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EAN : 9782072855900
216 pages
Gallimard (05/03/2020)
3.78/5   39 notes
Résumé :
« Tout commença un soir de 1981 lorsque dans la ville de Sainte Marie, au Nord de l'île, deux jeunes gens eurent le malheur de se rencontrer. Tandis qu'au-dehors la fête battait son plein, à l'arrière d'un restaurant un cuisinier retirait sa veste et la toque blanche qu'il portait depuis le matin. »

Les Dessaintes forment l'une des familles les plus célèbres de La Réunion. Ils sont ambitieux, courageux et un brin fantaisistes. Mais, de l'avis du voisi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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«  Mes parents étaient animés d'une seule et abjecte conviction : que la meilleure façon d'élever des enfants était de leur clouer le bec en les terrorisant ! Ils n'expliquaient donc pas, ils épouvantaient .Ils ne persuadaient jamais puisqu'il était plus simple d'intimider ».

«  le chômage et la misère .Ici des petits vieux éméchés ,là, des jeunes désoeuvrés , ailleurs des femmes flanquées de leurs myrmidons braillards » .
.Deux extraits significatifs de ce récit percutant à la plume légère, piquante , vivante ,goûteuse qui relate le quotidien d'une famille très pauvre de la Réunion, dans les années 80, les Dessaintes!

Des héros dignes, vraiment! des Rougon - Macquart d'Émile Zola .
Cette famille a pour dénominateur commun la misère ,ses abîmes fangieux orgiaques où l'alcoolisme dévastateur, les superstitions ,le chômage ( 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté ) , les problèmes économiques
se côtoient tandis qu'ils élèvent leur petite fille par la terreur .....

Une petite fille non désirée après le décès d'un fil mort - né qui grandira sans amour ! «  Ma naissance fut accueillie avec rancoeur et dépit » .
«  Une petite fille qui casse les pieds à ses parents » ....
Des tyrans parentaux insaisissables ,antipathiques , indolents , irresponsables, indifférents !
Occupés à leurs querelles : dans le désintérêt de l'humanité entière !
L'auteure conte toute l'histoire de cette famille, les grands - parents comme grand - mère Kalle, même destin utilisée dans une éducation par la terreur .

Heureusement la petite fille trouve refuge dans les livres : elle lit tout : publicités , programmes télé , lettres de relance , notices d'antidépresseurs .

À l'école , elle obtiendra des résultats brillants , étudiera avec énergie et détermination ,lisant plus tard Maupassant, Cicéron, Hesse et Rostand , Suskind ,et bien d'autres ....
L'auteure donne le versant opposé à la carte postale de la Réunion : le volcan, le paradis des randonneurs et la douceur de vivre.
Elle dresse le tableau des oubliés de la Réunion ,toutes les difficultés qui attendent la petite fille et le déterminisme social.
C'est un récit paradoxal ,on peut passer du rire aux larmes , à la fois cruel et désespéré ,désopilant parfois .
L'écriture est vive, magnifique, le ton totalement décalé à l'humour décapant! .
Les parents sont fantaisistes, cruels , tout juste cinglés , complètement barjos , vautrés dans leur haine .....
Un premier roman réussi !
«  En matière d'inégalité , écrit l'auteure , on fait partie des territoires français les plus forts » ...
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Lecture commune avec le Gang des Lectrices (A La Réunion).
Félicitation à Gaëlle Belem. Première réunionnaise qui ouvre la porte du grand Gallimard.
J'ai eu la chance d'assister au lancement de son livre et rien que dans sa présentation, je sentais que j'allais apprécier sa plume et son univers.
Gaëlle Belem nous ouvre les portes d'une famille réunionnaise. Et pas n'importe quelle famille : la famille Dessaintes. A travers une rencontre, une naissance, des drames familiaux… une jeune fille va nous parler de sa famille. Peut-on réussir dans la vie avec une famille envahissante comme les Dessaintes?
L'auteure utilise une plume incisive, poétique, humoristique, sarcastique pour décrire cette famille, cette rue, son quotidien… Cela peut paraitre drôle au départ mais s'engage vite dans un roman beaucoup plus sombre. Un roman qui abordera des thèmes très profonds. Rien que le titre, elle nous suggère ce monstre derrière la porte. Mais qui est-il dans la famille Dessaintes?
Ce roman est une très belle découverte de l'île des années 80. Je rassure les métropolitains, on est sur un roman réaliste mais pas sur une généralité. J'ai eu tendance à sourire sur certaines descriptions de l'île, sur les us et coutumes.
Donc pour moi, c'est un roman plus que réussi. Je n'étais pas loin du coup de coeur. Je note que bien que cela rentre dans la charte Gallimard, la plume est plus qu'abordable. le message passe parfaitement. Il faut prendre son temps pour déguster la plume de Gaëlle Belem.
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Tu aimes lire, mais tu ne sais pas quoi ? Que tu sois lecteur débutant ou confirmé, le Gang des lectrices est là pour t'aider !

Il y a quelques semaines maintenant, nous avons eu la chance de rencontrer et d'assister à la présentation du premier livre de Gaëlle Bélem, Un monstre est là, derrière la porte. Réunies au complet, France, Coulsoum, Isabelle, Dominique, Gaëlle et moi, avons passé une superbe soirée à l'espace Kab'art, situé à l'étage de l'Espace Culturel Leclerc à Saint-Leu. Au-delà d'une simple présentation, l'auteure, première femme réunionnaise à être publiée chez Gallimard (!), a su s'entourer de deux artistes afin de rendre son texte vivant. Lisant tour à tour des passages de son livre, où l'humour et la poésie rythment les pages, celle-ci fut accompagnée en musique et en illustrations. Original ! Cueillies par les mots et le style de l'auteure, nous nous sommes précipitées sur ce roman singulier. Pourquoi ? En mettant en scène la vie des Dessaintes, une famille fantaisiste, voir cinglée, Gaëlle Bélem trace une fresque historique sans complaisance de la Réunion des années 80. Drôle, sombre et poignant, ce roman est pour moi une petite pépite littéraire à remettre dans toutes les mains. Mais au fait, elles en pensent quoi les copines du Gang ?
Ça tombe bien, Gaëlle, une des membres du gang est sur Babelio sous le pseudo de Gaoulette ainsi qu'Isabelle et Dominique, les horizonslivresquesdisaetdo.

Chronique entière sur le blog et désormais sur YouTube, sur la chaîne Book'n'cook : https://www.youtube.com/channel/UCC0RoM9FB0Bf6RSxjzuckfg?view_as=subscriber

Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Dans ce roman, l'auteure brosse la réalité d'une famille réunionnaise, les Dessaintes, dans les années 80 au travers d'un récit vivant, piquant à vif, pragmatique et sans concessions. L'auteure manie avec goût et aisance les mots et la langue. le ton est acerbe, précis, et efficace. Les descriptions sont percutantes notamment quand l'auteure dépeint les personnages. On se délecte de l'histoire qui prend forme sous la plume de l'écrivaine, une dégustation lente et raffinée. de plus, les notes d'humour, bien présentes et irrésistibles, sont tantôt tendre tantôt caustique. Nout kozé kréol n'est pas en reste dans ces pages ! (créole réunionnais)

Adieu plages, sable chaud, palmiers ! Nous sommes bien loin des cartes postales pour des vacances idéales ( comme le chante si bien J. Farreyrol). C'est une immersion dans l'envers du décor. Nous sommes projetées dans un quartier pauvre, parmi tant d'autres, de la Réunion Lontan avec ses problèmes économiques, sa misère sociale, sa violence, son chômage, son alcoolisme dévastateur… mais également les superstitions qui occupent une place importante dans le quotidien des réunionnais. On sourit à l'évocation du personnage de « l'homme-coq », qui a profondément marqué l'esprit du créole et plus particulièrement les enfants. Les stigmates du passé esclavagiste se mêlent à la rudesse du présent.
Progressivement, l'intrigue se met en place pour être poussée à son paroxysme après l'entrée en scène de la petite Dessaintes avec rancoeur et dépit.
L'atmosphère légère, des premiers chapitres, laisse place à une ambiance austère et empreint de violences sourdes dans un contexte de misère humaine et sociale. C'est avec beaucoup de maturité et sans ménagement au point d'en devenir touchante, qu'elle va nous conter son histoire. Quatre prénoms ? Un seul ? Mais lequel ? Difficile à dire. Elle est une Dessaintes, un point c'est tout. Un nom, une famille, un fardeau qui est bien lourd à porter.

Il vous sera impossible de rester indifférent face à la fille Dessaintes. Elle qui va devoir à force de caractère et de subterfuges familiaux, sortir son épingle du jeu. En effet, il en faut du courage pour s'extirper de ce marasme. Elle aspire à une vie différente de celle de ses parents. le personnage devient réel sous nos yeux. Une vieille âme, il ne peut pas en être autrement pour avoir un regard aussi lucide et cinglant sur son entourage et sa vie.
C'est un duel permanent entre la violence sournoise et l'acharnement contestataire qui se livre crûment sous nos yeux de lectrices. Nous prenons vite conscience que le monstre a choisi de se cacher derrière les murs et la porte de cette modeste case de la rue Descartes.
Que dire des parents? Ils sont détestables et antipathiques. Un comportement condamnable en tout point, où la capacité à se réjouir du succès de son enfant n'existe pas. D'une cruauté, sans nom… enfin si, les Dessaintes. Les Thénardiers font pâle figure à côté d'eux.

Nous avons tenu, tout au long du livre, à l'espoir d'un avenir meilleur comme le personnage principal. Avec une irrépressible envie de rassurer l'héroïne et la convaincre qu'elle arrivera à s'en sortir.
Outre le fait que ce roman est poignant, déstabilisant et dur à la fois. Il se révèle parfois sous un angle plus dérangeant. L'auteure nous dépeint les personnages avec une telle véhémence que cela peut heurter ou choquer. le ton est incontestablement provocateur dans certains aspects
La Réunion Lontan est présentée sous un éclairage très sombre. Cela fait naître l'envie de nuancer avec des souvenirs plus doux, le bonheur simple de cette époque, la solidarité… Il est arrivé au cours de la lecture, que nous perdions le fil et la cohérence dans la personnalité du personnage principal.

À l'instar de la petite Dessaintes, qui à 7 ans, décide de devenir « Écrivain pour faire de la magie ! », c'est ce que réussit à faire Gaëlle Bélem au fil des pages. Assurément, il faut être magicienne pour faire détester des personnages sordides et éveiller de la compassion à la fois. Pour son premier livre, elle fait fort et nous pensons sérieusement qu'elle marquera les esprits, en tout cas c'est tout ce que nous lui souhaitons.

Chronique à 4 mains faites dans le cadre d'une lecture commune avec le Gang des lectrices (La Réunion)
Lien : https://horizonslivresquesdi..
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Un monstre est là, derrière la porte de Gaëlle Bélem, un court roman qui a su m'embarquer dès les premières pages.

Gaëlle Bélem nous emmène à La Réunion, dans La Réunion des plus précaires. Sur ces quelques pages, nous allons rencontrer une enfant et la voir grandir dans une famille complètement dingue, les Dessaintes qui n'ont rien de Saints comme on va le découvrir au fil du récit. Cette enfant est maltraitée psychologiquement par ses parents, déçus de ne pas avoir eu un fils premièrement, ils lui racontent des histoires pour l'effrayer et la dissuader de faire des bêtises. Ils l'enferment dans une certaine fatalité alors qu'elle aime l'école et les livres, ils n'ont de cesse de la persuader que les études ce n'est pas pour elle, qu'elle est une Dessaintes et que rien de bien ne peut lui arriver.
Il n'y a aucun amour, aucune bienveillance dans ce foyer, les parents se déchirent, sur fond d'alcool et de chômage, et personne ne se soucie vraiment de cette enfant.
Une histoire qui aurait pu n'être qu'une histoire de famille dysfonctionnelle dans un milieu pauvre sans la merveilleuse plume de l'auteure. Gaëlle Bélem parvient à nous faire sourire, à tourner en dérision des choses vraiment horribles avec intelligence et humour. Elle fait du cinglant avec de l'effroyable, ce qui est, à mes yeux, absolument épatant, une véritable prouesse technique. le texte foisonne de mots et d'expressions créoles renforçant cette volonté sincère que l'on perçoit dans l'écriture de Gaëlle Bélem de nous emporter dans une Réunion plus rude loin de son image de carte postale.
Un monstre est là, derrière la porte mais surtout un talent est là, entre ces pages, une auteure brillante au style décapant, une auteure à suivre assurément. J'ai adoré ce premier roman, je guette le suivant.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
«  Dix heures trente. On se serrait fort . Onze heures . On était invincible. Douze heures . Déjà!
Saute, embrasse, rit, mange. Douze heures trente. Pas de fatigue, pas faim, pas de sieste , pas soif. Pas de doute. Que de grosses louchées de bonheur .
Que des lampées de douceur ! Reprendrez- vous de cette extase ? Qu’est - ce que cela fait d’être autant aimé ?
Toi, dis- le moi! Non! Toi! Oh non! Toi! J’irai où tu iras.
Tu iras où j’irai ?
Nous irons là tous les deux. . Toi, nous, nous, toi .
Ça ne voulait plus finir » ,.....
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Tenir un snack, c’est comme être médecin. On ne s’occupe pas que de l’estomac mais de tout le reste : coeur, angoisse, dépendance. Entre deux louches de gros pois, il fallait donc écouter les confidences éhontées, les blagues pas si drôles et les demandes pitoyables.
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- C'est comme ça, un point c'est tout !
Alors que les parents se perdent d'ordinaire et circonlocutions pour expliquer à leur progéniture les grands mystères de la vie et le pourquoi du comment, les Dessaintes ont toujours fait preuve d'une incomparable avarice en matière d'explication et d'argumentation rationnelle.
Bien sûr, ils attachaient une certaine importance au fait de nourrir, habiller et coiffer l'unique enfant qu'ils avaient mis au monde, mais jamais, absolument jamais, ils ne forcèrent le zèle jusqu'à l'instruire, pire, l'éduquer.
Que cela traduise leur acceptation servile et résignée des réalités qui leur échappaient, une inculture violemment bousculée, leur attachement aux exclamations les plus les plus plates ou une paresse innée à à répondre à des questions, ils repoussaient tous ces interrogatoires d'enfant intrigués du monde de cet invariable et minimaliste "c'est comme ça, un point c'est tout ! ".
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«  Je ne saurais vivre là où les tempêtes n’éclatent jamais car dans leur sillage vient la beauté » ...
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Le désespoir menant souvent à la folie, il se dirigea donc vers elle. Mais, au lieu de la raclée qu'en homme d'expérience il attendait maintenant avec dignité, il reçu un sourire et une invite. Décidément, ce soir-là, les dieux étaient joueurs ! Quelques minutes après, il lui laissèrent prendre la main frissonnante de sa cavalière et ensemble, enveloppés de la fraîcheur venue de la mer, ils dansèrent des heures entières.
C'est ainsi que leur histoire avait démarré. Par cette invitation un peu tremblante que la clémence de l'hiver, leur bonhomie commune et une singulière aubaine avaient changée en romance d'un soir.
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