Darcos connait son affaire, il sait écrire et transmettre. Son Oscar (on notera le quasi anagramme) a donc toujours raison. Il avait tout prévu de notre époque : la postmodernité, le politiquement correct, la dictature des médias... La première partie de l'ouvrage est donc consacrée au Wilde prophète à grand renfort de citations. Il s'agit surtout pour l'ancien ministre de
Sarkozy de montrer que l'auteur irlandais et lui ont les mêmes idées et les mêmes dégoûts. Voici donc Oscar qui fustige les altermondialistes, les écologistes, les amateurs de fêtes de voisinage (sic), la télé-réalité, le traitement de l'information par les journalistes... Darcos nous explique que Wilde n'était pas vraiment socialiste (contrairement à ce qu'il déclarait) et qu'il n'était pas vraiment homo non plus (une lubie venue sur le tard, par provocation, il ne pratiquait pas la sodomie, tout va bien). Bon, comme le dit justement Wilde, le portrait nous en apprend plus sur le peintre que sur son sujet.
La seconde moitié de l'essai s'attache à la philosophie qui se dessine à travers les divers oeuvres d'Oscar qui n'aimait pas et n'a pas produit d'ouvrage théorique. Cette partie est beaucoup plus instructive, en particulier celle concernant le mensonge et la vérité. Quelques beaux passages pourront avantageusement être cités à l'épreuve de philo du bac.