Karim, un jeune Anglo-Indien, vit avec ses parents et son frère cadet dans la banlieue sud de Londres. À part ses frasques de bisexuel assumé, il s'ennuie ferme dans sa petite vie monotone de lycéen.
Pourtant, un beau soir, il surprend son père en train de s'envoyer en l'air avec Éva, une séduisante quadra qui participe aux séances de méditation que son paternel donne après son travail. Cet événement somme toute banal va bouleverser son quotidien de fond en comble. Lui-même fasciné par le côté « bobo » d'Éva, il n'hésite pas à suivre son géniteur et s'installe chez elle. Là, il découvre une nouvelle dynamique familiale où désormais tout semble possible.
En effet, Éva qui a compris l'incapacité du narrateur à se projeter dans un quelconque avenir professionnel va lui faire rencontrer un metteur en scène de théâtre avec lequel le courant passe tout de suite. En surjouant le « Pakistanais » paresseux, naïf, mais attendrissant sur les planches londoniennes des années 1970, Karim connaît un relatif succès qui l'emmène jusqu'à New York tout en lui ouvrant des horizons socioéconomiques que rien ne laissait présager...
Un premier roman rafraichissant de quatre-cents pages que je n'ai pas lâché tant la critique sociale sur un mode humoristique de l'ultime épisode travailliste au Royaume-Uni m'a enchantée. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, derrière les portraits au vitriol de la communauté indienne musulmane d'une part, de la bohème artistique d'autre part, on découvre des personnages d'une étonnante complexité.
Tiraillés entre leur origine familiale, les rêves de l'époque punk et des vies amoureuses trépidantes, les protagonistes peints par
Hanif Kureishi révèlent des fêlures qui les rendent profondément attachants et réalistes, ce qui ne gâche rien !
Alors que j'avais commencé ce livre avec le plus grand scepticisme, je me suis déjà mis en quête de
Black Album, où l'on s'immerge dans la nébuleuse islamiste britannique des années 1990. À suivre.