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EAN : 9782848767864
287 pages
Philippe Rey (02/01/2020)
3.57/5   106 notes
Résumé :
Kerry Hudson est née en 1980 dans les quartiers populaires d'Aberdeen, en Écosse, d'une mère vulnérable, isolée et sans emploi, et d'un père alcoolique et absent. De centres d'accueil en bed and breakfast, sa petite soeur, sa mère et elle ont connu pendant près de vingt ans la précarité extrême, les queues le lundi matin aux caisses d'allocation, la détresse et la violence familiale. Aujourd'hui, Kerry est une femme mariée de quarante ans, qui a écrit deux romans et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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"Quand on vous a dit tous les jours de votre vie que vous n'avez rien à offrir, que vous ne valez rien pour la société, pouvez-vous échapper au sentiment d'être de basse naissance quel que soit le chemin parcouru ?" (p. 15)

Un coup au coeur en lisant le quatrième de couverture... qui me rappelle
un panneau qui m'a dernièrement interpellée de façon brutale, dans la rue, provenant d'une campagne d'information . Comme quoi, né pauvre, pour sortir de la misère, il fallait plusieurs générations...et plus précisément, selon l'OCDE, il faut six générations pour qu'une famille pauvre atteigne le revenu moyen...

Cette autobiographie prend aux tripes, pose les questions essentielles quant à la construction d'un petit bout d'homme, quand il arrive au monde...du côtés des plus pauvres, des exclus... qu'il doit apprendre à survivre avec des adultes immatures , pauvres, qui se battent déjà pour construire leur propre chemin de survie !

"J'avais onze ans, bientôt douze et pas le bon accent (...)Pas non plus les bons vêtements. Pas d'amis, pas de liens familiaux. Encore plus grave, j'étais clairement, visiblement, pauvre-il n'y a rien de pire. Il était inévitable que je me fasse massacrer au collège. "(p. 190)

Une honte qui colle à la peau de notre auteure, en dépit d'un mari aimant, de succès professionnels, d'une réussite globale , l'ayant fait sortir de la spirale infernale de la précarité, de l'invisibilité désespérante que provoquent le manque cruel d'argent, la misère....

L'auteure, pour écrire ce livre, repart "enquêter", après de longues années d'absence, sur les nombreux lieux de son enfance, car faute d'argent, de stabilité professionnelle et de vie sentimentale agitée...la mère devait déménager fréquemment...Un livre douloureux mais aussi tonique...donnant espoir....

"Liverpool 2018
Cette année m'a permis de répondre à de nombreuses questions que je me posais et d'enterrer des mensonges sur la pauvreté qui m'ont fréquemment amenée à me sentir différente ou inférieure. Je comprends maintenant que beaucoup de monde a intérêt à ce que les pauvres restent pauvres, à faire croire aux gens du milieu d'où je viens qu'ils ne méritent pas mieux " (...) (p.275)

Un livre simultanément douloureux et constructif... ayant permis à l'auteure un nouveau départ , une renaissance...en éclaircissant son enfance ainsi que les questions faisant trop mal, restées en suspens !

Je finis par une parenthèse toute personnelle ; je dédie ces lignes à ma petite grand-mère maternelle que j'adorais, dont je me suis occupée les dernières années... Une grand-mère lumineuse, toujours souriante, affectueuse, alors qu'elle a vécu la majeure partie de sa vie dans une très grande pauvreté, un dénuement dont elle ne se plaignait jamais....
Petite fille, j'avais le coeur brisé de la voir humiliée, "rabaissée" par d'autres adultes, à cause de sa pauvreté et de sa difficulté à se défendre...Je souffrais de mon impuissance d'enfant...
Par contre, faute de pouvoir affronter "les persécuteurs"... je lui exprimais haut et fort mon affection, ma fierté qu'elle soit ma "mémé"...alors qu'en temps ordinaire, j'étais une enfant sauvage et silencieuse !
J'étais spontanément , viscérablement révoltée par un intolérable sentiment d'injustice !

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Pour rester dans la thématique "enfance cassée", je me suis lancée dans l'oeuvre de Kerry Hudson, et notamment cette autobiographie écrite alors qu'elle a 38 ans et est sur le point de se marier, et peut-être de devenir mère.
Elle a ressenti un impérieux besoin de revenir sur son passé de petite fille pauvre, ayant grandi dans une multitude de logements précaires et plus vétustes les uns que les autres à travers le Royaume-Uni. Les lieux ont-ils changé, les villes ont-elles réhabilité ces quartiers où l'insécurité et la violence sont monnaie courante ? Kerry ressent viscéralement cette envie de retourner dans chaque ville, revoir chacune de ces maisons et trouver des témoins des années 80 pour tenter de se souvenir de cette fillette pas vraiment malheureuse mais manifestement laissée à elle-même par sa famille. Sa mère lui a donné naissance à Aberdeen, alors qu'elle avait 20 ans (comme la mienne...). Quant à son père, c'est un américain de 42 ans, ancien militaire diagnostiqué schizophrène rencontré à Londres avec lequel la relation a été brève. Mais elle le reverra de loin en loin, même si ces rencontres seront toujours frustrantes.
Le récit alterne entre la Kerry de 2018, auteure déjà reconnue, plutôt épanouie dans sa vie avec son compagnon, mais sujette à de fortes angoisses et à des cauchemars récurrents, et la Kerry enfant, puis ado, trimballée de B&B miteux en foyers pour enfants ou en logement social délabré, se construisant entre une mère dépassée et souvent alcoolisée, une grand-mère redoutée ancienne poissonnière (comme ses aïeules avant elle), et les compagnons souvent peu recommandables de sa maman.
Au début du livre, Kerry n'a plus aucun lien avec sa famille depuis de longues années, et son pèlerinage vise aussi à renouer peut-être avec certains. On la suit, parcourant l'Ecosse, cherchant (assez timidement d'ailleurs) à entrer en contact avec les nouveaux habitants des lieux où elle avait vécu, allant à la rencontre des associations qui font de leur mieux pour venir en aide aux personnes en situation de grande précarité, essayant de puiser de l'optimisme dans ces actions et ces personnes dévouées. Mais bien souvent les choses n'ont pas vraiment bougé, les boutiques ont fermé, la vie a encore plus déserté les banlieues les plus misérables.

Pas vraiment gai tout ça ! Heureusement que l'auteure nous annonce dès les premières pages qu'elle s'en est sortie, et qu'elle a échappé au pire, malgré le harcèlement scolaire, les agressions, les excès et les comportements à risque à l'adolescence, et même un viol. Et c'est vrai qu'avec un si mauvais départ dans la vie, on aurait pu s'attendre à encore pire, elle a quand même eu la chance de rencontrer des personnes qui se sont intéressées à elle, certains profs notamment. Et malgré tous ses défauts, on comprend que sa mère l'a profondément aimé.
Je suis en train de lire "Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman", écrit en 2014, donc 4 ans avant celui-ci, et c'est exactement dans la même veine, mais sous forme plus romancée. Kerry Hudson a manifestement besoin d'exorciser cette enfance de pauvre pour pouvoir vivre sereinement sa vie d'adulte. C'est parfois bien lourd à supporter, et certains chapitres sont un peu redondants, on ne suit pas toujours la chronologie des nombreux déplacements. C'est le reproche que je ferais à ce livre, auquel je reconnais par ailleurs de nombreuses qualités; Il est bien écrit, avec un style en totale cohérence avec le milieu qu'il décrit. Il y a bien sûr des passages assez crus, mais on imagine mal la population de ces quartiers s'exprimer dans un langage châtié, ce ne serait guère crédible ! L'auteure donne aussi pas mal d'éléments contextuels, politiques et sociologiques, qui permettent de mieux comprendre la société écossaise et anglaise des années 80. Personnellement j'ai préféré les passages concernant les jeunes années de Kerry à ceux évoquant sa vie d'auteure en 2018, où ses multiples hésitations et atermoiements m'ont parfois agacée.

Un dernier petit conseil : évitez cette lecture si vous êtes en phase dépressive, certains passages sont quand même assez plombants !
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Ce que j'ai ressenti:

💔Des mots qui fracassent les perspectives…

J'imagine que lorsque qu'on avance avec cette farandole de mots dans la tête, tels que « racaille, vaurien, voyou, délinquant déscolarisé, déclassé, basse naissance« , le chemin de sa vie doit être plus escarpé que pour d'autres…Pourtant, Kerry Hudson sort de ce cercle infernal de la pauvreté, non sans quelques blessures indélébiles, mais elle revient nous écrire d'autres mots, d'autres perspectives plus encourageantes avec cette autobiographie bouleversante. C'est touchant cette façon qu'elle a, de s'exposer ainsi entre confidences et souvenirs flous, cauchemars venimeux et douceur. Elle est toute en sensibilité dans chaque phrase, alors que sa vie n'est qu'une succession de traumatismes divers…Elle m'aura touchée par son authenticité et cette puissance dans sa plume.

"J'ai échappé au désespoir."

💔Des mots qui réveillent les souvenirs…

Cette lecture m'a été particulièrement éprouvante. L'auteure en allant chercher au plus profond de ses souvenirs et en s'approchant des lieux de son histoire fait resurgir des traumatismes de son enfance et la somme de ces quotidiens précaires. En allant gratter comme ça, dans ses blessures enfouies, ça a remué en moi, des émotions que je n'avais pas forcément envie de voir réapparaître…Mais cette lecture me laisse penser qu'il y a des chances que je guérisse de mon en-dedans en regard de la victoire personnelle de Kerry Hudson. Dans tous les cas, c'est une lecture qui va me rester en tête pendant un long moment, j'en suis certaine puisque elle a fait bouillir quelques sentiments en sommeil. Pour la première lecture de la rentrée littéraire 2020, c'est un choc émotionnel très fort et elle résonne en moi d'une manière particulière.

« Tu sais ton problème? Tu es trop sensible. Il faut t'endurcir. »

💔Des mots qui bougent les statistiques…

Plus qu'une autobiographie, l'auteure cherche à faire le parallèle, à partir de son expérience, sur les ravages de la pauvreté. La pauvreté, la vraie, celle qui discrimine, celle qui isole, celle qui affame les estomacs des enfants, celle qui détruit la cellule familiale, celle qui dénature les relations filiales…Celle ci, oui, celle qu'on préfère occulter, ne pas regarder, la pauvreté… Et ça fait mal de lire ça. C'est une réalité dont on n'a trop peu conscience, alors qu'elle peut arriver si vite dans nos propres vies. Kerry Hudson met toute une volonté, à contrario, pour nous montrer que les mots peuvent sauver, que ce livre pourrait sans doute aider à mieux voir et à mieux comprendre ses autres vies en marge. Enfin voir la détresse et peut-être même, tendre la main vers eux. En cela, c'est une lecture lumineuse, Kerry Hudson ne garde aucun ressentiment envers cette inégalité des chances à son départ, au contraire. Elle se fait force et persévérance dans chaque page et c'est d'autant plus éclatant, quand on sait son parcours. C'est évidemment pour la puissance émotionnelle de l'écriture que je vous recommande Basse Naissance.

"Et ce ne sont pas seulement les pauvres d'aujourd'hui qui en souffriront car, comme je le sais que trop bien, la pauvreté se transmet de génération en génération, la misère s'hérite par le sang."

Ma note Plaisir de Lecture 9/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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C'est avec un grand respect pour l'auteure, Kerry Hudson, que je vais rédiger ma critique sur Basse naissance, son autobiographie.
J'ai apprécié que l'auteure se dévoile ainsi à ses lecteurs, elle nous révèle son enfance perturbée mais aussi les troubles qui l'ont hantée dans sa vie d'adulte.
Écrire une critique sur l'histoire en elle-même ne serai pas correct étant donné que c'est une histoire vécue, un récit de vie ça ne se change pas.
Mais je me permets d'écrire les sentiments qui m'ont accompagnés au cours de cette lecture.
J'ai trouvé le titre Basse naissance malheureusement très approprié, mais là où je n'ai pas adhéré, c'est avec l'idée que la pauvreté de cette famille serait la cause principale des nombreuses difficultés de l'enfant.
Il est évident que la pauvreté n'est pas un avantage dans la vie d'un enfant, mais elle n'est pas forcément la cause de la délinquance. Je pense que l'état de "basse" naissance de l'auteure vient davantage du manque d'éducation et de l'irresponsabilité de sa famille en général, sa mère en particulier. Une mère alcoolique et profondément instable, qu'elle soit riche ou pauvre, n'apportera que des difficultés à son enfant. Il existe des familles très pauvres qui sont unies et équilibrées. L'argent n'éduque pas, il n'enseigne pas les principes moraux utiles aux enfants pour se construire et éviter les mauvaises expériences.
Un enfant pauvre peut effectivement porter des vêtements qui lui vaudront des moqueries à l'école mais il devrait trouver du réconfort et un équilibre à la maison. Les moqueries concernant les mauvaises odeurs corporelles sont encore un signe de mauvaise éducation. Un savon coute moins cher que de l'alcool et dure plus longtemps.
Donc tout au long du livre j'ai eu ce léger désaccord concernant l'incrimination de la pauvreté.
J'ai eu aussi un ressenti désagréable lorsque l'auteure aborde le thème du travail. Son jugement est acerbe lorsqu'elle parle des emplois sans qualifications exigées.
Je cite un exemple : " J'imagine qu'elles étaient aussi amies que le permet une situation où l'une paie l'autre pour nettoyer ses cabinets." Sa mère travaillait comme femme de ménage, je suppose qu'elle ne nettoyait pas uniquement les toilettes. J'ai fait ce travail à plusieurs reprises, je ne l'ai pas trouvé humiliant.
Un autre exemple : "Si je peux l'éviter, je ne crois pas que j'accepterais encore ces boulots et toute cette merde." Mais de quels emplois parle-t-elle donc ? Je cite : "Centres d'appels, elfe de Noël chez Harrods, serveuse à maintes reprises, femme de chambre, vendeuse, nettoyage des toilettes, collecte de fonds dans la rue, garde d'enfants, travail social, finalement travail dans des associations caritatives – de l'accueil au téléphone à la collecte de plus d'un million de livres." A-t-elle pensé que bien de ses lectrices font ces boulots encore aujourd'hui et vivent dignement grâce à ce genre de travail ?
Quand au style de l'écriture... rien de bien spécial... mais comme il s'agit d'une autobiographie c'est peut être moins important.
Voilà pour mon ressenti.
Il n'empêche que j'admire cette auteure pour la franchise de son récit et la force de s'être sortie d'une vie tristement débutée.

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LE PARCOURS D'UNE FEMME RÉSILIENTE 

Il y a cette couverture "young girls playing in the street "de Hulme, qui m'a appelée. Trois fillettes blondes, quatre pieds nus dans une bassine bleue délavée. Un regard perçant, celui de la petite fille à la queue de cheval entrain de terminer son cornet de glace à la vanille. Cette fillette, ça saute aux yeux, a besoin de trouver des réponses, et a déjà connu l'adversité dans sa vie… je m'imagine que c'est l'héroïne.

C'est un roman autobiographique de Kerry Hudson qui relate sa trajectoire. Elle a grandi dans la pauvreté, aux Royaume-Uni dans les années 1980. 
Dix huit années qui furent chaotiques : des déménagements fréquents, une mère célibataire, vulnérable et sans emploi, un père alcoolique et invisible, des séjours en famille d'accueil,  deux agressions sexuelles, un viol, et deux avortements… 
Cela dit, elle rassure de suite dans l'introduction, annonçant à son lectorat que tout cela s'est bien terminé, elle s'en est sortie.
"J'apprenais l'absence de permanence, j'apprenais qu'on peut se passer de tout. Qu'on peut se réveiller un matin pour s'apercevoir que la vie a changé radicalement. "

Ce livre est le résultat des questions qui se heurtent à elle, aujourd'hui. Elle est touchante quand elle se demande ce qui est arrivé aux villes où elle a vécu. Se disant que les choses se sont sûrement arrangées. Quelle proportion de son passé est aggloméré à la femme qu'elle est maintenant? Elle a décidé de chercher des réponses parce que si l'issue a été heureuse, elle dit se préoccuper de ce qu'elle a laissé derrière elle.
" Elle va jeter son filet pour récupérer des histoires et des faits, les éventrer et voir ce que leurs entrailles lui raconteraient."

Ces écrits ont vu le jour, pour lui permettre de regarder le monstre en face. Elle se retrouve alors dans tous les lieux dans lesquels elle a grandi, se rappelle, et tout cela est mis en corrélation avec son présent. 
Pour comprendre d'où elle vient. Elle va s'arrêter, sur les faits d'hier, elle va les regarder, aujourd'hui. 

"Pourquoi avais-je tout le temps si peur? M'avait-on fait quelque chose ? Pourquoi personne ne nous avait aidé ma mère et moi? Comment peut-on devenir adulte après une telle enfance ?"

J'ai été plongée dans les bas-fonds Britannique, de 1980 à aujourd'hui. Kerry Hudson est une femme inspirante, impressionnante, intelligente, courageuse, et résiliente. Je lirais d'autres de ses livres. 
Il y a un peu d'humour dans ce livre, et le ton n'est jamais pesant, jamais geignard. Il est écrit à la première personne, il m'a fait l'effet d'un documentaire, plutôt que d'un roman, le style d'écriture est simple, et surtout il y a de la profondeur, c'est ce qui m'a plu.
À lire si vous vous intéressez à cette autrice, à l'évolution de la pauvreté aux Royaume-Uni des années 1980 à nos jours et si vous voulez lire un parcours de femme résiliente.
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critiques presse (4)
LeSoir
22 juin 2020
L’écrivaine britannique, sacrée prix Femina étranger en 2015, revient sur les lieux de son enfance misérable dans les bas-fonds de l’Angleterre.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
01 avril 2020
C’est un récit dont la genèse et l’élaboration se mêlent étroitement aux souvenirs anciens : en décidant d’écrire Basse naissance, Kerry Hudson n’a pas craint d’embrasser son projet à bras-le-cœur. Parce qu’il était temps pour elle de réconcilier son présent d’écrivaine reconnue et de femme bientôt mariée à son passé de grande précarité - étape nécessaire pour enfin se sentir à sa place.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeDevoir
04 mars 2020
Entre l’histoire d’horreur et le parcours à obstacles, l’émotion crue et la froideur clinique des faits, Basse naissance porte à bout de bras un message d’espoir. Et quelle différence avec ceux et celles qui ont vécu la même chose ? « J’ai vu quelque chose à l’horizon et je me suis mise à courir. J’ai couru et je ne me suis jamais retournée. »
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Liberation
16 janvier 2020
Dans «Basse Naissance», l’auteure britannique Kerry Hudson raconte sa jeunesse dans un milieu pauvre qu’elle a fui, vagabondant d’abris en abris.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Torry était un pays en soi. Je me demande ce qui serait arrivé si un peu de l'argent du pétrole avait été réinvesti à Torry au fil des ans. Si les habitants avaient hérité d'une parcelle de ce lustre et de sentiment de prospérité. Quelle différence cela aurait-il fait de grandir dans ces conditions ? Quels auraient été les résultats pour les enfants qui auraient su que leur ville les trouvait dignes d'un environnement convenable comme tout le monde ? (p. 92)
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Je faisais encore confiance à tout ce que ma mère me disait.Je portais des vêtements d'occasion bizarres qu'elle me donnait et,si elle réclamait ma présence, je restais à la maison.Notre relation était extrêmement intense,simplement parce qu'elle était isolée et que je me trouvais en porte-à -faux avec le monde qui m'entourait. Je n'étais pas seulement sa fille,j'étais l'unique personne au monde en qui elle avait confiance. (p 196 )
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Liverpool 2018

Cette année m'a permis de répondre à de nombreuses questions que je me posais et d'enterrer des mensonges sur la pauvreté qui m'ont fréquemment amenée à me sentir différente ou inférieure. Je comprends maintenant que beaucoup de monde a intérêt à ce que les pauvres restent pauvres, à faire croire aux gens du milieu d'où je viens qu'ils ne méritent pas mieux (...) (p.275)
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J'avais onze ans, bientôt douze et pas le bon accent (...)Pas non plus les bons vêtements. Pas d'amis, pas de liens familiaux. Encore plus grave, j'étais clairement, visiblement, pauvre-il n'y a rien de pire. Il était inévitable que je me fasse massacrer au collège. (p. 190)
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Elle [mère de l'auteure ] était fière de notre rude héritage de poissonnières et elle était féministe avant même de connaître le mot. (...)
Elle avait certaines valeurs morales absolument inflexibles : les femmes valent pas moins que les hommes, on ne doit jamais être raciste ni frapper quelqu'un à terre. (p. 18)
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Videos de Kerry Hudson (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kerry Hudson
Au programme de cet épisode, deux livres, écrits par des femmes (oui, oui, il y en a plus que vous ne le pensez) et qui traitent de la figure maternelle dans leur vie. A travers le deuil avec "Les falaises" de Virginie Dechamplain (éditions La Peuplade) et à travers une enfance mouvementée et chaotique avec "Basse naissance" de Kerry Hudson (éditions Philippe Rey)
Générique et sound design : Gampopa
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