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EAN : 9782266272599
Pocket (02/03/2017)
  Existe en édition audio
3.7/5   204 notes
Résumé :
Sylvie Yvert se glisse dans les pas de Madame Royale et donne voix à cette femme au destin hors du commun qui traversa les événements avec fierté et détermination. Sous sa plume délicate et poignante, la frontière entre victoire collective et drame intime se trouble pour révéler l’envers du décor de cette histoire de France que nous croyons connaître.
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
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sur 204 notes
Sylvie Yvert - Mousseline la Sérieuse - 1996 : A force de lire des livres sur le sujet on en viendrait presque à détester les révolutionnaires, leur violence, leur orgueil si mal placé et l'ignominie de bien des actes qui anticipe la beauferie moderne si représentative d'une France envieuse et grande gueule à en crever. Bien sûr l'idée est belle, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen est un texte canonique qui continu de porter les plus belles valeurs de notre république. Il faut se remettre aussi dans l'époque et comprendre la colère d'un peuple soumis aux brimades de la noblesse depuis plus d'un millénaire. Mais était-il utile de se venger ainsi d'un couple royal pas meilleur que les autres certes mais sûrement pas le pire de sa lignée non plus. Devait-on ainsi faire couler sur l'échafaud le sang coagulé de longues colonnes d'innocents condamnés sans scrupule pour une particule mal placée ou pour avoir proféré de prêt ou de loin une légère critique sur le nouveau régime phrygien. Marie-Thérèse est la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette l'autrichienne honnie qu'on ne surnomme plus dans l'hexagone que madame déficit, une femme certes dispendieuse mais aussi une mère exemplaire adorée par ses enfants. On sent bien qu'enfermer au temple on lui fait payer ses déclarations passées du genre "si le peuple n'a pas de pain qu'il mange de la brioche" adresse qu'elle n'a évidemment jamais prononcé mais qui a été martelée nuit et jours par la propagande révolutionnaire. Ces fausses mémoires se lisent à travers les yeux d'une petite fille de dix ans qui ne comprend pas les humiliations et les violences que subissent ses parents et son petit frère. Sous sa plume apocryphe, Sylvie Yvert nous fait revivre de l'intérieur des événements que personne n'a vu comme l'adieu du roi à sa famille le jour de son exécution ou l'enlèvement des enfants royaux à la reine. Ces scènes sont terribles, encore une fois les deux monarques n'étaient pas des anges mais l'inhumanité dont on a usé avec eux ne grandit pas la révolution. Mousline la sérieuse comme la surnommait sa mère passera le reste de sa vie dans le rôle d'une relique qu'on présentera comme le témoin muet du massacre à chaque fois que la noblesse essaiera de rétablir son modèle de société inique et totalement liberticide. Celle qu'on appellera toute sa vie Madame Royale ne blâmera jamais publiquement le peuple français, elle dira toujours que son père lui avait appris à pardonner et que la supposée faute de quelques-uns ne pouvait pas rejaillir sur la majorité des français. Il faut croire que la liberté valait le prix du sang, un sang que Napoléon 1° fera couler comme un torrent au nom d'une autre noblesse et sous le prétexte de sauvegarder à travers lui les acquis de la révolution. le roman de Sylvie Yvert aborde brillamment cette petite histoire qui nous plonge dans la grande sans la sacro-sainte distance si chère aux historiens universitaires. C'est un livre qui ne manque pas de parti pris et sans doute aussi d'exagération mais dans l'esprit il reste un modèle de roman historique et populaire… très convainquant
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Jeune princesse à la vie bienheureuse et insouciante, la vie de Marie-Thérèse Charlotte bascule avec les premiers émois de la révolution.
Conduite à Paris, puis emprisonnée avec sa famille au Temple, elle fut la seule rescapée du destin funeste qui s'abattit sur son père Louis XVI, sa mère, Marie-Antoinette et son jeune frère, le Dauphin de France. Je ne vais pas vous raconter L Histoire. On la connaît par coeur...

Ce roman se raconte à la première personne. le « je » renforce souvent le côté intimiste d'un roman, il est censé rapprocher le lecteur de son narrateur et pourtant, j'ai eu beaucoup de mal à me sentir en osmose avec « Mousseline la Sérieuse » ainsi nommée par sa mère. Peut-être parce que l'auteure, Sylvie Yvert, a fait le choix de ne rapporter que des faits bien connus. Des faits vérifiés et éloignés de toutes les rumeurs et extrapolations sur « Marie-Antoinette la frivole et son débonnaire époux royal. ». C'est tout à fait louable de chercher à rétablir les faits et rien que les faits, mais cela donne un ton un peu ennuyeux à ce roman et même parfois agaçant.
Voire larmoyant et apitoyant. A trop vouloir redorer le blason bien terni de ses parents, à trop vouloir les présenter comme des personnes charitables, justes, réfléchies et vertueuses, Marie-Thérèse finit par manquer de crédibilité.
Alors, oui, bien sûr, la Révolution n'a pas été tendre avec la famille royale et sa fidèle noblesse. Certes, ce fut même une vilaine boucherie, une cruauté sans nom, une barbarie ..mais présenter le couple royal comme s'il s'agissait de saints sacrifiés, c'est à mon avis, un peu exagéré et pas forcément réaliste.
Sans doute, Marie-Thérèse avait de ses parents une image hautement idéalisée et de cela, on ne peut pas la blâmer mais j'avoue que cela m'a quelque peu énervée.
Il faut dire aussi que la merveilleuse biographie de Marie-Antoinette toutes en nuances de Zweig a laissé des traces et que j'ai du mal à la percevoir autrement. Marie-Antoinette n'était certes pas cette écervelée, cette catin frivole, cette débauchée à laquelle les révolutionnaires ont prêté les pires vices mais elle était cependant fort dépensière et en cela, elle n'a certainement pas volé son surnom de « Madame Déficit ».
De cela, on n'en parle pas dans ce roman.
Ici, elle incarne plutôt la mère idéale, représentée dans les tableaux de Louise-Vigée-Lebrun, affectueuse, attentionnée et digne. Il en va de même pour Louis XVI.
Un père bon, aimable, indulgent et ce qui est frappant, emprunt d'une dignité sans pareille face à la calomnie. C'est lui qui apprit le pardon à sa fille. Qui lui apprit à pardonner et à continuer à aimer la France, malgré tout.
C'est sans doute cet aspect qui m'a paru le plus poignant dans ce livre :
ce pardon accordé à tous ceux qui leur avaient fait du mal, à tous ceux qui les avaient trahi, à tous ceux qui avaient tué au nom de la Vertu !


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Depuis le roman "La Princesse effacée" d'Alexandra de Broca, paru en 2011, Marie-Thérèse Charlotte de France, ou Madame Royale, n'avait pas fait l'objet d'un roman. Pourquoi ? Ce personnage historique se prête-t-il mal à la forme romancée ? Manque-t-on d'informations à son sujet ? Sa vie est-elle inintéressante ? À ces trois questions, une seule réponse : non, bien au contraire !

Fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse Charlotte de France est l'unique rescapée de la prison du Temple et, à ce titre, un témoin clé des événements révolutionnaires tels qu'ils ont été vécus par la famille royale. Pourtant, cette femme, considérée par ses contemporains comme dure, froide et insensible, ne s'est guère épanchée sur cette période si douloureuse, couvrant trois années, durant laquelle elle a perdu successivement ses parents, sa tante et son frère. Comment un être ayant vécu de telles souffrances a-t-il pu survivre, se taire et réussir malgré tout sa vie sans être animé par le désir de se venger ?

Car Marie-Thérèse Charlotte de France, née le 19 décembre 1778, a bel et bien survécu à ces traumatismes puisqu'elle s'est éteinte le 19 octobre 1851, après avoir vécu sous six régimes politiques différents – monarchie, Première République (1792-1804), Premier Empire (1804-1815), Restauration et Cent-Jours (1815-1830), Monarchie de Juillet (1830-1848), Deuxième République (1848-1852) – et avoir traversé trois révolutions – la révolution française de 1789, les Trois Glorieuses (ou révolution de Juillet, 1830) et la révolution française de 1848 (ou révolution de Février). S'intéresser à un tel personnage, c'est donc à la fois se plonger dans l'histoire de France, au-delà de la période couvrant la détention à la tour du Temple, et explorer les méandres de la psychologie de l'être humain pour tenter de dresser un portrait de cette femme insaisissable.

Des mémoires apocryphes
Pour écrire ce roman, Sylvie Yvert s'est appuyée sur les textes de l'époque, à savoir dix-huit feuillets écrits de la main de Marie-Thérèse Charlotte de France relatant d'une manière factuelle la captivité de la famille royale à la tour du Temple mais aussi sur sa correspondance et les témoignages de contemporains (femme de chambre de Marie-Antoinette, gouvernante des enfants, valets de Louis XVI, gardiens du Temple ou de la Conciergerie...) et d'écrivains (Chateaubriand, Balzac, Hugo). Toute cette documentation permet certes de mettre en lumière des dates et des faits, mais elle ne peut pas nous fournir d'informations quant aux sentiments, aux émotions et aux pensées des membres de la famille royale. Pour tenter de s'approcher au plus vrai d'une réalité subjective mais sensible et nous raconter cette vie si singulière, hors normes, l'autrice a emprunté la forme des mémoires apocryphes, c'est-à-dire imaginaires, en donnant la parole à Marie-Thérèse Charlotte de France, alors qu'elle se trouve au crépuscule de sa vie, en 1850, et en exil à Venise.

Épaulée par une plume élégante, déliée et délicate, tout en retenue, un style (passé simple et imparfait du subjonctif) et un vocabulaire adaptés à l'époque, cette forme narrative qui s'apparente à un véritable témoignage, voire à une confession, crée un lien très étroit et très intime avec le lecteur qui a l'impression de se trouver aux côtés du personnage. Tout en suivant la chronologie des événements, Marie-Thérèse Charlotte de France nous livre le récit de sa vie, faite de chair et de sang, nous faisant partager ses joies, ses déconvenues, ses peurs, ses angoisses, ses espoirs, ses désirs...

Un point de vue partial
Qui dit mémoires apocryphes dit point de vue subjectif ! En prenant le parti de nous raconter cette période ô combien complexe, violente et douloureuse de la Révolution française à travers les yeux de Marie-Thérèse Charlotte de France, l'autrice nous livre certes un témoignage extrêmement poignant et émouvant mais également un point de vue partial de l'histoire, sans contrepoint. Il ne faut donc pas s'attendre à un panégyrique de la Révolution ! Bien au contraire, tout en respectant la chronologie des faits, fruit d'un bon travail de documentation, on assiste à la lente agonie de la famille royale, devenue le bouc émissaire, la responsable de tous les maux du royaume. Violences verbales, brimades psychologiques, humiliations, absence d'intimité et d'hygiène, isolement, incertitudes quant à son propre sort... : rien ne nous est épargné.

Adopter un tel point de vue sur une période aussi complexe est un peu risqué, car j'avoue avoir été parfois un peu gênée par sa vision totalement idéalisée de ses parents, arbitraire et unilatérale des événements, voire énervée par le ton larmoyant de la narratrice ; j'avais parfois envie de lui dire "Marie-Thérèse, tes parents étaient totalement à côté de la plaque, ils se sont réveillés bien trop tard, le mal était déjà fait." Certes Marie-Antoinette et Louis XVI n'étaient pas tels que les caricatures de l'époque nous les montrent, mais il faut admettre qu'ils ont fait preuve d'un manque de réalisme flagrant.

Mais lorsqu'on lit un tel roman, il faut en accepter les règles du jeu. Et, malgré le ton plaintif de Madame Royale qui pourrait énerver et décourager plus d'un lecteur (surtout s'il a une vision pro-révolutionnaire de l'histoire !), je n'ai jamais eu la tentation de lâcher ce roman, car un lien s'est imperceptiblement installé entre la narratrice et moi, à tel point que j'ai eu la sensation que Marie-Thérèse Charlotte de France se confiait à moi comme si elle était encore en vie. Pleine d'empathie pour cet être en souffrance et pourtant résilient, je ne pouvais pas me détacher de ce roman, j'avais besoin qu'elle m'explique comment on avait pu en arriver à un tel gâchis et comment elle avait pu survivre à de telles souffrances. Car si l'on va un peu plus loin que les apparences, l'on s'aperçoit que Madame Royale apporte parfois quelques nuances dans ses propos, critique le système en place et reconnaît de temps à autre des manquements, des faiblesses, mais c'est souvent pour reprocher la faiblesse et le manque d'autorité de son père. Certes Louis XVI n'était pas destiné à régner – il ne le souhaitait pas d'ailleurs –, mais il a été incapable de donner un coup de pied dans la fourmilière, manipulé par son entourage et englué par l'étiquette de la Cour mise en place au cours des siècles.

À la lecture de ce roman, il est bien difficile de ne pas établir des passerelles avec nos sociétés actuelles même si je n'aime pas faire cela. Car, au-delà de ce personnage et du contexte historique, ce témoignage a une portée universelle qui donne à réfléchir sur le fonctionnement de nos sociétés et nos comportements par-delà les siècles. La violence, la souffrance, le sentiment d'injustice, la manipulation de l'information ne datent pas d'hier !

Un beau portrait psychologique
"Mousseline la sérieuse" : ce surnom, donné à Marie-Thérèse Charlotte de France par ses proches, résume à lui seul son caractère ambigu fait à la fois de légèreté, de souplesse mais aussi de sévérité, de gravité, voire d'orgueil. Intriguée par ce personnage paradoxal, décrit de manière unanime comme un être froid, dénué de sentiments et hautain, j'espérais découvrir avec ce roman un être sensible, se dissimulant derrière une carapace qui lui avait permis de survivre aux terribles événements qu'elle avait vécus. À travers ses mots, se construit petit à petit le portrait d'une femme résiliente, d'une femme alors adolescente qui a souffert dans sa chair et dans sa tête. Violences psychologiques, violences physiques, rien ne lui a été épargné, et pourtant elle a survécu et est même parvenue à mener une vie normale.

Malgré les souffrances endurées, elle a gardé toute sa lucidité et son sang-froid distinguant parfaitement le peuple de France de ses tortionnaires, ne mettant pas tout le monde dans le même sac, conservant par là même intact son amour pour la France. Elle évoque même l'existence d'un complot orléaniste destiné à manipuler le peuple en l'excitant contre Louis XVI.

Ce roman dévoile ainsi la personnalité d'une femme blessée mais forte et combative, pudique et sensible, aidée en cela par une foi inébranlable et le sens du devoir, mais qui n'oublie pas, et ce malgré l'absence de désir de vengeance. Mais ce portrait ne dit pas tout et laisse quelques zones d'ombres : ses relations avec son entourage, notamment son mari Louis Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, ne sont abordées que par le prisme des événements et de son statut.

Deux parties déséquilibrées
De Marie-Thérèse Charlotte de France je ne connaissais que la période la plus douloureuse et la plus "spectaculaire" et j'ai apprécié que l'auteur aille au-delà et nous fasse découvrir ce qu'a été sa vie par la suite car, même une fois libérée, ses tourments ne furent pas terminés.
Cependant, si l'auteur s'attarde longuement sur la période révolutionnaire et la captivité au Temple (environ 17 ans), détaillant de manière approfondie la vie quotidienne, les relations familiales, l'éducation des enfants, les sévices subis, elle aborde très rapidement sa libération et sa vie par la suite, qui est justement bien moins connue et bien plus longue (environ 40 ans), ce qui a été une petite source de frustration pour moi.

Et pourtant la seconde partie de sa vie fut tout aussi passionnante, mais peut-être moins bien documentée : libérée en 1795, elle fut accueillie par son oncle, l'empereur François II d'Autriche, et épousa le duc d'Angoulême, Louis-Antoine d'Artois. Elle passa la majorité de sa vie en exil, accueillie dans les différentes cours d'Europe – Autriche, Russie, Angleterre –, au gré des soubresauts de l'Histoire de France. Elle revint en France durant quelques années lors de la Restauration, partageant alors la destinée de ses deux oncles, puis lorsqu'une nouvelle révolution chassa les Bourbons du trône en 1830, elle prit de nouveau la route de l'exil, et ce jusqu'à sa mort, puisqu'elle meurt le 19 octobre 1851 en Autriche. Durant toutes ces années, elle suivit attentivement toutes les évolutions politiques – de Bonaparte Premier Consul à Louis-Philippe en passant par Napoléon Empereur –, distillant quelques remarques qui sont présentes dans le roman, mais elle choisit de rester en retrait, préférant la solitude, espérant toujours le rétablissement de la monarchie. Voilà à grands traits brossée la seconde partie de sa vie... c'est un peu frustrant, non ?!
Lien : https://romans-historiques.b..
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Des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette, l'Histoire ne retient que les disparus : la petite Marie-Sophie, dont le berceau vide est représenté dans un tableau de Vigée-Lebrun, le dauphin Louis-Joseph emporté par la maladie, et l'agonie de l'éphémère Louis XVII à la prison du Temple. Ironie du sort, peu se souviennent de Marie-Thérèse Charlotte, unique rescapée de la barbarie révolutionnaire.
Dans ce très beau roman, Sylvie Yvert donne la parole à cette princesse oubliée que sa mère surnommait « Mousseline la sérieuse »
À travers son journal imaginaire, Mousseline la Sérieuse raconte les drames qui ont jalonné son existence, de sa détention au Temple, où chaque membre de sa famille fut exécuté, à son arrivée à la cour de Vienne, fruit d'un sordide échange politique, jusqu'à son retour en France après vingt années d'exil, puis son avènement qui ne dura qu'une poignée de minutes. En ne nous cachant aucun détail de la vie de la duchesse d'Angoulême, la plume délicate et profondément élégante de Sylvie Yvert offre le plus beau des catafalques à la triste Mousseline.
Une très belle lecture.


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Marie-Thérèse Charlotte de France, que sa mère appelait affectueusement Mousseline la Sérieuse, a grandi dans une royale opulence avant que la Révolution française ne mette un terme à son enfance insouciante. Après la prise de la Bastille, l'invasion du château de Versailles, la fuite à Varennes et l'emprisonnement au Temple, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette va connaître la faim, la solitude, la violence, les humiliations et l'infinie tristesse de perdre son père, sa mère et son petit frère. Au gré des aléas du pouvoir, l'Orpheline du Temple sera haïe ou adulée par le peuple français. Entre exils et retours triomphants, Mousseline gardera toujours au fond de son coeur l'amour intact de la France, sa patrie malgré les souffrances endurées.

Fille de France, duchesse d'Angoulême, Dauphine de France, comtesse de Marnes, Madame Royale, Thérèse Capet, Mousseline la Sérieuse, la princesse Marie-Thérèse a collectionné titres, noms et surnoms et Sylvie Yvert a choisi de donner la parole à Mousseline pour nous la rendre proche et lui laisser donner sa version des évènements qui ont secoué la France et conduit à l'exécution de ses parents. Dans une autobiographie fictive mais basée sur des documents d'époque, l'autrice s'engage dans un plaidoyer forcément partial pour les Capet. le couple royal y est décrit comme aimant, bienveillant, digne et toujours soucieux de son peuple. A contrario, les révolutionnaires sont sanguinaires, avides de pouvoir et peu scrupuleux.
A moins d'être un royaliste convaincu, il est difficile de prendre parti pour la princesse qui n'a de cesse de vanter les qualités, l'abnégation, la dignité et la bonté de ses parents sans jamais évoquer la faim et la misère du peuple. Mais bien sûr, on ne peut qu'être touché par le destin tragique de cette femme qui a su pardonner les offenses et est restée fidèle à son amour pour la France jusqu'au bout.
Un bon rappel de cette période historique agitée, de la Révolution à la Monarchie de Juillet, en passant par le Premier Empire mais vu par le prisme hautement subjectif de celle qui a vécu les évènements de l'intérieur.
Intéressant car c'est une autre vision de la Révolution, écrit dans un style impeccable mais faire de Marie-Antoinette et Louis XVI des saints est un tantinet exagéré.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Bien qu'il n'eût pas cédé sur le moment, mon père, assiégé, dut retirer son véto, mais tint à faire une proclamation prenant à témoin l'opinion de l'attentat inouï dont nous venions d'être victimes. "Les Français n'auront pas appris sans douleur qu'une multitude, égarée par quelques factieux, est venue armée dans l'habitation du roi, trainant un canon jusque dans la salle des gardes, qu'elle a enfoncé les portes à coups de hache, et qu'abusant odieusement du nom de nation, elle a tenté d'obtenir par la violence la sanction de deux décrets refusée constitutionnellement par le roi. Il n'a opposé aux menaces et aux insultes que sa conscience et son amour pour le bien public..."
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Souvenez-vous : de votre roi j'étais la fille. La fille oubliée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. La sœur aînée de Louis XVII et la seule rescapée de la prison du Temple. Née princesse royale sous le drapeau blanc, dans une monarchie de droit divin, au milieu des ors d'un palais voulu par le Roi-Soleil, j'ai assisté il y a peu à la première élection d'un président de la République au suffrage universel sous la bannière tricolore. Entre-temps, j'ai affronté les convulsions de l'Histoire : trois révolutions, l'Empire, la Restauration, la monarchie de Juillet, la seconde République.
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Pendant ce temps, notre impopularité était savamment entretenue par les chansonniers colportant les plus odieux mensonges : affiches, pamphlets, caricatures, rien ne nous était épargné. Le côté gauche le plus extrême traitait ma mère de "catin criminelle" et réclamait que ses amis du côté droit fussent empalés vivants. Pour ma part, j'étais représentée en truie aux côtés de mes parents dans "La famille des cochons ramenée à l'étable".
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J’étais toujours seule, si seule...Et parfois si découragée que, j'aurais souhaité mourir. Plongée dans une quasi-obscurité puisque la fenêtre fermée par d’énormes grilles, étaient située plusieurs pieds au-dessus de moi, je me blottissais dans mon fauteuil, croyant ainsi amoindrir la morsure du froid.
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On m'a quelquefois dépeinte comme une femme austère, aigrie et maussade, voire bigote. Mais si j'ai été sévère, je l'ai d'abord été envers moi-même. Et puis, comment conserver fraîcheur, enthousiasme et légèreté quand on a survécu à sa famille, quand on a connu l'exil et un mariage stérile ? On prit mon sens du devoir pour de la froideur, alors que seul m'animait le désir de me protéger de ma redoutable timidité et de la trop vive sensibilité que je m'efforçais de garder en mon for intérieur. Étant donné la rudesse des épreuves traversées, n'était-il point naturel que j'en conservasse des stigmates ?
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Voici un petit livre formidable qui nous plonge dans les coulisses de l'histoire de France peut-être pour mieux interroger notre rapport actuel à la fidélité et à la loyauté.
« Une année folle », de Sylvie Yvert, c'est à lire en poche chez Pocket.
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