Conseiller spécial du Président
Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012,
Henri Guaino a été l'inspirateur ou le rédacteur de ses principaux discours.
Dans cet ouvrage, il nous partage la conception qu'avait
Nicolas Sarkozy de l'exercice du pouvoir. Il le fait au travers d'une conversation avec son ancien instituteur, à qui il rend hommage : c'est en effet à cet homme simple, dont la transmission du savoir était la vocation, qu'
Henri Guaino doit d'être devenu ce qu'il est. Issu d'une famille pauvre, on retrouve dans son histoire des similitudes avec celle d'
Albert Camus, dont il cite d'ailleurs
le premier homme.
Nicolas Sarkozy souhaitait rendre à la politique ses lettres de noblesse.
D'abord, en lui donnant la primauté sur l'économie. "Quand le revenu par tête augmente, mais que les gens sont de plus en plus malheureux, il y a quelque chose qui ne va pas" (page 242).
Et surtout, en gouvernant. "Ce n'est pas la politique qui est impuissante, c'est la volonté politique qui n'est pas au rendez-vous" (page 182). C'est donc par l'affirmation d'une vraie volonté politique, que
Nicolas Sarkozy a oeuvré pour que l'Etat s'impose face aux corps intermédiaires, aux "féodalités", qui confisquent la souveraineté du peuple. "Un gouvernement qui gouverne, c'est ça, la République. Que l'on y réfléchisse un instant : si ce n'est pas le gouvernement qui gouverne, qui d'autre à sa place ? Qui peut sérieusement croire que s'en remettre à une force anonyme et irresponsable protège mieux les libertés que de s'en remettre à un gouvernement démocratique et responsable ? (page 247).
L'ouvrage donne à l'auteur, admirateur du Général de Gaulle, l'occasion de définir ce qu'est le gaullisme, selon lui, ni la droite, ni la gauche, ou plutôt la synthèse de la droite et de la gauche sur le plan des idées, et de reconnaître en
Nicolas Sarkozy un président soucieux du bien commun. "Pendant cinq ans, je ne l'ai jamais vu se demander si une mesure était de droite ou de gauche, mais seulement si elle était bonne pour la France" (page 31).
Visite guidée de la sarkozie par un de ses meilleurs guides officiels,
La nuit et le jour révèle ainsi un
Sarkozy qui "ne ressemblait pas du tout à la caricature que ses adversaires en ont fait" (page 55). Par la profondeur de ses réflexions, il peut se lire comme un traité sur la restauration du "politique".