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Marie-Hélène Dumas (Traducteur)
EAN : 9782264016911
265 pages
10-18 (12/09/1999)
3.7/5   146 notes
Résumé :
Le loup des steppes de Fenimore Cooper, c'est Jim Harrison, lui seul, dans ce livre écrit en 1971, à l'âge de 34 ans. On y côtoie les grands buveurs avec qui il aime tanguer dans les bars, la rivière, la forêt, l'odeur des femmes, les espaces de John Ford.

Harrison nous tire à l'orée des bois (de la vie), là où les hommes s'exaltent, deviennent insensés.

Au bout du compte, il y a le miracle d'une écriture vigoureuse : elle éclabousse l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Pour apprécier ce livre il est important, je pense, de le remettre dans le contexte des années 70. Les rubriques d'un homme aimant la pêche, la nature, la solitude, l'alcool et les femmes. Un bon vivant, quoi ! le Jim Harrison égal à lui-même tout en sincérité et écriture brute. Il campe à l'état sauvage et ses pensées nous emmènent sur sa famille, ses femmes et ses expériences. Il revient sur ce que nous avons lu dans ces autres ouvrages comme le décès de son père et de sa soeur dans un tragique accident de voiture, également de la perte de son oeil. Son côté direct peu rebuter un lecteur découvrant cet auteur. Moi, je me suis régalée avec cet amoureux des grands espaces.

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Je n'ai sûrement pas dû commencer par le bon livre de Jim Harrison pour apprécier cet auteur à sa juste valeur.
Cet ouvrage est en réalité divisé en deux. D'un côté, l'on découvre un homme d'une trentaine d'années parti seul camper dans les montagnes du Michigan, vivant de ses quelques réserves et de la pêche et de l'autre, l'on découvre ce même personnage dan sa jeunesse. Il s'agit en fait des souvenirs que le narrateur se remémore au fur et à mesure de ses pérégrinations en pleine nature.
La partie qui est vécue au temps présent du roman, à savoir celle du camping et de la traque aux animaux sauvages est superbe tans que l'autre, celle des aventure d'un jeune homme, parti à l'aventure et ayant quitté ses parents vers l'âge de 18 ans m'a assez dégoûtée car le narrateur ne vivait alors que pour la drogue, le sexe et l'alcool. Même s'il reconnaît qu'il n'a connu que peu de femmes dans sa vie dont les plus importantes auront indubitablement été Laurie et Barbara, les scènes de sexe qu'il décrit ne sont jamais sans violence et surtout, d'une horrible crudité.

Certes, le roman est très bien écrit (un peu trop bien peut-être) car ces scènes-là en particulier m'ont assez écoeurées je dois dire. Je sais que je suis d'une nature sensible mais bon, j'ai quand même un seuil de tolérance et là, je peux vous assurer que cela le dépasser de beaucoup.
J'ai néanmoins tenté de passer outre et d'aller jusqu'au bout de cette lecture car il y a quand même de très beaux passages et de belles réflexions philosophiques !
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Jim Harrison (1937-2016), de son vrai nom James Harrison, est un écrivain américain. Il a publié plus de 25 livres, dont les renommés Légendes d'automne, Dalva, La Route du retour, de Marquette à Vera Cruz… Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, Jim Harrison a remporté la bourse Guggenheim et a déjà été traduit dans 25 langues.
Quelle surprise en consultant la liste des oeuvres (romans et nouvelles) de l'écrivain, deux romans m'avaient échappé, ce Wolf (1971) le tout premier paru, et un autre que je me réserve pour plus tard. Quand on interrogeait Harrison sur ce livre, il le résumait succinctement ainsi « C'est l'histoire d'un jeune homme qui a fait pas mal de bêtises dans sa vie et s'enfonce dans les bois avec l'idée de s'y enraciner pour de bon et, surtout, de rencontrer un loup. » Et si je vous dis que le bouquin est sous-titré Mémoires fictifs, vous aurez une assez proche idée de son contenu.
Nous avons donc Swanson notre héros, un jeune gars qui part en forêt, loin du monde pour être au plus près de la nature et de sa faune, plus ou moins bien équipé pour ce genre d'aventure mais assez expérimenté pour ne pas faire d'âneries dommageables et en profiter pour ne pas boire d'alcool. Il crapahute de-ci, delà, rampe dans le marais pour épier un balbuzard devenu oiseau rare etc.
Ça pourrait être un peu bateau à lire ce texte aujourd'hui mais Jim Harrison a déjà la fibre du grand écrivain qu'il deviendra car cette randonnée est ponctuée de digressions multiples et de natures diverses qui rompent le prévisible, surtout pour ceux qui ont déjà lu l'auteur. A cette errance se mêlent des rêveries poétiques, des fantasmes et des souvenirs autobiographiques avérés (décès tragique de son père et sa soeur, perte de son oeil, ses origines suédoises…) et d'autres très plausibles ou très proches de la réalité vécue : il sillonne le pays en autostop, Boston, New York, la Californie…, il boit des coups, il connait de jolies filles (Laurie, Barbara…), il fait des rencontres, une jeune vie de marginal sans le sou. Et déjà à cette époque ce triste constat sur ce que devient l'Amérique où la nature peine à résister à l'envahissement humain et industriel.
Ce n'est bien entendu pas le meilleur roman de Jim Harrison mais pour un premier essai, il est prometteur et bien dans le sillon de ce qu'il tracera par la suite.
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« Wolf », ou les errances d'un marginal dont chaque immersion en société fait l'effet d'un plongeon dans une eau trouble, saumâtre. Désaxé, asocial, l'homme traîne sa dégaine au hasard des routes et des rencontres, avec son incapacité à s'adapter, encore moins à s'intégrer à ce qui ressemblerait à ses semblables, bipèdes bien pensants et socialisés. Lui, c'est dans les bois qu'il se sent bien, à humer les odeurs, à donner sens au moindre tressaillement de branche, et la forêt le renvoie dans ses méditations à sa condition d'homme. Libéré, il revisite ses souvenirs comme on caresse un rêve, son attention captée par l'essentiel : le saut d'un écureuil, l'ombre d'un cerf, le croassement d'une grenouille…Homme solitaire, et lecture salutaire.
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Publié en 1971 aux États-Unis (et en 1991 par Robert Laffont en France), Wolf est le premier roman de Jim Harrison (qui nous a quitté le 26 Mars 2016) et une belle porte d'entrée pour qui veut découvrir l'oeuvre de cet immense romancier qui préférait vivre au fin fond de la campagne plutôt qu'arpenter les trottoirs de mégapoles inhumaines. Espiègle, le romancier nous explique en préambule que son roman est un vrai-faux journal relatant quatre années de sa vie. C'est donc à l'âge canonique de 33 ans que Jim Harrison publie ses mémoires ! le récit va donc se scinder en deux parties, l'une va décrire l'écrivain (ou du moins son personnage) empêtré dans une virée en pleine nature sauvage, ce qui donnera lieu à des scènes croustillantes où les amateurs d'une beauté naturaliste et contemplative en auront pour leur frais, et l'autre où les souvenirs urbains affluent et nous promènent de bars miteux en zones d'ombres peu fréquentables. Et au milieu de ce chaos littéraire surnage un être cramé par l'alcool et les mauvais choix, qui préfère écumer les bas-fonds de la société et les forêts sauvages pour y trouver une vérité, aussi crue soit-elle. « Il n'y a aucun romantisme dans les bois, malgré ce que prétendent les imbéciles. le romantisme est dans le progrès, le changement, la disparition d'une face de la terre au profit d'une autre. Nos indiens étaient, et sont encore, de grands anti-romantiques. Quiconque le conteste devrait être largué en parachute ou amené en hydravion dans le territoire du Nord-Ouest, histoire de voir si il trouve sa dose de romantisme. » Jim Harisson plonge le lecteur dans les méandres de son histoire où pleuvent les relations sexuelles plutôt glauques, où la violence des mots côtoie celle des gestes, où un pays ne veut plus se regarder en face, mais préfère cacher sa misère sous son paillasson. L'auteur gratte là où ça fait mal, submerge son auditoire de détails sordides parfois hilarants souvent tristes. Jim Harrison est un révolté, un coeur d'or caché sous l'apparence d'un ours mal léché qui ne prends pas de gants pour dire ce qu'il a à dire. « J'ai toujours pensé qu'on aurait dû appeler les hommes de cinquante ans en premier sous les drapeaux, puis ceux de la tranche d'âge immédiatement inférieure et ainsi de suite. Laisser aux jeunes la chance de pouvoir vivre un peu, de goûter les choses, avant d'aller se faire descendre au fin fond de la jungle. Et on devrait aussi recruter systématiquement 25% du congrès. » Jim Harrison renvoie dos à dos la nature impitoyable et la société des hommes, qui dans sa grande folie mégalomaniaque, se croit supérieure au monde des végétaux et des animaux. Et derrière l'amertume et le cynisme, derrière l'épaisseur de la peau, se cache une blessure grave et profonde, que l'écrivain a su peut-être guérir grâce à son travail qui marque à tout jamais l'histoire de la littérature américaine.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
J'ai toujours pensé qu'on aurait dû appeler les hommes de cinquante ans en premier sous les drapeaux, puis ceux de la tranche d'âge immédiatement inférieure et ainsi de suite. Laisser aux jeunes la chance de pouvoir vivre un peu, de goûter les choses, avant d'aller se faire descendre au fin fond de la jungle. Et on devrait aussi systématiquement recruter au moins 25 % du Congrès. Leur faire tirer à la courte paille les missions en premières lignes. N'importe quel type de cinquante ans capable de faire un parcours de golf de dix-huit trous peut certainement utiliser son index atrophié pour appuyer sur une gâchette et ses jambes flageolantes pour avancer au milieu des rizières. Je devrais écrire aux autorités pour le leur expliquer. Personne ne serait exempté, pas même les présidents des chambres de commerce de nos charmantes petites villes.
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"Depuis des années maintenant, la terre me paraît hantée. Des bêtes étrangères à toutes classifications zoologiques sévissent en d'indéfinissables configurations. On les appelle gouvernements. Blessures inguérissables faites sur toute la surface de la terre et que recouvre le tissu cicatriciel de notre présence vivante.
Le problème de fond : je ne veux pas vivre dans ce monde mais je veux vivre."
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Avant quatre heures le ciel s’éclaircirait. J’ai toujours prêté une attention démesurée à l’heure. Cela fait partie des problèmes que m’ont posés mes quelques passages dans le monde du travail : cette prévisibilité incontournable qui exaspère tous les employés, une pléthore d’horloges et, juchée sur mon cou trop maigre, ma tête qui suit leurs cercles parfaits, qui tourne, encore et encore. Je me rappelle avoir travaillé dans un bureau à Boston et, au cours de la deuxième semaine, avoir un jour levé les yeux vers l’horloge alors qu’il était deux heures et demie et non quatre heures et demie comme je l’espérais. Je m’étais mis à pleurer, de vraies larmes, salées (certainement dues aussi aux cinq doubles scotchs de mon déjeûner).
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Quel plaisir en Angleterre d'expliquer à un joueur de cricket baraqué que mes ancêtres les Vikings s'étaient follement amusés à terrifier les marins nains des îles Britanniques. Je me suis demandé pourquoi il prenait cet air vexé et je lui rappelé que la Grande-Bretagne avait conquis les si puissantes Indes et leurs millions d'habitants à moitié morts de faim, pathétiques et pacifistes, et que ce n'était pas un mince exploit. Vlan ! D'ailleurs qui a donné au monde le pudding aux rognons ? Et les fish and chips dans du papier journal ? Et le cricket ? Je m'étais fait un ami. Il y a toujours un petit malin d'anglais pour venir nous expliquer que nous sommes minables, et en plus horriblement vulgaires. Je suis d'accord. Mais eux ont révélé il y a longtemps leurs instincts nazis : lors de la famine de la pomme de terre en Irlande.
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Ces années où les livres constituaient de véritables événements dans lesquels s'immerger pendant des semaines ; ils se glissaient dans votre respiration et vous adoptiez leur style de dialogue et leurs pensées.
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Videos de Jim Harrison (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Harrison
Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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