Un petit Folio de trois
nouvelles tirées du recueil «Pauvres parents » de l'écrivaine russe récompensée par de nombreux prix et distinctions en Russie, en France et ailleurs, et qui, après des années à faire entendre sa voix dissidente au sein la Russie de Poutine, a choisi l'an dernier l'exil suite à l'invasion de l'Ukraine.
C'est ma première rencontre avec
Ludmila Oulitskaïa. Ce n'était peut-être suffisant pour se faire une idée de son oeuvre, mais, après tout, je me suis dit, je saurais au moins si je n'aime pas du tout, ou si j'ai envie d'en savoir plus.
Ce sont trois histoires de femmes au contenu décalé, incongru, voire étrange, dans une Russie de l'après seconde guerre mondiale.
Une atmosphère de promiscuité, d'inconfort, de précarité, de grotesque, traversent ces trois récits. Mais l'humour, l'ironie pointent aussi le bout de leur nez.
Trois femmes bien différentes.
Lialia, pétulante universitaire mariée à un vieil universitaire bougon et solitaire, femme aux moeurs libres, femme mûre qui retrouve vitalité auprès d'un jeune locataire, jusqu'à ce que….
Natalia, vieille ffifille vivant chez, et attachée à maman et papa jusqu'à ce qu'ils décèdent de vieillesse, et qu'une nuit d'amour avec un homme loin d'être Superman, va transformer au point de….
Giulia, une vieille ex- aristocrate, qui cherche, avec le fils bricoleur d'une amie, à se prouver…
Trois histoires dans lesquelles le quotidien réaliste, sordide, à la soviétique d'alors, se trouve transporté, soit dans le grotesque dans Giulia, ou dans le cruel et l'étrange dans Lialia, ou enfin dans l'absurde et l'onirisme dans Une vie longue,si longue.
J'ai beaucoup apprécié le ton décalé, déconcertant, de ces trois histoires dont il ne faut pas essayer de définir un sens, une morale, ce serait trop simple, le charme vient justement de cette ambiguïté.
Un monde qui fait évidemment penser au grand
Tchekhov.
Trois petites histoires qui donnent envie d'en lire d'autres de la même autrice, (ou auteure, je ne sais plus).