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EAN : 9782350873336
717 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (29/10/2015)
4.17/5   46 notes
Résumé :
Le parti social démocrate subit une défaite écrasante lors des élections. Le Premier ministre Per Vittrup est renversé au profit d'un gouvernement social libéral. Cet échec est l'occasion pour Gert Jacobsen, ex-ministre des finances, de prétendre à la tête du parti à reconstruire. Les deux hommes, amis et rivaux depuis toujours, entament une course à la popularité. Per, accompagné par la fidèle Charlotte Damgaard, qui jouit quant à elle d'une immense popularité conf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Hanne-Vibeke Holst est une ancienne journaliste politique danoise dont le roman L'héritière a largement inspiré la brillante série télévisée Borgen.
Le prétendant qui s'est déjà vendu à 1,5 millions de lecteurs est un coup de coeur et je remercie les éditions Héloïse d'Ormesson et Babelio pour la découverte de ce gros pavé littéraire extrêmement prenant (718 pages).
Le parti social-démocrate vient de subir un échec cuisant aux dernières élections, un gouvernement social libéral accède au pouvoir. L'ex premier ministre Per Vittrup et Gert Jacobsen, ex-ministre des finances, souhaitent prendre la tête du parti à reconstruire… Derrière les sourires de façade, les manoeuvres politiques commencent…
Entre ombres et lumières, Gert Jacobsen est un brillant intellectuel au charisme indéniable. Mais c'est avant tout un homme assoiffé de pouvoir qui maltraite froidement sa femme Linda depuis des années. Son épouse qui s'est réfugiée dans l'alcool pour tenir le coup, s'exprime à la première personne tout au long du récit, racontant avec gouaille son long calvaire et ses humiliations quotidiennes. Mais au cours d'une conférence, Gert va tomber amoureux d'une jeune étudiante en sciences politiques d'origine Turque qui devient son assistante parlementaire. Est-il sur le point de déraper ? Et les tiraillements identitaires de cette belle jeune fille pétillante d'intelligence illustrent parfaitement le fossé culturel et social auquel sont confrontés de nombreux immigrés.
Hanne-Vibeke Holst aborde des thèmes passionnants comme les violences conjugales, les difficultés liées à l'intégration des immigrés, la force de l'image médiatique en politique, les relations avec la presse, les rivalités politiques. le récit est rythmé, teinté d'humour et de cruauté, on découvre l'envers du décor politique, les vies privées malmenées par des carrières chronophages…
C'est un roman captivant, d'une grande justesse et le lecteur n'a aucune peine à suivre les nombreux personnages complexes de ce suspens politique.





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"Le suspense politique danois qui a déjà séduit 1,5 millions de lecteurs"...
Je vous avertis, les compteurs continuent de tourner, aujourd'hui, au moins plus un.
Je suis petit à petit, au cours de cette lecture devenue "accro".
J'avais beaucoup aimé la série "Borgen" et je n'ai pas eu du tout l'impression de recommencer la même découverte.
Bien sûr, nous sommes dans les arcanes du pouvoir, nous vivons au château, nous ne sommes pas là du côté des gagnants mais du côté des perdants, nous vivons avec les "socio-libéraux" ou les "socio-démocrates", mais qu'importe, ce livre n'est pas une dénonciation d'une politique ou la mise en avant des bonnes idées des uns ou des autres.
Ce livre est avant tout un roman d'amour.
Une très belle histoire de découverte d'une femme, de son itinéraire. le seul "JE" du livre.
Nous sommes plongés dans
La conquête du pouvoir, avec ou sans conviction, avec ou sans motivation personnelle, avec ou sans ambition, conquérir le pouvoir pour en faire quoi ?
Les différences de classes sociales, nous croisons l'élite intellectuelle, la bourgeoisie arriviste, les couches populaires, comment ces différents milieux se sont brassés, quelle société ont ils laissée derrière eux, l'équilibre est il viable ?
Les relations conjugales, comment des couples se construisent, se supportent ou pas, se déchirent ou pas, s'aiment ou pas ?
La violence, comme fatalité, fragilité, est elle inévitable, comment lutter contre, comment sortir de cette spirale dangereuse et même mortelle ?
Le constat de la difficulté de l'intégration, les résultats de politique favorisant le communautarisme, les voies d'évolution sont de plus en plus laissées dans l'ombre, elles se rétrécissent de plus en plus, jusqu'à devenir impraticables !
La montée de l'islamisation d'une population fragilisée, la manipulation de personnes de bien par des fous furieux qui souhaitent prendre l'ascendant sur eux, la désillusion de ces personnes déstabilisées par l'évolution de nos sociétés.
Je vous conseille de partir à l'assaut de cet énorme pavé, les pages se tournent toutes seules, sans effort, avec un vrai plaisir, un véritable intérêt pour la vie de ces personnages très attachants.
Merci à une fois encore à Babelio et aux éditions Heloise d'Ormeson pour cette excellente découverte.
J'attends la sortie en poche de " l'héritière", premier roman traduit en français de cette auteur pour continuer l'aventure.
J'aurais de plus plaisir à aller rencontrer Hanne Vibeke dans sa conférence sur la politique danoise aux Boréales de Caen dans quelques semaines !
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2ième opus, qui fait suite à « L'Héritière » de la trilogie d'Hanne-Vibeke Holst, ancienne journaliste politique, ce volet publié en 2015, se situe au début des années 2000 au Danemark à l'issue des élections. le gouvernement, dont les personnages principaux sont membres, ont essuyé une énorme défaite. Au sein du groupe des socio-démocrates, une bataille silencieuse se joue pour prendre la tête du parti, considérant leur chef, ancien premier ministre destitué, comme le responsable de la défaite électorale. le prétendant, Gert Jacobsen, est donc le personnage principal du roman.
Homme complexe à la carrière exemplaire dont les actes millimétrés lui permettent de gravir les étapes de cette quête du pouvoir. Mais sous l'apparence de l'homme public brillant, il cache dans sa vie privée une autre facette des plu obscures.

Tout comme le premier tome, j'ai adoré le second. Si les 720 pages auraient pu être légèrement raccourcies, rares sont les moments d'ennuis. L'intrigue est faite de rebondissements intéressants mais surtout les chapitres se découpent sous les points de vue de plusieurs personnages. le prétendant, bien entendu, qui nous livre sa stratégie d'ascension mais aussi du point de vue de sa femme, Linda, victime de violence conjugale. le personnage principal du premier volet, Charlotte Damgaard est toujours présente et bien que son ambition soit plus modeste et surtout loyale à l'ancien premier ministre, elle reste aux yeux du lecteur l'héritière qui la placerait bien volontiers à la tête du parti. Enfin le thème de l'immigration est aussi présent tout au long du récit à travers le personnage de Yasmine.

Vraiment un excellent roman, je commande immédiatement le troisième et dernier volet, sorti l'an dernier, intitulé « Femme de tête ».
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Les sociaux-démocrates viennent de perdre les élections.Le Premier ministre a donc perdu son poste mais entend bien demeurer numéro1 du Parti, ce que lui conteste bien évidemment le numéro 2, un technocrate intelligent, mais dénué de chaleur humaine, Gert Jacobsen.
Le harcèlement et les violences qu'il exerce à l'encontre de son épouse depuis trente ans risque néanmoins de lui mettre des bâtons dans les roues .à moins que ce ne soit la jeune, jolie et intelligente attachée parlementaire qu'il vient de désigner, Yasemin, d'origine kurdo-turque, envers qui il se montre de plus en plus pressant.
Ces trois intrigues sont menées avec brio par l'auteure, ancienne journaliste politique danoise qui se montre sans concession envers la futilité des motivations de certains hommes politiques.Elle est par contre beaucoup plus bienveillante envers ses personnages féminins et très nuancée. C'est la première fois que je lis un roman aussi solidement documenté sur le violence faite aux femmes, et ce quelque soit leur milieu social. Linda, la femme battue n'est en rien une femme faible , elle se rebelle mais est totalement manipulée, totalement sous l'emprise de son mari , tandis que son entourage feint de ne rien voir.
Quant à Yasemin, elle est encouragée dans ses études par sa famille, mais en butte avec les traditions dans lesquelles se réfugient ses parents.
Deux magnifiques portraits de femmes et un roman qui se dévore d'une traite .Une" brique" délectable de 718 pages.
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Borgen, avec ses intrigues politiques sans manichéisme, a été l'une de mes séries préférées ces dernières années. Alors quand lors de cette Masse critique j'ai vu le Prétendant, le livre qui a inspiré la série, j'étais déjà conquise. Et j'avais raison.
Nous suivons avec passion toute une série de personnages, politiciens sociaux-démocrates pour la plupart, dans la tourmente post-électorale. Entre coups bas et stratégies, toute une part de la vie politique danoise se dessine devant nos yeux. Mais si la politique est au coeur du roman, Nous y trouvons aussi de magnifiques portraits d'hommes et de femmes, dans un contexte social fort. de la femme battue par son mari, (la seule à s'exprimer à la 1re personne) à la jeune assistante parlementaire d'origine turque, nous les suivons tous avec passion et les 700 pages défilent sans temps mort.
Pour les amateurs de la série, pas de crainte, si nous retrouvons le contexte et l'atmosphère, l'intrigue n'est pas la même et en aucun cas nous avons une impression de déjà vu.
J'ai hâte de commencer L'Héritière (qui sort simultanément en poche) et de rencontrer Hanne-Vibeke Holst pendant les Boréales, lors d'un débat sur le Danemark aujourd'hui. Suite aux attentats du début de l'année, la discussion sera à mon avis passionnante.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Seuls quelques intimes, ceux qu’un futur ex-conseiller appelle la junte, sont présents dans le bureau du Premier ministre le 20 novembre 2001, le soir des élections. Ils ne sont pas plus d’une poignée à partager le vin et la petite collation servie pour l’occasion. Le même futur ex-conseiller, le seul à faire honneur à l’excellent plat de poisson, comparera ce dernier repas à la cène, avec l’humour noir qui le caractérise. Il qualifiera l’ambiance dans le bureau du Premier ministre, où deux écrans de télévision sont allumés simultanément, l’un sur DR1, l’autre sur TV2, de surréaliste, dès le moment où les premières estimations anéantissent tout espoir pour le gouvernement de Per Vittrup de rester en place, comme l’avaient prédit les oracles. Avec son sens du détail, il décrira les narines frémissantes d’Elisabeth Meyer et la chevelure incendiaire de Gert Jacobsen, mais en premier lieu, il déplorera le refus presque autistique de la tête de file des sociaux-démocrates de s’exprimer sur cette débâcle. Moins de 30% des suffrages exprimés ! La gifle est si cuisante que le pessimiste le plus invétéré, en l’occurrence le conseiller lui-même, n’aurait jamais pu imaginer défaite plus écrasante. Qu’attend-on d’un véritable leader dans une situation aussi dramatique ? Qu’il demande à ce qu’on le laisse seul, peut-être ? Qu’il sorte un revolver du tiroir de son bureau ou un sabre de son fourreau pour en finir avec l’existence ? Ou qu’il prenne dans sa poche un beau discours et se présente devant ses pairs pour assumer l’entière responsabilité de la défaite qui, contrairement à la victoire, est le plus souvent orpheline ? Toutes sortes de réactions sont admissibles, sauf la sienne, que le bientôt ex-conseiller comparera à celle d’une « poule qui continue à tourner en rond dans la basse-cour, refusant d’admettre qu’on vient de lui couper la tête. »

Quand le résultat final est annoncé, se souviendra le conseiller, c’est Elisabeth Meyer qui se révèle une fois de plus être le membre le plus viril du gouvernement. Elle est la seule à lui poser tout haut la question que tout le monde se pose tout bas : « Quel enseignement comptes-tu tirer de cette déculottée, Per ?

-Pardon ? » dit le Premier ministre sortant, en même temps qu’il téléphone au président de l’antenne régionale de l’ouest Jutland pour savoir où ils en sont du comptage des suffrages personnels. Pour s’assurer qu’il est toujours dans le top cinq.

Le futur ex-conseiller remarquera, tout en écrasant sa cigarette dans la carcasse dépouillé du poisson, que c’est à ce moment précis que Meyer et Jacobsen se détachent de lui, physiquement. Brusquement. Comme un couple qui se prend par la main pour sauter d’un train qui déraille.

« Est-ce parce qu’ils utilisent constamment le terme historique que je sais que cette soirée va être décisive, d’une façon ou d’une autre ? Y compris pour moi ? Est-ce pour cette raison qu’en dépit de tous mes efforts, je suis si nerveuse que je parviens à peine à tenir mon briquet immobile en allumant ma cigarette ? Pourtant j’ai pensé à tout. Je suis sûre de n’avoir rien oublié. J’ai posé les tranches de saumon mariné à côté des tranches de pain de seigle et non dessus. Je me souvenu qu’il aime que son assaisonnement soit servi à part dans un ramequin. J’ai mis de la margarine à table plutôt que du beurre, à cause de son cholestérol. Il y a une bouteille de son Chablis préféré dans le réfrigérateur et, à tout hasard, j’ai aussi mis au frais deux bouteilles de bière Carl’s Special, puisqu’il aime bien, parfois, boire une petite rousse avant de se mettre au lit. J’ai posé un vase de roses miniatures sur la table, avec un bristol blanc sur lequel j’ai écrit : « Félicitations, chéri ! »
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J'ai un excellent couteau, bien aiguisé, qui démembre à la perfection l'excellent canard, avec lequel se marie divinement le très bon bourgogne que nous buvons tous sans modération au cours de ce dîner de Noel réussi de bout en bout. Je m'étais promis de ne pas trop boire, mais la petite causerie dans la cuisine était malgré tout assez acide pour que je sente à présent la peur bouillir au fond de mon estomac, comme de l'huile de friture. J'ai peur d'avoir une bouffée de chaleur, les nombreuses bougies allumées dans la pièce font monter la température, et je sens la sueur s'accumuler sous l'élastique de mon soutien-gorge. J'ai pourtant supplié mon médecin de me donner des hormones et je suis disposée à courir le risque d'un infarctus prématuré. Mon médecin ne comprend pas pourquoi je veux tellement bouffer des oestrogènes alors que je ne fais pas partie de ces femmes d'âge mûr qui risquent de compromettre leur carrière par une brusque crise de panique en pleine présentation PowerPoint - imaginez Condee victime de bouffées de chaleur dans le bureau ovale ! Moi, je peux suer à grosses gouttes à la maison tant que je veux. Mon médecin manque d'imagination, ou alors il n'a pas envie de se préoccuper de patients à problèmes. C'est d'ailleurs pour ça que je le garde. Il ne me pose jamais de questions , même pas quand, une fois de plus, je me suis cassé une une côte en tombant dans l'escalier, ou quand j'ai du sang dans les urines parce que mes reins ont été endommagés par un coup de pied de cheval. C'est pour ça qu'il ne pense pas assez loin pour se rendre compte que je cours un plus grand risque en ayant une bouffée de chaleur en présence de mon mari qu'en prenant des hormones. Car Gert trouve mes crises de transpiration répugnantes...
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Qu’attend-on d’un véritable leader dans une situation aussi dramatique ? Qu’il demande à ce qu’on le laisse seul, peut-être ? Qu’il sorte un revolver du tiroir de son bureau ou un sabre de son fourreau pour en finir avec l’existence ? Ou qu’il prenne dans sa poche un beau discours et se présente devant ses pairs pour assumer l’entière responsabilité de la défaite qui, contrairement à la victoire, est le plus souvent orpheline ? Toutes sortes de réactions sont admissibles, sauf la sienne, que le bientôt ex-conseiller comparera à celle d’une « poule qui continue à tourner en rond dans la basse-cour, refusant d’admettre qu’on vient de lui couper la tête». Quand le résultat final est annoncé, se souviendra le conseiller, c’est Elisabeth Meyer qui se révèle une fois de plus être le membre le plus viril du gouvernement. Elle est la seule à lui poser tout haut la question que tout le monde se pose tout bas : « Quel enseignement comptes-tu tirer de cette déculottée, Per ? – Pardon ? » dit le Premier ministre sortant, en même temps qu’il téléphone au président de l’antenne régionale de l’Ouest-Jutland pour savoir où ils en sont du comptage des suffrages personnels. Pour s’assurer qu’il est toujours dans le top cinq. Le futur ex-conseiller remarquera, tout en écrasant sa cigarette dans la carcasse dépouillée du poisson, que c’est à ce moment précis que Meyer et Jacobsen se détachent de lui, physiquement. Brusquement. Comme un couple qui se prend par la main pour sauter d’un train qui déraille.
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Seuls quelques intimes, ceux qu’un futur ex-conseiller appelle la junte, sont présents dans le bureau du Premier ministre ce 20 novembre 2001, le soir des élections. Ils ne sont pas plus d’une poignée à partager le vin et la petite collation servie pour l’occasion. Le même futur ex-conseiller, le seul à faire honneur à l’excellent plat de poisson, comparera ce dernier repas à la cène, avec l’humour noir qui le caractérise. Il qualifiera l’ambiance dans le bureau du Premier ministre, où deux écrans de télévision sont allumés simultanément, l’un sur DR1, l’autre sur TV2, de surréaliste, dès le moment où les premières estimations anéantissent tout espoir pour le gouvernement de Per Vittrup de rester en place, comme l’avaient prédit les oracles. Avec son sens du détail, il décrira les narines frémissantes d’Elisabeth Meyer et la chevelure incendiaire de Gert Jacobsen, mais en premier lieu, il déplorera le refus presque autistique de la tête de file des sociaux-démocrates de s’exprimer sur cette débâcle. Moins de 30% des suffrages exprimés ! La gifle est si cuisante que le pessimiste le plus invétéré, en l’occurrence le conseiller lui-même, n’aurait jamais pu imaginer pire.
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Je rêve de déchirer en petits morceaux la carte de tante Bodil, avec ses petits oiseaux dessinés par Johannes Larsen ; de verser le reste de sauce béarnaise sur son ThinkPad IBM portable ; de glisser sous sa couette tranches de rôti et légumes ; de laisser la table comme elle est ; de ne pas essuyer le vin rouge qui macule la porte de son bureau , de ne pas ramasser le verre cassé sur le plancher ; de ne pas me laver.
Je rêve de vengeance. Pendant que je remets soigneusement dans son enveloppe la carte de tante Bodil, je rêve de vengeance. Pendant que je vide le reste de la béarnaise dans l'évier, je rêve de vengeance. pendant que j'enveloppe la viande et les légumes dans du papier aluminium avant de les ranger dans le réfrigérateur, je rêve de vengeance. Pendant que je frotte les taches de vins sur la porte avec un chiffon enduit de liquide vaisselle concentré, je rêve de vengeance. Pendant que je balaie les débris de verre et les enveloppes dans du papier de cuisine par égard pour les agents de propreté urbaine qu'on appelait autrefois les éboueurs, je rêve de vengeance. Pendant que je lave mon visage sous la douche avec du savon de Marseille à la lavande et mes cheveux avec du shampoing Paul Mitchell délicieusement parfumé, je rêve de vengeance.
Enfin je vais me coucher avec mon biberon de vodka orange en me moquant de moi-même parce que je n'ai même pas été capable de découper en lambeaux la chemise au col cutaway. Au contraire, j'ai posé le paquet bien en vue sur son bureau, avec son ruban toujours entier et son gros noeud intouché.
Je rêve de vengeance. Contre moi-même.
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Vidéo de Hanne-Vibeke Holst
Hanne-Vibeke Holst - le prétendant .Hanne-Vibeke Holst vous présente son ouvrage "Le prétendant" aux éditions Héloïse d'Ormesson. Traduit du danois par Caroline Berg. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/holst-hanne-vibeke-pretendant-9782350873336.html Notes de Musique : I Am The Reason by Pk jazz Collective. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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