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Babelio défie la rentrée littéraire


Avez-vous déjà lu... toute la rentrée littéraire ?

Impossible, dites-vous ? Pas si sûr...

Cette année encore, Babelio vous propose de mettre la main à la pâte pour participer à un grand défi collectif : critiquer l'intégralité de la rentrée littéraire.

Le principe est simple : vous trouverez sur cette page la liste de tous les livres qui paraissent à l'occasion de la rentrée 2023, classés par état : ceux déjà critiqués sur Babelio et ceux qui ne le sont pas encore. Ensuite, il s'agit simplement de vous faire plaisir en critiquant les ouvrages de votre choix, tout en essayant de vous concentrer sur ceux qui n'ont pas encore été critiqués.

Que vous en lisiez un, deux, ou trente, chaque critique compte. L'an dernier, nous avions critiqué 92% de la rentrée. Tous ensemble, nous parviendrons peut-être à faire mieux cette année !

Pour échanger sur vos choix d'ouvrages, partager vos avis et plus généralement parler ensemble du défi, n'hésitez pas à rejoindre le groupe de discussion dédié.

Parés pour l'aventure ?

NB : Certains de ces livres seront présents dans l'opération Masse Critique de rentrée, mais pour le reste, on compte sur vos lectures personnelles !


LES TITRES DE LA RENTREE DÉJÀ CHRONIQUÉS (405) Voir plus

ILS ATTENDENT LEUR PREMIERE CRITIQUE (58) Voir plus

Critiques et avis
Le rêve de la couturière

Comme à chaque fois que j'entame un livre des Éditions Charleston, je sais que je vais passer un agréable moment aux côtés d'une femme forte et exceptionnelle.



Dans "le rêve de la couturière" de Bianca Pitzorno, on atteri directement en Italie aux côtés d'une jeune enfant et de sa grand-mère, qui survivent tant bien que mal seules grâce aux talents de couturière de cette dernière. La petite fille apprend le métier et vit à son compte après le décès de sa mamie et réalise des travaux de couture auprès des grandes familles vivant dans une petite ville de Sardaigne.



Le roman n'a pas une intrigue de dingue, mais présente plutôt un enchaînement de moments marquants que vit l'héroïne. Par exemple, le divorce malheureux d'une jeune marquise, le coup de foudre avec un jeune héritier, le meurtre d'une miss américaine, etc.



De longs chapitres avec peu de dialogues mais qui étaient tout de même très prenants. L'histoire gravite autour de la protagoniste mais malgré tout elle n'est pas beaucoup mise en avant, ça change un peu de ce qu'on peut lire dans ce type de roman.
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Les pyromanes

Françoise est née d’on ne sait quel amant de Thérèse, sa mère qui ne veut pas d’enfant mais nous sommes dans les années 50 au coeur d’un village normand où avorter est une abomination. Thérèse enferme son enfant haïe dans une pièce noire et ne cesse de la battre. Seule mémé, la grand-mère de Françoise lui apporte de l’amour et quelques joies trop brèves

Le mari de Thérèse est un fieffé ivrogne qui ne tardera pas à abuser de la petite. Pour seul bagage, Françoise ne reçoit que la religion de sa mémé et son culte pour sainte Thérèse qu’elle prie ardemment, et cette histoire que lui conte sa mère, celle des jumeaux hétérozygotes incestueux qui se sont pendus dans le château abandonné non loin de là.

A 13 ans l’enfant rencontre son cousin et en tombe passionnément amoureuse.



Une enfant détestée, violentée, abusée au vu et au su de tout un village qui aime mépriser et jaser sur cette famille mais ne lèvera jamais un doigt pour aider la petite, l’empathie étant la dernière de ses qualités. Une enfant baignée en sus dans une religion teintée de superstition et ces contes effrayants narrés par sa mère, peut-elle éviter la folie ou se construire autrement qu’avec une conception du monde et des hommes complètement erronée ?

Mais où sont donc les pyromanes ? Ce sont les foudres de Thérèse contre sa fille et le désir du père calcinant son âme. De quoi allumer chez Françoise les feux de la haine avant qu’elle ne brûle d’amour pour son cousin. Et nous sommes ballottés entre les feux de l’enfer et des flambées d’espoir, sans que nous n’en sortions apaisés.

Les personnages sont tout d’une pièce sauf Françoise, seule figure nuancée, complexe et riche d’un monde qu’elle s’est construit, un monde où le bonheur est rendu impossible car incendié à sa source.












Lien : https://trancheslivres.wordp..
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L'amour

C’est une critique enthousiaste et élogieuse de Zeitnot qui m’avait fait glisser ce roman de François Bégaudeau dans ma PAL... et je l’en remercie ! Ce fut une très belle découverte ! J’avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire mais ensuite, j’ai été emportée aux côtés de Jeanne et Jacques. J’ai parcouru ce roman un sourire béat aux lèvres, et parfois de la buée au coin des yeux.



Car l’auteur a su raconter un amour ordinaire, évident et d’autant plus profond et sincère. Ici, pas de passion dévorante, de cris, de pleurs, de ruptures à répétition, pas d’envolées lyriques non plus... Non, juste l’amour dans tout ce qu’il a de plus simple et pur : les gestes du quotidien, les chamailleries, les habitudes, les années partagées et le temps qui passe. Et c’est simplement raconté, sans chapitres, avec des paragraphes qui s’enchaînent comme s’enchaînent les jours, les mois, les années, comme s’enchaînent les petits accidents de la vie, les événements qui marquent, qui blessent ou qui renforcent. Et l’auteur a réussi à mettre en pages, en mots, tout cela, des détails simples mais si évidents, si courants, si vrais ! Et ainsi verbalisés, ils en deviennent beaux et touchants ! Un très beau moment de lecture !
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Au-dedans

RL2023#15

Se réjouir de la sortie d’un nouveau roman de Yannick Grannec est toujours un plaisir, la rencontrer – lors d’une table ronde ou en dédicace au Livre sur La Place de Nancy – est toujours un moment privilégié d’échanges. J’étais donc, en septembre passé, à Nancy pour l’entendre parler de « Au-dedans » lors d’une table ronde avec Franck Thilliez et Aurélie Jean dont le sujet était « Sous le règne des algorithmes » et ai rencontré Yannick Grannec le lendemain, sous le chapiteau, pour papoter et me faire dédicacer son roman.

Par le passé, j’avais eu un véritable coup de cœur pour son premier roman « La Déesse des petites victoires » et adoré les deux suivants – Le bal mécanique et Les simples.

« Au-dedans » fait la part belle au côté scientifique et rationnel de l’auteur, décortique les neurosciences et les biotechnologies – le travail de recherche est, comme toujours, impressionnant!

Ce roman est divisé en deux parties; la première se déroule en 2019 alors que la seconde nous projette en 2099. En 2019, Christa se démène entre son boulot, ses jumeaux, son ex-mari, son père bougon et sa mère internée, et ce avec l’aide de psychotropes, de drogues diverses et variées, de nicotine, de Chardonnay et de Gin et, surtout, grâce à Andrew (son espèce de Siri personnel).

Très vite, une épée de Damoclès se trouve suspendue au-dessus de la tête de Christa mais cette femme ne s’en laisse pas conter, continuant à vivre son quotidien malgré tout, à coup d’humour et dotée d’une playlist très sympa (entendre F.R. David et son Words dans la voiture ce matin m’a bien fait sourire).

Néanmoins, je ressors triste et déçue de ce livre car, malheureusement, je n’ai pas vraiment adhéré à sa thématique – et encore moins à son côté anticipation et dystopie de la seconde partie. En conséquence, je ne me suis pas sentie, comme d’habitude dans les livres de Yannick Grannec, portée par les personnages.

Etant donné que Yannick Grannec se réinvente dans chaque livre… nul doute que le suivant me conviendra mieux !




Lien : https://letempslibredenath.w..
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L'Enfant des forêts

J'ai du prendre sur moi pour terminer ce roman.

Il remue la noirceur, la dilue dans les sentes de nos forêts et dans nos ciels gris et bas.

Et cela a résonné en moi comme une composante qui distille l'effroi, nous confronte à nos ombres.

Ce livre m'a évoqué des liens, des parentés, des filiations avec d'autres ouvrages déjà lus, vous trouverez sur mon blog une carte heuristique à ce sujet.



Je me suis, un temps, quelque peu « révoltée » contre l'auteur pour avoir écrit un roman aussi noir, faisant jaillir l'horreur au cœur du lecteur.

Et pourtant, je l'ai lu sans faillir et, en le refermant mes interrogations sont multiples.

La première concerne ce qui animent les protagonistes de cette histoire : noirs désirs de domination, pulsions de destruction, violence, perversions sexuelles, abus sexuels, pédophilie. Ces thèmes ont déjà fait couler beaucoup d'encre : œuvres de fiction, travaux de recherche psychologiques ou, hélas, colonnes de nos journaux.

Manipulation et dissimulation sont intensément décrites, certaines pages semblent suggérer un syndrome de Stockholm.

Le contexte évoque des migrants poursuivis par une milice…et c'est là que s'établit la parenté avec Belle et Sébastien, L'archipel du Chien, Refuges, Ulysse from Bagdad.

Le récit est construit à deux voix : tantôt le narrateur est « l'ogre », tantôt l'enfant captif.

L'enfant est habile dans sa quête de la survie en milieu hostile mais à quel prix !

Le langage est fouillé, le vocabulaire riche qu'il s'agisse de décrire une habitation en milieu rural, d'antiques pratiques de chasse, un mode de vie suranné, l'auteur a toujours le mot idoine.

Les noms des enfants, leur numérotation, certains noms de lieux sonnent étrangement. S'agit-il d'emprunts à une langue étrangère, du romanche, du gaélique ou ces vocables sont-ils sortis du cerveau de l'auteur.

Les repères temporels et spatiaux sont brouillés…passé ou futur décadent... l'interrogation reste ouverte.



Je terminerai par une mise en garde. La couverture, ses coloris pourraient attirer des lecteurs qui pourraient être choqués par le contenu de cet ouvrage…veuillez donc à le ranger bien haut dans votre bibliothèque.


Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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Les Terres animales

RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023📚



Une histoire d’amitié hors norme.



Cinq amis vivent là. Sur cette terre contaminée par un accident nucléaire. Tchernobyl ? Fukushima ? Laurent laisse l’imaginaire du lecteur le penser.



Ils ont décidés de rester dans cette zone interdite. Sarah et Fred ne peuvent pas partir. Leur fille, Vic, est enterrée là. Ils ont fait le serment de rester ici, de ne pas abandonner Vic. Et pour Lorna, Marc et Alessandro, ils restent par amitié. Tout simplement. Là où ils vivent est un endroit agréable, finalement, à la campagne, entouré de forêt. Mais contaminé à vie par un mal invisible : les radiations. Et ça, c’est irrémédiable, malheureusement.



« Avec Marc, on n’a jamais été des écolos. On voyait cette centrale de loin, elle ne nous dérangeait pas plus que ça. Il y avait la forêt entre elle et nous, des hectares de bois et de silence, cela nous semblait bien suffisant. »



Ils se protègent, ont des combinaisons spéciales pour sortir, compteur Geiger autour du cou. Des contraintes, oui, mais à côté de cela, ils sont libres et mènent une vie totalement différente de ce qu’ils auraient vécus ailleurs.



Ce que j’ai aimé dans ce roman, c’est la force de la nature à survivre. La forêt est belle, luxuriante, les animaux sont restés, eux aussi. Ils s’adaptent, tout comme nos cinq amis. « Les terres animales » est loin d’être un roman survivaliste tournant autour d’une catastrophe majeure. L’évènement n’est qu’un prétexte pour décortiquer les relations humaines en vase clos. Deux couples, et un homme. Seuls au milieu de nulle part. Une micro-société organisée pour survivre le plus longtemps possible. Le rôle de chacun est clairement défini. Marc, charpentier, est chargé des réparations et aménagements des bâtiments. Il a construit un sas de décontamination à l’entrée du foyer. Indispensable. Alessandro gère les stocks de nourriture, glanés ici et là. Il ne faudra pas être regardant sur les dates de péremption, mais nos amis ont de quoi se nourrir plusieurs années. Lorna met à profit ses études de botaniste pour tenter de faire pousser des légumes sur cette terre, avec la radioactivité comme engrais…Sarah, sage-femme, est chargée de la bobologie. Quant à Fred, il reprend sa caméra et filme cette vie pendant des heures, témoignage poignant, sans savoir s’il sera visionné un jour, et par qui ?



Jusqu’à ce qu’un évènement vienne changer la donne. Fasse voler en éclat les certitudes. Et les oblige à regarder la vérité en face. A faire des choix, au lieu de se laisser porter par un quotidien certes dangereux, mais en définitive paisible. Bon, je trouve que la dernière phrase du résumé en dit trop et gâche le récit. C’est vraiment dommage.



La plume de Laurent est d’une surprenante fluidité, poétique et calme. Le lecteur se laisse porter par les mots. Il a fait le choix de la narration à la première personne, permettant, je trouve, une belle immersion au plus près des personnages. Nous aurons le point de vue de Fred, mais aussi celui de Sarah. Nos cinq amis sont touchants, réalistes, je me suis attachée notamment à Sarah, j’ai compris pourquoi elle ne se résoudrait jamais à partir. Je l’ai suivie dans sa folie, son obsession, sa détermination. C’est un personnage vraiment très fort.



J’ai beaucoup apprécié la manière qu’à Laurent de traiter un sujet à la fois grave, mais avec beaucoup de délicatesse et sans jamais tomber dans le patho ou le drama. On sait très bien à quoi s’exposent nos cinq amis, en choisissant de rester dans la zone, ils ont signé leur arrêt de mort à moyen ou, avec un peu de chance, à plus long terme. Mais l’accent est mis sur leur manière de vivre, comment ils vont s’organiser, et profiter de chaque petit instant de la vie. Lorsque l’on sait que le temps est compté, c’est là que l’on prend conscience des petits bonheurs, de la beauté de la nature, par exemple. Que l’on vit pleinement.



A l’heure actuelle, où notre avenir est plus qu’incertain, entre les conflits, le climat, le terrorisme, il est plus qu’urgent de vivre pour l’instant présent et de profiter pleinement de ces petits bonheurs. C’est le message que je retiendrai de ce voyage au milieu des « Terres animales ».



Une très belle découverte, que je ne peux que vous conseiller.



« Pourquoi rester ? Question interdite. On se contente de la circonvenir. Par quelques affirmations un peu débiles, c’est pas pire qu’ailleurs, au moins on est tranquilles, par de petites réassurances comme si on était en villégiature, on n’est pas bien là ?, puis, quand il faut dégainer le lourd : maintenant qu’on a commencé. Ce maintenant qu’on a commencé résume l’espère de pacte qui nous étreint, il prévient tout délitement. »



#Lesterresanimales #LaurentPetitmangin #LaManufacturedeLivres
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Les Parts oubliées

Suite au décès d'Eleanor, son fils Byron et sa fille Benny, qui ne se sont plus vus depuis des années, se retrouvent chez un avocat pour écouter le testament audio que leur mère leur a laissé.

Une longue confession qui va bouleverser leur vie et un gâteau noir dans le congélateur, voilà leur héritage.

Best-seller aux États-Unis, ce premier roman de Charmaine Wilkerson se construit dans un aller-retour rythmé entre le passé familial d'un côté et le présent de l'autre, celui de l'enterrement d'Eleanor et de ses secrets qui se dévoilent. Comment sont reliées la petite île des Caraïbes de la jeune Covey, sa fuite en Angleterre et la vie d'Eleanor? C'est ce voyage dans les silences et les non-dits que nous invite à entreprendre Wilkerson.

Traversant plusieurs générations, et des dizaines de souvenirs, la narration se déploie en courts chapitres qui nous parlent de transmission évidemment, mais aussi d'identité, de racisme, d'amour ou d'écologie.

De tellement de thèmes et d'époques, de hasards heureux et de coïncidences improbables que le récit finit par pâtir de cette trop grande envie de tout dire, et prend parfois le chemin de la facilité et du cliché selon moi, dans une écriture qui peine à convaincre.

Un joli roman en définitive, que j'ai lu sans déplaisir, qui propose notamment une réflexion originale autour de la cuisine et de ces plats familiaux qui se transmettent de génération en génération.

Et puis je prendais bien une part de gâteau noir pour le goûter, tiens!

Une mini-série, produite par Oprah Winfrey notamment, est sortie cet automne aux États-Unis sous le titre "Black cake". Je serais curieuse de la voir!
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Le livre de la rentrée

L’éditeur Delafeuille, personnage récurrent dans les romans de Luc Chomarat, ne se souvient même pas de son prénom. C’est normal, c’est un personnage de fiction. Mais alors si tout ce qu’il vit est une fiction, a-t-il vraiment rencontré Delphine ? Il s’agit de la femme de son ami, Luc, un écrivain de polars qu’il connaît depuis longtemps. Il l’a invité un weekend chez lui dans le sud-ouest et il a alors fait la connaissance de sa famille, de son chien. Ils ont discuté du livre de la rentrée que Delafeuille devait absolument trouver sous la pression de sa patronne. Luc lui a aussi soumis un manuscrit, de littérature blanche cette fois-ci. Un livre qu’il a écrit sur sa femme Delphine. Delafeuille le lit et lui indique des corrections à y apporter notamment sur les femmes à l’ère post MeToo, des propos impensables à publier. Dans cette mise en abîme, l’auteur traite de nombreux sujets d’actualité, le covid étant également passé par là.

Les discussions à la fin sur l’autofiction et la métafiction sont très réussies. Toute cette histoire est d’ailleurs très drôle. On sent que Luc Chomarat s’est amusé à l’écrire. Les lecteurs se trouvent plongés dans le monde l’édition parisienne, chez Gibert, au salon du livre de Nancy. Certaines scènes sont à mourir de rire tellement l’auteur est ironique. C’est absolument réjouissant !
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Ce que je sais de toi

L'intrigue de ce petit roman d'amour a déjà été résumée sur la fiche de Babelio, et par d'autres lecteurs. L'auteur, francophone et égyptien (le texte n'est pas traduit mais donné directement en français) présente un personnage à qui le narrateur s'adresse à la deuxième personne du singulier, un peu comme dans La Modification de Michel Butor. Mais l'analogie s'arrête là, car s'il y a quelque recherche dans les voix romanesques, le récit est encombré de tous les clichés du français littéraire contemporain. Généralisations abusives, sentences pseudo-morales, commentaires ineptes du récit, phrases d'une ou de deux lignes, pauvreté du système temporel et du lexique, tout fait l'effet d'un bavardage oiseux. Aucun des points de vue adoptés ne permet d'entrer dans les motivations profondes des personnages, qui se retrouvent réduits à quelques traits de caractère simplistes et prévisibles. En somme, ce livre entouré d'une publicité abusive est un symptôme de l'état littéraire contemporain.
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Psychopompe

Dans ce roman autobiographique, Amélie Nothomb nous livre le récit de sa vie par le prisme de son amour pour les oiseaux. Elle survole donc les différentes étapes qui l’ont menée à l’écriture. Les nombreux pays dans lesquels elle a vécu, suivant son père dans ses missions diplomatiques: le Japon tant adoré et magnifiquement décrit dans « Stupeur et tremblements », mais aussi la Chine, la Birmanie et le Bangladesh.

Dans ces pays elle a pu admirer les oiseaux au point de se confondre avec eux. Elle y a également connu une souffrance indicible, entrainant une anorexie longue de plusieurs années. Sa sincérité, indirecte et métaphorique, m’a touchée.



Pour la suite du roman, je suis plus dubitative. Au cours de ses pensées morbides, Amélie Nothomb se découvre une mission sacrée: devenir psychopompe, comme Hermès ailé qui conduit les morts vers leur dernière demeure. Le livre prend alors une nouvelle dimension, mystique, où elle nous expose sa vocation quasi divine, écrivant « Soif » presque sous la dictée de Jésus Christ, et « Premier sang » suite à une discussion avec son père tout juste décédé. Tous deux des récits psychopompes. S’en suivent des conseils pour parler efficacement avec nos morts.



On comprend par-là que c’est finalement l’écriture qui l’a sauvée, et qui lui a permis de s’envoler. À défaut de le faire avec son corps, c’est son âme qui s’élève dans la spiritualité. Dans ce livre Amélie Nothomb se livre comme jamais, mais tout en distance et retenue, se cachant derrière des métaphores, se confondant avec le merle. Malgré quelques sentiments contradictoires, j’ai trouvé la lecture agréable, même si j’avoue avoir plus apprécié l’entendre parler de son livre que de l’avoir lu.
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QUELLE PART DE LA RENTRÉE A ÉTÉ CHRONIQUÉE ?
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