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Critiques de André Malraux (272)
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La condition humaine

Je ne sais vraiment pas quoi penser de ce roman. Heureuse de l'avoir découvert durant mes études, une analyse de l'incipit qui m'a intriguée, j'avais hâte de me plonger dans ces pages.

C'est indéniablement un grand roman. Une écriture puissante, des personnages forts.

Mais je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. Cette révolte, toute cette brutalité et cette fureur ne m'ont pas atteinte. Je suis restée en retrait. Je n'ai sans doute pas les connaissances nécessaires pour avoir pu en apprécier toutes les nuances.
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L'Espoir

Je n'ai jamais vu Guernica (le tableau, pas la ville) "en vrai", mais ce qui m'a frappé en premier c'est la largeur, l'étirement de la toile, qui met en tension tous les éléments à l'intérieur. Et dans ce "roman", c'est un ressenti similaire. Il y a plein d'éléments étranges, bizarres, violents, foutraques, disparates, drôles, durs, intelligents, moralisants, démoralisants et tout ça est étiré, étiré en largeur. Pas de longueurs, non de la largeur qui me donne l'impression que tout cela est en bandelettes, des collages bandelettes où rien en soi n'est si profond que ça, ni approfondi, mais ce collage prend de la densité au fil des pages...

Certes, les personnages ne sont pas pour ainsi dire attachants, sont-ils faits pour ?, je ne crois pas. Ils sont parfois des caricatures, mais il faut bien comprendre aussi que dans une guerre, il est probable que s'étirent les personnalités, les sentiments aussi... Je ne sais pas.



Ce qui est épatant, mais vraiment épatant, c'est que ce "roman" a été écrit quasiment en simultané avec le vécu de Malraux. 1937 ! Alors pourquoi ne pas en avoir fait juste un témoignage, comment ou pourquoi romancer une réalité vécue... Besoin de prendre une distance ? Alors qu'il est évident que son histoire, "L'Espoir", au final est un cri désespéré. Parce que la réalité qui suivra sera une cuisante débâcle. Les fascistes ont gagné. Espoir vain.



Malraux n'a-t-il jamais voulu écrire une suite ou un post-espoir un peu plus tard dans sa vie ?... Vraiment étrange, tout ça.



Sinon ce livre n'est pas un livre facile, mais il est impossible que certaines des bandelettes (du cadavre, de la momie de l'espoir) ne vous touche pas un peu.

Il y en a de délicieusement cocasses, dans cette constitution de résistants malhabiles, ridicules, mal fagotés, mal organisés... (C'est assez pathétique, notez.)

Il y a des moments organiques, de chair douloureuses, mais pas tant que ça. (Aucun moment de sexe, pas du tout de soupape par le sexe, ou de violences sexuelles dans cette guerre dans ce livre de Malraux...), des moments intellectuels aussi...



Une chose encore, ce livre, pourtant écrit de façon contemporaine s'il en est, est rédigé au passé (excepté dans les nombreux dialogues), il aurait gagné en force s'il avait été au présent. Plus direct, plus captivant. (Le côté captivant n'est pas une des qualités de ce texte. Hélas.)



Sur de nombreux points, ce livre est un chef-d'oeuvre, et tout à fait édifiant. Je ne lui mets pas cinq étoiles parce que je n'ai pas réussi à être happé et bouleversé alors qu'il y aurait de quoi dans son contenu. Sa forme a dilué mes émotions, mon plaisir de lecture.

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La Voie Royale

Roman d'aventures et de réflexion, partiellement autobiographique mais narré à la troisième personne, "La Voie Royale" met en scène deux héros : Claude Vannec, jeune archéologue parti en Orient à la recherche des temples Khmers et Perken, un aventurier apatride, "propriétaire" d'un royaume au fond de la jungle cambodgienne et laotienne, qui se joint à la quête de Vannec dans le double but d'en retirer un bénéfice financier et de retrouver un homme nommé Grabot.

De multiples difficultés les attendent : chaleur, moiteur étouffante, exubérance et putréfaction de la forêt, ses habitants : insectes géants et peuplades Moïs. Ces derniers auront le dernier mot et seront responsables de la mort de Perken.

Dans ce roman existentialiste au récit linéaire, la conscience de la mort est omniprésente tout comme l'interrogation ethnique et métaphysique sur le sens de la vie et les rapports de l'homme avec son destin.
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La condition humaine

Cette lecture ne m'a pas véritablement emballée... A vrai dire, je n'ai même pas aimé du tout. Dès les premières pages, l'atmosphère m'est apparue hostile et je n'ai pas réussi à entrer dans l'intrigue. C'est sûr, puisque c'est un e fiction qui se déroule en temps de de guerre, le contexte peut difficilement être enthousiasmant, mais pour le coup, tout est très sombre - un peu trop à mon goût.

Malgré la plume vive de Malraux et son souci de véracité, je me suis vraiment ennuyée. Je pense ne pas avoir saisi le fond de ce roman ; les personnages sont restés pour moi hermétiques et si j'ai tourné les pages jusqu'à la fin, c'est parce que j'avais l'espoir qu'il se passe (vraiment) quelque chose, qu'un personnage se démarque, un moment fort (et aussi parce que je n'aime pas arrêter un livre que j'ai commencé).

Un "classique" qui m'a déçue. Cependant, Malraux nous livre de belles analyses de ce qu'on peut appeler en effet "la condition humaine".
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La Voie Royale

Faut-il présenter André Malraux ? Non, bien sûr, Homme de grand talent dans divers domaines. En 1930 paraît, « La voie royale », un roman autobiographique, sur ses mésaventures au Cambodge. Précisons que l’aventure, sert aussi à porter des questionnements sur l’existentialisme, thème cher à Malraux ; « l’existence précède l’essence », en l’occurrence l’homme se créer et détermine son destin par ses actes…



Claude Vannec jeune architecte breton, et Perken Danois, décident de prendre la voie royale (qui reliait Angkor et les lacs du Ménam) pour des motivations différentes. Voler des bas-reliefs pour l’un et retrouver un vieil ami, Grabot, pour l’autre.



Si les péripéties ne manquent pas, André Malraux décrit parfaitement les lieux et l’atmosphère étouffante de leur périple dans la jungle, avec les multiples dangers inhérents. Comble de l’horreur, quand enfin ils parviennent à retrouver Grabot, détenu par les Stiengs, territoire des Moïs, guerriers cruels armés d’arbalètes.



Aventure asiatique, certes, mais évolution de la destinée, que tout être humain forge de ses choix. Sans omettre, bien présents dans ce roman, les notions : de la soumission, du sexe et de la mort.

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La Voie Royale

Roman intéressant pour quiconque peine à se représenter ce que pouvait être l'Asie du Sud-Est et ses monuments en début de siècle, la Voie royale, malgré ses réflexions profondes sur la mort, le succès et le sens qu'un aventurier pourrait donner à sa vie, est une lecture plombante, qui fatigue au fur et à mesure du périple de ses protagonistes. Ce n'est pas la première fois que je retrouve cet "engluement" macabre et déprimant dans un roman de Malraux, sans que cela me marque comme dans la condition humaine par exemple.



La Voie royale ne se laisse finalement pas lire aisément, et l'on soupire de soulagement une fois le livre clos.
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Les chênes qu'on abat...

Luchini et D’Ormesson disaient que « la droite qui avait de la gueule manquait, celle de De Gaulle et Malraux, celle de la culture ». .

Dans Les chênes qu’on abat, on assiste à un échange entre les deux !

Un savoureux dialogue entre celui qui sauva l’honneur des français et celui qui fut son bras droit et penseur en matière de culture.

Vous voici plongé dans un ensemble de sujets de discussions, de politique, d’anecdotes, de guerre, d’histoire et de société. Les références culturelles sont incroyables et trouvable nulle part ailleurs.

Ce n’est pas un simple déjeuner et échange d’avis, c est un Ping pong sur la vision qu’avaient les deux hommes sur la France et le monde.

Comment gouverner, quels arguments a la France, quelle est son histoire, son image, ses valeurs et son message pour le monde ? Napoleon, Saint Bernard, les politiques du 20eme siècle, la nature, les arbres, les artistes, tout est passé en revue. Comprendre des expressions et des automatismes dans l’inconscient des peuples, l’écriture de Malraux est décousue, on passe sans cesse d’une idée à l’autre. Ça fuse. Mais à la fin du livre on se rend compte que ce furent deux hommes d’exception. Tournés vers les autres et surtout vers la grandeur. Celle des hommes et par dessus tout de la France.
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La condition humaine

La condition humaine, publié en 1933, est l'ultime volet d'une trilogie comprenant : Les conquérants et La voie royale. Il obtenu aussi le prix Goncourt la même année.





L'histoire se situe en 1927 dans la ville de Shanghai en Chine, des hommes s'unissent et s'organisent dans le but de préparer un putsch, destituer le pouvoir en place pour en instaurer un autre qui soit d'obédience communiste. Ils échoueront mais ils n'auront pas menés cette insurrection en vain puisqu'ils auront semés les graines de la révolte.





Lorsqu'on commence ce livre, le début donne l'impression qu'il s'agit d'un puzzle à reconstituer dont les morceaux nous apparaissent au fur et à mesure de l'avancée du récit, cela donne une étrange impression.

En ce qui concerne le titre, il est bien trop grand et trop vague pour le roman dont il est question ici même si c'est un très bon titre. A l'image de l'idéologie communiste, les personnages individuellement comptent peu (même s'ils sont tous développés un minimum), c'est le groupe qui importe. On y retrouve bien sûr, comme beaucoup de romans de cette époque l'idée de l'absurde, de toute cette masse de gens certains de gagner, et ainsi d'améliorer leurs conditions de vie, face à un pouvoir bien plus grand qu'eux.





Ce roman dit énormément de choses de l'époque dans laquelle il est né, c'est en cela qu'il a par ailleurs un peu vieillit car de nos jours toute contestation (exemple : Occupy Wall Street ou Nuit debout) venue n'est plus vraiment véhiculée par une idéologie politique. Si on ose une comparaison avec le Voyage... de Céline, celui-ci est demeuré moderne justement parce que son personnage Bardamu est ballotté par les aléas de l'Histoire sans jamais faire preuve d'aucune opinion politique. Tout le contraire de La condition humaine.

Mais cela n'entame en rien le plaisir de lecture que l'on peut éprouver face à ce roman.
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L'univers farfelu d'André Malraux

Malraux dessinait.

Malraux dessinait des chats, beaucoup de chats. Et des dyables, petites créatures avec un Y.

D'un trait de plume, sortes d'arabesques ou de calligraphies.

Ce petit livre présente plusieurs séries de ces dessins, tout à fait envoutants par leur tracé franc et rond.

Un petit livre très poétique.
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La condition humaine

En 1927, l'Armée révolutionnaire du Kuomintang, sous le commandement de Tchang Kaï-Chek est en marche vers Shanghai. Les cellules communistes ont pour mission d’embrigader les ouvriers locaux du port, qui représente un point stratégique pour la prise du pouvoir. Mais Tchang Kaï-Chek, avide de pouvoir personnel, va retourner sa veste et se retourner contre les communistes…

C’est dans ce contexte que débute le roman de Malraux. Les communistes et les nationalistes s’apprêtent à renverser le gouvernement en place. Pour Malraux, c’est l’occasion de présenter aux lecteurs une galerie de personnages liés de près ou de loin à la révolution, chacun représentatif à sa manière de « la condition humaine ». Tous vivent ce que l'auteur a appelé lui-même «une aventure tragique». Les hommes se jettent dans l’action pour une noble cause, la révolution. Mais derrière cet idéal de liberté et d’égalité, se pose aussi la question de l’action concrète : tuer des opposants. Toute la difficulté réside dans l’acte lui-même de tuer et Malraux montre à quel point il peut transformer les hommes avec le personnage de Tchen.



Placés face à des choix, les personnages de Malraux assument donc leur « condition humaine » au sens où celle-ci est faite de contradictions. Meurtrier ou héros ? La frontière est ténue.

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La Voie Royale

Roman bâtard. Roman d'aventure oui et dans les deux sens du terme. Je m'explique?

L'aventure telle qu'on l'entends dans un roman: une aventure dans une forêt tropicale à la recherche d'un trésor; on y a droit et plutôt bien. On a cette ambiance pesante, poisseuse, humide, irritante. J'ai eu la vague impression que des insectes fourmillaient sur mes jambes et dans mes cheveux, j'ai senti l'odeur de l'humus, le gluant des feuilles mortes. Oui ça m'a mise dans tous mes états. Peu de livres m'ont ainsi donné l'impression "d'y habiter". Je repense à "la montagne morte de la vie" de Michel Bernanos par exemple.



L'aventure au sens littéral mais aussi l'aventure intérieure. La réflexion sur soit, l'humanité et surtout! Surtout sur la mort. D'ailleurs ce livre regorge de phrases extrêmement pointues, de toute beauté sur ce thème. Pour n'en citer que quelques unes:



"Ce n'était pas sa jeunesse qui revenait à lui, ainsi qu'il l'attendait, mais des êtres disparus, comme si la mort eût appelé les morts..."



"Ce n'est pas pour mourir que je pense à ma mort, c'est pour vivre."



"La mort est là, comprenez -vous, comme... comme l'irréfutable preuve de l'absurdité de la vie..."



Donc nous nous retrouvons, moi et mon cerveaux atrophié, devant un bouquin si riche si dense, complètements perdus. Parfois j'ai dû m'y reprendre à deux, trois fois pour comprendre ce que je lisais. C'est vrai que le style d'écriture n'est pas facile. Les dialogues sont assez confus, parfois on ne sait même pas qui parle, qui dit quoi et on devine quelques lignes plus tard ce qui force un retour en arrière. Cette lecture est fatigante mais enrichissante. Je me suis sentie grandie d'avoir lu ce livre .



On ne s'attache pas particulièrement aux personnages. Ils sont outils et non amis. On sent réellement une distance entre eux et le narrateur qui est pourtant omniscient. Ça donne l'impression au lecteur qu'il est quelqu'un de froid, un observateur professionnel dont les sentiments son protégés par une sorte de mur invisible, ou tout simplement dont les sentiments sont inexistant. Sentimentale comme je suis, j'avoue que ça m'a beaucoup perturbée.



Conclusion:



Un roman qui m'a bousculé tout en me faisant décoller de mon confortable fauteuil. Je le conseil aux lecteurs avertis qui n'ont pas peur des textes un peu tortueux.
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La Voie Royale

Pour préparer un voyage au Cambodge…

A la relecture, bien des années après, ce ne sont pas les réflexions sur la mort qui attirent l’attention. Quelques lignes pourtant sur un sujet sérieux (!)… La mort rend la vie absurde. Les personnages du roman tentent de résister, de s’échapper. La fuite dans l’érotisme est une illusion. Ils n’y trouvent que solitude et déchéance. Restent l’action et l’aventure pour donner sens à l’existence - à moins que ce ne soit l’art : Claude Vannec part à la recherche de statues Khmers au-delà du temps, à la recherche des « Voix du Silence ».

Le plaisir du lecteur est plutôt dans la création romanesque, dans la description de la forêt, étouffante, où on se sent piégé, dans la montée de l’angoisse quand les Moï viennent lentement se poster autour de la case où sont réfugiés Claude et Perken, dans des scènes inoubliables : Grabot attaché à la roue d’un puits ; le crâne du gaur, fixé sur un poteau à l’entrée du village, qui se met à saigner ; la course désespérée de Claude et de Perken mourant vers les montagnes alors qu’on suit la progression menaçante des tribus et de l’armée par les fumées toutes proches de leurs camps… Ce roman est aussi un roman d’aventure revisité. Ce sont ces scènes qui expriment vraiment ce qu’est pour Malraux la condition humaine.

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La condition humaine

Relire un roman que l'on aimé à l'adolescence est très risqué. La condition humaine a passé l'épreuve, haut la main! Rien n'a vieilli dans ce livre, la scène initiale garde tout son pouvoir, le roman se lit d'une traite et la langue est toujours aussi belle, élégante, précise. Un livre qui traverse le temps ( il a enthousiasmé plusieurs générations), n'est-ce pas la marque d'un chef d'oeuvre?
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La condition humaine

Malraux : un classique de la littérature française, un auteur majeur dans notre culture. Je m'y suis attelée tardivement, et j'avoue m'être ennuyée...

Certains passages sont difficile à lire, trop politiques à mon goût et je manque cruellement de la culture necessaire pour en comprendre toutes les subtilités. Alors oui, j'ai lâché à certain passages. D'autant plus que le message de Malraux - ce qui fait notre condition d'homme - est bien plus puissant lorsqu'il met en scène les protagonistes, dans leur discussions, leur gestes, leurs interactions ; bref quand l'émotion passe. Quelques passages sont merveilleux et marquent le lecteur pour longtemps, la scène d'ouverture et la scène finale certainement.

A lire de toute façon !
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Le Miroir des limbes, tome 1 : Antimémoires

Le titre peut paraître intéressant pour une autobiographie mais il faut quand même être un amoureux de Malraux pour ne pas trop s'ennuyer...
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La condition humaine

C'est l'un des romans majeurs du 20e siècle, parce qu'il réunit tout ce que ce siècle a amené à la littérature: une toile de fond complexe, au milieu des tourments de l'histoire, le questionnement des personnages, qui se demandent si ce qu'ils font a un intérêt et une histoire animée, qui se termine en apothéose finale. C'est très bien écrit, l'incipit est un véritable chef d'oeuvre, c'est peut-être mon roman préféré de Malraux, moi qui préfère Sartre et Camus. C'est un texte fondateur à mon goût.
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Le Temps du mépris

Je trouve tout à fait incroyable d'être le premier à écrire une critique de ce livre magnifique d'André Malraux.

En février 1933, après l'incendie du Reichstag, Hitler frappa le parti communiste : près de 4000 de ses militants furent alors arrêtés, dont son chef, Thaëlmann. Tous les partis furent successivement dissous à l'exception du parti national-socialiste qui fut érigé en parti unique le 14 juillet 1933. Voilà le décor dans lequel s'inscrit ce roman injustement oublié de Malraux.

Son héros, Kassner, échappe à la prison et à la mort grâce à un détenu communiste qui prétend être Kassner pour préserver un cadre important du parti.

Dans un très beau passage où le véritable Kassner retrouve la femme qu'il aime, Anna, celle-ci lui demande : "ils ont accepté la fausse identité ?

- Quelqu'un a déclaré qu'il était Kassner.

Elle leva les yeux dans un silence si précis qu'il put répondre :

- Non, je ne sais pas qui ...

Elle s'assit sur le divan, près de la fenêtre. Elle se taisait et le regardait comme si une part de lui même était restée dans la mort avec celui qui s'était livré."

Peu de femmes laissent une empreinte forte dans les romans de Malraux. Anna fait exception. Sans doute ce personnage de femme lui est-il inspiré par celle dont il était alors très amoureux, Josette Clotis.

Comme dans tous les romans de Malraux (ou presque) la politique est bien présente ; mais je vois aussi dans ce livre une relation d'amour qui me rend son auteur plus proche et plus attachant.







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La condition humaine

Présenter un tel livre est gageure au vu de tant d'exposés pertinents littérairement parlants magnifiques de justesse d'appréciation

Peut être essayer d'en retirer

Grandeur magnificence toute autant pitoyablement atroce de par ses erreurs et tentatives d'approcher LA VÉRITÉ

Engagement et combats menés en ce sens vers justice et équité

Telle est la complexité parfois aberrante de la condition humaine en général aux prises avec le Mal et ses composantes savamment orchestrées

Et qui sous couvert de le vaincre en tout cas mener une lute acharnée contre ses racines mêmes et ses fondements en arrive somme toute à y sombrer en le perpetrant et en véhiculant ses germes de violence



Une critique de sociétés de pouvoirs en puissance de leurs acharnements à régner

En face les combats menés en âme et conscience pour les contourner..

Problématique de l'engagement

De ce qui en est détourné

Des raisons même d'exister de se le vouloir en toute intégrité
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La condition humaine

Sentiment un peu contrasté à la lecture de La condition humaine.

Tout d'abord un peu de mal à identifier les personnages, puis un peu de mal à m'intéressr vraiment à l'histoire. Cependant il y a de trsè beaux passages (ceux où les personnages se révélent le plus - pas seulement par leurs actions) et il y a une force dans le récit, quelques chose de très cinématographique qui fait défiler devant les yeux les images un peu abimées d'un film des années 30.

Content donc d'avoir lu et Malraux et ce livre au final même si parfois il y avait un certain ennui.



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La Voie Royale

Quel talent ! Quelle écriture ciselée, aussi poétique qu'évocatrice chez un homme de moins de 30 ans, quelle fulgurance des descriptions de la nature vorace, quelle description de la déréliction des aventuriers perdus au milieu des lianes enserrant les pierres sculptées d'une civilisation disparue, des peuples insoumis mais habiles à combattre avec des moyens invisibles – et on songe naturellement au sort des GI's au Viet-Nam des décennies plus tard.

André Malraux, autodidacte, borderline, antifasciste, anticolonialiste (pas évident à cette époque), condamné pour trafic d'oeuvres d'art puis relaxé, réformé pour raison de santé mais engagé dans des combats et plusieurs fois blessé, raconteur d'histoires, patron d'escadrille alors qu'il n'a jamais piloté d'avion …

La Voie Royale est un roman existentialiste selon les spécialistes de la littérature, parce que l'élément central en est la mort : rien ne peut justifier la fin d'une existence humaine.

C'est aussi un roman autobiographique. le personnage de Claude Vannec, jeune archéologue tenté par le trafic de sculptures Khmères - à la fois pour les arracher à la jungle et les faire connaître aux musées européens mais aussi pour les revendre avec profit à des collectionneurs - présente bien des points communs avec l'auteur : une enfance heurtée entre mère et grand-mère, un grand-père armateur dunkerquois enterré debout comme un vieux Viking avec son cheval …

L'autre personnage est Perken, un vieux baroudeur danois, dont l'objectif est de retrouver un autre aventurier perdu dans la forêt tropicale et de se tailler un royaume au coeur d'une région isolée insoumise en pleine bagarre entre les Moïs et les Stiengs (j'imagine Mads Mikkelsen dans le rôle). Pendant ce temps, l'administration coloniale, attentive à la progression de la construction du chemin de fer, s'applique à entraver la mission culturelle auto-proclamée de Claude … La rencontre entre ces deux anticonformistes se fait sur le bateau qui les conduit via le canal de Suez vers Saïgon … lente et poisseuse navigation ...

Le danger est omniprésent : peu de moyens de communication, pas d'antibiotiques et la moindre blessure peut être mortelle, l'insécurité, la résistance contre le colonisateur … et surtout, la nature toute puissante qui envahit les civilisations enfouies, sature l'espace, grouille littéralement d'insectes géants et de larves. Et il y a la fascination réciproque du jeune idéaliste et du vieil érotomane roublard et intrépide devant sa mort annoncée.

Bien entendu, l'histoire est terriblement datée, mais la relation entre les deux protagonistes, complètement contemporaine, le sentiment de l'absurdité de la vie en effet tellement actuel …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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