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EAN : 9782370730459
244 pages
Allary Editions (05/03/2015)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Il n’y a pas d’équivalent actuel d’une telle célébrité. L’Europe entière l’admirait. Ses livres étaient des best-sellers. Ses intimes écrivaient l’Histoire et Napoléon disait d’elle : « J’ai quatre ennemis, la Prusse, la Russie, l’Angleterre et Madame de Staël ».
Laurence de Cambronne raconte la vie de cette femme exceptionnelle à travers 24 journées décisives.

Enfant surdouée de Necker, le ministre des Finances de Louis XVI, Germaine de Sta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Chronique débutée le 19 mars 2015- 4 avril 2015

Déjà deux semaines que j'ai achevé cette biographie de Madame de Staël, que j'ai lue avec plaisir, en revisitant le parcours extraordinaire de cette femme, humainement, sentimentalement comme intellectuellement.

J'ai eu l'occasion de rencontrer cette « romancière-politicienne-amoureuse » à plusieurs reprises, dont la plus significative, fut il y a quelques années, alors que je faisais des recherches assidues sur une autre grande figure féminine et littéraire, qui fut son amie ainsi que celle De Chateaubriand. Je veux nommer la duchesse Claire de Duras [fille de l'amiral de Kersaint]

J'avoue par contre humblement mon ignorance absolue quant à ses textes dont je connais les sujets, les thématiques, mais que je n'ai jamais pris le temps de lire. Ce que je devrais faire après la lecture de cette biographie fort instructive et synthétique

Deux nouveaux textes emportés dans ma valise… via quelques jours d'évasion à Lisbonne ; deux ouvrages des plus différents : cette biographie de Madame de Staël et le dernier roman de Michel Houellebecq, « Soumission » .
Première nuit sous le ciel de Lisboa, à me replonger dans la vie passionnée et brillante de Louise Necker, qui deviendra Madame de Staël ; fille de Jacques Necker, le ministre des finances de Louis XVI, homme éclairé et libéral, démocrate :
« le peuple aime ce Necker qui dénonce les abus, veut abolir des privilèges, achète du blé étranger pour nourrir la population affamée, avance la réunion des états généraux. » (p.43)

Les premières lignes rentrent immédiatement dans le vif du sujet : « L'Europe entière connaissait son nom. Ses livres étaient des best-sellers. Napoléon disait d'elle : « J'ai quatre ennemis, la Prusse, la Russie, l'Angleterre et Madame de Staël. »

Comme nous savons pour la plupart, elle eut de nombreux amants dont l'écrivain, Benjamin Constant qui disait d'elle à juste titre : « Si elle avait su se gouverner, elle aurait gouverné le monde »

L'auteure dans l'avant-propos explique son attirance pour cette intellectuelle, qui tint salon, eut une influence certaine à son époque, et combien sa personnalité et ses convictions restent d'actualité…comme ses idées progressistes… la citation suivante en est une des preuves les plus saisissantes. Je me permets de transcrire à la suite, plusieurs extraits qui prolongent et illustrent mon propos…

« Germaine se sent flattée, heureuse comme elle ne l'a pas été depuis des années. Pour chacun elle a le mot juste et répète une formule qui lui tient à coeur : "Dans nos temps modernes, il faut avoir l'esprit européen, bâtir une Europe intellectuelle sans frontières politiques. Pour atténuer les haines et les préjugés. Pour éviter les guerres ! " L'esprit européen... » (p.205)

« Germaine est comme nous, les femmes d'aujourd'hui : elle veut tout. Elle milite pour le droit au bonheur. Pour imposer le divorce. C'est une féministe mais d'un genre particulier, une féministe qui aime les hommes » (p.12)

« La littérature lui doit beaucoup. Elle est la première des romantiques, la première à décrire les sentiments, les émotions, les souffrances du coeur. A théoriser cette nouvelle façon d'écrire sur des sujets modernes. A pratiquer l'introspection » (p.13)

Une complicité et des liens très forts l'attachaient à un père brillant et aimant, qui vénérait et admirait sa fille unique :
« Aux Rousses, elle écrit à son père : « Tu as été plus qu'humain de bonté, de sagesse, de générosité, de toutes les vertus célestes. Reçois quoi qu'il arrive l'adoration la plus tendre dont mon coeur soit capable. Que Dieu me ramène vers toi. Embrasse mes enfants qui n'ont maintenant que toi. Et toi, pense que tu es mon seul appui sur cette terre, que tout le reste est passager » (p.98)

Une biographie agréable à lire qui nous remet en mémoire le contexte politique, sociétal et artistique de cette période des plus troublées… sans parler des différends de Germaine de Staël avec Napoléon ainsi que ses exils multiples ; Napoléon souhaitant l'éloigner le plus possible de Paris, où son salon et ses idées lui faisaient ombrage et nourrissaient « l'opposition »…dirait-on aujourd'hui !
Intéressante lecture qui nous apprend beaucoup [ en plus du parcours unique, exceptionnel de Madame de Staël], sur une époque et sur les grands esprits qui l'animaient, se battaient pour une autre idée de la politique, pour un autre type de gouvernement pour la France...
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Si le nom de Madame de Staël, rencontré plusieurs fois au lycée, m'était familier, je ne connaissais pas plus que ça la personne et les oeuvres qui se cachaient derrière. Aujourd'hui, l'erreur est réparée grâce à la biographie de Laurence de Cambronne.
Cette biographie est originale en ce qu'elle s'attarde plus précisément sur 24 journées de la vie de Germaine de Staël. Entre chaque chapitre, une page ou deux viennent situer ces journées spéciales et les événements que se sont déroulés entre chacune d'elles.

Au fur et à mesure des pages, on voit grandir et s'affirmer une femme à la personnalité exceptionnelle qui subjugue ses admirateurs autant qu'elle agace ses détracteurs (et dans les deux cas, ils sont nombreux !). Elle laissera une empreinte durable dans l'histoire grâce à ses écrits et à ses idées résolument modernes mais aussi grâce aux personnalités qu'elle côtoie : Diderot, Byron, Chateaubriand, Talleyrand, Napoléon ou encore Benjamin Constant pour ne citer qu'eux !

Contrairement à ce que laisse penser le titre, Laurence de Cambronne ne s'attarde pas seulement sur la relation (tendue) entre Napoléon et Madame de Staël. En effet, en s'appuyant sur 24 journées de la vie de Germaine de Staël, l'auteur nous dévoile l'intimité de cette femme incroyable : son mariage, ses amants, ses enfants, ses amitiés comme ses inimitiés. On découvre la personne émotive et sentimentale qui se cache derrière la femme des lettres et les convictions politiques. On se laisse très facilement happer par la vie de Madame de Staël surtout que la plume de Laurence de Cambronne est fluide et parvient à nous faire ressentir avec beaucoup de justesse ses émotions supposées et ses convictions.

Madame de Staël, la femme qui faisait trembler Napoléon est une biographie intéressante qui permet de faire connaissance avec une femme hors norme et qui a marqué les esprits de son temps même si certains gestes ou sentiments que lui prête l'auteur resteront invérifiables.J'aurais d'ailleurs aimé voir quelques notes de bas de page, histoire d'avoir un meilleur aperçu des références utilisées par l'auteur pour nous décrire tel ou tel événement.
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Allary qui m'ont permis de découvrir ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Laurence de Cambronne dirigeait une rubrique dans le journal féminin ELLE, intitulée "Une journée avec...".
Elle a donc gardé cette façon d'écrire et a choisi de raconter la vie de Madame de Staël à travers vingt-quatre de ses journées les plus marquantes : des rencontres amoureuses ou politiques, un accouchement, des exils, des amitiés, des ruptures etc.
Entre chacune de ces journées, un petit texte décrit de façon très succincte les principaux événements qui se sont passés dans la vie de Madame de Staël.

Est-ce véritablement une biographie ? Je n'en suis pas sûre. Les événements sont soit détaillés finement, soit tracés beaucoup plus grossièrement. Cela permet certes de se familiariser avec l'époque, le siècle, et les principaux événements historiques, mais ce survol nous laisse sur notre faim.
On apprend beaucoup de choses sur la vie de Madame de Staël, mais de façon très globale : elle a eu beaucoup d'amants, des enfants, elle a écrit des livres à succès, elle a été dans le collimateur de Napoléon pour ses opinions politiques. Mais tout ceci est à peine ébauché.

Ne connaissant pas du tout cette célèbre femme, je pensais me régaler en découvrant sa vie par le menu dans cette époque de la Révolution si mouvementée. J'ai juste eu une petite mise en bouche qui m'a surtout donné envie de lire d'autres véritables biographies.
Cela peut convenir aux personnes qui n'aiment pas les biographies trop longues ou trop détaillées car ce livre se lit relativement vite, les chapitres n'étant pas très longs.
Le style est un peu plat, sans émotion, en phrases courtes et impersonnelles, sans dialogues.

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Un savoureux mélange entre la fiction et l'histoire, entre les faits et les sentiments.

Voici l'histoire d'une femme bien connue de la fin du XVIIIe siècle, d'une de ces égéries de la révolution, voire plutôt des idées novatrices de liberté, égalité et fraternité. Je dirais plutôt qu'on est fasse à la première révolution, celles des idéaux avant les débordements, celle de la liberté avant la terreur. Madame de Staël incarne ces premiers instants d'innocence intellectuelle.

Comme dit plus haut, la narration de ce livre se passe entre des chapitres retraçant les événements historiques et des chapitres sur la vie personnelle de Germaine, d'un point de vu intérieur. Ayant choisi ce livre sans vraiment l'avoir ouvert au départ, j'ai été tout d'abord surprise de cet enchaînement pour finalement y trouver mon parti. Nous sommes entre l'histoire et la vie.

Deuxième point, l'auteure à choisi de retracer la vie de la fille de Necker à travers 24 journée liées aux hommes qu'elle a connu. On pourrait s'étonner encore une fois d'un tel choix mais au final, les hommes qui ont partagé sa vie n'ont il pas permit à ces idées d'être développées, discutées, véhiculées ? Une personne n'est rien sans son entourage, c'est lui qui permet à la faire connaître et Germaine était une femme vouée à l'amour et aux idées.

Belle lecture, rapide mais voluptueuse !
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Cette biographie de Louise-Germaine Necker de Staël a un format original : elle mêle des courtes parties narratives, couvrant parfois dix ans en deux pages, à des récits d'une journée, jugée décisive par l'auteur dans la vie de son sujet. Cela fonctionne assez bien et on navigue avec elle à travers la bonne société de l'Ancien Régime, quand Necker est ministre de Louis XVI, puis les incertitudes de la Révolution française et la dictature napoléonienne.
Au passage, on croise les multiples amants de Mme de Staël, mais aussi les grands esprits du siècle, et cette leçon d'histoire se mêle de philosophie et de littérature aussi bien que son héroïne. On ne s'ennuie donc pas !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En décembre [1802], paraît le premier roman de Mme de Staël, -Delphine-, dans lequel l'amour physique n'est pas décrit mais évoqué, ce qui aussitôt fait scandale. Plaidoyer en faveur du divorce et apologie du protestantisme, le livre est jugé indécent. Elle dénonce la condition des femmes, considérées comme des êtres de seconde zone.
C'est le premier livre féministe. (p.135)
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Elle a terminé son roman, -Corinne ou l'Italie-, et espère qu'en ayant renoncé à écrire des essais politiques, elle trouvera grâce aux yeux de Napoléon et pourra rester à Paris.
Le livre est un grand succès. Toutes les femmes incomprises et malheureuses s'identifient au personnage. On y parle de sentiments, -Corinne- a des palpitations, ses mains tremblent, elle est pâle, elle pleure, elle crie, elle s'évanouit.
C'est nouveau, c'est moderne, c'est transgressif. Goethe ne s'y trompe pas qui lui écrit pour la féliciter. (p.170)
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Germaine se sent flattée, heureuse comme elle ne l'a pas été depuis des années. Pour chacun elle a le mot juste et répète une formule qui lui tient à coeur : "Dans nos temps modernes, il faut avoir l'esprit européen, bâtir une Europe intellectuelle sans frontières politiques. Pour atténuer les haines et les préjugés. Pour éviter les guerres ! "
L'esprit européen... (p.205)
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Napoléon disait d'elle : "J'ai quatre ennemis, la Prusse, la Russie, l'Angleterre et Madame de Staël".
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Laurence de Cambronne raconte son séjour auprès des migrants sur l'île de Leros.
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