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Critiques de François Cheng (462)
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L'éternité n'est pas de trop

Il s'agit d'un conte merveilleux ou un jeune taoïste quitte son monastère de haute montagne ou il a appris la médecine et la divination avec son Maître pour revenir après 30 ans d'exil dans son village natal ! Il veut revoir Lan-Ying, la jeune femme aimée qu'il avait remarqué lors d'une fête et qu'il n'a pas oubliée !

Le récit se situe au XVII ième siècle, à la fin de la dynastie des " Ming"..la Chine commence à sortir de sa "féodalité, de ses régles strictes ou le peuple est soumis aux "puissants ",aux " seigneurs", elle s'ouvre à l'Occident avec l'arrivée de pères jésuites qui apportent les notions de charité, d'altruisme, d'humanité et d'amour !

Il revoit Dame Ying, mariée au 2° Seigneur de Zhao quand elle vient prier au Temple ou il habite et exerce la médecine..Elle a beaucoup souffert sous le joug d'un époux cruel, brutal, volage, de plus elle a été enlevée et gardée en otage par des bandits qui ont demandé une rançon ! Elle s'est étiolée comme la" fine orchidée" qui est son nom et elle mène une vie faite de prières, de charités pour les démunis ! Ils vont se reconnaitre, se parler, se frôler et vivre un amour pur fait de délicatesse, de spiritualité...une passion mythique que François Cheng nous livre par petites touches avec les instants magiques de leurs rencontres d'amoureux !

Mais 2° Seigneur a découvert les sentiments de son épouse délaissée, et il va tenter de la tuer, mais c'est grâce à Dao qu'elle survivra pour aller ensuite se retirer dans un couvent !

Dao va attendre qu'elle revienne...et l'éternité n'est pas de trop pour réunir ceux qui s'aiment !
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Cinq méditations sur la beauté

Ce livre de méditations est aussi une analyse des différents sens que l’on peut attribuer au mot « beauté » et, fait important, François Cheng évoque explicitement la Beauté telle qu’elle est perçue par les Chinois.



« Si nous sommes chinois », ai-je dit. Parce que les Chinois sont des adorateurs de la Nature et qu’ils affectionnent les métaphores. La poésie chinoise, par une pratique ininterrompue durant trois millénaires, a littéralement transformé tous les beaux éléments de la nature en métaphores. Celles-ci cristallisent en elles tout le sensoriel, tout le charnel de l’univers vivant. Si, aux yeux des poètes chinois, la femme apparaît comme un miracle de la Nature, c’est parce qu’ils ont vu en elle une sorte de « concentré » des beaux éléments de la Nature, et que bien des métaphores peuvent être, tout naturellement, appliquées à son corps. Lune, étoile, brise, nuage, source, onde, colline, vallée, perle, jade, fleur, fruit, rossignol, colombe, gazelle, panthère, telle courbe, tel méandre, telle sinuosité, telle anfractuosité, autant de signes d’un mystère sans fond. p.49-50
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Cinq méditations sur la beauté

La beauté (absolue existe*) , physique , habitée par le désir, pleine de séduction. La beauté formelle, telle qu'elle se manifeste depuis l'organisation du corps humain, dont les agencements harmonieux émerveillaient saint Augustin, jusqu'aux lois régissant le mouvement des corps célestes. La beauté ( qui transgresse les goûts et préférences * ) et qui nous éveille à d'autres types de beauté venus de l'esprit et de l'âme. Tout se passe comme si le monde physique voulait nous initier à la beauté en montrant qu'elle est ; en nous signifiant qu'à partir de la beauté formelle d'autres harmonies, d'autres résonances sont possibles....

Un rêve humain commence là.



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L'éternité n'est pas de trop

Quelle belle histoire d'amour !

François Cheng nous narre ici l'histoire d'amour contrarié de Dao-sheng et Lan-ying au XVIIème siècle en Chine. Ces deux êtres au coeur pur et simple, n'ayant que peu d'attentes, sont touchants. Ils pensent aux autres avant de penser à eux-mêmes, pas égoïstes pour un sou. Ils se contentent de peu et font le bien autour d'eux.

Nous en apprenons un peu sur l'époque de la fin des Ming, sur les moines taoïstes et sur la présence de certains étrangers venus pour des missions religieuses.

La narration est agréable et douce, et l'auteur a des réflexions très intéressantes, notamment sur la beauté. C'est un livre qui fait du bien, nous donnant l'impression d'être un peu hors du temps. Le récit est poétique et certains passages sont très beaux, notamment quand les amoureux osent se caresser la main.

C'est donc ici un bel hymne à l'amour. Nous y voyons qu'il faut faire preuve de patience, par ce que tout vient à point à qui sait attendre. Il faut aussi avoir des propos pondérés, et surtout ne pas trop parler.
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Quand reviennent les âmes errantes

Une très "belle" tragédie, originale, une belle histoire d'amour et d'amitié à trois, trois êtres, une belle jeune fille, un chevalier et un musicien joueur de zhou.

«Deux hommes sont entrés dans le plain-pied de ma vie. Le barde venant de la vallée profonde, qui, ayant engrangé les chants de la terre en son âme, fait entendre la résonance céleste. Et le chevalier qui vient d’ailleurs, engagé dans la bataille des hommes, qui sort de son gouffre de dragon et répand

autour de lui des éclats solaires.»

La violence de l'Histoire va les rattraper. L'auteur situe en effet cette histoire au IIIème siècle avant notre ère, sous le règne des Qin durant la période des "Royaumes combattants"; la tragédie racontée a eu lieu réellement. Pour ce qui est des âmes, en revanche, cela rejoint le domaine du mystère, et pousse à la méditation.

Et si malgré les épreuves, l'amour et l'amitié permettaient aux âmes de s'élever ? ...et de se retrouver ?

«En cette nuit terrestre, dans l’affreuse solitude, je vois : les âmes perdues seront étoiles filantes. Les âmes aimantes, elles seront étoiles aimantes et aimantes ; elles formeront constellations.»

L'écriture est captivante, simple, plus simple que celle de «Cinq méditations sur la beauté», et poétique. Un vrai plaisir de lecture.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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De l'âme

C'est à un cheminement que nous invite ici François Cheng. Un cheminement à partir de lettres écrites à une amie (qu'il ne nomme jamais) et qui sont toutes de lui. Nous n'avons donc que la moitié de la relation épistolaire que nous découvrons dans ce court, mais condensé, ouvrage.

Ce n'est pas de la philosophie, ce n'est pas de la science, ce n'est pas une théorie unifiée sur ce qu'est l'âme, sujet de discussion tellement vaste qu'il en rebute plus d'un. Mais pas notre auteur, qui s'empare simplement de la question pour nous prendre par la main et cheminer avec nous tout au long des pages. Nous voyons sa réflexion évoluer et la notre évolue avec la sienne.

Ce trajet se voit aussi dans la signature des lettres. La septième et dernière lettre, la plus personnelle et la plus profonde est signée "François" alors que les précédentes sont signées d'un simple"F.C.". Au terme, nous découvrons donc François et nous somme émerveillés de voir que cet homme lointain se soit considérablement approchés de nous au point de nous faire voir son âme.

Merci donc, cher François, pour ce chemin proposé et parcouru. En nous ouvrant à l'âme, tu nous fait découvrir la notre. Grand bien nous en fasse!
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L'éternité n'est pas de trop

Lire François Cheng c'est toujours dérouler une peinture. Écrire une histoire c'est inscrire un poème dans un tableau, ancienne tradition picturale chinoise. Cheng donne le rythme, la durée, et trace peu à peu les dimensions de son histoire. La présence entre par les portes de l'absence. C'est ainsi que se déplace le souffle du monde.

Les personnages traversent l'espace et c'est naturellement qu'appairait une nature dans laquelle ils se reflètent.

Il y a chez Cheng toujours cette certitude. La certitude que rien n'est vain et que tout se vit dans le cycle des saisons, que rien ne meurt puisque les âmes sont éternelles. Il n'y a pas de résignation, pas de passivité chez ses personnages. Il y a la connaissance, la conscience, la divination. L'éternité n'est effectivement pas de trop Monsieur Cheng pour des âmes qui mettent toute une vie à se forger. Les traits que dessinent les silhouettes de Lan-ying et Dao-sheng prolongent notre esprit.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Cinq méditations sur la beauté

Un véritable cours de philosophie sur la notion de beauté. L'approche en est très claire, progressive, agrémentée d'appuis relevant des cultures occidentale et chinoise.
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Oeil ouvert et coeur battant : Comment envi..

"Au coeur du mystère du Mal qui traverse notre monde, comment envisager la beauté ?"



La réponse est dans le titre : "Oeil ouvert et coeur battant".



Ce petit opuscule contient deux conférences de François Cheng, académicien d'origine chinoise, que je ne connaissais pas. J'avoue. Mais j'ai été subjuguée. Tellement de choses m'ont parlé.



Merci beaucoup monsieur Cheng.
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Et le souffle devient signe : Ma quête du vra..

Par les temps qui courent et devant une angoisse qui monte en nous tous, quoi de mieux que lire, et lire François Cheng oxygène mon quotidien. Petit bonhomme, grand Monsieur, il est un maître, un ami livresque, un sage, un conseiller de tous les jours, un soutien, une inspiration, un élan.

Il nous dit simplement "La calligraphie m'a sauvé la vie", nous pouvons dire la lecture peut nous sauver la vie.

Il y a une différence entre le temps comme écoulement mécanique et le temps comme continuité qualitative dont la composante est le présent. Et ce présent est soutenu par des instants, des moments saillants comme "une haute vague au-dessus des remous du temps", des instants d'éternité, quand nous sommes vrais.

"Le paysan trace un sillon ; il creuse un chemin qui serpente ; c'est sa manière de parler. La Voie se cherche dans l'obscurité, toujours en avant de soi. Même dans la langue française, Mallarmé avait noté que le mot "jour", à la prononciation étouffée, était plus sombre et fermé que le mot "nuit" avec sa note cristalline. C'est dans la nuit que l'éclair se manifeste, que l'on peut éprouver l'ivresse de capter la source de la lumière, et l'envie d'aller vers elle. Chacun de nous avance ainsi dans sa nuit, basculant à chaque pas dans l'instant suivant ; c'est le chemin de la Voie, notre manière de tracer un sillon fécond. L'abandon au Souffle est une longue patience : plus je vieillis, plus je me sens prêt à vivre."

"Entrer en relation avec le Souffle qui est à l'œuvre dans tout ce qui est" c'est écouter le bruit du monde.

Nous sommes une paradoxale dualité à l'épreuve du temps, fragiles au point qu'un petit souffle peut nous faire tomber et résistants aux plus violents des vents.

Restons à l'écoute du monde pour capter ses signes, les traduire et les rendre visibles. Dans l'espace-temps le passé et le futur embrassent notre présent et lui demandent d'ouvrir les yeux et le cœur vers le monde sensible et vivant, pour le garder ainsi, un don anonyme d'un humain à l'autre peut remettre le monde en marche, faire échec au temps et au désespoir.

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Entre source et nuage : La poésie chinoise réin..

Quand je me réveillé à 6h30 le matin, j’écoutais France Culture, une radio qui me vouvoyait respectueusement. Et puis, dans sa peur de vieillir, elle s’est mise à me tutoyer et à devenir une autre radio. Alors j’ai renoncé à pousser le bouton de mis en marche. Au lieu de cela j’ai pris des recueils de poésie et le premier fut ce petit voyage dans la poésie chinoise.

Quel merveilleux voyage ! Chaque poème est une porte de conscience, celle d’appartenir à l’humanité en tout lieu et de tout temps et de toute nation.

Je vous invite à emprunter ce sentier qui longe les souvenirs scintillants de ce qu’est être, un humain et puis, ensuite, d’être, peut-être un homme, ou, peut-être une femme.

Seule la poésie offre ce manuel du comment par son âme animée et mortelle, on peut caresser l’esprit immortel de ce cosmos inconnaissable.

La poésie me vouvoie !

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Cinq méditations sur la mort

La réponse de François Cheng au mystère de la vie et de la mort se présente sous forme de 5 méditations. En poète et en artiste héritier des traditions orientales et occidentales, l'auteur, convoquant les grandes voix du passé, nous ouvre une perspective nouvelle en nous proposant d'envisager notre vie à la lumière de la mort qui devient passage vers une éternité déjà en gestation dans notre monde. Ainsi, par la beauté de l'univers visible mais aussi par la création artistique, l'éternité fait irruption dans nos vies. Au mystère insaisissable du mal, il oppose la dignité fragile de chaque être humain et la voix d'Etty Hillesum "Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi", pour conclure que ni larmes, ni souffrances ne seront perdues. Un livre à méditer.
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Cinq méditations sur la beauté

Dans cet ouvrage, le poète et philosophe chinois, François Cheng cherche à explorer le véritable sens du mot « beauté ». Prenant pour point de départ la phrase de Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde », il s'appuie, pour étayer ses arguments, sur des exemples tels que la calligraphie chinoise ou encore sur la belle et énigmatique Mona Lisa. Sa plus profonde réflexion, à savoir celle qui m'a le plus marquée, est de savoir si un paysage peut être beau en lui-même tant que les yeux de l'homme ne l'a pas exploré ou si ce sont ses derniers qui le rendent beau. La beauté est-elle intrinsèque à un objet ou à un décor ou sont-ce les yeux de l'homme qui la font apparaître comme telle ? Magnifique ouvrage qui nous pousse à mener notre propre interrogation sur la véritable signification des mots et ce qu'ils représentent pour nous. À découvrir !
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Enfin le royaume

Enfin le royaume. Quatrains, François Cheng, 2018. Voilà mon recueil de poésie préféré. C’est beau, c’est pur, c’est mélodique... Difficile d'en dire davantage. Un petit bijou pour découvrir ou approfondir ce genre à part. (Plus sur Instagram)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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À Notre-Dame

Au même titre qu'un orthodoxe se signe quand il croise sur sa route une église, ici avec François Cheng quand il s'exprime, on se tait et on l' écoute dans un silence quasi religieux déclamer sa poésie, il appelle lui-même un grand respect. Une aura se forme. Il est sûr que quand il dit que des saints il y en a partout, des gens qui font don d'eux-mêmes sur cette terre pour le bien d'autrui avec abnégation, je suis très d'accord avec ça, mais le saint ici c'est lui. Cette modestie suprême lui va si bien quand il ne se désigne pas. Quand on lui demande comment faites-vous votre création en quelque sorte, il répond qu'à 90 ans, il est toujours actif et que le repos lui est interdit parce que de sa vie est née une conviction celle du combat incessant, une vigilance de tous les instants, il y a dans les mots qu'il emploie la charge de toute une vie, toutes les souffrances endurées, les humiliations il les convertit dans la magie des mots, dans sa poésie qui lui est si chère ..

(La Grande Librairie, le 29 janvier 2020)





29 octobre 2021

Les plus beaux chênes de France

Bientôt deux ans auront passé. J'ai beaucoup aimé quand François Cheng a dit à 90 ans que la vie était un combat incessant. J'y ai retrouvé la philosophie de Camus. Au travail de titan qui s'engage pour restaurer à l'identique la Cathédrale Notre-Dame de Paris, j'ai lu dans certains articles le nom de toutes les parties prenantes qui concourent à sa deuxième vie, et je dois dire que c'est grâce à cette synergie magnifique qu'on y arrive, ce génie français, mais je perçois aussi à travers les pensées des uns et des autres comme celle de François Cheng par ses mots admirables l'érection de quelque chose de grand au delà des âges, enfin Dieu reconnaîtra les siens..



Les plus beaux chênes de France ont été tronçonnés avec un soin méticuleux comme si on ébarbait de l'or pour servir à reconstruire la charpente et la flèche de Notre Dame, pour la sauvegarde de la grande oeuvre. Oh, bien sûr on regrettera, à commencer par ceux qui leur étaient dédiés, ces vieux bois séculaires en proie aux flammes qui faisaient de la charpente et de la flèche quelque chose d'unique, mais tous les acteurs sont là aussi pour que Notre Dame continue de vivre, et je suis sûr que dans le coeur de chacun d'eux, il y a, il y aura ce sentiment suprême de fierté d'avoir participé à cette belle aventure. Je suis persuadé que Dame Nature a vu pour une fois ses chênes partir pour une bonne cause, autrement que pour la folie et l'inanité des hommes.
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Quand reviennent les âmes errantes

Tragédie romanesque en cinq actes, roman historique, roman chorale, roman de vie... François Cheng transcende les genres pour offrir une oeuvre originale dans sa structuration et remarquable dans sa narration.



Nous sommes vers 230-220 avant notre ère, dans ce qui deviendra la Chine. Époque charnière qui voit la fin de la période des Royaumes combattants et la fondation du Premier Empire sous la mainmise des Quin, dont sera tiré l'appellation Chine.

Outre le choeur à l'antique, qui présente et met en perspective les personnages et les événements, le roman donne la parole à un trio inoubliable: la belle Chun-niang (Dame Printemps), l'artiste prodigieux Gao Jian-li et le brillant guerrier féru de justice Jing-ko.

Dès le premier récitatif du choeur, et comme l'indique aussi le titre, on apprend que les deux hommes n'interviendront que sous la forme d'âme puisque morts des années auparavant.



Quand reviennent les âmes errantes est un vibrant et émouvant éloge de l'amour et de l'amitié vrais. Celui et celle qui unissent ces trois personnages pourtant marqués par la vie.

Leur histoire va rejoindre au cours des événements la grande histoire et ses turbulences. Violence des faits d'armes, mais également violence et dureté de la vie. Chun-niang a d'ailleurs du surmonter moult épreuves dès son plus jeune âge, subissant les vicissitudes de la misère et les turpitudes des hommes ravageant la féminité et la beauté.



Dans cet univers marqué par les fracas, le lien très spécial et fusionnel qui unit nos trois héros prend d'autant plus de valeur. Mais comme le dit François Cheng, noble amitié et noble amour offrent un "moment miraculeux. Si miraculeux qu'il ne saurait se lover dans la durée" (page 43). Le destin de l'Histoire les rattrape et les déchire.



Si le roman est très court, à peine 120 pages, il se révèle éblouissant et inoubliable. Bondissant d'une voix à l'autre, l'intrigue se noue et le sort des trois amis-amants se scelle.

François Cheng place dans la bouche de ses personnages et du choeur des propos sublimes sur ce que représente le véritable amour et l'amitié vraie pour des âmes élevées. Et d'âme il en est forcément question au vu du titre, les âmes fortes du trio dont les deux errantes, par leur pureté ont obtenu la faveur de revenir chaque nuit de pleine lune auprès de leur aimée vieillissant dans la quiétude (enfin!) d'un petit village.



Et quelle remarquable écriture! Je ressors éblouie par l'intensité de son récit et par le sublime de sa plume. C'est le premier ouvrage que je lis de cet académicien  (mais certainement pas le dernier). Ses propos, la beauté des âmes mises en présence, la force de sa narration et, j'y reviens encore, la magie envoûtante de son écriture m'ont littéralement prise à la gorge.



C'est un roman à la beauté presque douloureuse à force de pureté. Je le quitte sachant déjà que je le reprendrai. Même s'il ne me quittera pas dans l'intervalle tant sa lumière est intense et incite à réfléchir sur les thèmes abordés.
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La vraie gloire est ici

Le premier recueil que je lis de lui, agréablement surpris.

François Cheng abolit les frontières entre l'intériorité et l'extérieur, entre l'universel et le singulier, entre le pérenne et l'éphémère et nous touche avec son souffle qui se mêle au cosmos.

La vraie poésie est ici, pour l'éternité.
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Assise

François Cheng nous livre ici une réflexion très personnelle , le choix de son prénom , une nouvelle naissance et la fin de son exil.



On a du mal à imaginer François Cheng en errance , et pourtant , celle ci n'est pas matérielle mais spirituelle , même si cette errance le conduit en un lieu , son lieu ; il a besoin d'un ancrage pour revêtir l’âme d'un chrétien , un lieu de baptême pour recevoir la parole du Christ à laquelle il est particulièrement sensible et en harmonie .



Ce n'est pas le récit d'une conversion , mais le récit d'une marche vers un lieu qui devient pour le taoïste qu'il est encore le point ultime de la quête vers le sacré.



Le cantique des créatures devient ainsi la prière attachée au lieu de sa renaissance .



Mystique il transforme toutes les créatures et les paysages en symboles vivants , on retrouve les méditations sur la beauté et pour celui qui pratique la peinture chinoise on retrace avec lui ce rite : Associer à toute peinture un texte un poème dont l'importance et le sens est indissociable de la peinture .



C'est court et dense , c'est l’accomplissement des gestes d'un sage comme st François d'Assise avant lui , qui en mourant est encore capable de gouter à l'inoubliable saveur aux arômes d'amandes .





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Assise

Une écriture simple et fluide pour dire la rencontre d'un lieu et la rencontre d'un homme . François Cheng a découvert Assise et s'est laissé transformé par la beauté de cette colline, il nous rend présent le Poverello dans sa dimension d'homme universel . Encore une perle que nous offre ce grand écrivain !
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L'éternité n'est pas de trop

Dans ce roman, François Cheng place le désir au cœur de l'intrigue et montre à merveille la complexité du sentiment amoureux.



Le récit a pour cadre la Chine du XVIIème siècle, pétrie de codes et d'interdits moraux, et développe essentiellement, au travers de la relation entre Dao-sheng et Lan-ying, le thème de l’amour transcendé, magnifié par l'impossibilité d'être vécu au grand jour.



Cette union des âmes aimantes plutôt que des corps fait inévitablement songer à Tristan et Yseult, voire à Roméo et Juliette... Cette filiation confère à la relation un aspect indéniablement puissant, quasi tragique. D'autres amours sont cependant évoquées, comme en contrepoint, offrant des visions parfois plus terre-à-terre du désir et de la passion.



Un beau roman, au rythme lent, empreint d'une forme de sagesse typiquement asiatique, une œuvre au confluent du charnel et du spirituel, voire du philosophique, comme souvent chez François Cheng.
Lien : http://www.facebook.com/Pere..
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