Sans qu'il soit "exceptionnel", ce petit roman policier m'a fait passer deux journées agréables. Je l'ai lu avec plaisir mais sans me presser.
Bien qu'il ne fasse que 440 pages, il m'a fallu deux jours de lecture. Preuve s'il en est que je ne l'ai pas "dévoré" mais savouré.
Le rythme est lent, l'inspecteur Perez n'est pas du genre à courir en menant son enquête. Il n'y a pas de trépidations durant l'histoire, ni de gyrophares déposés à la hâte sur les voitures avant de se lancer, pied au plancher, derrière les coupables.
Non, Perez va à son aise, prenant le temps d'interroger les habitants du village des îles Shetland. Tout le contraire de son collègue venu d'Inverness, Taylor, qui est du genre "excité" et le contraste entre les deux personnages est rude, difficile, même.
Le plus nerveux, bouillonnant d'impatience, lorsqu'il voit que l'inspecteur local va "piano piano" dans ses questionnements.
Si on laissait faire Taylor, je pense que cela finirait avec la lampe dans les yeux et le tabassage à coup d'annuaire téléphonique. Mais non, on va au rythme de Perez et on ne violente personne, on n'engueule pas les gens et on ne se croit pas au-dessus de tout le monde.
Cette lenteur d'enquête était nécessaire afin de bien s'imprégner du caractère assez complexe des îles Shetland, situées en Mer du Nord, entre l'Écosse et la Norvège. Et c'est très appréciable, ça fait voyager.
Petite particularité, l'enquête s'effectue durant la période estivale où le soleil ne se couche jamais tout à fait - même pendant la nuit - rendant tout le monde un peu déphasé avec ces nuits blanches dans tous les sens du terme.
Sans compter que dans ce village, tout se sait très vite et que le niveau d'intimité est proche du zéro !
Le tout sera de découvrir qui est cet anglais qui est retrouvé pendu dans une remise, pourquoi est-il venu dans ce petit village tranquille, que cherchait-il et surtout : QUI l'a pendu.
Comme dans tous les petits villages insulaires, tant que le mort n'appartient pas à la communauté, ils s'en contrefichent. Vous pensez bien, un anglais pendu, ils haussent les épaules.
Ce sera là toute la difficulté de l'inspecteur Perez... découvrir l'identité du mort, gérer l'hyper activité de son collègue d'Inverness et tenter de commencer une histoire d'amour avec une habitante de l'île. Il avait du boulot sur la planche, l'homme.
En ce qui concerne les personnages, entre les hyper-chiants que l'on rêverait de pendre nous-même (Bella et Roddy); nous avons l'inspecteur Perez, pas très charismatique (trop calme et trop réfléchi); l'autre flic, Taylor, nerveux et un imbu de lui-même; les habitants du village et Fran, la future copine du flic Perez.
J'aurais aimé un peu plus de sa présence, elle gagne à être connue. Croisons les doigts que dans le tome suivant, l'auteur lui fasse la part belle.
Les indices sont disséminés un peu partout, sans savoir ce qui est important ou ne l'est pas.
En ce qui concerne une "certaine chose" au sujet d'un personnage, j'avais déduit rapidement la solution. Après avoir éliminé l'impossible, ce qu'il restait, même improbable, devait être la vérité.
J'avoue, ce n'était pas fort compliqué à déduire, vu le nombre de fois que c'était répété, ça ressemblait plus à une tranche de bacon agitée devant la truffe d'un chien. Bingo, j'avais vu juste.
Mais pas pour le reste !
Après avoir suspecté tout le monde et n'importe qui, je me suis prise une claque à la fin. Non, un coup de pied dans le cul !
Que dis-je, l'équivalent d'un bâton de dynamite déposé sous ma chaise. Non, celle-là, je ne l'avais pas vue venir.
Ce polar n'est pas celui de l'année, mais j'ai passé un bon moment et rien que pour la fin, il méritait amplement d'être lu.
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