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Citations de André Velter (375)


Je garde l'énergie d'une colère sans haine,
J'affronte l'ignorance sans cérémonie,
Je repousse l'émotion jalouse sans complaisance,
J'accède à l'intensité du désir sans plus d'attachement,
Je suis l'orgueil nocif mais je tines au sursaut de l'être
à l'aplomb de lui-même.

(p. 172)
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Farine d’orge et feuilles de laurier



Extrait 2

Vous étiez sans bouche et déjà à murmurer l’énigme,
sans corps et déjà à blesser le mystère.
Vous étiez comme une aile qui invente le vent,
comme une aile arrachée qui veut fendre le ciel
et la nuit de la terre, et la nuit de la nuit.
Vous étiez de trop dans l’ombre d’avant-naître,
ni apaisée, ni révoltée : impatiente,
alarmée, livrée au sortilège qui donne et qui refuse.
De l’être en plénitude il n’était plus question.
Vous vouliez voir le soleil fût-ce par d’autres yeux,
caresser la poussière même avec d’autres mains,
aimer le grand amour dans l’amour d’un mortel.
Vous désiriez aussi connaître la folie.
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Ici l'altitude n'est pas humaine, elle a l'élévation naturelle, naïve, éblouie.

Un rien l'illumine, elle connait le silence, l'aile brisée de la nuit, le jour incendié.

Le vertige ne l'impressionne pas.

Elle en a fini des conseils de prudence, de l'impudence revendiquée aussi : elle tombe à pic, sans plus.

Elle aime l'évidence du vent et la voix de la voie.

(p. 16)
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Levée de nous



Levée de nous tu quittes la chaleur
où nous étions couchés à nous tenir
d’une enjambée tu donnes à voir et tu reprends
offrant le clair de toi offrant le sombre
emportés par ton allure mais suspendus
avec l’odeur qui m’abandonne pour te suivre
nue à trois pas de l’instant qui tremble
tu poses en équilibre entre le monde et moi
souriante à caresser du geste le regret
dans l’air ténu penche-toi que je désespère
un peu plus de te voir là qui recommences
en essayant sur moi le pouvoir d’apparaître ;


// Ludovic Janvier (1934 – 2016)
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Contre-écho:

Est-ce au tréfonds des limbes?
Est-ce en ton paradis?

Notre barque s'est brisée
à l'envers de la vie quotidienne.

Je dérive avec toi
sur un radeau de lumière.
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André Velter
Amour et poésie

Tu es la voix
qui répond à ma voix,
sans elle aucun poème
ne peut fasciner l'écho
qui mêle la rumeur des amants
à la poussière des siècles.

Tu es celle
avec qui je vais
mot à mot enlacé
donner corps à notre chant
prendre langue et mesurer
la démesure inaltérable
d'une magie mortelle
qui ne peut pas mourir.(...)
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Le sage qui a usé
La trame des songes jusqu'à la corde
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Ensemble c'est pour brûler
Au-dessus de nous-mêmes
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CE POURRAIT ÊTRE UNE ÉPOPÉE

17
Combien de saisons encore
à contempler la merveille
d'une nuit de Haute-Asie?
Notre haleine monte jusqu'aux étoiles.
L'horizon nous vient aux épaules.
Il n'y a ni sommeil ni insomnie
mais une évidence du regard et du souffle.
Le monde se pense dans un écart funeste,
le monde s'impose dans un état second.
Nous sommes par la grâce d'un ciel stérile,
par la grâce d'une montagne ravinée
au plus près d'une joie première.
Nos doigts caressent la terre.
Un tambour inconnu bat contre notre nuque.
Combien de saisons encore à tenir si haut
notre chance commune, nos destins mêlés?
Combien de saisons à fuir coûte que coûte
ce qui garde pouvoir sur nous?

18
— Au passage d'un col ne fais pas de vœu.
— Découvre la bascule de l'espace.
— Répare un muret de pierres sèches.
— N'allume pas de grand feu.
— Laisse un peu de bois et des allumettes.
...
p.122
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CE POURRAIT ÊTRE UNE ÉPOPÉE

Si j'avais pu choisir ma destinée,
cela aurait été une vie à cheval…
YI MUNYOL

1
L'horizon comme un aimant,
soleil sur les épaules —
la main dans la crinière de mon cheval.
Sables, poussières, buées sèches,
les oasis sont à peine espérées.

2
Azur-refuge, azur-impatience.
Au cœur d'une syncope bleue.

3
La mémoire a trouvé sa voix.
La mémoire telle qu'en elle-même, mystérieuse
exilée plus vaste que l'exil
avec son royaume de légendes et de pluies.
D'où monte cette rumeur?
Le vent brûle mais ce n'est pas lui
qui porte le chant des morts.
Rien ne fait corps entre les pierres levées,
la fournaise enterre sa bouche de cendre,
j'entends ce qui sourd des sabots jusqu'au ventre,
ce qui secoue les muscles et les os.
J'aime les récits de la terre.

p.115
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(altitude)

Petit nuage sur le chemin
de Tangyud Gompa *.

Rien que du vide et du vent,
une touffe de chardons bleus,
des marques de pas.

Rien que le soleil sur les crêtes
et les ombres qui s’allongent
entre les rochers.

Rien que ce rien
qui n’est pas moins que tout.

p.141
* monastère bouddique du Spiti
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Dieu a sagement agi en plaçant la naissance avant la mort ; sans cela, que saurait-on de la vie ? (A.Allais)
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Je ne parle autre langue que celle de mon enfance,
apprise d'emblée aux lèvres de ma mère,
au babil des piafs dans les bois,
aux graviers frémissants de la rivière,
à cette rumeur qui jamais n'exprimera
que l'infracassable de nous : lumière
des rythmes qui me hantent, me rêvent,
m'inventent à tous les vents.
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Et j'ai vu dans le noir le feu noir de tes yeux
Tant de conquêtes,
menées du bout des lèvres,
qui ne tenait qu'au fil
d'un rien d'herbe tressée
dans les vergers de Bactriane,
et le souvenir d'un cri vainqueur
qui ne se briserait plus.

J'ai désiré l' au-delà du désir,
volé l'aile bleue d'un fabuleux envol,
mais une aile seulement.
Et j'ai vu dans le noir le feu noir de tes yeux
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Ce n'était pas être seul
qu'entrer à bras ouverts
dans la grande solitude
des horizons perdus,
avec l'écho trois fois ravivé
d'une monodie d'azur.
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Et trahir, pour lui, c'était ne plus être à temps plein aux côtés des réprouvés, des déclassés, des criminels ; c'était subir douloureusement la chance que lui offrait son génie.
Écrire s'imposait à la fois comme un dernier recours et comme une malédiction : une façon un peu veule à ses yeux de s'en sortir contre soi, et de ne plus pouvoir se réclamer de la race des maudits. Cette contradiction devait, dès les premiers succès, le tarauder sans répit, alors même que ses textes ne circulaient encore que sous le manteau.

[Sur Genet]
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Le sens émerge tamisé par les prémonitions d'un esprit lié aux plus amples secousses du monde, aux fantasmagories les plus diffuses, les plus obscures aussi.
Il n'y a pour lui de réel que rêvé, et il n'y a de rêve qu'aux rives de l'effroi, du vertige, de la dispersion, mais converti en rythmes suaves, en mascarades ou langueurs, en douces violences.


[sur Verlaine]
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On est dans le pays de sa peau
  
  
  
  
On est dans le pays de sa peau
un étranger qui rêve,
un vagabond qui danse.
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NOIR COURAGE
  
  
  
  
Ni la nuit ni le néant,
Mais la ténèbre à l’œuvre,
Renaissante
Où que se portent les yeux.

La Voie n’est obscure
Qu’au premier abord,
Du sang et de l’or
Palpitent en secret :

Du sang pris à témoin
D’un rythme de terre et de carbone,
Et de l’or arraché
Aux cendres des bûchers.

Tout destin passé au noir
Connaît ce champ d’action,
Cet espace sans pardon
Qui blesse et régénère,

Qui d’une même lumière
S’en va payer comptant
Les amours, les alarmes,
Ce palimpseste d’os et de peau

Où rien n’est écrit
Une fois pour toutes.
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Soudain

Beau désir
intact,
comme éternel,

tant que se lève
ton linceul de lumière

(p. 109)
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