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Anne-Judith Descombey (Traducteur)
EAN : 9782809827972
L'Archipel (06/02/2020)
3.93/5   105 notes
Résumé :
QUI EST LA VÉRITABLE MARLENE ?

Munich, juillet 1944. L’une des femmes les plus recherchées du IIIe Reich se tient face à la maison bombardée de Deborah et de son frère, qu’elle croit enfouis sous les décombres. Si elle était arrivée la veille, Marlene aurait pu les sauver.

Mais qui est au juste cette femme ? La veuve d’un notable connu pour ses sympathies nazies ? Une actrice en devenir ? Une résistante ?

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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes en décembre 2012, Marlène, qui est âgée de 97 ans, est dans son bureau, régnant en force sur son petit monde, Olivia, sa belle-fille dévouée, sa jeune secrétaire beaucoup trop moderne pour elle qui veut lui imposer un nouveau téléphone, son fils Noah, sa petite-fille Klaudia…

Elle râle car une journaliste veut l'interviewer, et que chaque fois on interprète ses propos de travers. Elle attend l'arrivée de ses amis américains devant lesquels elle a décidé de lire son autobiographie, notamment des évènements que certains ne connaissent pas.

On bascule dans la deuxième partie du roman « le passé, le temps des ténèbres » : l'attentat contre Hitler a échoué, la répression terrible, tout le monde se méfiant de tout le monde.

Marlène qui appartient à une famille noble (son vrai nom est Anna von Dürkheim) est une résistante de la première heure, elle a fait partie du réseau de Jakob Wanda, l'un des chefs de la résistance juive de Cracovie, mort au combat, et doit se mettre en contact avec Jitzhak Zuckerman pour tenter un nouveau soulèvement.

Les bombardements ont détruit des immeubles, et elle ne retrouve plus trace de son amie Déborah, et ne sait plus comment joindre son contact, lorsqu'un jeune adolescent l'aborde et l'emmène à la planque, c'est ainsi qu'elle fait la connaissance de la jeune Trudi…

On va suivre Marlène dans sa traversée de l'Europe en guerre, les rendez-vous ratés avec la résistance, car Albrecht Brunnmann, un Nazi qui la connaît n'aura de cesse de la persécuter moralement, tentant de la réduire au silence, de la transformer en ombre d'elle-même allant jusqu'à la transformer en pute à nazis à Auschwitz sous la férule de Jolanka. Elle subira des viols, en serrant les dents, car le moindre signe de révolte est guetté et mâté. Mais une solidarité s'établira entre les filles.

Marlène va résister aux coups, physiques et moraux, car la violence est gratuite, omniprésente, Brunnmann le parfait nazi sadique pervers (c'est pratiquement un pléonasme !) charge son homme de main, Ewald des coups :il n'a qu'une seule limite ne pas trop l'amocher pour qu'elle puisse servir !

A retenir, une scène particulière où un aristocrate l'oblige à l'épouser pour pouvoir mettre la main sur son titre de baronne et ses terres. Il veut restaurer l'Empire germanique, et son raisonnement est tout aussi parano que les nazis mais il les méprise et veut prendre la place d'Hitler. On assiste à un mariage ubuesque, une nuit de noce (viol plutôt) qui se termine par un coup de poignard dans le dos, tuant le mari cinglé…

J'ai aimé la manière dont Hanni Münzer présente son roman, chaque chapitre commence par une ou plusieurs citations et ce qu'elle appelle « fragments de guerre » : ce qui se passe dans l'actualité en Allemagne, en Pologne ou en Amérique pendant que se déroule l'histoire de Marlène. On a une citation de Göring du 18 avril 1946 lors d'un entretien avec Gustav Gilbert, expert psychologue américain auprès des tribunaux pendant le procès de Nuremberg

Avec ou sans droit de vote, on peut toujours amener le peuple à exécuter les ordres des dirigeants. C'est très simple. Il suffit de lui dire qu'on l'a attaqué, de reprocher aux pacifistes leur manque de patriotisme et d'affirmer qu'ils mettent le pays en danger. Cette méthode fonctionne dans n'importe quel pays »

Le combat de Marlène qui garde suffisamment d'énergie pour arriver à résister jusqu'à la fin de la guerre et arriver à traquer Brunnmann pendant des années la rend attachante, et on l'admire. Ce nazi m'a fait penser à la traque d'Eichmann, à celle de Barbie, au combat de Serge et Beate Klarsfeld

Hanni Münzer mêle tellement bien ses héros et les personnages ayant vraiment exister que je suis allée souvent vérifier sur Internet…

Quand j'ai choisi ce roman pour la période historique, je ne savais pas que c'était la suite du précédent roman de l'auteure : « Au nom de ma mère », donc au départ, j'ai eu un peu de mal à mémoriser les noms de tous les protagonistes, mais en fait cela ne m'a pas gênée par la suite, car on comprend vite les intrications.

Bien-sûr, je lirai le premier tome, malgré les protestations de ma PAL, car j'ai beaucoup aimé Marlène malgré sa personnalité parfois clivante, son courage, sa détermination à ne pas céder d'un pouce, malgré tout ce qu'elle endure, vivant au jour le jour, car il s'agissait de tenir pour assister à la défaite de ses tortionnaires…

En outre, ses positions sur la guerre, la paix, l'amour, la haine, entretenus par les puissants, les politiques, les marchands d'armes, la manipulation par La propagande, désignant un ennemi pour tout justifier sont très proches de miennes, et hélas d'actualité.

J'ai beaucoup aimé ce roman et je remercie vivement NetGalley et les éditions L'Archipel qui m'ont permis de le découvrir, ainsi que son auteure.

#MARLENE #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Quand j'ai reçu ce livre, tout de suite je me suis dit qu'il valait mieux lire le premier : Au nom de ma mère ce dernier posant bien tous les personnages. Et j'ai bien fait. du point de vue de la chronologie de l'histoire et de l'Histoire c'était plus explicite.
On assiste dans le premier à l'entre deux-guerres à la montée du nazisme et d'Hitler ainsi qu'à la discrimination mise en place contre les juifs.
Dans Au nom de ma mère c'est surtout l'histoire de Deborah qui est contée, dans Marlene c'est celle d'Anna von Dürkheim alias Greta Jakob alias Marlene de son nom d'espionne pour la résistance allemande.
J'ai dévoré ces deux livres d'une traite et j'ai adoré.
Ce sont des romans avec des personnages principaux fictifs, mais l'ambiance de l'époque est bien retranscrite. On sent la chape de plomb qui a envahi l'Europe mais aussi l'Allemagne. Tout le monde a peur, et la peur n'est pas toujours bonne conseillère. Certains préfèrent se mettre du côté du plus fort et ainsi commettent des atrocités ou ferment les yeux sur l'innommable et d'autres s'élèvent contre la tyrannie avec conviction mais en paient la plupart du temps le prix fort.
Dans le premier tome l'action se passe essentiellement en Allemagne dans le deuxième nous sommes le plus souvent en Pologne à Cracovie. Ainsi qu'à Auschwitz.
Marlene est une héroïne comme on les aime. Forte, déterminée, astucieuse, courageuse et pleine de ressources. Malheureusement cette guerre ne l'épargnera pas ni dans son corps ni dans son esprit. La reconstruction sera difficile.
L'auteur nous conte donc cette histoire parfois à la manière d'un roman, parfois comme un journal. La plupart des chapitres commencent par de courtes citations d'hommes célèbres ou d'articles de journaux. L'ambiance est ainsi ramenée à la réalité de l'époque.
Certains faits évoqués sont des nouveautés pour moi et pourtant j'en ai lu pas mal sur cette période tourmentée.
Pour moi un excellent livre, romancé il est vrai mais poignant par le fait que ce soit une auteure allemande qui l'ait écrit et l'on sent que le sujet a été creusé et bien travaillé. C'est aussi un livre en hommage à tous ces morts inconnus déportés, torturés, résistants de la première heure bien avant le début de la guerre car en Allemagne la résistance a vu le jour dès l'accession au pouvoir d'Hitler et de ses premières exactions.
C'est aussi un livre qui porte haut les valeurs de l'amour universel entre les hommes et contre les discriminations aussi bien ethniques, raciales qu'entre hommes et femmes. Un vibrant hommage à toutes ces femmes qui ont mené à leur manière le combat contre l'injustice de l'époque.
Un très grand merci aux Éditions l'Archipel et Mylène pour cette très belle découverte.
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une très bonne suite, même si on peut la lire solo. L'auteur tient sa ligne de conduite, moins de longueurs que dans son premier tome. Son héroïne est une battante, elle survit à tout, une femme incroyable, une résistante, une vraie....en dire plus serait dévoiler l'intrigue. C'est un roman superbe!
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Anna von Durkheim est une Résistante. Elle est infiltrée depuis quelques années parmi les Nazis afin d'obtenir des renseignements pour servir la cause qu'elle défend. En 1944, elle tombe aux mains du comte Langenburg-Dietrichstein qui l'a démasquée et la contraint de l'épouser pour obtenir son titre. Avec l'aide d'un ancien amant, elle réussit à lui échapper mais brièvement puisqu'elle est faite prisonnière par le nazi Albrecht Brunnmann qui la force à intégrer le groupe de prostituées de Mme Jolanta à Auschwitz où elle est la proie des Nazis. Elle découvre par-dessous la noirceur et l'horreur qu'il existe encore de l'humanité dans ce lieu puisque des enfants sont cachés aux Nazis grâce notamment au Dr Friehling. Marlene n'abandonne pas tout espoir, réussit à s'enfuir et participe à un sabotage mais doit sacrifier celui qu'elle aime. Pleine de remords, après la guerre, Marlene espère néanmoins qu'il a pu en réchapper alors qu'elle découvre sa grossesse.

Je remercie tout d'abord Babelio à travers cette opération Masse Critique et les éditions L'Archipel qui m'ont permis de découvrir ce roman sur la dernière année de la Seconde Guerre Mondiale. C'est un thème que j'apprécie particulièrement et je lis beaucoup de livres consacrés à cette période.
J'ai été malheureusement déçue par ce roman et ce dès le début. Je me suis même posée la question de savoir si ce n'était pas la suite d'un livre que je n'aurais pas lu car j'ai été immédiatement propulsée dans l'histoire et je n'avais pas, ni n'ai eu durant ma lecture, toutes les clés pour comprendre l'intrigue. D'ailleurs, celle-ci est très complexe, embrouillée, avec beaucoup de personnages. J'ai eu parfois du mal à suivre et vraiment je trouve qu'il manque des informations pour comprendre le contexte antérieur auquel il est fait référence.
Je n'ai pas réellement vu non plus l'intérêt de la fin du roman concernant la carrière d'actrice de Marlene, j'ai trouvé cette partie ennuyeuse.
Je me suis aussi posée la question de savoir si ce livre reflétait la vie de Marlene Dietrich mais apparemment, non.
Ce roman n'est donc pas vraiment fidèle à l'image que je m'en faisais, j'avoue avoir été déçue. Ce ne sera pas un de mes livres préférés sur ce thème.
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Marlène Hanni Münzer Editions de l'Archipel
#MARLENE #NetGalleyFrance
Marlène a réuni autour d'elle ses proches. Nous sommes à Cracovie en décembre 2012 et Marlène s'apprête à raconter son histoire sans rien omettre, sans rien laisser dans l'ombre. Ses mémoires sont terminées et selon son souhait ne seront publiées qu'après sa mort, elle a 97 ans.
L'histoire commence à Munich le 21 juillet 1944 juste après« l'échec de l'attentat de Stauffenberg. Marlène raconte, Munich, l'arrestation, Auschwitz la déportation, la survie vaille que vaille ...
Hanni Münzer nous offre un roman historique foisonnant et douloureux, Marlène en est à juste titre l'héroïne. Nous savons des les premières lignes qu'elle a réussi à survivre , au moins cela d'acquis. Reste à lire, découvrir parfois personnages et évènements. C'est dur, difficile, mais cela a été donc cela doit être dit et redit .
Certains personnages cités me semblaient sortir de nulle part ,ce n'est qu'à la fin de ma lecture que j'ai pris conscience que Marlène était le deuxième volet d'une histoire commencée avec Au nom de ma mère que je n'ai pas lu, au final ces deux romans peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre.
Un grand merci aux éditions de l'Archipel et à Mylène pour ce partage.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Et au cœur de la guerre, elle avait vécu un amour si bouleversant qu’il la réchauffait encore. Mais elle avait également enduré des épreuves dont elle avait refoulé le souvenir dans les recoins les plus reculés de son âme. Était-elle vraiment prête à les tirer de l’obscurité, tous ces esprits et ces démons de son passé, à être de nouveau confrontée à eux ?
La réponse était oui. Elle avait une dette à régler et elle était dépositaire d’un secret qu’elle ne voulait pas emporter dans la tombe.
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C’était un merveilleux été enveloppé de parfums et de souvenirs qui se gravèrent à jamais dans sa mémoire.
Elle se tenait dans le champ pendant les foins, le chant des grillons dans les oreilles, la poussière de la terre desséchée sur la langue, dans la lumière irisée du soleil de midi dont elle sentait la brûlure sur la nuque. Le soir, la grand-mère oindrait sa nuque d’une pommade à l’odeur forte qu’elle utilisait pour ses chevaux.
Elle avait seize ans, l’air embaumait les fleurs sauvages, le foin, et une langueur inconnue s’emparait d’elle quand elle échangeait des regards à la dérobée avec le fils de l’intendant. Elle notait chacune de leurs rencontres dans son journal intime. Une sensation neuve s’éveillait en elle et faisait chanter son sang.
C’était le jour de son anniversaire et, bien que son grand-père vît d’un mauvais œil qu’elle passât la journée dehors avec les valets, elle aidait ce jour-là à rentrer les foins. Elle adorait l’activité physique. Quand elle travaillait ainsi, elle se sentait vivante et proche de la nature et des hommes. Ses mains jeunes et vigoureuses savaient refréner les chevaux les plus fougueux. Leurs cals la remplissaient de fierté. Elle plaisantait avec les hommes, des journaliers du pays et des Polonais qui se louaient pour les récoltes en Allemagne. Elle était acceptée de tous non parce qu’elle était la petite-fille du propriétaire, mais parce qu’elle travaillait presque aussi dur qu’eux.
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Les souvenirs sont des bêtes voraces, et pendant que j’écrivais ce livre, je me suis souvent sentie exposée sans protection aux tempêtes de mes émotions. Mon effrontée de petite-fille prétend que c’est mon grand âge qui me rend sentimentale. Si ce n’était que cela, j’en serais trop heureuse.
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Elle-même avait depuis longtemps dépassé le stade de la peur. La mort était la mort et faisait sa moisson quand bon lui semblait. À la guerre, il n’y avait pas de vainqueur et pour l’instant, seuls les morts avaient vu la fin de cette guerre-là.
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On mène le monde à l’abîme et en détournant les yeux, exactement comme autrefois. C’est la même politique d’apaisement qu’il y a quatre-vingts ans, et ça m’horrifie. Mais l’essentiel, n’est-ce pas, c’est que l’industrie mondiale de l’armement prospère…
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