Qui n'a jamais connu un chien tout "fou"?
Vous savez, chers jeunes lecteurs, ceux-là même qui tentent de battre des records et attraper leur queue.
C'est plutôt attachant, plein de spontanéité, même si dénué de sens.
Les littératures jeunesse ne se privent pas de mettre ces héros d'un autre genre en avant pour amuser, nous avons un "Rantanplan" de
René Goscinny et Morris dans les Bandes-dessinées et un "
Chien pourri" de
Colas Gutman et
Marc Boutavant en roman, tous deux d'adorables nigauds qu'on aime à suivre dans leur mécompréhension du monde qui les entoure, engendrant par ricochets d'incroyables catastrophes.
Les jeunes lecteurs adorent leur capacité à voir le monde toujours du bon côté de la lorgnette.
L'histoire de "
Chien fou" est bien plus triste.
Vieux chien, son aîné, le lui fait comprendre, ici, dans leur maison, ils doivent monter la garde et se montrer dissuasifs avec les dents.
Un passant: tu aboies!
Le facteur: tu aboies!
On aura compris, pas d'invités surprises à la maison.
Chien Fou abandonnera à un puits malgré lui son adorable queue et sa candeur, coupées et jetées toutes deux par son maître.
Il était temps, à priori, qu'il se rappelle quelle était sa fonction d'animal domestique en ce lieu.
Nous avons le coeur gros à la lecture pour ce petit soldat à poil ras.
On est ce qu'on est, voila ce que nous suggèrent les auteurs.
Notre Chien, la moitié de lui-même, partira à la recherche de son autre moitié abandonnée "aux orties", comme l'on dit.
Sa perception du monde qui longe le chemin de sa quête nous le redit, on est ce que l'on est et
Chien fou n'a en réalité rien perdu de sa nature lumineuse et tendre, même si il ne sent pas complètement entier.
L'histoire est tendre, en effet, la fraîcheur ne nous quittera pas jusqu'au puits.
Et la fin est tout aussi évocatrice des bons sentiments que nous attendrons.