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Miles Hyman (Autre)
EAN : 9782702183250
192 pages
Calmann-Lévy (20/09/2023)
4.11/5   95 notes
Résumé :
" Tout le monde a trois vies : une vie privée, une vie publique et une vie secrète..."
Gabriel García Márquez

Après avoir publié trois romans devenus cultes, le célèbre écrivain Nathan Fawles annonce qu’il arrête d’écrire et se retire à Beaumont, une île sauvage et sublime au large des côtes de la Méditerranée.
Vingt ans après, alors que ses romans continuent de captiver les lecteurs, Mathilde Monney, une jeune journaliste, débarque sur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Pour survivre, il faut raconter des histoires. – Umberto Eco
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Ce tome correspond à une adaptation du livre de Guillaume Musso portant le même titre, paru en 2019. Son édition originale date de 2023. L'adaptation a été réalisée par Miles Hyman pour la transposition, les dessins et les couleurs. Il compte environ cent quatre-vingts pages de bande dessinée. Il se termine avec épilogue de cinq pages écrits par Musso (intitulé D'où vient l'inspiration ? apostille à La vie secrète des écrivains), une page de remerciements (une phrase de Musso et un paragraphe rédigé par Hyman), une bibliographie de l'écrivain et une du bédéiste.

On appelle cela l'effet Streisand : plus on cherche à cacher quelque chose, plus on attire la curiosité sur ce qu'on souhaite dissimuler. Depuis son retrait soudain du monde des lettres à l'âge de trente-cinq ans, Nathan Fawles est victime de ce mécanisme pervers. Nimbée d'une aura de mystère, la vie de l'écrivain franco-américain a suscité tout au long des deux dernières décennies son lot de ragots et de rumeurs. Né à New York d'un père américain et d'une mère française, Fawles passe sa jeunesse entre la France et les États-Unis où il termine ses études, d'abord à la Phillips Academy, puis à l'université Yale. Il s'investit ensuite dans l'humanitaire, travaille quelques années pour Action contre la faim, et Médecins sans frontières au Salvador, en Arménie et au Kurdistan. de retour à New York en 1993, Nathan Fawles publie son premier roman, Loreleï Strange, parcours initiatique d'une adolescente internée dans un hôpital psychiatrique. le succès n'est pas immédiat, mais en quelques mois le bouche-à-oreille porte le roman en tête des ventes. Avec son deuxième ouvrage, Une petite ville américaine, vaste roman choral de près de mille pages, Fawles rafle le prix Pulitzer. L'auteur s'impose comme l'une des voix les plus originales des lettres américaines. En 1997, Fawles s'installe à Paris où il publie son nouveau texte directement en français. Les Foudroyés est une déchirante histoire d'amour, mais aussi une réflexion sur le deuil, la vie intérieure et le pouvoir de l'écriture. C'est à cette occasion que le public français le découvre vraiment. Il participe à une édition spéciale de Bouillon de culture, avec Salman Rushdie, Umberto Eco et Mario Vargas Llosa. Quelques mois plus tard, âgé d'à peine trente-cinq ans, Fawles annonce dans un entretien décapant avec l'AFP sa décision irrévocable d'arrêter d'écrire.

Depuis cette date, l'écrivain s'est installé dans sa maison de l'île Beaumont. Fawles n'a plus jamais publié le moindre texte, ni accordé d'interview à une journaliste. Il a aussi refusé toutes les demandes d'adaptation de ses romans au cinéma ou à la télévision. Netflix et Amazon s'y sont encore récemment cassé les dents, malgré des offres financières très importantes. Depuis bientôt vingt ans, le silence assourdissant du reclus de Beaumont n'a cessé d'alimenter les fantasmes. Pourquoi Fawles, à seulement trente-cinq ans, alors au sommet de son succès a-t-il choisi de se mettre en retrait du monde ?

Impossible de faire semblant : il s'agit de l'adaptation d'un roman de l'écrivain qui vend le plus de livres en France à cette époque. le titre évoque explicitement la condition de l'écrivain et sa vie secrète, le personnage principal est un écrivain ayant mis fin à sa carrière. le deuxième personnage d'importance à intervenir, Raphaël Bataille, est un écrivain en herbe qui vient solliciter l'avis du premier. Régulièrement, le lecteur découvre une illustration représentant un écrivain célèbre, avec une citation sur la condition d'écrivain : Umberto Eco (1932-2016), Zora Neale Hurston (1891-1960), Margaret Atwood (1939-), Milan Kundera (1929-2023), Agatha Christie (1890-1976), Marcel Proust (1871-1922), Elena Ferrante (1943-), William Shakespeare (1564-1616), Anton Tchekov (1860-1904), Franz Kafka (1883-1924), Georges Simenon (1903-1989), Alexandre Soljenitsyne (1918-2008). Celle d'Eco fait le constat que : Pour survivre, il faut raconter des histoires. Margaret Atwood prévient que : Vouloir rencontrer un écrivain parce qu'on aime son livre, c'est comme vouloir rencontrer un canard parce qu'on aime le foie gras. Régulièrement, le personnage principal effectue des commentaires sur le métier d'écrivain. Par exemple : La première qualité d'un écrivain était de savoir captiver son lecteur par une bonne histoire, un récit capable de l'arracher à son existence pour le projeter au coeur de l'intimité des personnages. Plus loin, il complète : Un roman, c'est de l'émotion, pas de l'intellect. Concernant le métier proprement dit, il prévient Raphaël que : l'existence d'un écrivain est le truc le moins glamour du monde, on mène une vie de zombie, solitaire et coupée des autres. Au vu de ce qu'il écrit sur les éditeurs, contre lesquels il a la dent dure, peut-être que tout n'est pas à prendre au pied de la lettre. Sans oublier le lecteur en tant qu'espèce en voie de disparition, et les piques sur la vraie littérature.

Dans un premier temps, l'esprit du lecteur ne peut faire autrement que de se focaliser sur cette mise en abîme : l'auteur parle de ce qu'il connait le mieux, son métier, il crée une forme de connivence avec le lecteur qui sait que l'auteur sait qu'il a fait exprès de parler de lui à travers un personnage écrivain, et même un autre personnage aspirant écrivain pouvant évoquer l'individu qu'il était à ses débuts. Cette écriture venant de l'intellect paraît démentir les conseils de Fawles qui dit que l'essentiel se trouvent dans les émotions. D'un autre côté, il y a le mystère de la raison pour laquelle Fawles a mis fin abruptement à sa carrière d'écrivain, Raphaël se fait tirer dessus avec un fusil dès la page trente-et-un et un cadavre nu cloué à un arbre est découvert dix-huit pages plus loin. L'affect du lecteur s'en trouve ainsi titillé et l'élégance de la narration visuelle le séduit instantanément dès la couverture, avec la joie ineffable de découvrir que les pages intérieures sont aussi belles, aussi soignées, aussi élégantes. Impossible de ne pas succomber à la séduction de ce ciel chaud et presque enflammé, de ce bleu entre turquoise et céruléen, de cette terrasse dépassant des falaises et promettant un panorama à couper le souffle, et de cette silhouette féminine chic, sans être provocatrice. Chaque page offre des dessins aussi plaisants à l'oeil. L'artiste réalise des images dans un registre descriptif et réaliste avec un niveau de détail élevé dans chaque case.

Le lecteur peut ainsi se projeter dans chaque lieu et admirer cette même vue en double page, un quartier de Harlem dans lequel se trouve Zora Neale Hurston, un dessin en double page de la côte de l'île Beaumont vue depuis la mer, la silhouette du Flatiron Building à New York, le plateau de l'émission Bouillon de culture avec Bernard Pivot, les tables d'une terrasse avec l'ombre accueillante de leur parasol, une balade à vélo dans l'île Beaumont, l'intérieur du salon de la villa de Fawles avec son fusil accroché au mur, un plage d'Hawaï, une autre villa de l'île dans laquelle Raphaël s'introduit par effraction, un appartement parisien, un grand congélateur ensanglanté, la ville de Sarajevo pendant la guerre, etc. Chaque case impressionne par son niveau de détails et sa parfaite lisibilité, par la précision des traits et par la mise en couleurs. L'artiste réalise un dosage extraordinaire entre le degré de simplification de certaines formes, les réduisant parfois à de simples rectangles, et leur habillage par une teinte en aplat ou déclinée en nuances. À certains moments, s'il arrête sa lecture et qu'il se focalise sur un détail, le lecteur peut briser l'harmonie entre ces différentes composantes et se dire que tel ou tel élément est plus simplifié qu'il n'en avait eu l'impression, presque représenté de manière naïve, en particulier la surface des trottoirs ou des chaussées. Mais en recommençant à progresser dans la page, cette impression fugace d'un détail ou d'un autre disparaît, pour laisser la place à la sophistication de l'ensemble. Formidable.

Écrivain comme bédéiste se montrent prévenants vis-à-vis du lecteur : pas de gros plan gore, pas de complaisance vis-à-vis de la violence, même le cadavre cloué à l'arbre paraît un peu irréel. de prime abord, les pages peuvent sembler un peu chargées en texte, mais en fait il s'agit essentiellement de dialogues. Hyman a vraisemblablement repris le texte de Musso : les réparties des uns et des autres se succèdent avec un certain rythme, le plaisir de lecture l'emportant et effaçant l'a priori d'un texte abondant. Se pensant bien malin, le lecteur peut se focaliser sur les remarques relatives au métier d'écrivain, à la nature d'un bon livre surtout en se demandant si l'auteur applique ses propres recettes, et à l'aspect touristique de pouvoir jouir des différents environnements de l'île et de la magnifique villa La croix du Sud. Il se trouve presque surpris quand l'intrigue s'étoffe avec un meurtre, puis une histoire de photographies retrouvées dans un appareil qui avait été perdu dans la mer, le mystère de la retraite lui semblant suffisant comme colonne vertébrale du récit. S'étant habitué à l'environnement insulaire protégé et coupé du monde, il se trouve encore plus surpris par l'intégration d'éléments plus réels, voire d'actualité comme un médecin célèbre ayant travaillé dans l'humanitaire ou la guerre de Bosnie-Herzégovine. le récit relève bien d'un roman policier, voire d'un polar pour ce qu'il dit de la société, d'un roman policier à énigme comme ceux d'Agatha Christie (sa citation incluse dans le roman : Une fois enclenchées, les coïncidences ont la capacité de se succéder de la façon la plus extraordinaire.) avec une résolution qui prend la forme de trente pages de révélations sur le passé, une méthode chère à Hercule Poirot. le lecteur se retrouve totalement impliqué dans cet enchevêtrement d'événements tragiques, souffrant avec les personnages, tout en étant pleinement conscient des conventions de genre (ou des ficelles) employées par l'auteur.

Un auteur de romans à succès qui évoque le métier d'écrivain : Guillaume Musso évoque sa propre profession, Nathan Fawles étant son avatar. Il cite ses écrivains préférés, avec des passages qui provoquent un effet de résonnance, comme le fusil de Tchekov quand le lecteur voit un fusil accroché au mur du salon de Fawles, ou le titre emprunté à Gabriel García Márquez (Tout le monde a trois vies ; une vie privée, une vie publique et une vie secrète.). Qu'importe, la puissance de séduction de la narration visuelle emporte immédiatement le lecteur : la qualité des descriptions, les prises de vue, l'élégance des lieux et des individus, la palette de couleurs, magnifique. En cours de route, le lecteur se retrouve presque surpris de découvrir qu'il s'agisse d'un vrai polar, avec un crime sordide. À la fin, il est submergé par les émotions des personnages, car les auteurs lui ont fait développer une forte empathie pour eux.
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J'aime les romans graphiques car c'est grâce à eux que j'ai pu aborder l'univers de la BD. En effet, la bibliothèque avait eu la bonne idée d' organiser une exposition de BD tirées de romans que j'avais parfois lus, par exemple "Nymphéas noirs" de Michel Bussi.
L'amusant, c'est que dimanche, j'en parle à mon petit-fils de vingt-quatre ans qui se dit intéressé car peu attiré par la lecture. Eh oui, mes gènes de lectrice boulimique ne se sont pas transmis à toute ma descendance. Toujours est-il que le livre lui a plu et qu'il envisage de l'acquérir.
Guillaume Musso est un auteur que je ne lis pas. Mais quoi de mieux qu'une BD pour le découvrir. Et, ma foi, peut-être vais-je le lire, finalement.
Le dessin est simple, mais efficace, les couleurs bien choisies, l'histoire passionnante ( c'est un polar plein de suspense ).
J'ai aimé :
les noms comme "Les fleurs du malt" pour un pub, "La Croix du Sud" pour la maison de l'écrivain Nathan Fawles, "La rose écarlate" pour la petite librairie de l'île Beaumont.
de croiser un écrivain célèbre au détour d'une page.
l'épilogue sous forme d'apostille.
Des BD comme celle-là, j'en redemande.
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Je n'ai pas du tout accroché.
Après avoir été impressionné par une autre adaptation de roman de Myles Hyman, La loterie, j'en attendais beaucoup de cette nouvelle lecture. le graphisme dégage une certaine aura, avec ces couleurs en matières, tactiles, notre oeil sent les aspérités des superpositions de couleurs, la gamme est lumineuse, resplendissante, le trait est racé et réaliste, les personnages se tiennent froids, austères, leur présence s'impose dans la page. Les illustrations nous font entrer dans une ambiance forte et intense.

Mais qu'est-ce que l'histoire est clichée et lourdingue.
Le style en voix off écrit à l'imparfait est laborieux, scolaire et lourd, les tentatives de poésie dans le texte, même constat, avec des phrases toutes faites, façon ChatGPT. Ensuite, la crédibilité du récit laisse franchement à désirer : un appareil photo perdu traverse les océans et finit par revenir à son destinataire dans des circonstances rocambolesques, ç'est carrément ridicule, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, les rebondissements s'enchaînent à la pelle, jusqu'à l'overdose, ça m'a fait penser à “Imbroglio” de Lewis Trondheim, sauf que là, c'est parodique. Et il y a un sujet qui m'horripile presque toujours, c'est le thème de l'artiste maudit, surtout dans les polars, c'est mille fois plus cliché que l'attaque de l'araignée géante dans les récits d'aventures.

L'histoire est parsemée de conseils sur l'écriture de roman, distillés par l'ancien écrivain retiré de la littérature au jeune débutant, ainsi que de citations de grands auteurs, dans un tel récit, je trouve ça très prétentieux, c'est presque gênant.

On va de surprises en surprises, et on finit par en oublier l'ambiance, les personnages, le graphisme, on nous vend de la surprise au kilo, et on finit par n'en avoir plus rien à faire, j'ai fini par être agacé par toute cette sauce écoeurante.

Lisez plutôt “Imbroglio” ou “La fin de l'épisode” de Lewis Trondheim
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« La vie secrète des écrivains » est, à l'origine, un roman écrit par Guillaume Musso paru chez Calmann-Lévy en 2019. Depuis, il est sorti en poche au livre de poche, puis en audio chez Audiolib. Il fait également partie d'une trilogie, « La trilogie des écrivains » qui regroupe « La jeune fille et la nuit », « La vie secrète des écrivains » et « La vie est un roman ». le 20 septembre, il paraît sous la forme d'un roman graphique illustré par Miles Hyman. J'étais donc très curieuse de retrouver ce texte dans un graphique de 182 pages où il faut faire ressortir l'essentiel du récit d'origine.

D'abord, j'ai beaucoup aimé le fait que Miles Hyman garde la structure originelle des romans de Musso grâce à un « chapitrage » qui s'ouvre toujours sur une citation. La cerise sur le gâteau ici est d'avoir le portrait de la personne dont la citation est issue : Margaret Atwood, Umberto Eco, Milan Kundera, Agatha Christie, Marcel Proust et d'autres. C'est une superbe idée ! Cette partie de l'univers de l'écrivain et de « La vie secrète des écrivains » est respectée.

Ce n'est pas la seule, car j'ai immédiatement retrouvé l'atmosphère du roman tel que j'avais découvert à sa sortie.

Nathan Fawles s'est retiré du monde après trois romans au succès fulgurant. Il vit retranché sur la petite île de Beaumont, refusant toute interview et tout contact avec le monde depuis 20 ans. Raphaël Bataille, 24 ans, vient d'écrire un manuscrit et souhaite rencontrer Nathan pour avoir un avis éclairé sur son roman. Il accepte donc un emploi dans une librairie un peu vieillotte en espérant rencontrer son maître à penser. C'est sans compter sur le caractère impossible de ce dernier qui ne va pas s'avérer d'un abord facile et possède une vision très pessimiste du métier d'écrivain. Alors que Mathilde Monnet, journaliste, fascinée par l'auteur, met elle aussi les pieds sur l'île, un corps de femme est découvert sur une plage. Commence alors un étrange face-à-face et un besoin impérieux de vérité.

Miles Hyman a mis l'accent sur le sujet principal du roman : la vie d'un écrivain. À travers le personnage de Nathan Fawles, son vécu (une montée au sommet fulgurante), puis sa décision de ne plus écrire, il met en lumière de belles réflexions sur l'écriture, le métier d'écrivain et ses turpitudes. À travers les yeux de Raphaël Bataille en quête de conseils littéraires, il confronte deux façons d'appréhender l'écriture.

« Mais aucun conseil n'a jamais rendu un écrivain meilleur ! Personne ne peut t'apprendre à écrire. C'est quelque chose que tu dois apprendre seul. »

« L'existence d'un écrivain est le truc le moins glamour du monde. Tu mènes une vie de zombie, solitaire et coupée des autres. »

Plus qu'un roman, « La vie secrète des écrivains » est une vraie réflexion sur un métier, une confrontation de points de vue, et des échanges parfois musclés entre Fawles et Bataille. Là encore, l'esprit du roman est parfaitement conforme à mes souvenirs de lecture. Il ne faut pas oublier l'enquête qui est également la trame du roman d'origine. Il y a bien un corps de femme retrouvé, et une investigation à résoudre.

L'adaptation est une réussite sur le fond. Qu'en est-il de la forme ? Les dessins de Miles Hyman sont très colorés, autant sur les personnages que sur les paysages. Cela rappelle tant le Sud et ses couleurs chatoyantes ! Des endroits baignés de soleil, dont les levers et les couchers, chargent les croquis d'émotions. J'aime la façon dont il a su capter l'atmosphère, la retranscrire grâce à une patte singulière. Parfois, le côté « flou artistique » suscite la rêverie ou des interrogations. C'est très agréable de pouvoir deviner les sensations, et lire dans les regards. Les expressions des différents personnages sont très explicites sur leurs ressentis, ce qui aussi important que l'ambiance, mais je dois avouer que la gestion de la palette de couleurs utilisée pour donner vie à « La vie secrète des écrivains » a su me conquérir.

Je ne peux que vous recommander de vous y plonger, sachant que l'exercice de transformer un roman de presque 400 pages en graphique de 182 pages n'est pas aisé. Miles Hyman a su capter l'essentiel de l'oeuvre en lui offrant un sublime écrin.


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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A 35 ans, l'écrivain à succès Nathan Fawles a annoncé sa décision irrévocable d'arrêter d'écrire. Plus de livres ni d'interviews, il s'est réfugié depuis bientôt 20 ans dans sa maison de l'île Beaumont , un silence qui laisse place au mystère et aux fantasmes... 
Raphaël Bataille débarque,lui, sur cette île avec la volonté de devenir écrivain. Son premier roman n'a pas convaincu les éditeurs et il vient travailler dans la seule librairie de l'île pour s'aérer, écrire et, peut-être, croiser le chemin de Nathan Fawles. Cette aimable histoire d'écrivains va basculer dans le polar lorsque le cadavre d'une femme est découvert clouté sur le plus vieil eucalyptus de l'île. 
Le roman à succès de Guillaume Musso trouve ici un très bel écrin avec le somptueux travail graphique de Miles Hyman que j'apprécie depuis longtemps.Il apporte ici toutes ses couleurs et sa lumière au contexte méditérranéen fictif tout en incarnant à merveille, avec sa classe habituelle, des personnages complexes qui cachent de nombreux secrets... mais aussi une adaptation habile qui alterne moments récitatifs et dialogues

Ce récit aux nombreux rebondissements comblera les amateurs de polar et autres histoires noires où le hasard et le destin se mêlent... Pour moi qui n'avais pas lu le roman, c'est une bonne surprise avec en prime la beauté des dessins de Miles Hyman !
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critiques presse (7)
LeJournaldeQuebec
19 février 2024
Illustrateur au talent immense, Miles Hyman a consacré deux ans à l’adaptation en bande dessinée du best-seller de Guillaume Musso [...]. Rendant parfaitement l’atmosphère du roman, tant par l’intrigue que par les personnages et les lieux, cet Américain francophile né au Vermont a réussi à mettre en images l’univers créé par Guillaume Musso. Le résultat est magistral.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
18 décembre 2023
Ce n’est généralement pas le cas, mais ici, c’est l'écrivain qui est allé chercher le dessinateur de bandes dessinées. Sans rien perdre de son suspens glacé, le roman en est ressorti bouillonnant de couleurs.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
30 octobre 2023
Guillaume Musso mis en images par Miles Hyman, une très belle réussite. L’artiste américain s’est emparé du roman le plus personnel de l’écrivain français.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
05 octobre 2023
Le dessinateur américain transpose avec virtuosité le polar de Guillaume Musso intitulé "La Vie secrète des écrivains".
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaTribuneDeGeneve
25 septembre 2023
Qualifié de «film noir en couleur» par Guillaume Musso, l’apport d’Hyman enrichit un récit dense à souhait à la base.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
SudOuestPresse
21 septembre 2023
Action rapide, emboîtements de mystères, ambiances crépusculaires. Dans des lieux idylliques, une île méditerranéenne fictive, tout près de là où vit retiré un écrivain renommé qui a abandonné la littérature, une femme est retrouvée morte avec une mise en scène macabre.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
BDZoom
19 septembre 2023
Si l’ouvrage distille du mystère en permanence, il nous questionne surtout sur les motivations et affres de la création littéraire, croisant les regards de différents acteurs du monde de l’édition.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
On appelle cela l’effet Streisand : plus vous cherchez à cacher quelque chose, plus vous attirez la curiosité sur ce que vous souhaitez dissimuler. Depuis son retrait soudain du monde des lettres à l’âge de trente-cinq ans, Nathan Fawles est victime de ce mécanisme pervers. Nimbée d’une aura de mystère, la vie de l’écrivain franco-américain a suscité tout au long des deux dernières décennies son lot de ragots et de rumeurs. Né à New York d’un père américain et d’une mère française, Fawles passe sa jeunesse entre la France et les États-Unis où il termine ses études, d’abord à la Phillips Academy, puis à l’université Yale. Il s’investit ensuite dans l’humanitaire, travaille quelques années pour Action contre la faim, et Médecins sans frontières au Salvador, en Arménie et au Kurdistan. De retour à New York en 1993, Nathan Fawles publie son premier roman, Loreleï Strange, parcours initiatique d’une adolescente internée dans un hôpital psychiatrique. Le succès n’est pas immédiat, mais en quelques mois le bouche-à-oreille porte le roman en tête des ventes. Avec son deuxième ouvrage, Une petite ville américaine, vaste roman choral de près de mille pages, Fawles rafle le prix Pulitzer. L’auteur s’impose comme l’une des voix les plus originales des lettres américaines. En 1997, Fawles s’installe à Paris où il publie son nouveau texte directement en français. Les Foudroyés est une déchirant histoire d’amour, mais aussi une réflexion sur le deuil, la vie intérieure et le pouvoir de l’écriture. C’est à cette occasion que le public français le découvre vraiment. Il participe à une édition spéciale de Bouillon de culture, avec Salman Rushdie, Umberto Eco et Mario Vargas Llosa. Quelques mois plus tard, âgé d’à peine trente-cinq ans, Fawles annonce dans un entretien décapant avec l’AFP sa décision irrévocable d’arrêter d’écrire. Depuis cette date, l’écrivain s’est installé dans sa maison de l’île Beaumont. Fawles n’a plus jamais publié le moindre texte, ni accordé d’interview à une journaliste. Il a aussi refusé toutes les demandes d’adaptation de ses romans au cinéma ou à la télévision. Netflix et Amazon s’y sont encore récemment cassé les dents, malgré des offres financières très importantes. Depuis bientôt vingt ans, le silence assourdissant du reclus de Beaumont n’a cessé d’alimenter les fantasmes. Pourquoi Fawles, à seulement trente-cinq ans, alors au sommet de son succès a-t-il choisi de se mettre en retrait du monde ?
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L’essentiel, c’est la sève qui irrigue ton histoire. Celle qui doit te posséder et te parcourir comme un courant électrique. Un roman c’est de l’émotion, pas de l’intellect. Mais pour faire naître des émotions, il faut d’abord les vivre. Il faut que tu ressentes physiquement les émotions de tes personnages. De tous tes personnages : les héros comme les salauds. En tout cas, c’est ce que j’attends, moi, quand je lis un roman.
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Mon manuscrit venait d’être rejeté par une dizaine de maisons d’édition. Jusqu’à présent, j’étais toujours parvenu à me persuader que ces échecs étaient l’antichambre de la réussite. Pour y croire, je m’accrochais à des exemples illustres : avant d’être le roman de science-fiction le plus vendu au monde, Dune de Frank Herbert avait essuyé une vingtaine de rejets. Stephen King répétait souvent que trente maisons d’édition avaient refusé Carrie. Enfin la moitié des éditeurs londoniens avaient trouvé Harry Potter beaucoup trop long pour des enfants. Mais cette méthode Coué commençait à connaître ses limites : j’avais du mal à me remettre à écrire. Ce n’était pas le syndrome de la page blanche qui me paralysait, c’était l’impression pernicieuse de ne plus progresser dans mon écriture.
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Des conseils ? Mais aucun conseil n’a jamais rendu un écrivain meilleur ! Personne ne peut t’apprendre à écrire, c’est quelque chose que tu dois apprendre seul. Bon, tu voulais un conseil, tu l’as eu. Barre-toi maintenant. […] Écoute-moi bien, Raphaël Bataille : l’existence d’un écrivain est le truc le moins glamour du monde. Tu mènes une vie de zombie, solitaire et coupée des autres. Tu restes toute la journée en pyjama à t’abîmer les yeux devant un écran en bouffant de la pizza froide et en parlant à des personnages imaginaires qui finissent par te rendre fou. Tu passes tes nuits à suer sang et eau pour torcher une phrase que les trois quarts de tes maigres lecteurs ne remarqueront même pas. C’est ça être écrivain.
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Une fois enclenchées, les coïncidences ont la capacité de se succéder de la façon la plus extraordinaire. – Agatha Christie
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