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EAN : 9782350874357
252 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (18/01/2018)
3.43/5   20 notes
Résumé :
Louise vient d’apprendre la mort d’Iris. Elle part se réfugier dans son village natal, au creux des Pyrénées, abrité par un château Cathare. En retournant dans le hameau de son enfance, Louise replonge dans l’histoire de cette amitié qui l’a construite et l’a déchirée.
Iris était arrivée au village une nuit d’été, jeune femme charismatique, qui avait décidé de poser ses valises pour quelques temps. Comédienne, elle avait fait revivre la librairie (du chat qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai beaucoup aimé la plume d'Ariane Shreder, nette et précise, mais aussi très évocatrice qui nous emporte dans une bulle qui semble presque hors du temps, dans ce village des Pyrénnée où Louise, la narratrice, a grandi.

La frontière est parfois floue entre le passé et le présent, tandis que Louise invoque ses souvenirs pour reconstituer à petites touches les quelques mois où elle a côtoyée Iris, une jeune comédienne arrivée au village alors qu'elle avait dix ans. On ressent dans le texte toute la fascination d'une enfant pour l'artiste, pour l'adulte un peu à part parmi les villageois qui la traite aussi en amie...

Et Mon Luth Constellé, c'est aussi un hommage aux livres, avec de longues citations de classiques de la littérature qui jouent en plus un véritable rôle dans l'intrigue puisqu'ils permettent aux villageois de se réunir pour les lectures que fait Iris en paiement de son hébergement par le vieux libraire, une autre figure marquante du village.
Et le titre est tiré d'un poème de Gérard de Nerval que lit l'héroïne au début de l'histoire : El Desdichado.

Il y a bien quelques longueurs dans le récit mais j'ai passé un délicieux moment avec ce roman à l'atmosphère prenante.
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« Iris.
Je n'arrive pas à l'imaginer morte.

Tombée du ciel comme un grand oiseau blanc. Striant la nuit. Avalée par la mer.
Boule de feu peut-être, étoile filante ou météore. Et alors seulement cela devient possible. Aigu jusqu'à l'évidence, malgré tout ce qui à l'intérieur résiste de peine et d'incrédulité, de révolte et de scandale. Iris s'en est allée aussi soudainement, aussi brutalement, qu'elle était arrivée.
Et nous avait, une fois déjà, quittés. »

Il est des liens qui ne s'expliquent pas. Comme l'amitié entre un adulte et un enfant par exemple, comme celle d'Iris et de Louise.

Iris est une comédienne un peu fantasque, un être de nulle part, la beauté et la fragilité de la fleur du même nom. Elle débarque un jour dans un petit village de montagne, à l'ombre d'un château cathare, où vit Louise, une petite fille de dix ans.

Louise est d'emblée fascinée par cette personnalité peu commune, pleine d'entrain, d'audace et si douce à la fois.

Iris va s'installer dans une mansarde comme une colombe en haut d'un pigeonnier. Prendre de la hauteur ou y observer le monde, son nouveau petit monde, à l'abri des regards.

La mansarde est située au-dessus de la librairie du vieux Georges. Un vieux bougon qui vit quasiment en ermite dans une boutique qui tient davantage de la caverne d'un bouquiniste, aux piles de livres à la stabilité improbable, que de la librairie aux rayonnages épurés et sans âmes. Une librairie dont il a lu tous les livres…

Comme une tornade blanche bienveillante, Iris dépoussière le lieu, redonne leur sens premier aux ouvertures trop longtemps obstruées et la vie se réapproprie les lieux.

Sur sa lancée, elle va donner des lectures au café du village. Des soirées où tout le monde se retrouve sans doute plus pour les représentations de la tragédienne Iris que pour la portée des oeuvres littéraires proposées mais peu importe.

Aux lectures d'Iris, on écoute aussi bien des extraits de la Chanson de Roland d'Ian Short que de Belle du Seigneur d'Albert Cohen, de L'Iliade ou de L'Amant de Lady Chatterley, des lectures dont il restera forcément quelque chose après le départ d'Iris.

Oui, je ne vous ai pas dit, Iris est partie comme elle est arrivée, sans crier gare. Il ne pouvait pas en être autrement, Louise le savait, le redoutait et a eu bien du mal à s'en remettre.

Pour le lecteur aussi, pas même découverte, Iris n'est déjà plus. le roman s'ouvre sur sa mort, bien des années plus tard, et Louise, sous le choc, tente de remonter le fil de son histoire dans le but ou plutôt le prétexte de raconter son Iris à la fille de son amie regrettée…

Et mon luth constellé, titre emprunté à un vers De Nerval, est une belle ode à la littérature, à l'amitié et aux relations entre les êtres, portée par l'écriture sensible et poétique d'Ariane Schréder que je découvre avec ce roman particulièrement touchant.


Merci à Babelio et aux Éditions Héloïse d'Ormesson !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Voici une bien jolie lecture, tout en douceur et pleine de poésie, qui s'adresse aux amoureux de la littérature mais également à ceux qui aiment les histoires d'amitiés et les histoires passées, à ces rencontres inattendues qui dévastent toutes les convictions et permettent de comprendre certaines choses, bref, à ces histoires du passé qui forge un présent différent de ce qu'il aurait pu être...
Ce roman commence par une mort, celle d'Iris, qui a elle toute seule, a su ranimer un village le temps d'un hiver mais a surtout aidé une petite fille à se découvrir. Louise se remémore ce fameux hiver ou l'arrivée d'Iris a chamboulé la routine moribonde d'un village perdu au pied d'un château cathare...

C'est un roman très bien écrit mais qui m'a laissé un sentiment un peu étrange. D'un côté j'ai aimé les flash back, l'ambiance du village en hiver et la petite vie qui s'y déroule, j'ai aimé la petite Louise, Jo, Georges et sa fameuse librairie mais j'ai eu un peu de mal avec Iris justement. À croire que je suis un peu comme Jeanne, méfiante à l'égard des personnes un peu fantasques qui peuvent chambouler un quotidien bien rodé et rassurant...Iris est une comédienne, une tragédienne, qui s'approprie les textes qu'elle lit à voix haute au café du village, elle refait vivre des personnages cultes mais qui malheureusement, souffre de leur désuétude aux yeux des gens. Iris les ranime et leur insuffle l'étincelle nécessaire pour raviver l'intérêt des gens. le choix des lectures est toujours bien réfléchi, un message à faire passer, l'envie de choquer, bref, Iris redonne vie à ces personnages de roman en même temps qu'elle redonne vie au village et à certains de ces habitants. En disparaissant aussi subitement qu'elle apparait, on aurait presque pu croire à un mirage. Vive, intelligente, gentille, Iris est surtout un personnage qui a besoin de panser ses plaies et qui a pu finalement panser celles des habitants du village plutôt que les siennes...Cela en fait un personnage très touchant et attachant mais un brin trop extravagant pour moi.

C'est donc une lecture douce, poétique et mélancolique que nous offre Ariane Schréder. le contexte dramatique du début du roman est nuancé par les événements du passé qui nous plonge dans la mélancolie d'une Louise adulte, qui ne cessera jamais de "vénérer" Iris. le style est beau, c'est très bien écrit, sans fioritures bien que poétique, il n'y a pas de lourdeur et le texte défile si facilement que le roman se lit en quelques heures...Vraiment, une très jolie lecture qui ne laisse pas indifférent tant les souvenirs que l'auteur nous présente ont l'air bien réels.

Je remercie Babelio et les éditions Héloïse d'Ormesson pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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Je crois que, malgré la somme de livres lus et de commentaires rédigés, je ne parviendrai jamais à discerner la composition du philtre d'amour dont certains romans m'imprègnent. C'est un secret bien gardé que cette alchimie intime entre une histoire mise en mots, "en un certain ordre agencés", et mon "moi-lisant".
"Et mon luth constellé" d'Ariane Schréder est de ceux-là qui me tiennent sous leurs charmes sans que je sache précisément identifier la (les) source(s) de l'envoûtement.
L'histoire tient pourtant en peu de mots : une femme, Iris Dambre, meurt dans un accident d'avion et la narratrice, Louise, se remémore son apparition dans le petit village des Pyrénées où elle habitait avec Luce et Pierre, ses parents. Revenue sur les lieux pour les vacances, Louise tisse le passé au présent de la même manière que Luce, sa mère, tisse des robes de sirène. Les habitants du village se souviennent tous d'Iris et des lectures qu'elle "faisait vivre", certains soirs, dans le café de Josette. Posté en sentinelle dans sa librairie du Chat qui dort, le vieux Georges continue de veiller sur ces "histoires qui ne se terminent pas et sur ces personnages qui ne disparaissent jamais" car ils passent d'une histoire à l'autre. Il suffit d'y être attentif et le preux Roland, la langoureuse Lady Chatterley, Ulysse aux mille ruses, Iris Dambre et d'ombre nous entraînent à leur suite, à travers les livres, jusqu'à pénétrer notre propre vie. Ils nous aident la décrypter et à en éclairer tous les pans cachés.
Le titre du roman nous donne la clé de cette lumineuse mise en abymes de la littérature. le nom des personnages, le décor, les situations, la prégnance de la nature et l'intensité des êtres ne cessent de nous renvoyer au poème de Gérard de Nerval et aux oeuvres qu'Iris fait découvrir à ses auditeurs et à la petite Louise. C'est du grand art que cette architecture qui ouvre, de manière si subtile, sur de belles et multiples perspectives ! Et la souplesse de l'écriture, sa chaude fluidité, habite et habille chaque parcelle de ce royaume romanesque.
Il y a quelque chose de réconfortant et de très doux dans ce roman qui nous parle d'humanisme, de transmission et de trahison. Qui nous parle d'amours humaines et littéraires en les mariant par de splendides épousailles. La magie indicible du roman d'Ariane Schréder continue de m'accompagner, de me soutenir, de me murmurer les histoires tissées depuis la nuit des temps et de les rendre miennes. Lire ces mots qui vivent, me donne vie et me laisse entrevoir des parcelles d'éternité. Roland furieux, Iris de l'ambre et de l'ombre, Georges du Chat qui dort et Jojo du cat qui éveille, merveilleuse Alice et Stella étoile noire, tour abolie et château en ruines, luth constellé, lyre orphéenne et lire. Lire encore. Lire toujours.

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Je remercie Babelio et la masse critique pour la lecture de ce roman. Manifestement il n'était pas pour moi. Ou bien je ne l'ai pas lu au bon moment. Toujours est il que je n'ai aucunement accroché, et que j'ai mis bien plus longtemps à le parcourir que le nombre de pages ne le laissent paraître

Pourtant l'intrigue démarre bien. Nous avons affaire à Louise, une jeune femme qui, durant l'été rentre dans son village natal. Sauf que cette fois ci, elle apprend une horrible nouvelle. Iris, une femme qu'elle a rencontré l'année de ses 10 ans est décédée. Or celle ci était devenue son amie, sa confidente, celle qu'elle admirait, bref.. un peu une seconde maman. Tout cela avant de disparaître sans un mot, un au revoir, une parole. Notre héroïne est donc profondément bouleversée et va se replonger dans les souvenirs de cette année marquante.

J'ai aimé ce début d'histoire, mystérieux, qui donne envie de connaître la petite Louise mais aussi celle qui a changé sa vie d'enfant puis disparue comme elle était apparue. Pourtant la suite m'a laissé bien triste. Je me suis beaucoup ennuyée. Bien sur il y a l'arrivée d'Iris au village et le point de vue de chacun sur elle, puis son installation, et enfin les changements qu'elle a pu apporter à ce petit village montagnard un peu renfermé sur lui même. C'est touchant mais tellement prévisible…. Je m'attendais à beaucoup plus de… suspens. Ou bien une approche plus personnelle de Louise qui de mon avis, n'est pas plus importante que les autres personnages dans ce livre.

Et puis il y a ce personnage, celui qui doit tout changer, celle qui apparait et chamboule leur vie puis s'en va sans un mot. Iris. Un très beau prénom mais une personnalité… exubérante, intrusive, énervante au bas mot. du moins pour moi. Tragédienne de métier, elle va se livrer à des lectures dans le café du village et entrer dans la vie de toutes ces personnes. Pourtant, et malgré le bien qu'elle peut leur faire, je n'ai eu qu'une envie tout au long du livre, la chasser. Je n'ai pas pu l'encadrer, du début à la fin. Je ne l'ai pas comprise, elle m'a agacée, et finalement m'a un peu dégoûtée de cette intrigue qui semblait si belle au départ.

Du coup, je n'ai absolument pas apprécié ma lecture, je n'en ai pas profité et cela m'a longuement frustrée. A présent je me dis que j'aurais peut être du abandonner pour cette fois et reprendre plus tard, lorsque moi même serait dans un état d'esprit qui s'accorderait mieux avec le livre. Je ne sais pas. Cette lecture m'a perdue. D'autant plus que je sais qu'il est bien apprécié en règle générale. Je ne comprends donc pas mes ressentis.

Néanmoins au vu de l'ennui ressenti, et mon antipathie vis à vis d'un personnage je ne peux pas vous le recommander… Par contre je peux me permettre d'affirmer que pour apprécier ce roman il faut aimer la poésie, les descriptions et les instants « plats » sans action particulière. Pour méditer peut être, ou se recentrer, réfléchir sur une problématique…


Lien : https://refugelitteraire.com..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Alors, j'ai proposé à Josette d'emporter son repas. Ces restes qui n'en sont pas, qui ne l'ont jamais été. La part soigneusement mise de côté au contraire et que Josette dépose dans la cuisine chaque jour. Passant par la porte arrière, sans déranger le vieux Georges resté dans sa librairie. Convaincue, avec cette certitude des vieilles qui ne sont presque pas allées à l'école, qu'à force de lire, il en oubliera de manger.
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Iris.
Je n'arrive pas à l'imaginer morte.

Tombée du ciel comme un grand oiseau blanc. Striant la nuit. Avalée par la mer.
Boule de feu peut-être, étoile filante ou météore. Et alors seulement cela devient possible. Aigu jusqu'à l'évidence, malgré tout ce qui à l'intérieur résiste de peine et d'incrédulité, de révolte et de scandale. Iris s'en est allée aussi soudainement, aussi brutalement, qu'elle était arrivée.
Et nous avait, une fois déjà, quittés.
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On n’a jamais su exactement comment les choses s’étaient passées dans la librairie. Ils l’ont raconté parfois, jamais de la même manière. Car le vieux Georges aimait les mythes et Iris les mystères.
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Et si je croisais Alexia aujourd'hui, je lui dirais que non, je ne suis pas devenue petite-prof-de-province. Élève plutôt de mes petits, grands professeurs de poésie.
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Écoute-moi bien, a continué Iris. Si un jour tu as un malheur d'amour, ça arrive, tu sais, à tout le monde un jour, tu pleures tu pleures, mais tu ne te laisses pas aller. OK ?
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