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Critiques de André Malraux (272)
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L'Espoir

Lire André Malraux est difficile. Sans être une épreuve ou un supplice, ses textes sont anguleux, âpres et parfois arides. Il manque de la rondeur et de la fluidité. En attaquant l’Espoir, c’est le sentiment que j’ai eu, celui du texte sec, sans enrobage qui aide à faire passer la lecture.



Pourtant, j’ai senti de l’intérêt à m’accrocher et à découvrir l’investissement de Malraux dans ce roman. On y trouve le Malraux-journaliste, le Malraux-pilote de guerre et surtout le Malraux-militant, avec ses phrases qui marquent comme un slogan tel que : « le Christ est un anarchiste qui a réussi ».



L’Espoir est édité en 1937, un an après le début de la Guerre d’Espagne. Malraux est un héraut. Il veut interpeller les démocraties de l’Entre-deux-guerres. Car, pour lui, c’est une guerre injuste qui se déroule sur la terre d’Espagne. Un gouvernement de gauche et d’extrême-gauche, élu démocratiquement, est confronté à une rébellion de la Droite et des fascistes. Les révolutionnaires ne sont pas ceux que l’on croit !



C’est une guerre déséquilibrée parce que les moyens militaires du gouvernement sont de bric et de broc alors que ceux de Franco sont de la dernière technologie et employés par des troupes expérimentées. Pourtant, le cœur semble être du côté des Républicains. C’est l’armée révolutionnaire qui se bat contre l’Ancien régime soutenu par des pays étrangers. Malraux la comparera, dans son avant dernier chapitre, à l’armée de Valmy.



Pour revenir à mon sentiment du début de ce billet, que ce texte est difficile! Les personnages sont nombreux, on ne peut s’accrocher à l’un d’eux en le suivant au fil des parties. Chaque chapitre nous envoie aux quatre coins de l’Espagne, des champs de la Sierra aux rues de Madrid en passant par Valence et Barcelone. C’est déboussolant. Cela donne une longueur dans la lecture. On ne lit pas une histoire, on lit des destins. C’est peut-être cela que cherchait Malraux ?



Pour le témoignage qu’apporte l’Espoir sur la guerre civile espagnole, il est intéressant de le lire. Cependant, il faut garder en mémoire que Malraux ne propose que des histoires, et que ce qui n’est pas suffisant pour comprendre les événements historiques dans leur globalité
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La condition humaine

La lecture de ce livre de Malraux est une lecture qui remonte à plus de 35 ans à peu

prés . C ' était le deuxiéme ouvrage aprés L 'Espoir que j ' essayais de lire .

Mais je n ai pas pu aller au delà d 'une quinzaine ou vingtaine de pages .Je n ' ai pas pu pénétrer ce livre ,ni le sentir , J ' ai essayer maintes fois et toujours la même

blocage .Donc je n ' ai pas pu le lire ni le finir .

Malgré cette difficulté de lecture ,je reconnais que Malraux est un grand homme de

culture . Un homme engagé sur pas mal de fronts durant le XXeme siécle et en

conséquence il mérite bien sa place au PANTHEON !
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Oeuvres Complètes - Coffret : Ecrits sur l'art

Je ne prolongerai malheureusement pas cette lecture des écrits sur l'art de Malraux. Cette magnifique édition de la Pleiade rassemble en 2 volumes tous les écrits de l'auteur sur l'art. Pourtant les innombrables photographies qui éclairent les textes ne suffisent pas pour moi à compenser cette écriture que je qualifierais d'alambiquée. En effet, il m'a été très difficile de suivre l'auteur dans toutes ces références, ses digressions, même si elles servent son propos.

C'est d'ailleurs assez étonnant, car le style de ses romans est beaucoup plus accessible. Je regrette vraiment de ne pas pouvoir poursuivre cette lecture car le fond est vraiment passionnant. Mais c'est au-dessus de mes capacités.
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L'univers farfelu d'André Malraux

Car une chose est sûre, face à ces petites figures satiriques et oniriques que le romancier pascalien de «la Condition humaine» déposait, le matin, sur le piano de sa femme Madeleine après les avoir arrachés de ses carnets et des marges de sa correspondance. Elles révèlent sa part la plus intime, la plus secrète. On y retrouve l'homme qui, titulaire d'un modeste certificat d'études, était entré en littérature avec «Lunes en papier», un recueil de «poésie cubiste» illustré par Fernand Léger. Malraux acquiesçait à l'idée que «le fond de tout, c'est qu'il n'y a pas de grandes personnes». Ce ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles était aussi resté, comme tout le monde, un gamin.

(Grégoire Leménager - Le Nouvel Observateur du 10 septembre 2009 )



Des chats espiègles, de drôles de diablotins, un homard ubuesque, d'autres bestioles griffues... André Malraux, entre écriture, discours et virées en Asie, et toujours en bonne compagnie, aimait à prendre le crayon pour esquisser ce qui constituera un bestiaire de papier, fantaisiste et poétique. Plus encore, il se plaisait à déposer ses feuilles griffonnées sur le piano de Madeleine. «C'était comme un jeu entre nous», se rappelle-t-elle. Madeleine Malraux ? Oui, la seconde femme de feu le premier ministre de la Culture. Bien moins célèbre que Clara, Louise de Vilmorin ou Josette Clotis, Madeleine a partagé la vie de Malraux un quart de siècle durant. Àgée aujourd'hui de 95 ans, elle a décidé de publier une centaine de dessins inédits sous le titre : L'Univers farfelu d'André Malraux (Chêne), sous la direction de l'écrivain Marie-Josèphe Guers. Elle a même pris la plume pour signer, avec son fils Alain, auteur des Marronniers de Boulogne, une préface à l'ouvrage.

(Thierry Clermont - Le Figaro du 8 octobre 2009 )
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La tentation de l'Occident

Lorsqu'il publie La tentation de l'occident en 1926 Malraux n'a que 24 ans mais celui qui écrira quelques années plus tard Les conquérants et La condition humaine est déjà fasciné par les cultures et les civilisations asiatiques et en particulier par la Chine. Aussi, il imagine dans ce livre, à mi-chemin entre roman et essai, un dialogue épistolaire entre deux intellectuels, un Français et un Chinois, représentants respectifs de l'Occident et de l'Orient, séjournant tour à tour en Europe et en Asie.





Moi qui avais apprécié quelques livres de l'écrivain et que le sujet intéressait, j'ai été assez déçu une fois le livre en main. Les deux personnages échangent des propos assez abstraits avec des notions polysémiques et la plupart du temps, je cherchais en vain là où l'auteur voulait nous amener. Alors oui, on comprend que deux mondes différents se font face avec un mélange d'envie, de fascination et de répulsion. On nous parle d'un occident mobile et agissant, recherchant la force et faisant passer l'individu avant le collectif tandis qu'à l'inverse le monde chinois serait lui immobile et avant tout en quête d'harmonie... des lieux communs qui contiennent sans doute une bonne part de vérité mais rien de nouveau sous le soleil donc. Pour le reste, et en dehors de quelques passages un peu plus intéressants (sur les rapports aux femmes et les conceptions de la mort) Malraux parle depuis des cimes qui me sont inaccessibles, j'aurais aimé du concret, des arguments, des références plus précises et compréhensibles... j'ai ressenti un certain ennui, surtout sur la première moitié du livre.





J'ai refermé le livre avec la désagréable impression d’être passé à côté et de ne pas y avoir appris grand-chose. Une lecture peu passionnante dont je ressors déçu.

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La Voie Royale

Sur le navire qui le conduit en Indochine, Claude Vannec, jeune archéologue breton avide d'aventure, fait la connaissance de Perken, un baroudeur danois qui s'est taillé un petit royaume dans les territoires non contrôlés par la France. Vannec propose à Perken de participer à une expédition sur la Voie royale au Cambodge, afin de voler des bas-reliefs dans les ruines de temples qui la bordent et de les revendre en Europe. Y voyant une opportunité de retrouver la piste de Grabot, un autre Occidental dont la trace se perd dans le territoire des Moïs, Perken accepte. De plus, le pillage de temples lui permettrait de rassembler des fonds suffisants pour acheter des armes et conforter son pouvoir sur "son" territoire aux confins du Cambodge.



En 1923, Malraux avait eu dans l'idée de se refaire après une débâcle financière en allant voler des sculptures sacrées khmères au Cambodge, pour les revendre ensuite à des amateurs d'art américains.

Arrêté à Angkor avec son équipe et quelques sculptures pillées, il avait été condamné à trois ans de prison, ramenés à un an avec sursis.

Loin de le mettre au ban de la société en France, cette lamentable histoire avait permis au contraire à un Malraux auréolé d'une réputation un peu sulfureuse de se réinventer, et de décrocher ensuite le premier Prix Interallié avec le roman que lui avait inspiré son périple, La Voie royale.

Il avait d'ailleurs poursuivi quelques années une activité dans le commerce d'oeuvres d'art provenant d'Asie, qui l'avait mis à l'abri du besoin.



C'est dire si le respect des vestiges archéologiques et/ou sacrés ne bouleversait pas les foules à l'époque. Ca ne s'est pas tellement amélioré depuis, d'ailleurs...



Mais le propos de Malraux n'est pas là. Il ne se signale pas non plus par une considération excessive pour les "sauvages" auxquels ses héros sont confrontés ( ce que contredit sa participation active à la création du quotidien "L'Indochine" devenu ensuite "L'Indochine enchaînée" dénonçant le régime colonial , il faut tout de même le souligner).



Non, ce qui fait frémir Malraux, ce dont il veut parler, c'est d'aventure, d'anti-conformisme, d'érotisme, et de la mort qu'on regarde dans les yeux, qu'on veut apprivoiser ou qu'on méprise.

A travers le parcours du jeune Vannec, de l'expérimenté Perken et de Grabot le héros brisé, il exprime toute son admiration pour un monde d'hommes virils, courageux, se lançant dans de folles entreprises pour la beauté du geste. Dans le style lyrique, volontiers incantatoire qui fait sa marque de fabrique, il raconte cette expédition qui les mènera tous au bout d'eux-mêmes.



Le roman publié en 1930 porte haut les préjugés de son époque. Certaines descriptions sont fabuleusement évocatrices, d'autres sonnent moins juste à quatre-vingt dix ans de distance, et certains termes ne passent plus guère qu'en gardant bien présent à l'esprit et le contexte et l'auteur.

Cela étant, si l'on adhère à cette soif d'aventure, d'exotisme et de réalisation de soi qui anime les personnages, La Voie royale tient ses promesses dans la profusion verbale chère à Malraux, embarquant le lecteur dans les profondeurs tropicales écrasées de chaleur, grouillant d'insectes et d'une humidité irrespirable.

L'aventure, la vraie.
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L'Espoir

Il y a longtemps que j’ai terminé « La condition humaine » d’André Malraux. Ce livre n’a pas fait une grande impression sur moi à l’époque. Je me souviens que l’histoire était un peu déroutante. Je le trouvais peu captivant, son sujet était ennuyeux, je n’aimais pas le style réservé et je pensais que les personnages étaient froids et sans intérêt.



C’est pour cette raison que j’ai hésité longtemps à aborder « L’espoir », le deuxième ouvrage du même auteur pour moi. Le livre se trouvait déjà sur ma « liste à lire » pendant quelques années. Finalement, je n’ai pas pu remettre la lecture plus longtemps. J’ai emprunté le livre de nouveau et ce temps j’ai effectivement commencé la lecture.



L’histoire se déroule en Espagne pendant la guerre civile. En fait, on suit quelques histoires différentes dans lesquelles les personnages principaux luttent contre les forces fascistes. Le lecteur assiste aux événements par les yeux de chaque personnage principal, il y a un aviateur, un commandant, et cetera. Ils sont surtout des étrangers.



L’auteur ne donne pas une vue d’ensemble sur le déroulement de la guerre civile. C’est alors que le lecteur fait un plongeon dans chacun de ces histoires diverses sans introduction. Il suit les événements et les combats dans lesquels le personnage principal est impliqué, ensuite on abandonne cette histoire et on plonge dans une autre pour revenir plus tard à la première, et ainsi de suite.



Malheureusement, l’auteur ne donne pas des informations sur les personnages principaux, sur leurs milieux et sur leurs motivations non plus. Par conséquent, on ne comprend pas toujours toutes les raisons pour lesquelles ils sont là, tous ces étrangers en Espagne, et pourquoi ils se battent contre les fascistes. Le livre contient beaucoup des personnages. C’est aussi pour cette raison que je ne me suis pas identifié à quelqu’un de cette collection de personnages principaux. C’est dommage, avec plus des informations sur les personnages principaux, le livre aurait été probablement plus captivant.



Dans son ensemble, j’ai quand même bien aimé le livre. On perçoit l’ambiance de cette époque d’une façon authentique. Le style de la narration est fluide et les conversations sont vives. Pour conclure, je trouve « L’espoir » intéressant et bien écrit. Il m’a aussi poussé à chercher plus des informations sur le contexte historique de cette guerre civile affreuse.



Après cette bonne expérience, devrais-je relire « La condition humaine » ? Peut-être je l’apprécierai plus …
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.c..
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La condition humaine

Je connaissais « La condition humaine » d'André Malraux pour sa notoriété sans jamais avoir eu l'occasion de le lire. Et bien, c'est chose faite et ce roman couronné du prix Goncourt De 1933 est vraiment un chef d'oeuvre. Les prix Goncourt plus récent, bien que souvent très bons, font quand même pâles figures. Car c'est vraiment un roman excellent et très bien écrit.



Malraux est un écrivain aventurier qui connaissait bien l'Orient. C'était un homme d'engagement, un homme de convictions et si ce roman est de prime abord un vrai roman historique sur l'insurrection de 1927 à Shanghai et les balbutiements d'une révolution communiste qui va se solder par un massacre orchestré par Chang-Kaï-Shek chef du Kuomintang, ce contexte est aussi un révélateur de la vie des acteurs de cette histoire, héros auréolés de leurs faiblesses mais aussi de leurs certitudes qui leur permettent les actes les plus fous, les plus héroïques.



Le roman attaque très fort, très visuel et très introspectif à la fois. Tchen, jeune révolutionnaire chinois, va commettre un meurtre, tuer un homme qui dort, à coups de couteau, et nous sommes là à l'observer, à observer les détails de la scène et les rouages de sa conscience au moment de basculer du côté des hommes qui ont tué pour une cause. Après le meurtre commis par Tchen, tout va s'enchaîner très vite et ce grand roman nous propose de capter le destin de quelques individus impliqués dans ce moment fort de l'histoire de la chine et leurs façons de donner un sens à leur existence. C'est aussi une grande oeuvre sur l'engagement politique et le dévouement aux autres.



Avec un titre comme « La condition humaine » Malraux a mis la barre très haute et il la passe largement.





Challenge Goncourt illimité
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La condition humaine

L'un des chefs-d'oeuvre, voire le chef-d'oeuvre de Malraux. Le sens de la destinée et des destins de certains hommes, un existentialisme sous-jacent, et surtout une écriture d'une ampleur peu égalée au XXème siècle et encore moins au XXIème. Il y a des longueurs qui servent à bien s'imprégner de la mentalité des personnages et de leur volonté qui évolue au fil du roman. Ce roman qui développe le sens ou le non sens d'une cause dite supérieure pourrait retrouver une certaine actualité dans le contexte du monde aujourd'hui.
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La condition humaine

Il y a des livres qui vous font grandir , qui vous conduisent vers une compréhension exhaustive du monde et de çes particularités .

Cette œuvre en fait clairement partie .

Comment peut on aborder le communisme chinois ?

Cette croyance en un monde plus juste , plus humain , en confiant à l'état l'intégralité de la régence de la société .

Oui le communisme est aussi néfaste pour la société que le nationalisme .

Ici l'auteur plonge dans l'étude de cette doctrine au cœur du pays qui apres la Russie fut , et demeure encore aujourd'hui la patrie du communisme le plus radical .

Cette œuvre est une expérience , l'on en sort pas indemne .

Roman , étude de société , étude politique , étude philosophique , peut on réellement trouver ce qui convient le mieux à cette œuvre magistrale ?

Définitivement non.

Il y a des livres inclassables et celui ci en fait clairement partie.

Le style de Malraux est unique , l'usage des mots chez lui leur apporte une force que rien ne peut sembler arrêter , il n'écrit pas pour faire " joli" , mais pour exprimer des idées , une vision qui lui est propre certes , mais qui au fur et à mesure devient universelle ...

Il faut être un idiot pour ne pas comprendre qu'une œuvre comme celle la , avec l'urgence qui la constitue , l'impact qu'elle contient , merite davantage le Goncourt qu'un livre sympathique mais aux enjeux bien plus banals ....

Il faut être un idiot pour dire que André Malraux , l'écriture de çelui ci , sa pensée , s'avère " chiant ".

Ce n'est pas être élitiste que de considérer que çertaines œuvres sont plus importantes que d'autres , que des œuvres comme celle ci qui interroge le leçteur sur son rapport avec l'humante , doivent êtres mises en avant .

Il y a une nécessité à maintenir l'importance de la Litterature , il ne faut point banaliser celle ci , les lettres on une importance vitale pour la société , et même si la légèreté doit être présente , elle ne doit en aucun cas prendre le dessus .

Lire cette œuvre c'est au final , franchir le pont entre l'adolescence et l'âge adulte , sur le plan de la pensée relative au monde .

Si demain l'on veut céder le monde aux jeunes générations , il faut donner à celles ci les bonnes bases , pour que l'aveuglement du populisme , de la démagogie , comme il est decrit ici , ne soit pas une réalité ...

Partager la culture avec la jeune génération , la culture adulte s'entend , pas Casimir ou les comics , c'est apporter une pierre importante à la construction d'une société meilleure de manière effective , sans que les sirènes du populisme ou de la démagogie , de la pensée de masse , viennent parasiter la construction intellectuelle de la jeune génération .

Il est important de lire ce livre , de le faire lire , car la lecture de ce texte apporte des éléments cruciaux a la construction personelle de chacun ...

Une œuvre inestimable .
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Les chênes qu'on abat...

Les Chênes qu'on abat .. (c'est du Victor Hugo.. je le sais parce que c'est marqué dessus comme le port salut, en première de couverture : "Oh quel farouche bruit dans le crépuscule. Les chênes que l'on abat pour le bûcher d'Hercule ! ")

Livre paru en 1971. Charles de Gaulle s'était retiré à Colombey-les-Deux- Eglises et André Malraux son auteur lui a rendu visite dit wikipédia -qu'il m'arrive de compulser sans rougir -, mais là je dois dire a tort d'induire cela, car je sais pertinemment que De Gaulle est mort fin 1970. Je le sais car j'étais tout jeunot aux Antilles à l'époque et des canadiens sur la plage -du temps où il y en avait encore qui venaient - étaient venus me présenter leurs condoléances. Ensuite, quand j'ai eu trois poils au menton, je me suis procuré ce livre (en Blanche chez Gallimard), car à l'époque ce fut un peu un pavé dans la marre, ses oeuvres se raréfiaient et revoilou André Malraux : il fut donc considéré comme son dernier livre, à succès du moins, car il avait commis paraît-il un voire deux qui étaient considérés comme une suite (rassemblée dans les Antimémoires) mais qui furent confidentiels, ils étaient moins bons, et Malraux perdait de son lustre : il finit par ne plus être que l'ombre de lui-même, il avait des problèmes de santé et patati patata .. On entrait dans une ère politique à couteaux tirés avec la gauche qui perçait et qui finira par prendre le pouvoir en 1981. Il n'est pas question pour moi d'omettre ici Pompidou qui fut à mes yeux le dernier homme politique français valable, visionnaire, populaire.. Malheureusement pour la France, celui-ci fut emporté par la maladie..



Quand on lit Les Chênes qu'on abat, comment il écrit celui-là dis donc !! Ce fut le dernier grand écrivain français, ou géant disons plutôt avec les Sartre, Camus .. Après, les Lettres françaises furent comme tétanisées, à court d'inspiration, à l'image du football français, passif, infécond, crispé, sans talent, complexé, voire ridicule .. Il faudra attendre une génération pour voir émerger un nouveau grand avec Houellebecq, mais celui-ci ne fut-il pas non plus l'arbre qui cache la forêt, mais revenons à nos Chênes, tout cela n'engage que moi évidemment !..



Alors c'est donc avant la mort de de Gaulle que Malraux vint le voir à Colombey et qu'il rapporte dans le livre ses dernières conversations avec le grand homme qui ne me fit pas trop d'effet à vrai dire car j'étais trop jeune et un tantinet rebelle .. Mais ceux-là néanmoins quand ils causaient, ça donnait envie de parler comme eux, j'ai plus vu cela avec Pompidou .. Quelle immense culture française, ils trimballaient !..



Je ne l'ai pas lu tout de suite les Chênes, car je n'étais pas trop versé politique. J'ai lu quelque part que Malraux ne se prenait pas pour une ... Eh ben là il prend réellement De Gaulle pour un géant historique et lui instrumentalisé en quelque sorte, c'est lui qui le dit ! Je le trouve en fin de compte modeste, car c'est lui qui retient mon attention aujourd'hui avec une acuité inaccoutumée. J'en ai même le frisson quand je sais que c'est lui qui a signé la Condition humaine, l'Espoir..



Le vrai et dernier entretien confidentiel entre un homme de génie au crépuscule de sa vie et son protégé, presque bouffon de service, il y eut bien des précédents, mais Malraux arrive à nous convaincre quand il dit ceci : "Ne tenons pas des boutades pour des confidences. Il serait passionnant pour nous de connaître une conversation de cette nature avec Napoléon , parce qu'il serait passionnant de savoir ce que disait librement Napoléon .." (..) le maréchal Bertrand nous en donne souvent l'idée, mais une fois de plus , Napoléon parle presque seul ; et Bertrand n'était pas un écrivain. Ce que dit ici le général de Gaulle le peint ; quelquefois, dans un domaine assez secret. Mais ses paroles vont de ce à quoi il a réfléchi à ce qu'il improvise pour y réfléchir, enfin à ce qu'il dit pour s'amuser.". Je serais presque tenté de dire qu'on ne voit ça qu'au cinéma et que la qualité de ce qu'il donne comme définition à ces dernières confidences non pas arrachées, voire indécentes comme bien souvent vu le contexte souvent funeste tient effectivement en ce mot Librement ..
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La condition humaine

Ce roman d'André Malraux de 1933, relate comment, en 1927, l'Armée révolutionnaire de Chang-Kaï-Shek, en marche sur Shanghaï, s'appuie sur les cellules communistes pour fomenter l'insurrection avant de les faire assassiner en masse par une société secrète criminelle. Il faut replacer ce livre dans son contexte ; l'avant-guerre, la montée et la répression du communiste, la fin des empires coloniaux et leurs louches tractations.

Dans ce roman, ce qui passionne l'auteur, c' est la réaction des personnages confrontés à des situations limites. Tout le livre semble écrit en état de transe, comme si les situations limite élevaient chaque homme au-dessus de lui-même pour rester à la hauteur de l'évènement.

Dans "La Condition Humaine" la rapidité des plans est servie par une écriture haletante où s'entrechoquent les conceptions du monde, les intérêts divergents. Et si les personnages se réduisent parfois à leurs idées, des consciences prises avec les forces brutes de l'Histoire, ils nous touchent par leurs faiblesses quand ils redeviennent des êtres de chair et de sang qui hésitent et sombrent mais avec grandeur.



Il n'est pas impossible que les questions posées par le jeune Malraux trouvent aujourd'hui un écho contemporain.



Un livre puissant de la littérature française !
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La condition humaine

Ce troisième volet de la trilogie asiatique d'André Malraux se déroule au printemps 1927 à Shanghaï.

C'est le début de la guerre civile opposant l'Armée nationale révolutionnaire alliée aux triades aux militants du parti communiste chinois. Tchang Kaï Chek et le Kuomintang attaquent, submergent et massacrent leurs ex-alliés communistes dans la lutte contre les Seigneurs de la guerre du nord de la Chine, afin de les écarter du pouvoir. le Komintern laisse faire et même oblige les milices communistes à rendre leurs armes …

Au-delà d'un contexte historique complexe et bien oublié aujourd'hui, c'est une description féroce des combats internes inhérents à toute révolution. Les protagonistes sont des agitateurs professionnels. Chacun combat pour un idéal qui s'avère souvent en large décalage avec la réalité. C'est aussi l'abandon de soi au profit d'une cause, le fanatisme dressé contre l'humiliation de ceux qui n'ont rien, donc rien à perdre, les trahisons politiques, les petits arrangements entre corrompus.

Quelle inoubliable galerie de portraits ! Tchen, Kyo, Katow, le baron Clappique, le vieux professeur Gisors, May, le capitaine d'industrie Ferral, Hemmelrich. Tous aussi attachants, aussi courageux dans le sacrifice puisque la répression est inéluctablement au rendez-vous.

L'écriture est d'une sublime efficacité – la scène d'ouverture fantastique - avec des pointes d'humour comme cette façon dont Tchen termine ses mots avec un g comme nong … C'est aussi – entre autres réflexions philosophiques sur l'absurdité de la vie déjà abordées dans La Voie royale – une vision prophétique de la violence politique qui marquera les décennies suivantes, jusqu'à aujourd'hui.

Tchen prépare un attentat-suicide : « Il fallait que le terrorisme devînt une mystique. Solitude d'abord. Que le terroriste décidât seul, exécutât seul. Toute la force de la police est dans la délation. le meurtrier qui agit seul ne risque pas de se dénoncer lui-même. » Tout à fait d'actualité de nos jours …

Ce livre compte parmi les plus importants de la littérature du XXème siècle, et je suis d'accord avec ce jugement. On m'avait fortement incité à le lire quand j'avais 18 ans, mais je pense que je n'en aurais pas tiré le meilleur enseignement. Aujourd'hui, avec le recul de l'histoire et ce que nous savons de la victoire de Mao sur son rival nationaliste, je savoure la lecture d'un roman particulièrement bien construit, d'une beauté formelle évidente, avec à la fois la violence des combats et la psychologie subtile des héros.

Un classique à lire au moins une fois dans sa vie. Et quand je pense que ce livre dormait dans une édition de luxe achetée en 1970 et que je n'avais jamais ouvert ... Mais en édition de poche, c'est tout aussi délectable.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La condition humaine

Ado, j'avais eu beaucoup de peine à entrer dans ce livre, et très vite, je l'avais laissé de coté, le style, me semblait lourd, l'action me paraissait confuse...Puis récemment, au hasard d'un vide grenier, j'ai retenté l'expérience.

Cet ouvrage fut couronné par le Prix Goncourt en 1933, il y a plus de quatre-vingt ans...rares sans doute sont ceux et celles qui s'en souviennent....

Impossible également de trouver un lecteur qui se souvient des événements dont Malraux nous parle....ils remontent à 1927.... et pourtant ce livre conserve une grand intérêt et par bien des points une singulière actualité.

Malraux écrivain aventurier, connait l'Orient qui sans doute l'a fasciné. Il eut des démêlés avec la justice après ses aventures Kmères. C'était un homme d'engagement, un homme de convictions qui épousa les idées communistes lors de la guerre d'Espagne et évolua beaucoup par la suite. Les soixante-huitards s'en souviendront sans doute.

Un grand intérêt historique tout d'abord : premiers soubresauts de la révolution chinoise, premiers attentats, premiers coups de feu, premiers crimes, premiers communistes, premiers terroristes ....premières répressions. Malraux qui par ailleurs connaît bien l'Orient est précis et pointilleux dans la mise en scène de son livre, trop sans doute car il m'a dérouté un peu m'a parfois perdu dans des détails.

Malraux met en scène 6 personnages principaux, chacun incarnant par ses pensées et par ses actes, une attitude face à la vie et la mort. Ils sont en quelque sorte le reflet de personnages ou de types de personnalités qui ont fait l'Histoire,

Kyo est le héros engagé le meneur, prêt à donner sa vie pour ses idées,

Tchen, son compagnon de combat, est un homme d'action, tenté par le sacrifice de soi, par le terrorisme, il préfigure les kamikazes ou les terroristes fanatiques,

Katow quant à lui est le héros généreux et humble.

A coté d'eux, deux personnages moins charismatiques mais tout aussi importants,

Ferral, tout d'abord, il représente le colon, le monde de la finance, et des affaires. Il dirige un groupe d'entreprises prêtes à tout pour faire du fric, toujours plus de fric. Le fric et les femmes qu'il utilise pour son plaisir sans les aimer...Il veut dominer le monde des affaires - les siennes pas toujours nettes - et les femmes. Fric et érotisme le font avancer. Il rejette toute idée de révolution.

Et puis il y Clappique, baron un tantinet bouffon, beau parleur, sans personnalité, qui ne fait rien pour sauver ses amis communistes

et Gisors, père de Kyo, il est l'ancien auquel on se confie, bien qu'il cède facilement aux mirages de l'opium.

Malraux l'aventurier, qui par ailleurs connaît bien l'Orient, nous fait partager quelques jours de combat, d'incertitude, et e répression de mars et avril 1927 . Quelques scènes de combat, mais surtout une réflexion sur l'humiliation source d'engagement pour certains et de passivité pour d'autres, le don de soi, le sens de la vie, la dignité, la condition des femmes en Chine, parfois avec humour...J'ai bien aimé l'image du bouchon et de la bouteille utilisée pour nous parler des relations hommes-femmes. C'est Malraux le penseur, engagé dans ses combats politiques...il ne laisse pas indifférent. Il nous engage à réfléchir sur les notions de combat en politique, l'éloignement des dirigeants politiques et du peuple, le terrorisme aveugle, l'idéal en politique...

Les plus anciens se souviennent de lui, de l'homme politique, de l'homme de culture, controversé parfois, de son discours lors de l'entrée de Jean Moulin au Panthéon, Jean Moulin qu'il rejoindra plus tard.

Alors que penser de La Condition humaine....J'ai apprécié le coté historique du roman, certains des personnages, les idées que chacun d'eux représente...L'écriture qui révèle la grande culture de l'écrivain et son engagement pour ses idées, m'a paru un peu lourde et parfois difficile....Il est important me semble t-il de replacer le roman dans son contexte historique, de se documenter avant cette lecture sur la période, sur la Chine d'avant Mao...cette lecture en sera facilitée.

Je n'avais pas apprécié certains des engagements de Malraux, ministre de De Gaulle. J'avoue que la lecture de ce livre me réconcilie en partie avec l'homme et me donne envie d'en savoir plus sur l'écrivain
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La condition humaine

Alors que j’avais une petite vingtaine d’années, j’ai lu coup sur coup La voie royale, que j’ai adoré, et La condition humaine, qui m‘a demandé beaucoup plus de volonté pour comprendre la situation géopolitique complexe de Shangaï dans les années vingt, et accepter un rythme plus lent du récit.

La psychologie des personnages, les raisons qui les font choisir leur camp, sont extrêmement détaillées, c’est ce qui fait tout à la fois la force et le péché du livre.

A l’arrivée, j’ai un souvenir particulier de la lecture de ce roman. C’était le premier livre qui m’ait demandé autant de recherches pour en comprendre le contexte, avec la petite satisfaction intérieure d’avoir poussé la lecture sans déplaisir aucun.
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La condition humaine

Ouf ! je ne suis pas mécontente d'en être venue à bout ! Il m'a fallut beaucoup d'efforts pour retenir mon esprit qui divaguait au fil des lignes et notamment lorsqu'il s'agissait de la révolte, du Kuomintang... Il m'a fallu de nombreuses fois reprendre mon chapitre, je ne lisais que des mots quand ma tête pensait à autre chose.

En revanche quelle écriture ! Quel art pour la description de la condition humaine justement ! Quelle justesse !
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Les chênes qu'on abat...

Voilà un bien énigmatique texte. André Malraux, homme de tous les combats, vient rendre visite à la Boisserie pendant l’hiver 1970 au général De Gaulle retiré des affaires depuis peu. Malraux sait ou plutôt sent que cette visite sera la dernière. De Gaulle aussi.



Les deux hommes nouent un dialogue déroutant qui aborde tous les grands moments de leurs vies protéiformes. Tous les combats, toutes les luttes, toutes les difficultés traversées et parfois surmontées, tous les échecs, sont là. Pêle-mêle, dans ce texte digne d’un dialogue de Platon. Souvent, on ne sait qui parle, du général ou du romancier. Mais qu’importe.



Le ton est grave et solennel. Le monde fut leur terrain de jeu ou plutôt leur champ de bataille et tout défile sans ordre ni préséance. C’est beau, déroutant, fulgurant, drôle parfois, dérisoire et bien sûr unique en son genre. Combien d’auteurs ont, de toute leur vie, lancé ce qui deviendra L’appel du 18 juin ?



On y parle de la France comme Homère parlait d’Ithaque. Encore et toujours. On parle du monde et bien sûr de la guerre. De cette dernière Guerre qui a tout ravagé.



Un livre qui se termine par un crescendo de phrases très émouvantes qui évoquent à s’y méprendre Les Misérables. Malraux cite De Gaulle s’écriant : « Enfin, j’aurai fait ce que j’aurai pu. »



Comment ne pas repenser alors qu’au moment de mourir, Jean Valjean, regardant les chandeliers de l’évêque de Digne qui ont sauvé sa vie, s’écria : « Je ne sais pas si celui qui me les a donnés est content de moi, là-haut. J’ai fait ce que j’ai pu. »



Il semble bien que, au soir de la vie, nous n’ayons d’autre solution que de faire cet humble constat et dire « j’ai fait ce que j’ai pu ».

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La condition humaine

Les écrivains, c’est comme les gens, il y en a qui, dès que vous les rencontrez, ont l’air de copains, et vous avez envie de leur taper sur l’épaule. Et d’autres qui, allez savoir pourquoi, vous intimident ; ça ne s’explique pas, ce n’est pas forcément lié à ce qu’ils écrivent, c’est épidermique. Moi Malraux, j’ai toujours eu du mal. Il m’a fallu du temps pour me mettre à la lecture de cet immense écrivain. C’est je crois le personnage public qui m’a gêné, non pas le héros, non pas l’auteur, même pas le ministre dans sa fonction de ministre, (le premier et le plus grand ministre de la culture), non, je crois que ce qui m’a gêné en lui, c’était sa voix, sa voix publique, qui avait oublié la simplicité, cette voix emphatique qui se voulait solennelle et (à moi, en tous cas) se révélait grotesque : « Entre ici, Jean Moulin… » Entendons-nous bien, je ne juge pas sur le fond, ni sur le contenu de ses discours, mais sur la forme qui me paraissait très « troisième république », et d’ailleurs ce jugement n’engage que moi. Maintenant, cette théâtralité, voulue et assumée, faisait certainement partie de son « personnage ».

Et puis j’ai découvert l’écrivain. Essentiellement avec « La Condition humaine » et « L’espoir ». Dans nos programmes de Terminale, Malraux était, avec Montherlant, Saint-Exupéry, Kessel et quelques autres répertoriés comme « écrivains de l’action » : ils écrivaient leur propre vie, ils ne décrivaient que ce qu’ils avaient vécu. Parlant de guerre ou d’aventure, ils n’avaient pas beaucoup à inventer hors de leur histoire personnelle, ou de ce qu’ils avaient vu de leurs propres yeux. C’est pourquoi leur œuvre est à la fois production littéraire (de qualité) et témoignage sur une époque.

Pour qui n’est pas familiarisé avec la géopolitique des années 20 et 30, « La Condition humaine » peut paraître, non pas indigeste, car le style de l’auteur, très « américain » (Hemingway, ou même Chandler) écarte tout ennui, mais complexe à comprendre. J’ai dû me replonger dans mes dicos d’histoires pour bien resituer les personnages historiques et le contexte international.

Le titre est tout un programme : qu’est-ce que « La condition humaine » ? Nous le comprenons dès le début du livre : la condition humaine, c’est que l’homme va mourir, et qu’il faut faire en sorte que cette vie et cette mort servent à quelque chose. L’engagement dans l’action, ici politique, peut en être une illustration.

Autour de ce grand thème (qui est certes le plus important), l’auteur insère d’autres thèmes qui lui sont chers : la fraternité et l’altruisme, sans oublier le courage. Kyo a le souci de tirer ses compagnons hors de leur servitude : c’est un concept libertaire, communiste, certes, mais également hautement humaniste : « Sa vie avait un sens, et il le connaissait : donner à chacun de ces hommes que la famine, à ce moment même, faisait mourir comme une peste lente, la possession de sa propre dignité ». La fraternité, la fraternité vécue, est une des voies (royales) qui mènent à ce partage, à cette communion dans la dignité.

Malraux, après 1945, tournera quelque peu le dos à cet idéalisme révolutionnaire, et, avec le même enthousiasme, il mettra au service du Général De Gaulle, sa plume et ses idées. Son œuvre romanesque est déjà derrière lui. Mais avec seulement quatre romans, (« Les Conquérants » – 1928, « La Voie royale » – 1930, « La Condition humaine » – 1933 et « L’Espoir » – 1937), il s’est taillé une place de choix (une des premières) dans l’histoire littéraire.





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La Voie Royale

Roman aux relents d'autobiographie dans ces descriptions de ces terres d'Asie et de ces personnages aux esprits tourmentés et prêts à exploiter le moindre filon "prometteur".



Malraux se pose encore en aventurier moderne, prêt à "s'impliquer" dans des combats ….



Belle histoire dans un roman autant d'aventure que philosophique, sauvé par le style de son auteur.



Le personnage de Vanec rappelle assez bien certains travers de son auteur, dont son épouse non rancunière, sauva de certains déboires juridiques.



A connaître pour compléter une certaine connaissance de cet homme plus aventurier et homme de culture que d'actions.
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La Voie Royale

Il est un peu gonflé, le Malraux ! Après avoir été pris la main dans le sac en train de voler un bas-relief d'un temple d'Angkor, il écrit ce roman. Refilant à son personnage son propre délit ! En y greffant bien sûr certains éléments exotiques pour appâter son lecteur. Faut avouer que tout cela se tient assez bien. Entre Loti et Conrad, on y croit à cette aventure ! Pour qui a visité le site, c'est encore plus parlant, même à quasiment un siècle de distance.

De la belle aventure !
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