Les parties d'
Henry VI sont des boules qui roulent dans différentes directions.
Lol, désolé pour le jeu de mot vaseux ; j'écoute trop les Grosses Têtes.
Ce que je veux dire, c'est autant j'ai détesté la première partie, autant là j'ai trouvé ça excellent.
Au niveau du talent théâtral, on n'est pas encore au summum. Pourtant,
Shakespeare glisse quelques scènes humoristiques au milieu de ce Game of Thrones dramatique qu'est la cour d'
Henry VI. Il n'invente rien. La réédition que je possède est celle de
François-Victor Hugo qui clôture les pièces de monceaux de notes. En particulier, on trouve les textes correspondant aux scènes dans les chroniques historiques de Hall ou de Holinshed. L'auteur habille le texte historique et fait rire avec cet habit. Par exemple avec cette scène de duel entre un armurier et son apprenti, le second accusant le premier de trahison. L'armurier est sûr de vaincre mais se soûle avec ses voisins avant le combat, permettant à l'apprenti terrifié de vaincre.
Shakespeare parvient aussi à faire rire – jaune – avec la rébellion de Jack Cade. Un type qui mène des troupes de pauvres diables, très populiste genre Pol Pot , satisfaisant l'envie de ses hommes de massacrer les intellectuels (il suffit de savoir écrire) et songeant à la couronne.
Mais l'intérêt principal de la pièce est dans la chronique de ce prélude a la guerre des Deux Roses – une période sur laquelle on a peu écrit en France. J'ai appris plein de choses, du coup. Les combines pour faire tomber le lord Protecteur Humphrey de Glocester. L'ambition de Suffolk et son amour partagé pour la reine Marguerite d'Anjou (était-ce vrai, ou est-ce de la romance théâtrale, je ne sais). L'organisation du clan York autour du duc Richard, qui bat les troupes du roi à la première bataille de Saint Albans (1455). Et surtout, la vision d'un roi aux antipodes de son père, guère batailleur, peu porté à l'exercice du pouvoir, pieux en diable, laissant les mauvaises herbes des complots se développer à loisir autour de lui.
Le
Shakespeare de
Henry V retrouvé. Ravi, je suis by Jove.