine Willems. Lien vers le livre : https://www.espacenord.com/livre/les-petits-dieux/
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