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EAN : 9782265155282
176 pages
Fleuve Editions (08/07/2021)
3.42/5   31 notes
Résumé :
Retrouvez la gagnante du Prix San-Antonio !

Laure est égocentrique, charmeuse et déjantée, tout l'opposé de son compagnon, Pascal, tolérant, bienveillant et définitivement amoureux. Au point même d'accepter ses infidélités. Un matin, une funeste nouvelle fait tanguer l'improbable harmonie de leur couple : François, l'amant de Laure, s'est tranché la gorge. Et la jeune femme va avoir une manière bien à elle de vivre son chagrin, plutôt avec une bûche q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Odile Baltar est la première lauréate du prix San Antonio, un prix créé par les éditions Fleuve qui récompense un polar inédit de 300 000 signes maximum qui se distingue par la qualité de la langue. La plus grande récompense pour l'auteur(e) étant une diffusion de son texte par l'éditeur.

Le jury ne s'est pas trompé en récompensant Odile Baltar, dès les premières lignes on est sous le charme de son écriture et de sa verve ; c'est que du bonheur de lire une telle prose.

J'avais terminé le vin. J'étais presque joyeuse. Mon amant s'était tranché la gorge et j'étais une salope : on n'allait pas en faire un fromage. Je ne lui avais jamais rien promis, à François ! le vin me rendait hargneuse, je détestais les suicidés. C'étaient eux, les égocentriques, pas moi.

Il faut dire aussi que sa narratrice (Laure) est une femme à la personnalité très affirmée. Égoïste, égocentrique, égotique, un tantinet déjantée et très infidèle… Pas franchement l'épouse modèle, et pourtant son mari l'aime à la folie et lui pardonne tous ses écarts.

Pour faire simple on va dire que Laure a une façon très personnelle d'aborder la vie et que les pensées défilent à un rythme débridé dans sa caboche. C'est donc d'une façon toute aussi personnelle qu'elle va faire le deuil de son amant… et se retrouver dans des situations où même elle risque d'être dépassée par les événements.

Le ton est aussi décalé que son héroïne, les mots sont parfois crus mais jamais vulgaires, c'est délicieusement amoral avec une pointe de noir. On se laisse volontiers embarquer par le périple rocambolesque de Laure, on s'en fout si ce n'est pas franchement crédible par moments, l'auteure veut s'amuser et amuser les lecteurs ; et ça fonctionne ! On se vide la tête, les zygomatiques s'affolent. C'est juste jouissif comme lecture.

Je vais volontairement faire l'impasse sur les personnages et les divers éléments de l'intrigue ; je dirai simplement que Odile Baltar nous offre un subtil cocktail de vaudeville / feel-good / noir.

Compte tenu de l'épaisseur du bouquin (moins de 200 pages) et de la qualité de l'écriture, le bouquin s'avale quasiment d'une traite. Cerise sur le gâteau, l'intrigue s'offre même le luxe de surprendre le lecteur avec une ultime révélation.

Pour l'anecdote le manuscrit a concouru pour le prix San Antonio sous le titre Ego-trip-bad-side-fucking-life-for-nothing-bla-bla-bla et était signé Nane. Vingt titres étaient en lice, trois ont été retenus en phase finale. Vous connaissez la suite…

On ne sait pas grand-chose d'Odile Baltar, sinon qu'il s'agit d'un nom de plume, qu'elle est Belge et ne compte pas sortir de l'ombre pour le moment. J'espère sincèrement qu'elle poursuivra l'expérience littéraire, une plume pareille a sûrement encore beaucoup d'histoires à nous raconter.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Une jeune femme apprend le suicide de son amant, c'est son compagnon officiel qui lui annonce, c'est évidemment un sacré choc. Et c'est aussi le début de ce petit roman qui se dévore à toute allure.
La narratrice nous emmène avec elle pour trois ou quatre jours de deuil intense. Un deuil qu'elle traverse avec fracas. C'est le moins qu'on puisse dire.
Au-delà du langage cru et de l'humour mordant, bien décalé, c'est un livre très noir qui touche à des questions essentielles : les deuils, les liens mère-fille, les rivalités amoureuses et trahisons diverses, le goût de la vie lui-même.
De chapitre en chapitre, on suit Laure en se disant : « Non, pas ça, allez, arrête ». Pourtant, je n'ai pas réussi à lâcher ce texte avant d'avoir le fin mot de l'histoire.
Bien plus qu'égocentrique ou nymphomane, Laure m'a semblé d'une sincérité déconcertante, elle est peut-être un peu « dingo » (un mot qu'elle aime utiliser), mais peut-être pas tant que ça. Peut-être même qu'elle nous ressemble plus nous n'oserions l'admettre.
Ce livre a gagné le premier prix San-Antonio. Même si je ne suis pas certaine que les amateurs du légendaire commissaire apprécieront tous les délires de la narratrice, je trouve ça audacieux de la part des Éditions Fleuve d'avoir récompensé un livre aussi décalé.
Bref si vous voulez du bien noir un peu déjanté, foncez.
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Le prix San Antonio a été crée en 2021 par Fleuve éditions pour fêter le centenaire de Frédéric Dard et récompenser un polar inédit. Ce lauréat est certainement quelque chose d'inédit dans tout le sens du terme ! Inédit et atypique pour un polar. Et vous savez quoi? Tant mieux ! Sortons des carcans et des codes vus et revus, place à la versatilité de la langue française pour raconter avec un rythme trépidant et hystérique cette histoire dingue, dingue, dingue. Et noire.

Laure est folle, névrosée, égoïste et nymphomane. Dans sa tête il y a un micmac pas possible. Lorsque nous plongeons avec elle dans ses pensées, elle nous entraîne dans des tergiversations extrêmes et dans sa paranoïa. Au moins, elle assume sa personnalité.
Notre héroïne apprend le suicide de François, son amant, et se rend chez lui avec Pascal, son compagnon. À partir de là s'ensuit une panoplie de péripéties les plus dingues les unes que les autres. le tout avec un style unique, plaisant, nerveux, fou. Quelle fine lame cette Odile Baltar qui manie la plume comme Zorro son épée.

Enfin un roman écrit à la première personne comme ça me plaît (lol, comme il faudrait). On veut voir le bordel dans la tête du narrateur ! Ici c'est mission réussie.
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La première chose qui m'est venu à l'esprit est: c'était quoi le niveau des autres bouquins en compétition pour le prix San Antonio? C'est d'ailleurs probablement le souvenir des quelques San Antonio que j'ai lus - plutôt anciens - qui m'a attiré vers ce livre .
Rien à voir ... du tout ... je n'aime pas le style ... je trouve l'histoire ennuyeuse ... un N° 1 qui ne restera probablement pas dans les annales ... vivement 2022 alors? Va savoir...
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Je n'ai mis "que" trois étoiles et demie, cependant j'ai beaucoup aimé le livre, avec son côté déjanté.
Cependant, nous sommes bien loin de la crédibilité, donc je ne me suis pas trop investi dans l'histoire, et n'ai pas éprouvé d'empathie pour le personnage principal.

A lire, pour passer un (court) moment bien agréable !
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
J’ai imaginé le choc subi par les femmes qui découvrent leur mari en train de culbuter la voisine sur le divan de leur salon. Du genre paf, prends ça dans ta poire et fais pas semblant de pas avoir pigé ! Ici aussi, les choses étaient claires. Elle était là, assise à droite du lit, ses doigts enserrant la main inconsciente de Pascal. Les yeux baissés vers lui, elle murmurait des paroles à voix basse. Aucun doute : tant de tendresse, tant de douceur, c’était de l’amour !
Aude a relevé la tête et a sursauté en m’apercevant, comme si, vraiment, elle était étonnée de ma présence et que je venais une fois encore lui gâcher la vie. Allais-je m’éclipser en m’excusant d’avoir dérangé ? J’en aurais été capable tant j’étais ahurie. Le mot « paumé » ne voulait plus rien dire. J’étais bien au-delà. Mamââân !!! Que foutait la méchante sœur de mon amant mort dans la chambre de mon compagnon inconscient ? Elle m’a toisée sans lâcher la main de Pascal. J’ai vérifié autour de moi s’il n’y avait pas un petit scalpel qui traînait, histoire de la suicider. Mais non. Je ne comprenais pas. Ces deux-là avaient une histoire ? Et moi, je ne m’étais doutée de rien.
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Matthieu était l’ami et l’associé de Pascal. Un mec normal, avec une femme normale, trois gosses normaux. Je le détestais juste un peu. Il me déprimait plus qu’il ne m’excédait. J’avais récemment promis à Pascal d’être plus courtoise avec lui. Il était temps de tenir parole : lui raccrocher au nez était la meilleure solution pour éviter poliment ses questions. Ensuite, même s’il téléphonait à tous les hôpitaux de notre ville, ce qui était tout à fait son genre, il ne nous trouverait pas.
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Comme beaucoup d’alcooliques mondains, ma mère suivait des cours d’œnologie, un vernis d’érudition sur son vice. Il faut reconnaître qu’à force d’entraînement, elle tenait bien la boisson. Elle se limitait au vin, n’était pas du genre à se retrouver avec quatre punks dans une voiture aussi défoncée qu’elle. Le problème, c’est qu’elle avait l’alcool cruel. Papa en savait quelque chose.
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Mon désespoir s’était tranquillement assis sur mes genoux, il ronronnait, il était beaucoup trop lourd pour que je puisse me lever. Bien sûr, il aurait fallu relativiser, il n’y avait pas mort d’homme (pour une fois). Mais je ne voulais pas relativiser, je ne voulais pas dresser de constat, voir des gens, m’excuser, paraître aimable, leur parler.
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Les larmes coulaient sur mon visage comme la garniture grasse et sucrée d'un gâteau d'anniversaire polonais, des larmes écoeurantes que je léchais avec une gourmandise honteuse. Une fois de plus, le chagrin accourait les bras ouverts en gueulant mon prénom.
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