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EAN : 9782259308045
336 pages
Plon (12/01/2023)
4.29/5   26 notes
Résumé :
Pour faire le deuil de son enfance, Samuel Dock doit d'abord faire celui de l’enfance que sa propre mère n’a jamais eue. Il livre un récit poignant sur l’enfance maltraitée, ses saccages, la reconstruction et la puissance du lien filial.

À l’âge de cinq ans, la mère de Samuel, quatorzième enfant de sa fratrie, est confiée à la DDASS couverte de morsures, affamée et apeurée. Placée chez des religieuses, la petite fille commence une autre vie, préservée... >Voir plus
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Samuel Dock, psychologue se confie dans L'enfant thérapeute sur sa mère, sur sa propre enfance, ses doutes, son amour, les silences dans lesquels il a grandi, ressentant les fantômes du chagrin qui rôdaient autour de sa mère. Il parle de la violence dans la petite enfance, des traumatismes qui en découlent, des refuges qui permettent de tenir, de cet héritage maudit qui coule de sang en sang et il parle aussi d'amour, de cette capacité à aimer sa mère quand tout est dit, cette mère habillée de sombre, de larmes, de maladresses mais la seule mère pourtant. La sienne.

Divisé en trois parties, ce récit s'articule autour de ces béances.

Dans la première partie, on suit la relation triangulaire entre Béatrice la mère, Samuel et sa soeur Thaïs à Noël. Leurs rapports tendus, les crises de Thaïs, souffrant de problèmes mentaux qui accaparent tout le monde, les brimades qu'essuie Samuel. L'auteur appelle cet environnement d'état fantôme, un univers où règnent la violence, les mensonges, le chantage. Pour sauver sa peau, Samuel fuit cette famille toxique. Jusqu'à ce que sa mère lui confie son histoire meurtrie. L'écriture de Samuel Dock se montre introspective teintée de lyrisme avec un vocabulaire souvent soutenu. Cette première partie, j'avoue, n'a pas toujours été simple à suivre pour moi.

Dans la seconde partie, on découvre l'histoire de la mère, Béatrice. Son enfance jusqu'à ses cinq ans dans une fratrie de quatorze enfants, son calvaire, ses maltraitances. Béatrice, peut-être l'enfant de trop, gênait, dérangeait. Bébé, on la secouait à outrance quand elle pleurait de trop. Privée de nourriture par la suite, elle se faisait mordre par sa soeur Chantal, malade mentale, et la protégée de ses parents. Son père était un monstre de la pire espèce, dépourvu d'amour, de gentillesse et d'intelligence. Il rouait de coups sa femme pour un oui, pour un non et cette dernière soumise jusqu'à la moelle n'avait plus aucune force ni étincelle dans son coeur, les caresses étaient rares, sauf pour la petite Chantal.

Dans la dernière partie, L'enfant thérapeute se délie, se console.

« Je soigne les autres parce que tu as pris soin de moi, maman. »

Samuel comprend mieux sa mère. Il se questionne. Lui qui s'occupe d'enfants maltraités, il se demande comment aider sa mère, il se demande aussi si tel est son rôle, perdu entre le besoin d'être le fils qu'on aime et protège et la réalité d'une mère dépendante de lui. Il se rend compte que le schéma de l'enfance de sa mère se perpétue à travers sa soeur. Toute l'attention lui étant accordée comme du temps de Chantal.

C'est un thème, celui des traumas de l'enfance qui me tient beaucoup à coeur d'où mon intérêt pour ce livre. Je ne suis pas rentrée dans ce livre comme j'aurai aimé, l'écriture, surtout en première partie n'était pas simple à suivre, la narration souvent ardue ne m'a pas toujours permis de ressentir l'émotion escomptée. N'en reste pas moins que certains passages sont d'une très grande beauté qui sonnent juste. C'est aussi un vibrant hommage que rend ici Samuel Dock à sa mère et à tous ces instants infimes d'amour auxquels se sont cramponner autant la mère que le fils afin de sauver leur peau. Je terminerai cette chronique avec l'un d'entre eux:

« La misère véritable, ce n'est jamais la pauvreté, c'est celle d'un coeur désert. »

Première page, extraits, encart consacré à l'auteur, ma page consacrée aux livres sur les traumas de l'enfance, sur le blog:
Lien : https://coccinelledeslivres...
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Samuel Dock interroge le syndrome de L'enfant thérapeute à partir de son vécu et celui de sa mère. A quatorze ans, l'écrivain devient le soutien de sa mère, séparée de son mari pour des faits de violence, et assumant seule l'apparition de la maladie psychique de sa soeur.

Devenu docteur en psychopathologie, immergé dans le milieu de l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) et après plusieurs ouvrages, Samuel Dock réfléchit à cet état en présentant à partir de son témoignage les trois aspects de sa réflexion : la présentation du syndrome au niveau de l'adulte qu'il est devenu, la nature des failles de sa mère et le renouveau de leur relation.

Seulement ce livre n'est ni un essai, ni un mémoire, c'est un roman dont la fiction s'inspire de faits réels et dont le style fauche le lecteur au-delà du prévisible !

La dynamique de consolation naturelle de l'enfant envers son parent devient pathologique lorsque la dépression du parent, venant de son passé en général, est trop envahissante. L'adulte est alors dans l'incapacité d'apporter l'amour nécessaire à l'enfant pour grandir sereinement. du coup, l'enfant veut soulager son parent et même envisage-t-il de le soigner. A l'âge adulte, la personne peut développer le syndrome dit du sauveur dans sa relation à l'autre, poussant certains à devenir professionnels de l'enfance abîmée.
Brins d'histoire

La première partie décrit les symptômes de ce syndrome en racontant les relations pathologiques avec sa mère au cours d'une fête de Noél. L'adulte, qu'il est, redevient pendant quelques heures l'enfant qu'il a été, réclamant la protection et l'amour que sa mère ne peut lui donner. La frustration est amplifiée par la présence de la soeur, que la mère protège, alors que son comportement la rend étrange aux autres et désincarnée à elle-même.

Autant dire tout de suite que Samuel Dock réussit par ce témoignage à nous faire ressentir de l'aversion pour cette femme qui apparaît comme égoïste, froide, instable, incapable de donner la tendresse à son fils. du coup, comme lui, le lecteur comprend qu'endosser le rôle de L'enfant thérapeute est voué à l'échec, et que seule la fuite est possible. Mais cet immense besoin de réparation se double de la culpabilité de ne pas y être arrivé et de devoir quémander, encore et encore, l'attention dont on a manqué. Néanmoins, le narrateur comprend rapidement que la violence est au coeur des failles maternelles, même s'il n'en connaît pas la teneur

La seconde partie va renverser cette impression en présentant le journal de sa mère écrit quelques années plus tard, avec l'aide d'un soutien psychologique. Ce dernier lui permet de mettre des mots sur le vécu de sa petite enfance. Retravaillé par Samuel Dock, ce témoignage est éprouvant à découvrir tant la souffrance qui y est exprimée est indicible. Pourtant des mots sont écrits là, noir sur blanc, qui rendent compte des sévices corporels et psychologiques répétés, de la barbarie avérée, des violences d'un père devenu monstre après avoir été héros et de l'impossibilité à sa propre mère à casser cet engrenage. Dans cette partie, Samuel Dock parvient aussi à décrire le processus de résilience qui permet à l'enfant de recevoir l'amour nécessaire pour effacer les blessures de la toute petite enfance.

Lorsque les mots sont posés quelque part, on peut se parler ! Et, c'est ce que décrit Samuel Dock dans sa troisième partie. La souffrance ressentie précédemment s'estompe complètement pour permettre à la mère et son fils de devenir, ni surpuissant comme l'enfant le pensait, ni complètement « nulle », comme le croyait sa mère, mais être justes humains ! L'émotion de ces « trouvailles » (et non « retrouvailles ») envahit le lecteur. Comme pour les personnages, le lecteur, amoureux des mots, découvre leur puissance dans ce processus de soin.
En guise de conclusion,

Ce roman n'est pas un ouvrage pour les professionnels des soins portés à l'enfant. Il a une valeur universelle dans la mesure où chacun peut vivre une situation où l'incompréhension renforce le fossé entre les êtres. de plus, il décrit le plus précisément possible la valeur du verbe pour retrouver le partage.

Je voudrais, ici, saluer le courage de l'écrivain. A la manière d'un Boris Cyrulnick, Samuel Dock explore le processus de résilience qui, doit-on le répéter, encore, permet de construire un jardin sur un tas de cendres si l'amour nourrit cette terre. En exposant son vécu, mais en lui donnant une forme romanesque, il signifie à tous que rien n'est irrémédiable et que nous avons chacun un rôle à jouer dans cet amour qui nourrit la terre.

Roman, incontestablement, tant l'écriture est puissante ! Les mots sont ciselés comme les personnages, à vifs. le travail de recherche et de réécriture réalisé autour des témoignages est palpable. Il sert le propos avec intensité pour aider à la compréhension, mais surtout aux ressentis. Car, Samuel Dock sait réveiller en nous l'intensité de notre humanité.

La lecture de L'enfant thérapeute est inoubliable par les images qu'il révèle : l'enfant tenant la main de sa mère pour traverser la rue, seul contact d'une femme pour sa fille ! du chien Freddy, sauveur, qui en perdit la vie. D'un livre Blanche-Neige offert par une grand-mère, sorte d'oasis dans l'enfer ! D'une soeur, comme un métal en fusion, qui ne peut que se détruire. Et, la présence si calme, si essentielle du compagnon effacé. Pour moi, dois-je encore le préciser, un moment de lecture intense !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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La relation mère-enfant a donné et donne encore lieu à de nombreux écrits fictionnels ou non, tant elle détermine les adultes que nous sommes. Ce récit autobiographique intime nous le prouve à nouveau, de façon poignante.
Samuel, 31 ans, psychologue qui travaille dans le domaine de l'aide à l'enfance, retrouve sa mère dont il s'était éloigné trois ans auparavant, lors des fêtes de Noël ainsi que sa soeur, Thaïs, 28 ans, anorexique, droguée, ayant des problèmes psychiatriques. Sa mère le rejette à nouveau, avec violence et hargne, offrant tout son amour et sa sollicitude à sa fille. Il remonte alors dans le passé et se remémore une enfance heureuse jusqu'à ce que son père, violent, les quitte alors qu'il avait 14 ans. Tout se déglingue : sa mère devient toxique pour lui, malveillante, s'en prend à lui physiquement mais il revient toujours vers elle, en quête ne serait-ce que d'une larme d'amour. Après cette rencontre, il coupe les ponts pour essayer de survivre, de sortir de cet enfermement psychologique dans lequel sa mère le condamne, d'extirper la rancune, la colère qui le rongent de l'intérieur.
Béatrice, sa mère, finit par suivre une thérapie et écrit, à 68 ans, un journal qu'elle envoie à son fils qui comprend enfin comment l'enfance saccagée de sa mère a ravagé sa vie et celle de son fils. Dernière d'une fratrie de 14, elle est maltraitée, battue, sous-alimentée, écrasée de tâches domestiques trop lourdes pour elle, jusqu'à ce qu'une assistante sociale la retire de cet enfer à 5 ans; elle est recueillie dans une institution religieuse où elle restera jusqu'à 19 ans, où à force d'amour, de patience , de compréhension, les soeurs lui permettent de trouver un certain équilibre mais ses 5 premières années sont à jamais gravées dans sa chair et son coeur.
Samuel comprend enfin le comportement de Béatrice à son égard et mère et fils peuvent commencer à se découvrir, apprendre à se connaître même si Samuel, à son tour, ne pourra totalement oublier le manque d'amour maternel au moment où il en avait tant besoin.
Ce récit est particulièrement émouvant et poignant car Samuel s'adresse à sa mère directement, en la tutoyant, comme une tête-à-tête qu'il n'a jamais pu avoir dans la vie. On ressent la douleur, le manque mais aussi l'immense amour de ce fils délaissé qui n'arrivera jamais à complètement couper le cordon qui le relie à cette mère dysfonctionnelle.
Alors qu'on se prend, au début du récit, à détester Béatrice, mère dysfonctionnelle, la lecture de son journal déclenche une immense pitié et une grande empathie. Elle a reproduit avec son fils ce qu'elle a vécu elle-même, sacrifiée par rapport à sa soeur de 2 ans son aînée, handicapée et mentalement malade.
Ce récit montre la force salvatrice de l'écriture quand la parole ne peut se libérer; Samuel commence à écrire à 18 ans pour extirper son mal-être, pour vivre d'autres vies que la sienne et il continuera avec des livres sur l'enfance maltraitée; Béatrice ne pourra stopper la spirale destructrice qu'en écrivant son journal et en mettant des mots sur son enfance saccagée.
Le titre du récit "L'enfant thérapeute", deux mots qui ne sont pas censés être associés, m'a fait penser aux "enfants médicaments" ; dans les deux cas, l'enfant est investi d'une responsabilité trop lourde pour lui, qui peut l'écraser et l'empêcher de devenir un adulte équilibré.
Terrible mais magnifique récit.
#Lenfantthérapeute #NetGalleyFrance
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Tout d'abord, je tiens à remercier les Editions Plon et Netgalley pour ce partenariat.

Ici, Samuel Dock, psychologue, travaillant dans le milieu de l'Aide Sociale à l'Enfance, nous livre une histoire terrible, celui de l'enfance de sa mère, maltraitée, les séquelles incrustées, la reconstruction et la puissance du lien familial. Son livre, qui se révèle autobiographique mais aussi biographique se compose de 3 parties.

Dans la première partie, nous faisons la rencontre de Samuel, Béatrice sa mère et Thaïs sa soeur lors d'une fête de Noël. Nous comprenons de suite que les relations sont compliquées. Thaïs, malade psychologiquement, accapare toute l'attention de sa mère et se révèle d'une méchanceté inouïe envers Samuel. Nous découvrons donc le syndrome de l'enfant thérapeute. Samuel tente d'avoir un peu de reconnaissance, un peu d'amour de la part de sa mère, qui le rejette avec une certaine violence, autant physique que psychologique. Pourtant Samuel ne lâche rien, il aimerait la sauver, les sauver. Il sait que derrière cette mère et ses actions se cachent quelque chose de plus profond. Il se questionne.
Dans la deuxième partie, nous découvrons l'histoire de sa mère, un peu sous forme d'un journal intime. On y découvre l'horreur. Les sévices qu'elle a endurés dans l'indifférence générale. On y découvre cette gamine maltraitée par ses parents, ses frères et soeurs mais surtout une, Chantal. Difficile d'écrire sur cette partie vraiment abominable. Heureusement, à 5 ans, une dame au chapeau vert emmène Béatrice loin de tout ça, elle sera placée en Belgique, dans un pensionnat tenu par des religieuses qui vont lui donner tout ce dont elle a manqué : amour, affection, soin, nourriture…
Dans la troisième partie, c'est le temps de la reconstruction, de la réconciliation, la résilience. Maintenant que Samuel sait, il a l'impression de rencontrer sa mère, à 33 ans. Béatrice elle, se sent comme délestée d'un poids. Ils se comprennent, se découvrent et peuvent commencer à tisser ce lien si important entre une mère et son enfant. Ce lien au fond, qu'ils souhaitaient tous les deux.

J'ai dû faire des pauses dans ma lecture. J'ai eu les larmes aux yeux, j'ai eu la nausée parfois. Comment peut-on être aussi inhumain envers un enfant ? Comment est-il possible de faire subir cette barbarie ? Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que j'ai ressenti… C'est violent, très violent.

Cette lecture est un coup de coeur émotionnel. Je ne suis pas prête d'oublier cette lecture et je vais la conseiller. J'ai aimé l'écriture, j'ai aimé ressentir différentes émotions parce qu'au fond, j'avais espoir que Samuel arrive à retrouver voire trouver Béatrice. Parce qu'on a tous besoin de sa maman… Au fond, avec ce livre, j'ai comme l'impression que Samuel prouve au monde entier que tout est possible, qu'il ne faut rien lâcher, que bien caché, tout au fond, l'amour est là.
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Samuel est psychologue. Il vit avec sa mère une relation dysfonctionnelle et toxique. Quant à sa relation avec sa soeur, elle est quasi inexistante et explosive. Lui-même est un écorché vif, tiraillé entre son devoir de fils, son amour pour sa famille et son besoin de se protéger de ces relations destructrices. Histoire d'une famille qui survit en équilibre, dévorée par les traumatismes et les secrets.
C'est un livre bouleversant.
Il est écrit en trois parties : le présent, la révélation du passé de la mère de Samuel et, la tentative de reconstruction de leur relation.
C'est une lecture difficile car tous les personnages sont torturés et blessés. Thaïs, la soeur de Samuel, est anorexique, droguée, en dépression. Samuel tente de se reconstruire mais est toujours à la recherche de l'approbation de sa mère qui ne cesse de le rabaisser. Il tente de réparer tout ça. Et leur mère est puérile, abusive, impulsive.
Le passé de Béatrice, la mère de Samuel est terriblement dur. Elle a subit de multiples abus et maltraitance. Et bien qu'à la fin de la première partie, j'ai eu tendance à avoir un jugement sévère sur elle, à la fin de la deuxième partie j'avais totalement changé d'avis. Tout comme Samuel. La révélation dece lourd secret, l'aide a aller de l'avant. Un livre qui traite des violences conjugales et infantiles mais qui parle aussi de résilience et de l'importance de ne pas laisser les tabous pourrir au sein d'une relation.
Bref, c'est un livre émouvant qui ne peut pas laisser insensible.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi dit-on de l’enfance qu’il s’agit d’une période heureuse, insouciante et légère ? Pour certains, c’est un supplice que seul le fait de grandir et de partir peut interrompre. S’ils ne succombent pas avant.
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La misère véritable, ce n’est jamais la pauvreté, c’est celle d’un cœur désert.
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Toi, maman, tu aimais cet homme, ce courageux.
Pas celui que la cruauté de la guerre avait rendu bourreau. Toi qui souffrait, pourquoi as-tu accepté d’être un tas d’ecchymoses ? Pourquoi l’as-tu laissé faire le mal? Pourquoi avoir caché mes blessures avant mon entrée à l’école?
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Je me croyais enfant thérapeute, oui. A ma naissance, tu avais fait le vœu que je pourrais te réparer, vivre à travers moi l'enfance dont tu avais été privée. C'était bien trop pour un enfant, tu m'as fait payer mon impuissance.
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Écrire m'aiderait bientôt à construire des théories sur tes moments où la détestation te transfigurait, à différencier nos actes et nos pensées, à me décoller de toi, à rassembler les parties de ma personnalité que les épiphanies de ta frustration désagrégeaient. Des créatures aveugles et sourdes rampaient dans mes voûtes inconscientes, j'essayais de les rendre figurales. Elles disparaissaient à mesure que je les incrustais dans le papier. Peut-être que cette intention de retranscrire a été mon premier pas vers la psychologie, et peut-être ma première tentative de survie véritable.
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Videos de Samuel Dock (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samuel Dock
30 janv. 2023 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 23/01/2023 avec Samuel Dock pour son roman "L'enfant thérapeute", paru aux éditions Plon.
Il est interviewé par Nathalie Couderc.
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