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EAN : 9782714494092
432 pages
Belfond (01/04/2021)
3.97/5   72 notes
Résumé :
Avec pour toile de fond le milieu du cinéma des années 1950, un roman passionné, plein d'aventures, de fougue et d'amitié, qui fait souffler un vent de liberté et de sororité sur un épisode peu connu de l'Histoire. Alors que la Peur rouge s'abat sur l'ensemble des Etats-Unis, Phoebe Adler, talentueuse scénariste, est brutalement bannie de Hollywood. La cause ? Ses supposées accointances communistes, vraisemblablement le fruit des affabulations d'un collègue jaloux.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Héroïnes est un roman qui a le mérite d'aborder toute une partie de l'histoire des Etats Unis sous un angle innovant.
Le Maccarthysme, ça vous dit quelque chose ? Dans les années 50, Joseph McCarthy prononce un discours à Wheeling dans lequel il dénonce la présence de communistes au sein même des lieux de pouvoirs. On est en pleine guerre froide, et les USA, ont vraiment peur. Une "chasse aux sorcières" est mise en place et s'étend jusqu'aux milieux culturels, dont celui du cinéma. Et si le grand public n'a entendu parler que des grands noms, les petits furent aussi touchés, parfois avec plus de violence car ils avaient moins d'appuis, d'amis et d'argent..
Phoebe Adler jeune scénariste d'une série télévisée voit son nom cité et perd son boulot. Pour ne pas avoir à affronter un procès qui, elle le sait, n'aura pas d'autre but que de lui faire dénoncer des collègues, des amis, des voisins, afin de ne pas finir en prison , elle choisit de s'enfuir à Londres où il lui faudra impérativement gagner sa vie rapidement car elle paye tous les frais médicaux de sa soeur malade.
Là, elle rencontrera Hannah Wolfson, productrice télé, qui comme elle, a fui les USA. C'est que cette femme est courageuse, elle a en effet décidé de soutenir tous ses compatriotes qui sont suspectés d'avoir de la sympathy for the devil... je veux parler du bloc soviétique.
Mais comment faire lorsque les producteurs demandent à rencontrer des scénaristes qui n'existent pas ? Noms d'emprunt lors de la signature de contrats, jeu de cache-cache lors des visites de journalistes, identité d'emprunt, tout était bon pour continuer à bosser avec des gens de talents, ce qui donne lieu à une scène assez marrante, quand Hedda Hooper, la journaliste/commère d'Hollywood vient visiter le plateau dans l'espoir de débusquer un metteur en scène "rouge". ( Femme qui a vraiment existé et qui a mené une guerre sans pitié contre certaines célébrités, n'hésitant pas à briser des carrières, à tuer le talent...
Amitié , solidarité entre expatriés, trahisons, féminisme, sur fond historique. Un roman original, plein d'énergie, plein de rebondissements, très agréable à lire...
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Voila un épisode bien sombre de l'histoire des Etats Unis que nous raconte Sarah-Jane Stratford dans Héroïnes, son second roman et le premier à paraitre en France ( Radio Girls son premier est toujours inédit chez nous) : la fameuse chasse aux sorcières menée contre les communistes par le sénateur MacCarthy dans les années 1950.

Le 7eme art va comme d'autres secteurs, assez terriblement être impacté par la pression mise sur les personnes suspectées d'accointances communistes.

C'est notamment le cas de Phoebe Adler, jeune scénariste douée, promise à une brillante carrière avant qu'elle ne se voit accusée d'être une rouge et placée sur la honteuse liste noire.

Réfugiée à Londres, elle va croiser le chemin d'une certaine Hannah Weinstein qui, elle aussi, a fuit la « Peur rouge » et son continent natal pour produire librement sa série « Les aventures de Robin des bois » en Angleterre, pays ou elle sera plus libre de ses opinions et de ses choix.

Bien que différentes à bien des niveaux, nos deux héroïnes sont bien déterminées à tracer leur propre voie sans qu'on ne leur impose un chemin tout tracé, mais cette voie là sera forcément semée d'embuches.

Avec Héroines, Sarah-Jane Stratford nous parle offre un joli un éclairage sur l'histoire américaine des années 50.
Elle propose une chronique alerte et réaliste qui fait la part belle à l'amitié et à la sororité au coeur du milieu du cinéma, devant les épreuves et la société ultra patriarcale de l'époque.
L'autrice s'est visiblement astreinte à un solide travail de recherche pour densifier son récit. Ses deux héroïnes, très attachantes, lui donnent l'occasion de sonder diverses facettes de la condition féminine dans le monde du cinéma (et de la télévision) notamment en matière de sacrifices imposés et de charges mentales à subir.
Une jolie ode, pleine d'espoir, au féminisme, au détermiminse et à la création!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Malgré la bonne idée de broder une histoire autour du maccarthysme (existe-t-il d'ailleurs beaucoup de romans dont l'intrigue est basée sur et autour de ce sujet ?) et de choisir comme héros des Héroïnes, malgré l'engouement partagé par de nombreux membres de Babelio, je n'ai pas la patience de mener à terme ma lecture.
A la page 210 (ce livre en compte tout de même 512 en version poche), au moment où la jeune Phoebe re-re-recroise le jeune Reg (on se doute tout de suite que ces deux-là vont vivre une histoire d'amour), j'abandonne, lassée par la lenteur et les grosses ficelles de l'intrigue, et surtout par le côté très "romance" et par l'absence totale de style (la faute à la traduction ?) .
L'auteure , dont c'est le deuxième ouvrage ( son premier livre "Radio Girls" n'a pas été traduit en langue française depuis sa sortie en 2016... faut-il y voir un signe ? ), n'a certainement pas eu d'autre prétention que celle d'écrire un roman délassant. Raté pour ma part : j'ai été très peu captivée par ce récit. Peut-être en attendais-je trop ? Peut-être a-t-il eu la malchance de passer après un merveilleux roman qui m'a éblouie ?
Dommage car le thème choisi par cette jeune auteure et les recherches qu'elle a effectuées sur ce sujet étaient prometteurs (cf. la postface que j'ai tout de même lue et qui m'a fait d'autant plus regretter le livre que j'espérais et que je n'ai pas trouvé ).
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« Héroïnes » nous plonge dans les années 50, la guerre froide vient de débuter. Aux États-Unis, le sénateur Mc Carthy a lancé une véritable « chasse aux sorcières » contre les communistes. Ainsi, l'époque est à la délation et aux accusations plus ou moins fondées. le monde du cinéma n'est pas épargné et notre héroïne va en faire les frais.
Phoebe Adler est une jeune scénariste ambitieuse, du jour au lendemain elle va se retrouver à devoir fuir son pays suite à des accusations portées à son encontre. Et c'est de l'autre côté de l'Atlantique, à Londres, qu'elle va trouver refuge.
Elle va rencontrer Hannah Wolfson, une productrice américaine qui elle aussi s'est vue contrainte d'émigrer et qui a décidé d'exercer une certaine forme de rébellion en donnant secrètement du travail à tous ces artistes issus de la « liste noire ».
C'est un livre que j'ai vraiment beaucoup aimé car il met en lumière l'histoire d'Hannah Weinstein, productrice de la série à succès « Les aventures de Robin des Bois » complètement écrite par des scénaristes blacklistés. L'histoire donc, d'une femme qui est entré en résistance à sa manière sachant très bien qu'elle risquait de tout perdre, d'une héroïne ayant dû se battre chaque instant pour s'imposer en tant que femme dans sa carrière professionnelle.
Il est évident que pour les besoins de ce livre l'histoire a été fortement romancée, et c'est d'ailleurs pour cela que le nom d'Hannah a été modifié, il n'empêche que tout l'intérêt résulte vraiment dans le contexte historique de cette « terreur rouge » ayant donné naissance au maccarthysme.
C'est une période de l'histoire qui n'est que peu abordée dans les livres et j'ai trouvé cela vraiment très intéressant, d'autant plus qu'elle est présentée à travers le portrait de divers femmes, toutes différentes, mais ayant une ambition commune : vivre en accord avec leurs désirs propres et non ceux que l'on souhaitait leur imposer.
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Si vous avez aimé Park Avenue Summer du même éditeur , si vous cherchez des livres avec des héroïnes du quotidien, si cela vous intéresse de découvrir des histoires inspirées de faits réels, alors foncez.
Vous ne serez pas déçus.
Ici, nous faisons la connaissance de Phoebe et d'Hannah, dans les années 50, qui travaillent dans le milieu audio visuel.
Ce que je ne savais pas ou que j'avais oublié , c'est que dans ces mêmes années 50, aux Etats-Unis, une véritable chasse aux communistes est organisée, c'est « le maccarthysme ». Et le milieu du cinéma sera particulièrement visé.
Sur dénonciation, grâce à des écoutes… tous les moyens sont bons alors pour attraper les « rouges ».
Phoebe, jeune scénariste de New York, en fait les frais et se voit congédiée de son travail et citée à comparaître. Elle fuit alors à Londres où elle rencontre Hannah, américaine comme elle mais qui a pris l'initiative de partir avant que les choses ne se gâtent . Réussissant dans ce milieu pourtant le plus souvent réservé aux hommes, elle se bat avec ses propres armes contre l'injustice américaine en engageant des scénaristes blacklistes de l'autre côté de l'ocean.
On assiste alors au combat que mènent ces 2 femmes, et d'autres également, d'abord contre l'Amérique de l'époque mais aussi contre la société. Société qui a du mal à accepter ces femmes qui souhaitent reussir dans leur vie professionnelle, ces femmes qui veulent autre chose qu'être cantonnées à leur rôle d'épouse et/ou de maman, comme bien souvent dans ces années la. On suit leurs histoires personnelles et professionnelles, on admire leur courage, on entend aussi leurs doutes, tiraillées entre leur envie de réussir et les rôles qu'on voudrait leur voir jouer et qu'elles ont parfois aussi envie de tenir, mais sans être obligées de renoncer au reste. On découvre toutes les injustices de l'époque.. injustices qui malheureusement ne semblent pas toutes réglées aujourd'hui encore.
Sarah Jane Stratford signe là un roman puissant qui porte bien son nom. Une incursion très intéressante dans l'histoire des États Unis, même si cela est romancé, l'autrice nous explique d'ailleurs en fin de roman les faits réels qui ont inspiré son roman et cela rend l'ouvrage encore plus passionnant.
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critiques presse (1)
Psychologies
05 juillet 2021
Cette formidable saga nous parle de féminisme, d’amitié profonde et de résistance à toutes les intolérances. Le duo Hannah-Phoebe fonctionne du tonnerre : ces deux femmes super- culottées, confrontées au machisme, à la persécution et au snobisme, vont réussir par elles-mêmes. Un régal féministe en diable !
Lire la critique sur le site : Psychologies
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
En levant les yeux vers le jury entièrement masculin qui la toisait du haut de son estrade, elle songea qu’elle n’avait jamais été aussi peu d’humeur à plaisanter. Elle ne puisait même aucun réconfort dans l’idée que les accusées au procès des sorcières de Salem avaient affronté une situation pire encore que la sienne. Elle ne voulait pas finir en prison.
On se serait cru à la télévision, dans une fiction dont elle aurait tenté d’écrire le scénario avant de renoncer devant son absurdité. Mais tout ceci était bien réel. Un coup de marteau retentit. Le silence se fit dans la salle, et l’interrogateur la regarda droit dans les yeux.
— Phoebe Berneice Adler. Êtes-vous ou avez-vous jamais été membre du Parti communiste ?
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Je crois en la Liberté pour tous les hommes - le droit d'avoir assez d'espace pour ouvrir grands leurs bras et leurs âmes, le droit de respirer et le droit de voter, la liberté de choisir leurs amis, de profiter du soleil et de prendre le train sans être victimes de leur couleur de peau, de penser, de rêver et de travailler comme bon leur semble dans un monde de beauté et d'amour.
W.E.B Du Bois ( citation en préambule de ce roman)
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"- Ne cherchez surtout pas à plaisanter.

Ce fut la première et dernière consigne de son avocat. Personne n’avait le droit de rire durant les auditions, et une femme encore moins que quiconque.
En levant les yeux vers le jury entièrement masculin qui la toisait du haut de son estrade, elle songea qu’elle n’avait jamais été aussi peu d’humeur à plaisanter. "
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Etre réduit au silence en prison , c'est une chose. Etre réduit au silence six pieds sous terre, c'en est une autre.
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Quiconque prétend avoir réussi seul ne fait que mentir et se bercer d'illusions, (...).
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