AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques sur le theme : famille (79)
Classer par :   Date   Les plus appréciées

Au secours, c'est Noël !

Lecture jeune, n°120 - Qui n'a aucun souvenir impérissable d'un Noël en famille, tendre ou exécrable ? Cette année encore, la famille de Ralph reçoit la tante gâteuse, la grand-mère odieuse, la cousine insupportable... Au cours des heures, la tension grandit jusqu'à ce que Ralph commette une erreur impardonnable, et passe le jour de Noël enfermé dans sa chambre, l'occasion pour lui de revenir sur cette mémorable soirée. Anne Fine aborde le thème de la famille et de ses pesanteurs sur un ton très juste, et réussit comme toujours à nous faire rire. Chacun se reconnaîtra dans ces savoureuses anecdotes. Un livre drôle et facile à lire, pour les plus jeunes lecteurs. Juliette Buzelin
Commenter  J’apprécie          00
Lignes de faille

Lecture jeune, n°120 - Jamais un roman n'avait montré à quel point nous héritons des névroses que nos parents et nos grands-parents nous ont léguées. Avec une grande finesse et une tendresse infinie, Nancy Huston dépeint les fragilités de quatre personnages, à des périodes clés de leur existence. Sur fond de guerre, et de mésentente familiale, chacun y apparaît comme victime de sa propre histoire et de l'histoire avec un grand H. Il y a Kristina ballottée de famille en famille, qui survit en se consacrant au chant, Sadie sa fille, qui souffre de l'indifférence d'une mère si peu maternelle, et se sent minable par rapport à elle, Randall, fils de Sadie, effrayé par la violence du monde, et que sa mère, obnubilée par ses recherches, ne parvient pas à rassurer, enfin Sol, fils de Randall, fasciné au contraire par la violence, au point de se masturber devant des images de la guerre en Irak. La grande originalité de Lignes de faille consiste à les présenter dans un ordre contraire à la chronologie, dans quatre récits qui tels des poupées russes, s'emboîtent parfaitement, le suivant apportant la clé du précédent. Un grand roman, à nos yeux le meilleur de Nancy Huston. Lignes de faille a obtenu le prix Femina en octobre 2006. ndlr Anne Lanchon
Commenter  J’apprécie          00
Lignes de faille

Lecture jeune, n°120 - Récit à quatre voix, le dernier roman de Nancy Huston donne à chaque fois la parole à un enfant de six ans, relayé ensuite par son parent direct : père, grand-mère, arrière-grand-mère. Quatre destins d'enfants se succèdent ainsi à rebours, de génération en génération, entre 2004 et 1945. Détail curieux : un lien génétique les relie car ils possèdent tous un grain de beauté, qui aura pour chacun une signification bien différente. le titre évoque les fractures, dérives des continents entre l'Amérique et la vieille Europe, mais aussi les blessures de l'histoire. Solomon, le premier narrateur, surdoué et franchement détestable, est fasciné par les corps disloqués des soldats et des civils, pris dans la tourmente de la guerre en Irak. Nancy Huston trace à travers lui le portrait de l'Amérique de Bush, caricaturale et hautaine. A l'autre bout de l'arbre généalogique, se situe son arrière-grand-mère Kristina, une petite Ukrainienne enlevée à sa famille par la Wehrmacht, comme 250 000 autres enfants, dans le programme de germanisation de Himmler. Entre les deux, le père de Sol, Randall, rejette l'histoire pour mieux vivre le présent, tandis que sa mère fouille le passé de manière obsessionnelle. Si les thèmes abordés peuvent être difficiles pour les adolescents, la structure du roman donne des repères pour décoder l'histoire. Qui connaissait l'existence des fontaines de vie, ces pensionnats où l'on élevait des bébés dans le but d'aryaniser la population allemande ? Les cassures dans les vies de chaque personnage font écho aux failles de l'Histoire. Ce procédé narratif original, en puzzle, tient le lecteur en haleine d'un bout à l'autre du roman. Une fois le livre terminé, on a envie de reprendre le récit en boucle. L'émotion, surtout dans les deux dernières parties, va crescendo. Les narrateurs sont des enfants, et leurs interrogations devant des situations trop lourdes, interpellent le lecteur dans un style direct. A conseiller vivement aux bons lecteurs, suffisamment matures. Cécile Robin-Lapeyre
Commenter  J’apprécie          00
La fille du docteur Baudoin

Lecture jeune, n°120 - Violaine, 17 ans, fille du docteur Baudoin, est aussi jolie qu'irritante. Elle accepte les avances d'un petit ami de passage, pour ne pas paraître « coincée » et l'inévitable arrive : elle tombe enceinte. Confier la chose à son père, qui est le mieux placé pour l'aider, lui est impossible : la communication est difficile. Un peu par hasard, elle s'adresse au docteur Chasseloup, le terne associé du docteur Baudoin, et prend une décision difficile mais raisonnable. Ce roman, nourri par une galerie de personnages attachants, aborde avec habileté, finesse et humour une thématique délicate : la grossesse des adolescentes. Marie-Aude Murail sait décidément parler des sujets forts de l'adolescence, sans pour autant tomber dans le pathos. Elle cerne avec justesse et lucidité les difficultés rencontrées par la jeune fille immature. Mais pourquoi Violaine, décidément écervelée, va-t-elle s'enticher de l'associé de son père, un jeune adulte qu'elle imagine mystérieux mais qui n'est autre que complexé ? Et pourquoi son père accepte-t-il cette union avec enthousiasme ? Nous mettrons un petit bémol sur cette fin éclair, qui donne au récit un retournement amer. Elise Hoël
Commenter  J’apprécie          00
La fugue

Lecture jeune, n°119 - Théo est celui qui reste, après le suicide du grand frère. Mais peut-être pas pour longtemps se dit-il, car la fugue définitive le tenterait bien… Comment trouver du sens pour continuer à vivre « après » ? Comment échapper à la cuisine insipide (car sous vide) de cette mère enfermée dans un chagrin sans nom ? A l'hyperactivité mécanique de ce père cloîtré dans son garage-refuge ? Théo l'adolescent est au coeur de l'ouvrage, c'est lui qui raconte, qui questionne, souffre, crie, injurie. Mais c'est aussi lui qui nous fait rire en restituant les situations hilarantes qu'il vit avec son ami Zeb, clown de service qui sait si bien que les larmes ne sont pas loin du rire… L'écriture sèche et directe restitue le chaos qui règne. Dans cette magnifique tragédie contemporaine, les acteurs nous bouleversent par leur désir d'aller au-delà de la mort. ? Michelle Charbonnier
Commenter  J’apprécie          00
La fugue

Lecture jeune, n°119 - Dans le même genre : Parmi les romans évoquant le suicide d'adolescents, et le désarroi des proches face à un tabou, on conseillera les deux titres suivants : Arnaud Cathrine, Mon démon s'appelle Martin, L'école des Loisirs, 2000 : Un an après le suicide de son meilleur ami, Damien continue de chercher l'origine de son geste, alors que les adultes qui l'entourent semblent être passés à autre chose. Seuls les mots de son père apaiseront sa détresse et lui permettront de faire le deuil de Martin. Un roman très sensible sur la perte d'un être cher et sur la difficulté à exprimer la douleur. Ted van Lieshout, Frère, La Joie de Lire, 2001 : Alors que le frère de Luc est décédé depuis plusieurs mois, sa mère décide de brûler les affaires qui lui ont appartenu. Luc découvre son journal intime et apprend la raison de son suicide en même temps que le secret que ses parents ont voulu lui cacher : l'homosexualité de Marius. Au delà de la mort, le lien se renoue entre les frères et Luc choisit de continuer le journal du disparu. ? Cécile Robin- Lapeyre
Commenter  J’apprécie          00
A peine un peu de bruit

Lecture jeune, n°118 - La jeune Charlotte est l'aînée de trois enfants. Ils auraient pu être quatre avec Loïc, ce petit frère mort à trois mois. Son ombre plane sur la famille unie et harmonieuse, qui ne manque pas d'évoquer son souvenir : « Soudain, les flûtes de champagne sur le vaisselier se mettent à tinter, à chanter. Pourtant nous sommes tous les cinq autour de la table, les fenêtres sont fermées et il n'y a pas le moindre courant d'air. Maman sourit : "C'est Loïc qui nous fait un signe, il veut participer" ». Malgré la chaleur et l'amour de ses proches, Charlotte est enfermée dans ce deuil. Elle se raccroche à sa petite soeur Julie, si pleine d'énergie. Sa spiritualité l'aide aussi à cheminer : elle ne parvient à se sentir apaisée qu'au cours de prières ou de visites rituelles au cimetière. Mais lorsque la famille déménage à Paris, Charlotte perd tous ses repères. C'est l'écriture qui l'aidera à se souvenir et à garder la trace de cette existence éphémère. Toute la difficulté d'un pareil récit tient au sujet lui-même : il est compliqué de parler de la mort d'un enfant sans tomber dans le voyeurisme ni dans le pathos. Mais K. Reysset livre un roman intimiste très réussi, d'inspiration autobiographique. le point de vue de la grande soeur, dont nous suivons les pensées et qui finit par se libérer de la « religion pansement » et de la culpabilité, se révèle riche. Nous sommes très troublés par la justesse des mots et de l'évocation de la douleur. Ce livre fort exige une certaine maturité de la part des lecteurs. _ Michelle Charbonnier
Commenter  J’apprécie          00
C'est l'amour que nous ne comprenons pas

Lecture jeune, n°118 - La narratrice, dont nous ne connaissons pas le nom, a deux soeurs, un frère et une mère qui collectionne les bons à rien. A travers ses yeux, nous découvrons trois étapes de la vie de cette famille, ainsi que trois hommes différents. Les enfants accumulent les espoirs puis les déceptions, subissant la violence physique et morale de ces « beaux-pères ». Leur mère, quant à elle, ne semble pas plus savoir comment s'y prendre avec ses enfants qu'avec les hommes, et reste sourde aux appels au secours des premiers. Pourtant, ces trois soeurs et leur frère rêvent encore du moment où l'amour et le bonheur reviendront dans la maison, quand leur mère sera heureuse et qu'ils auront un nouveau père, un vrai. Suspens, conflits familiaux et secrets forment un début haletant et rythmé. On regrette que l'histoire s'essouffle un peu par la suite. Cependant, la lecture facile et le style percutant de l'auteur permettent de passer un très bon moment. n Maryon Wable-Ramos
Commenter  J’apprécie          00
Nouilles Tchajang

Lecture jeune, n°118 - Adapté d'un roman coréen, ce récit intimiste illustré, peut-être autobiographique, évoque le quotidien d'un adolescent de dix-sept ans. Celui-ci abandonne le lycée pour un petit boulot de livreur de nouilles dans la banlieue de Séoul. Deux illustrateurs ont collaboré à ce manhwa qui nous plonge dans un univers aux couleurs orangées : des aquarelles plus proches de la bande dessinée franco-belge que du manga japonais. Fils d'un instituteur et d'une femme de ménage, le jeune garçon a choisi de devenir autonome pour fuir l'ambiance de cette famille en apparence parfaite; le père, tendre et attentionné pour son fils, frappe pourtant sa femme qui assume volontiers le rôle de victime. Beaucoup d'émotion passe dans l'évocation de cette violence domestique, heureusement contrebalancée par des instants de bonheur intense, comme une virée en moto, un coucher de soleil et un premier amour…vite trahi. La vie d'adulte sera-t-elle plus facile que l'enfance ? _ Cécile Robin-Lapeyre
Commenter  J’apprécie          00
C'est l'amour que nous ne comprenons pas

Lecture jeune, n°118 - Bart Moeyaert est un auteur à la plume singulière. Les mots qu'il choisit dans ses récits ont le pouvoir des images : colorés, frappants, incisifs. Ils se déploient dans un mouvement cinématographique. La force de son évocation de parcours d'adolescents tient également aux impressions, visuelles mais aussi sensuelles, qu'il sait convoquer, et à sa perspicacité. Avec C'est l'amour…, nous sommes plongés dans une histoire qui est déjà commencée et qui se terminera sans nous. Un parallèle peut être établi entre le style de l'auteur et la peinture de van Gogh, nerveuse, dense et parfois oppressante. n Michelle Charbonnier
Commenter  J’apprécie          00
Les champs d'honneur - BD

Lecture jeune, n°117 - Quinze ans après le prix Goncourt, Jean Rouaud a repris la plume pour adapter son livre. Avec Denis Deprez, illustrateur, il divise le récit en trois parties : portrait du grand père, de la tante Marie, présentation de l'épisode de la guerre 1914-1918. On retrouve avec bonheur le grandpère fou du volant et sa femme râleuse, victime d'un mariage arrangé. L'odeur et le bruit de la pluie, ritournelle inlassable, imprègnent ce paysage de Loire-Inférieure. de cette adaptation se dégagent la même poésie et la même nostalgie que celles du roman original. le dessin et les couleurs ne sont pas qu'illustration d'un texte. Grâce à l'utilisation de l'aquarelle et à sa transparence, Denis Deprez donne une dimension propre à la BD (clin d'oeil à Gustave Courbet dans «Enterrement à Ornans»), en fait une oeuvre à part entière. Agnès Donon
Commenter  J’apprécie          00
Les Grand-mères

Lecture jeune, n°117 - le soleil baigne la terrasse avec vue sur mer du Baxter's. Là, est attablé un sextuor que nous découvrons à travers le regard fasciné de la serveuse : deux petites filles angéliques ; leurs pères, Tom et Ian, de séduisants trentenaires ; les mères de ces derniers, Roz et Lil, «assez belles pour que personne n'eût songé à les juger vieilles». La même blondeur, le même teint doré, la même aisance radieuse caractérisent ces êtres qui semblent nés pour le bonheur. le charme est rompu par l'arrivée fracassante de Mary, la femme de Tom, «un petit bout de brune remuante, qui n'avait rien de l'assurance et du style de ‘‘la Famille''» : au bord des larmes, visiblement choquée, Mary brandit à l'assistance un paquet de lettres défraîchies… Cette scène inaugurale saisissante soulève une foule de questions. Quels liens unissent vraiment les membres de cette extraordinaire tribu ? Aussi intriguée que le lecteur, la serveuse cède la parole à un narrateur omniscient qui ouvre l'album de famille. Inséparables, Roz et Lil se connaissent depuis leur plus jeune âge. Leur duo est si parfait que même leurs maris s'en sentent exclus. Roz et Lil élèvent donc seules leurs fils et la relation fusionnelle des deux femmes fait jaser le voisinage. Mais le scandale ne réside peut-être pas là où on le croit… Lorsque les garçons atteignent cet «âge éphémère, vers seize, dix-sept ans, où ils ont une aura poétique» et ressemblent à «de jeunes dieux», chaque mère se sent irrésistiblement attirée par le fils de l'autre. N'est-ce qu'un moyen détourné d'exprimer l'amour qu'elles se portent ? Révélations progressives, phrases courtes et limpides, style direct : à quatre-vingt cinq ans, Doris Lessing livre avec un mélange de calme et de malice un récit surprenant, impertinent, par lequel le lecteur est véritablement happé. Gaëlle Glin
Commenter  J’apprécie          00
Je ne t'aime toujours pas, Paulus

Lecture jeune, n°117 - Agnès Desarthe n'a pas pu résister plus longtemps aux lecteurs impatients qui réclamaient une suite à Je ne t'aime pas, Paulus… Dix années se sont écoulées entre la parution du premier opus et ce nouveau rendez-vous tant attendu avec Julia, héroïne gauche et malicieuse. Dix longues années qui n'ont pas eu de prise sur la jeune fille, suspendue dans le temps de la fiction. On l'avait quittée désemparée : au moment où elle s'attendait à être enfin embrassée par un garçon, qui plus est le plus beau du collège, elle apprenait que celui-ci déménageait. On la retrouve atterrée au lendemain du départ de Paulus. Au téléphone avec sa meilleure amie, la jolie et avertie Johana, Julia dresse ce bilan consternant : «si je récapitule : Paulus est tombé amoureux de moi, mais comme je n'étais jamais tombée amoureuse de personne, je n'ai rien compris, sauf que juste au moment où j'ai commencé à me sentir troublée, à être amoureuse de lui moi aussi, il est parti pour une raison tellement ridicule que je n'ai même pas envie d'en parler.» Johana propose alors une solution radicale. Julia n'a qu'à reporter ses sentiments naissants sur un autre garçon ; pourquoi pas le correspondant anglais qui doit bientôt rejoindre leur classe ? L'idée séduit Julia, depuis toujours intriguée par le flegme et le charme britanniques. Sauf que le dénommé Dick Poole ressemble d'avantage à Mr Bean qu'à Hugh Grant… Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! Lâchée par Johana – obnubilée par sa nouvelle vocation théâtrale – et par sa propre famille – en pleine crise d'hystérie depuis le licenciement du père – Julia va se donner un mal de chien pour accomplir sa mission impossible. Difficile de ne pas être happé par les aventures désopilantes d'une adolescente désarmante, dont l'acuité du regard et l'ironie mordante n'ont d'égale que sa maladresse et sa lâcheté ! Quel bonheur de retrouver Julia, sa famille de doux dingues… et son prince charmant. Gaëlle Glin
Commenter  J’apprécie          00
Sweet home

Lecture jeune, n°117 - Sweet Home, c'est le titre du huitième roman d'Arnaud Cathrine mais aussi le surnom évocateur d'une maison de vacances, la Viguière, en Normandie : chaque été s'y réunit une famille (un couple avec ses trois enfants et un oncle célibataire). Mais au cours de l'été 1983, la mère, Susan, s'est suicidée. Ses trois enfants tiennent la chronique de la vie familiale dans cette tourmente. Chacun livre son point de vue, au fil de trois étés situés à une dizaine d'années d'intervalle : Lily en 1983, Vincent, le futur écrivain, en 1990 et Martin, le petit dernier, en 2003. Arnaud Cathrine écrit toujours (en jeunesse aussi) sur la famille et ses secrets, la maladie, la perte, «comment ça va la vie depuis la mort» : il saisit au vol les faits et gestes du quotidien, ne s'attarde pas en descriptions inutiles. de très nombreux dialogues révèlent les blessures de chacun, comme les non-dits, les silences complices. Après la disparition de Susan, la vie a repris mais elle est chaotique, marquée par l'instabilité affective. Lily, si proche de son frère puis de Nathan, son ami d'enfance «adopté» par la famille, met au monde trois enfants sans réussir à garder les pères près d'elle. Vincent quitte la femme aimée au moment où elle attend un enfant de lui et écrit un livre. Martin, alcoolique comme son père, dérive ; le secret autour de sa naissance, qui reste intouchable, plombe la vie familiale. Ces trois récits sur vingt ans approchent la vérité intime de chacun : tous, s'ils sont centrés sur l'insondable absence de la mère et la quête des traces de sa présence, relatent le combat toujours recommencé pour survivre, pouvoir aimer malgré tout et se libérer de la violence des rapports familiaux, des jalousies, des mensonges surtout. Après les Exercices de deuil, parus en 2004, en voici un nouveau, porté par une écriture toujours pudique, fluide et bouleversante, à rapprocher du tout aussi émouvant roman d'Olivier Adam, Falaises, qui aborde également le thème du suicide de la mère (voir notice 37). Marie-Françoise Brihaye
Commenter  J’apprécie          00
L'orpheline dans un arbre

Lecture jeune, n°117 - «Décrivez la vie d'une famille californienne en 300 mots» : tel est le sujet improbable du concours d'écriture auquel Clara, jeune orpheline, participe avec succès. La lauréate gagne un séjour linguistique en Californie pendant les vacances de Noël! Au lieu de la famille nombreuse qu'elle imaginait, c'est un vieil architecte solitaire qui l'accueille : grosse déception. Il l'initie à l'activité qui lui tient à coeur : construire des maisons dans les arbres avec des jeunes en difficulté, alcooliques ou drogués. Clara va devoir s'adapter et se montrer à la hauteur. Ses récompenses seront à la mesure de son investissement. Dans cette aventure, Clara découvrira une «famille» peu ordinaire, percera son inénarrable secret et sortira de l'enfance. Destinant son journal à ses amies du pensionnat, Clara raconte avec verve et lucidité ses mésaventures. le lecteur s'amuse tout en étant amené à réfléchir sur la notion d'engagement et la nature du lien familial. Ce roman d'initiation séduit par sa tonalité, drôle et tendre. Michelle Brillatz
Commenter  J’apprécie          00



{* *}