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Critiques de Honoré de Balzac (3279)
Mémoires de deux jeunes mariées

J'ai beaucoup apprécié Mémoires de deux jeunes mariées. Je ne suis pas du tout fan des romans épistolaires et pourtant...

J'y ai trouvé une intéressante étude de la vie des femmes, sans langue de bois, leurs espérances, leur quotidien, leurs joies, leurs souffrances, l'amour, le mariage, la maternité...

J'y ai trouvé surtout d'intéressantes réflexions philosophiques sur le bonheur.

Le bonheur rime-t-il avec amour passion ou amour maternel ?

Amour maternel, constant et épanouissant vs amour passionnel, fluctuant et destructeur.

Quel est l'ingrédient du bonheur ? Raison ou passion ? ce questionnement m'a d'ailleurs fait penser à Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy.

Un seul regret, le style épistolaire prive le lecteur du plaisir d'assister aux quelques entrevues entre les deux héroïnes.
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Le Père Goriot

J'ai enfin découvert ce fameux Père Goriot si connu et dont j'avais trop tardé à faire la connaissance. C'est chose faite et je peux, et dois, dire maintenant que je ne comprends pas le choix d'Honoré d'avoir appelé son roman «Le Père Goriot», car pour moi il est évident qu'il aurait du s'intituler «Eugène Rastignac» tant il est la force vive de ce roman !



Et j'irais même plus loin en déclarant que ce cher Monsieur Goriot m'a beaucoup agacé. On me l'avait dépeint comme le père le plus touchant de la littérature, l'archétype de l'amour filial, donc j'ai été passablement déçue de me rendre compte qu'il était un père aimant certes, mais ne nous mentons pas; ce qu'il aimait ce n'était pas tant ses filles que l'argent de ses filles. Son obsession de l'argent m'a empêché d'avoir pour lui l'empathie nécessaire pour l'apprécier. Monsieur Goriot est exactement comme ses filles (et par extension le reste de la société parisienne) : l'agent est son seul et unique moteur. Et en cela il m'a fait penser à l'autre célèbre père qui finalement semble être son alter ego : Monsieur Grandet. Ces deux pères ne sont que les deux faces d'une même pièce. Ce fut très intéressant à constater. L'un par cupidité refuse tout argent à sa fille, l'autre par excès d'amour donne tout son argent à ses filles, mais pour les deux argent et amour sont intimement (et péjorativement) reliés.



Comme je le disais, la vrai star du roman c'est clairement Eugène de Rastignac. Que j'avais croisé dans la peau de chagrin en trentenaire déjà bien cynique, alors qu'elle n'a pas été ma surprise de le voir jeune, sans le sous et surtout innocent ! Innocent de toute cynisme, de tout égoïsme et avidité ! Ça ne me l'a rendu que plus attachant ! Mais ce que est formidable c'est que c'est grâce à ce roman qu'on comprend et pourquoi il deviendra ce qu'il deviendra plus tard. On est spectateur du point de bascule du petit Eugène (et de façon éclatante à la toute dernière ligne de la fin du roman).



Bref, il y a tant de personnages et de situations dans ce roman qu'il ne m'est impossible d'accorder un mot pour chacun dans cette critique donc je dois malheureusement m'abstenir. Mais il est clair que cette pension Vauquer est une véritable micro société et encore une fois, s'il était nécéssaire de le redire, Honoré à tout simplement excellé à la créer, la décrire et la faire vivre. Quel génie.



Et une mention spéciale aux premières pages du roman, qui sont déjà célèbres oui, mais qu'à titre personnel j'ai trouvé absolument magistrales ! Un chef d'oeuvre !
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Le Bal de Sceaux

Avec en toile de fond le contexte historique de la Restauration qui voit s'agiter autour de Louis XVIII l'ancienne noblesse qui espère une situation, voici un conte moqueur à la morale féroce.



Qu'il est bien difficile de trouver un mari à la belle Emilie ! Après lui avoir présenté en vain de beaux partis, son père, découragé, jette l'éponge. Trop gras, trop blond, mauvais danseur, sans fortune, sans esprit : aucun d'eux n'a trouvé grâce aux yeux d'Emilie. C'est que l'orgueilleuse jeune fille a des prétentions élevées en matière de futur mari : celui-ci devra non seulement allier toutes les grâces d'un physique agréable à celles d'un esprit brillant mais il devra aussi être pair de France !

Lors d'un bal à la campagne à Sceaux, Emilie rencontre enfin celui qui semble réunir tous ces atouts. Mais personne ne sait d'où il vient... Est-il seulement noble ? De la réponse à cette question se jouera le destin d'Emilie...



Un petit classique à la fois brillant, suranné et amusant !



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L'Interdiction

Une nouvelle longue en description.

Je me sens frustrée par cette lecture,elle est pour moi inachevée. J attendais une fin heureuse mais je suis restée sur ma fin.

Il n y a pas de suite au récit.

Pour une fois Balzac me déçoit, c est tellement triste,comme s il n avair plus eu envie d ecrire cette nouvelle qui aurait ou être pleine de surprises et de retentissements.

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L'épicier - Le notaire

Deux études De Balzac à se mettre sous la dent quand on a plus rien à lire de l'auteur.

Avec le sens de la digression qui le caractérise, Honoré, lorsqu'il parle de l'épicier, parle bien sûr de ses clients pour vilipender ceux qui "passent insouciamment".

Le rôle social de l'épicier aux yeux de l'auteur mérite plus notre attention qu'un mort, un évêque ou un roi. Résigné, humble, utile, aimable, poli, serviable, bon chrétien, symbole du travail, lecteur averti, fin politique, soutien du gouvernement et de l'ordre, indispensable , créateur de lien social, premier levé dernier couché, compagnon de toutes les étapes de la vie, les qualités de cet homme sont immenses, même s'il les ignore, après tout, nous dit le sublime Tourangeau, "l'obélique sait-il qu'il est un monument ? "(je la replacerai celle-ci).

Quel déconneur ce Balzac !

Mais attention nous dit-il, certains épiciers prennent le melon, deviennent maires de leur commune, mais le vrai, le bon, le bel épicier ne se lasse pas de "la vie en compagnie de myriadee de harengs, (ou) côte à côte avec une infinité de morues"

C'est vous l'épicier ? Continuez, semble dire ce bon Balzac.

En fait, il dresse le portrait de mon épicier marocain...à deux pas de chez moi, ouvert jusqu'à 22 heures, s'adaptant à la diversité de sa clientèle ! Puis décrit le phénomène Leclerc qui d'épicier de Landerneau est devenu ce que l'on sait...

Toujours en avance d'un sicèle Honoré !

Pour le Notaire, c'est une autre paire de manches. "Gros et court, bien

portant, sûr de lui"

"L'immobilité du diplomate, mais sans la finesse."

Portrait à charge !

"Après cinq ans de stage dans une ou plusieurs étides, il est difficile d'être un jeune homme pur"

"S'il n'offre pas à la société la garantie immense de sa médiocrité (...) il est perdu"

Deux études à lire et à relire.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Eugénie Grandet

Tout en créant des inoubliables typologies, Balzac leur insuffle vie par la justesse de leurs portraits et par le feu de leurs passions. Autant chez Flaubert j’admire le style, l’équilibre, le sens du détail, autant chez Balzac je suis soufflée par son pouvoir d’invention. Même si parfois il devient excessif ; même si à la fin la narration s’emballe. Quant à la fresque sociale, elle est tellement convaincante que je me mets à chercher sur le net la ville de Saumur au temps de Balzac. Or j’apprends dans la présentation du roman qu’il s’agit d’un lieu symbolique, comme dans ses autres romans consacrés à la vie de province.



Le père Grandet s’insère dans la lignée des personnages qu’on aime détester. Quant à Eugénie, elle s’oppose à son père par son caractère, par sa générosité ; cependant, son opposition n’est pas radicale : elle ‘ne tue pas le père’ au sens où, après sa mort, elle continue à vivre dans la même maison et à fréquenter les mêmes personnes.



Extrait :

« Je te ramasserai des pièces d’or, des hollandaises, des portugaises, des roupies du Mongol, des génovines, et, avec ce que je te donnerai à tes fêtes, en trois ans tu auras rétabli la moitié de ton joli petit trésor en or. [ ] Tu devrais me baiser sur les yeux pour te dire ainsi des secrets et des mystères de vie et de mort pour les écus. Vraiment les écus vivent et grouillent comme des hommes : ça va, ça vient, ça sue, ça produit. » P200

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La Peau de chagrin



"La peau de chagrin ", c'est le thème éternel de l'homme prêt à tout pour vivre riche et heureux.



On le trouve d'abord dans "L'étrange histoire de Peter Schlemihl " de Von Chamisso (1813) : Peter Schlemihl a vendu son "ombre" au diable qui n'a de cesse de lui voler son âme, après avoir vécu l'opprobre de ceux qui méprisent la "différence" essaye en vain de la récupérer, chez Faust (1802 , puis 1832) " parabole de l'Humanité souffrante, tiraillée entre pensée et action. "

On peut aussi ajouter à cette liste "Le portrait de Dorian Gray"(1890), dans lequel le héros vit éternellement beau et jeune tandis que son portrait révèle la noirceur de son âme. Plus tard Boulgakov abordera le sujet dans Le Maître et Marguerite. (1928/1936)



La peau de Chagrin, publié en 1831 a donc trait à un sujet contemporain. Plus communément de nos jours, l'industrie des cosmétiques et la chirurgie esthétique tentent de vendre une prolongation de la jeunesse, rêve de l'être humain, aussi fort que celui de voler.



Il semblerait que ce roman soit considéré comme le premier roman dans lequel Balzac montre sa valeur. Il est peut-être dommage qu'il se soit cantonné par la suite à la "Comédie humaine".



Je ne sais...
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Honorine

Encore une fois, ma lecture dans l'ordre et in extenso de la Comédie humaine me fait découvrir un livre peu connu d'Honoré de Balzac… Entre longue nouvelle et court roman, Honorine est l'histoire d'une femme adultère que son mari n'a jamais cessé d'aimer et le récit d'une vaste entreprise visant à la ramener au domicile conjugal.



Balzac renoue ici avec le récit fait par l'un des personnages d'évènements passés dont la relation tend à soutenir une thèse défendue entre gens du monde : « en parlant littérature, on parla de l'éternel fonds de boutique de la république des lettres : la faute de la femme ! Et l'on se trouva bientôt en présence de deux opinions : qui, de la femme ou de l'homme, avait tort dans la faute de la femme ? »…

Le Consul général de France à Gênes, Maurice de l'Hostal , reçoit quelques hôtes de marque et se met en devoir de leur raconter un épisode de sa vie qui a marqué sa jeunesse... le comte Octave de Bauvan a été quitté par sa femme, Honorine, pour un amant avec lequel elle a brièvement connu la passion et la volupté et dont elle a eu un enfant. Abandonnée à son tour, son enfant décédé, elle vit en recluse dans une maison modeste et gagne sa vie en fabriquant des fleurs artificielles, sans savoir que son mari qui lui a pardonné et qui reste profondément amoureux d'elle, n'a cessé de tout organiser dans l'ombre pour lui faciliter la vie.

L'essentiel de la nouvelle va être consacré au récit du stratagème imaginé par le mari avec l'aide de son jeune secrétaire, Maurice de l'Hostal, pour déjouer l'hostilité de sa femme à son égard et favoriser leur réconciliation.

Si l'ensemble fonctionne plutôt bien, Maurice va devoir s'éloigner définitivement en se lançant dans la carrière diplomatique et en épousant une riche héritière, car il a entretemps succombé au charme d'Honorine… Il n'est pas anodin qu'il demande à son épouse, étrangement prénommée Onorina, d'aller voir leurs enfants, le temps de son récit…



Dans ce livre, Balzac met à l'honneur le point de vue féminin, entre son héroïne principale dont l'histoire nous est contée, et les trois femmes présentes, l'ambassadrice, la consulesse et Camille Maupin. Ces femmes censées naturellement être irréprochables, se révèlent impitoyables pour les femmes. L'épouse du narrateur a été éloignée durant son récit mais tout porte à croire qu'elle l'a entendu…

Honorine devient un personnage tragique partagée entre la passion et l'honneur. L'auteur n'hésite pas à donner des détails sur l'aventure qu'elle a vécue avec son amant, sa découverte de la sensualité et de la volupté, sur la maladresse de son mari qui n'a pas su s'y prendre avec elle ; puis le sens de l'honneur reprend le dessus, provoquant d'abord sa réclusion volontaire puis son retour au foyer conjugal. Elle provoque aussi la pitié de Maurice et de ceux qui la côtoient et se fait horreur à elle-même… Tous les moteurs de la tragédie, au sens classique, nous sont donc donnés à lire. Si Camille Maupin la qualifie de « grande âme », c'est qu'elle lui accorde un caractère sublime, accentué par son rapport avec les fleurs et la vie recluse.

J'ai également trouvé intéressant le mea culpa du mari, qui se rend bien compte qu'il a quelque chose à se reprocher vis à vis de sa jeune épouse, à une époque où nombre de mariages étaient arrangés : « j'ai compris que j'avais fait de ma femme une poésie dont je jouissais avec tant d'ivresse que je croyais mon ivresse partagée. Ah ! […] un amour sans discernement est, chez un mari, une faute qui peut préparer tous les crimes d'une femme ! J'avais probablement laissé sans emploi les forces de cette enfant, chérie comme une enfant ; je l'ai peut-être fatiguée de mon amour avant que l'heure de l'amour eût sonné pour elle ! ». de même, les hommes invités donnent l'impression qu'ils essayent de prouver qu'il peut rester des vertus à une femme après sa faute.



Honorine est un chant d'amour désespéré « qui procède de la tête, du coeur et des sens ». Malgré les bonnes dispositions du mari trompé, le repentir de l'épouse coupable, l'amitié sans faille et la loyauté du secrétaire… le dénouement (que je ne dévoilerai pas) sonne comme un glas ; heureusement, Balzac a laissé Camille Maupin, connue également sous le nom de Melle des Touches, conclure et la pensée de cette femme libre déjà rencontrée dans Béatrix recadre le débat dans les limites de la vie décrite dans les Scènes de la vie privée, hors de toutes dérives moralisatrices….

Encore une fois, une belle surprise. Je ne le redirai jamais assez : lisons, relisons Balzac.

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Le Père Goriot

Un classique que je n'avais pas encore lu, alors que Balzac est un auteur que je trouve fascinant. Dès le début, il ne déçoit pas : la description de la pension Vauquer et de ses occupants nous plonge dans leur quotidien comme si on y était ! Instantanément, les personnages acquièrent de l'épaisseur, on y croit ! On comprend aussi rapidement que ce n'est pas tant d'un homme en particulier, le père Goriot, que ce roman va parler, mais plutôt d'un certain milieu parisien, d'une certaine façon de vivre à une certaine époque.

Culte des apparences, frivolités, goût de l'argent et des belles choses, les filles Goriot ont tous les vices pour mettre leur père sur la paille. Rastignac, personnage témoin, vient donner de la profondeur au roman en montrant les questionnements moraux que ces vies impliquent...

Bref, un grand beau roman classique, à la fin prévisible mais si bien mené, si vivant !
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Le message

Le message est une histoire de Balzac, toute simple, dans laquelle je retrouve toutes les qualités de style, de maîtrise, que j'admire chez Balzac. Certes, ce n'est pas le plus grand monument de la Comédie Humaine, mais tout Balzac y est. J'ai adoré.
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La Peau de chagrin

Lu au lycée, ce roman m'avait beaucoup marquée. Je me souviens l'avoir très vite lu, captivée par l'ambiance, et par l'issue inéluctable.



C'est l'une des œuvres qui m'ont ouverte au fantastique
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Le Père Goriot

Apparemment plusieurs ont été dégoûté par ce livre au collège ou lycée. J'y ai échappé. J'ai découvert Balzac à la fac, avec le Colonel Chabert et la Peau de Chagrin, que j'ai davantage appréciés. le Père Goriot est plus long. Certains se plaignent de la longueur des descriptions. C'est devenu un poncif. Faut pas exagérer : la description de la pension et le portrait de ses résidents ne font que quelques dizaines de pages et Balzac ne décrit pas juste pour décrire; ses descriptions ne sont ni neutres ni gratuites : la pension est à l'image de sa tenancière. Balzac le dit : le lieu explique la personne et vice versa et Balzac y met toute ses détestations. Je trouve que c'est d'ailleurs trop à charge et trop chargé. Il ne fait pas dans la nuance. Donc "sauter" ces descriptions est se priver d'éléments de compréhension : Balzac critique autant la misère, où il craint devoir vivre un jour, que la bourgeoisie et l'aristocratie, milieux qui l'ont rejeté. M'agace davantage la multitude de phrases définitives sur les femmes, sur l'Amour, sur Paris etc (on peut en extraire des dizaines à afficher comme des sentences sur les pages d'un éphéméride). La suite rappelle les romans du siècle d'avant (Manon Lescaut, la Princesse de Clèves etc) : des allers-retours entre la pension (où le modeste côtoie la pauvreté) et les hôtels particuliers des gens riches d'argent. Je suis assez surpris de la manière dont sont touchés nombre de personnes par le personnage de Goriot. Pourtant celui-ci le dit lui-même : son "amour" pour ses filles est son seul "vice" et ils les a gâtées (comme des dents gâtées avec trop de sucre..). Contrairement à ce que dit un jeune lecteur, il n'est pas dans une relation sado-maso (il n'est jamais sadique) mais à la limite d'une relation incestueuse, en tous cas possessive (il n'est quasi pas question de la mère Goriot). Regarder la situation ainsi permet de pointer la part de responsabilité de Goriot et de moins accabler ses filles. Dans l'édition de poche de 1983, Nicole Mozet montre très habilement le parallèle entre le parcours de Goriot et les évolutions de la vie politique. Quant à Rastignac, il a du coeur, certes, mais il me semble qu'il étudie car il n'a pas le choix et qu'il est attiré par l'amour, les femmes, la réussite, bien davantage. Le récit montre le grand écart qu'il fait entre son cœur et ses penchants d'ambition. Son personnage est, comme le dise quelques contributeurs au site, plus complexe que ce que la postérité en a fait.

Globalement, je trouve que le livre est bien à l'image de son auteur, mangeant une nourriture trop riche, buvant trop de café, dormant peu, écrivant la nuit : opulent, riche, exalté, foisonnant, excessif, flamboyant, virtuose. Donc intéressant, mais avec ses limites.
Lien : https://marcokerma.com
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La comédie humaine - La Pléiade, tome 10

Une fois de plus j'ai été conquise par ce court roman De Balzac, L'enfant maudit qui nous remet en surface la philosophie de la pierre rejetée qui deviendra la pierre angulaire. Né, sous la colère de la mer et les soupçons d'adultère, sept mois après les noces, tout lymphatique, Étienne est renié par le duc d’Hérouville, son père, et maudit par les circonstances. Sa mère meurt, la nature et la mer le recueillent. Comme le destin a ses surprises, le voilà rétablit comme héritier du duc. Mais la malédiction est gourmande et tranchante, elle finit toujours par engloutir sa victime surtout si elle peut s'enrober sous le voile de l'amour...

Balzac recherche de la pureté dans ce petit bijou qu'il y va avec beaucoup de romantisme et d'innocence à travers ses personnages.
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Le Père Goriot

Honoré de Balzac, le père Goriot ! J'ai lu 2 fois ce roman. La première fois c'était en 1979 j'avais 17 ans et la deuxième fois ce fût en 2004, après le décès de mon père.

La première fois que j'ai lu ce roman grâce à ma professeure de Français, au-delà du style De Balzac, de l'évocation de l'époque mieux que n'importe quel manuel d'histoire, je fus bouleversé par l'histoire du père Goriot et j'en suis ressorti en regardant mon père, cet homme, totalement différemment. JE crois que ce roman m'avais rapproché intérieurement de lui.

C'est pourquoi, lors de son décès en 2004, j'ai relu ce roman, comme un hommage.

Depuis que je fais ce travail, grâce à Babelio, de retrouver les souvenirs de ces romans qui m'ont marqués tout au long de ma vie, je découvre la complexité qui nous lie tous aux romans, à l'écriture, aux mots qui deviennent des pensées, aux sentiments qui deviennent des actes et qui finalement nous approfondissent en créant des correspondances inouïs je laisse la parole à monsieur Baudelaire :



La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles;

L'homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l'observent avec des regards familiers.



Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.



II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,

Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,



Ayant l'expansion des choses infinies,

Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.



Charles Baudelaire


Lien : https://tsuvadra.blog/2021/0..
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Splendeurs et misères des courtisanes

Arraché au suicide par l'intrigant abbé Carlos Herrera, revoici Lucien de Rubempré à Paris - aussi brillant, aussi heureux qu'il en était parti accablé et défait à la fin des Illusions Perdues. Un protecteur puissant, assez d'argent pour mener un train de parfait dandy, une maîtresse aimante et dévouée, quelques amantes haut placées, un nom aristocratique reconnu... la Fortune enfin semble sourire au jeune homme, qui n'a guère plus qu'à conclure un beau mariage pour assurer sa place dans le grand monde.

Seulement... le protecteur n'est autre qu'un forçat évadé, la fortune qu'il assure à Lucien a des origines bien douteuses, la maîtresse de coeur est une ancienne prostituée qu'un homme dans sa situation ne peut pas afficher, et par ses maladresses, par ses anciens faux-pas, il a suscité quelques haines tenaces qui guettent la moindre faille pour le faire chuter.

Lucien sera heureux, pourtant, pendant quelques années. Mais la nuit où le baron de Nucingen entrevoit par accident le visage de la trop belle Esther, l'amante cachée, les choses commencent à sérieusement se compliquer. Le génie tortueux d'Herrera ne sera pas de trop pour se tirer de là, mais ses machinations implacables pourraient tout aussi bien broyer l'être fragile qu'elles ont entrepris de sauver...



Si le beau Lucien ne m'avait pas vraiment manqué, quel plaisir de retrouver Jacques Collin, le Vautrin du Père Goriot, plus ambigu que jamais sous son nouveau visage de prêtre espagnol ! Sous son aile, Lucien devient d'ailleurs moins sujet qu'objet du roman, ce qui lui convient considérablement mieux. Un personnage séduisant mais passif sur lequel se cristallisent les passions des autres caractères, qui prennent face à lui toute leur ampleur, découvrent par lui leur potentiel tragique encore insoupçonné.

Deux grands amours, ici, rédempteurs et destructeurs à la fois : celui de la belle Esther, simple prostituée qui pour Lucien se fera sainte puis martyre ; celui de Jacques, criminel aussi brillant qu'implacable, à qui ce joli garçon révèle un coeur et une capacité terrible à souffrir. Le premier, un peu convenu, joue avec les codes assez classiques du sordide et du sublime - il touche, pourtant, par le charme de cette femme depuis longtemps sacrifiée à l'autel des plaisirs masculins, foncièrement généreuse, déchirée entre deux visages contradictoires et inconciliables d'elle-même que son dangereux mentor manipule un peu trop bien. Le second, beaucoup plus rare, a toute l'ambiguité, l'audace et la puissance de son principal personnage, il déjoue les codes sociaux établis, les rapports de classes, de sexes et de genres, il manipule celui dont il a fait son idole, domine absolument et s'offre tout entier. Peut-être plus spirituel que charnel, il est odieux parfois, par l'emprise absolue qu'il entend exercer, magnifique malgré tout, par le bouleversement total qu'il entraîne chez cet homme d'airain.



Splendeurs et Misères, pourtant, est loin de se limiter à une double histoire d'amour, aussi complexe et intéressante soit-elle. De manière tout aussi intéressante et complexe, s'y exposent également les rapports entre la Société et ses laissés pour compte, pègre et prostituées, victimes dangereuses d'un ordre inique qui écrase sans pitié ses éléments les plus fragiles, retourne contre lui-même ceux qu'il n'a pas tués. Au terme d'un palpitant duel policier entre l'ancien forçat et un trio de redoutables espions, puis d'une bataille juridique à mille rebondissements, y aura-t-il seulement un vainqueur dans cette affaire ? Au lecteur de se faire son idée, sachant que ce qui est dit diffère bien souvent de ce qui est donné à voir... Ambiguité assez balzacienne, qu'amplifie ici les besoins du roman feuilleton, dans la forme duquel l'oeuvre est contrainte de se couler.

Les rivaux de Balzac sont désormais Eugène Sue et Dumas : on y perd parfois un peu en finesse, en précision, mais on y gagne aussi en efficacité narrative, avec une succession de chapitres très courts, un peu trop parfois, dont les effets de suspense rendent vite la lecture assez addictive !



Comme j'adore relier entre eux mes centres d'intérêt, et connaissant l'admiration que vouait Oscar Wilde à Balzac comme l'effet assez violent que ce roman en particulier eut sur lui [attention, SPOILERS sur les deux bouquins dans la suite de ce paragraphe !] ("La mort de Lucien de Rubempré est le plus grand drame de ma vie", aurait-il dit... avant de connaître le vrai sens du drame), je n'ai pas pu m'empêcher de noter au passage les parallèles nombreux qui existent entre Lucien et Dorian Gray.

Deux très beaux garçons, blonds, angéliques, sensibles et influençables, sont dévoyés par un séduisant démon (Lord Henry / Jacques Collin), tombent plus ou moins volontairement dans la dépravation et le crime, causent la mort d'une femme qui les aime trop (Sibyl Vane / Coralie (également comédienne) et Esther), voire la chute de celui à qui ils doivent tout (Basil Hallward / Jacques Collin) et, rattrapés par leur conscience, finissent par se donner la mort.

La chose a sûrement déjà été étudiée - les similitudes, en tout cas, sont vraiment intéressantes, et il faut bien noter au passage que le blondin angélique d'Oscar est sacrément plus accrocheur que celui d'Honoré :-)
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Le Médecin de campagne

Après avoir lu les Trois saisons de la rage de Victor Cohen Hadria (http://www.babelio.com/livres/Cohen-Hadria-Les-trois-saisons-de-la-rage/191149/critiques/886129) j'ai éprouvé le besoin de relire Un médecin de campagne, d'Honoré de Balzac.

Le thème de ces deux romans est quasi identique, seule différence, notable, Cohen Hadria est un auteur actuel qui explore un siècle passé, alors que Balzac est contemporain de l'histoire qu'il raconte.

Beaucoup de critiques, de spécialistes De Balzac, s'accordent à dire que le Médecin de campagne est un roman pré-balzacien. L'un des premiers écrits par l'auteur de la Comédie Humaine qui ne présente ni le style achevé, ni les subtils ressorts de narration qui enchanteront les lecteurs.

Le médecin de campagne est un roman initiatique. Les échafaudages de sa construction sont encore visibles. Mais cela n'est pas pour déplaire.

Le propos est précis et argumenté, emprunte par moment le ton d'un essai ou d'un manuel d'économie, tant les mécanismes économiques et sociaux décrits prennent parfois le pas sur la psychologie des personnages. le texte ressemble, bieN avant l'heure, aux écrits de Böhm-Bawerk et à ses fameux détours de production, et montre à quel point Balzac se documentait sur les sujets dont il faisait ensuite la matière de ses romans.

Le récit n'est en fait qu'un dialogue entre deux hommes, le docteur Benassis établi dans une commune rurale d'un fond de vallée du massif de la Grande Chartreuse et l'ancien chef d'escadron Pierre-Joseph Genestas, qui se présente à Benassis comme Pierre Bluteau capitaine à Grenoble.

Les deux hommes ont leurs manies et leurs secrets. Ils vont apprendre à se connaître et à s'apprivoiser.

«Quittant la conversation banale qu'il avait engagée, le commandant dit au médecin : – Comment avez-vous fait, monsieur, pour tripler en dix ans la population de cette vallée où vous aviez trouvé sept cents âmes, et qui, dites-vous, en compte aujourd'hui plus de deux mille ?»

Le bon docteur Benassis décrit à son hôte, la façon dont il a crée les conditions du développement économique local de cette vallée sinistrée de la vallée de la Maurienne, comment il incita certains paysans à se transformer en producteurs d'osiers ou en éleveurs pour produire le cuir qui, vendu à des artisans, leur permettra de fabriquer les chaussures de la communauté, d'être rémunéré pour cela et à leur tour d'acheter la production d'autres acteurs économiques : maraîchers, boulangers, bouchers, d'inciter les autorités à construire des routes et des équipements.

«Vous allez peut-être rire de mon début, monsieur, reprit le médecin après une pause. J'ai commencé cette oeuvre difficile par une fabrique de paniers. Ces pauvres gens achetaient à Grenoble leurs clayons à fromages et les vanneries indispensables à leur misérable commerce. Je donnai l'idée à un jeune homme intelligent de prendre à ferme, le long du torrent, une grande portion de terrain que les alluvions enrichissent annuellement, et où l'osier devait très bien venir. Après avoir supputé la quantité de vanneries consommées par le canton, j'allai dénicher à Grenoble quelque jeune ouvrier sans ressource pécuniaire, habile travailleur. (...) Je lui persuadai de vendre ses paniers au-dessous des prix de Grenoble, tout en les fabriquant mieux.»

«Tout en aidant le planteur d'oseraies et le faiseur de paniers, tout en construisant ma route, je continuais insensiblement mon oeuvre. J'eus deux chevaux, le marchand de bois, mon adjoint, en avait trois, il ne pouvait les faire ferrer qu'à Grenoble quand il y allait, j'engageai donc un maréchal-ferrant, qui connaissait un peu l'art vétérinaire, à venir ici en lui promettant beaucoup d'ouvrage.»

«La chaussure est une de ces consommations qui ne s'arrêtent jamais, une fabrication dont le moindre avantage est promptement apprécié par le consommateur. J'ai eu le bonheur de ne pas me tromper, monsieur. Aujourd'hui nous avons cinq tanneries, elles emploient tous les cuirs du Département (...) je lui proposai de se fixer dans le bourg en lui promettant de favoriser son industrie de tous mes moyens, et je mis en effet à sa disposition une assez forte somme d'argent. Il accepta. J'avais mes idées. Nos cuirs s'étaient améliorés, nous pouvions dans un certain temps les consommer nous-mêmes en fabriquant des chaussures à des prix modérés.»

«Alors vinrent s'établir ici douze autres ménages dont les chefs étaient travailleurs, producteurs et consommateurs : maçons, charpentiers, couvreurs, menuisiers, serruriers, vitriers qui avaient de la besogne pour longtemps ; ne devaient-ils pas se construire leurs maisons après avoir bâti celles des autres ? n'amenaient-ils pas des ouvriers avec eux ?»

Le docteur Benassis est un philanthrope, qui n'exerce sa fonction de maire que dans le but de servir ses concitoyens, ce qui ne manque pas d'étonner le vieux militaire :

«Genestas mit une interrogation si visible dans l'air de sa physionomie et dans son geste, que le médecin lui raconta, tout en marchant, l'histoire annoncée par ce début.

- Monsieur, quand je vins m'établir ici, je trouvai dans cette partie du canton une douzaine de crétins, dit le médecin en se retournant pour montrer à l'officier les maisons ruinées. La situation de ce hameau dans un fond sans courant d'air, près du torrent dont l'eau provient des neiges fondues, privé des bienfaits du soleil, qui n'éclaire que le sommet de la montagne, tout y favorise la propagation de cette affreuse maladie.»

Je promis donc de laisser le crétin en paix dans sa maison, à la condition que personne n'en approcherait, que les familles de ce village passeraient l'eau et viendraient loger au bourg dans des maisons neuves que je me chargeai de construire en y joignant des terres dont le prix plus tard devait m'être remboursé par la Commune. Eh ! bien, mon cher monsieur, il me fallut six mois pour vaincre les résistances que rencontra l'exécution de ce marché, quelque avantageux qu'il fût aux familles de ce village.»

L'action de Benassis vise l'amélioration de tous les secteurs d'activité, mais aussi celle des conditions sanitaires de la population :

Assainissement :

«J'enrichis l'avenir de la Commune en plantant une double rangée de peupliers le long de chaque fossé latéral.»

Bien-être animal et qualité des productions :

Des soins accordés aux bestiaux dépend la beauté des races et des individus, partant celle des produits ; je prêchai donc l'assainissement des étables. Par la comparaison du profit que rend une bête bien logée, bien pansée, avec le maigre rapport d'un bétail mal soigné, je fis insensiblement changer le régime des bestiaux de la Commune : pas une bête ne souffrit. Les vaches et les boeufs furent pansés comme ils le sont en Suisse et en Auvergne. Les bergeries, les écuries, les vacheries, les laiteries, les granges se rebâtirent sur le modèle de mes constructions et de celles de monsieur Gravier qui sont vastes, bien aérées, par conséquent salubres.

Cette pensée a toujours déterminé les États sans base territoriale, comme Tyr, Carthage, Venise, la Hollande et l'Angleterre, à s'emparer du commerce de transport. Je cherchai pour notre petite sphère une pensée analogue, afin d'y créer un troisième âge commercial.

Genestas ne comprend pas les motivations du bon docteur :

– Monsieur, lui dit-il, vous avez une âme vraiment citoyenne, et je m'étonne qu'après avoir accompli tant de choses, vous n'ayez pas tenté d'éclairer le gouvernement.

Benassis se mit à rire, mais doucement et d'un air triste.

– Écrire quelque mémoire sur les moyens de civiliser la France, n'est-ce pas ? Avant vous, monsieur Gravier me l'avait dit, monsieur. Hélas ! on n'éclaire pas un gouvernement, et, de tous les gouvernements, le moins susceptible d'être éclairé est celui qui croit répandre des lumières.



C'est seulement à la fin du roman que Bluteau/Genestas livrera son secret à Benassis :

La campagne de Russie

Une jeune juive de Pologne

La félonie de son aide de camp Renard

L'enfant dont il hérite de la charge

La recherche d'un médecin digne de confiance.



Un roman à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas, à redécouvrir pour les autres.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Le Cabinet des Antiques

" Le Cabinet des Antiques " publié en 1838 par Honoré de

Balzac, forme avec " La Vieille Fille " du même auteur un

diptyque. Dans ce roman, l' auteur s' intéresse à la vieille

noblesse de province, pure et dure, qui a été ruinée par la

Révolution . Ce roman a comme narrateur, le journaliste et

écrivain, Emile Blondet déjà rencontré dans les " Illusions

Perdues ". Le narrateur intervient surtout pour parler des

faits dont il a été témoin, et surtout sa grande admiration

pour Armande d' Esgrignon et de l' ambiance qui régnait

dans une petite ville de province .
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La fille aux yeux d'or

Ce roman court, ou cette longue nouvelle, commence par l'évocation d'un Paris organisé en cercles concentriques, comme l'Enfer dont Balzac est le nouveau Dante : après la Divine Comédie, voici la Comédie Humaine. Au fond de cet enfer parisien, il place deux êtres jeunes et beaux, Henri de Marsay, noble, riche et promis à un grand destin, et Paquita Valdez, esclave séquestrée dans une sorte de harem à l'orientale par celle qui l'aime. Au premier regard, c'est le coup de foudre entre les deux jeunes gens, entraînés dans une intrigue à l'orientale où rien ne manque, ni les parfums capiteux et les tapis, ni le janissaire, ni le sérail en plein Paris. C'est au Delacroix des "Femmes d'Alger" que le livre est dédié, où bien des pages rappellent les plus beaux tableaux du maître de la couleur romantique. On remarquera que Balzac rend explicitement hommage à trois grands maîtres du roman d'amour : le Rousseau de "La Nouvelle Héloïse", le Laclos des "Liaisons Dangereuses", et l'auteur de Justine, le marquis de Sade. Ces hommages, au détour d'une page, aident à imaginer et à apprécier l'écriture et l'inspiration de "La Fille aux Yeux d'Or."
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Mémoires de deux jeunes mariées

Mémoires de deux jeunes mariées est un roman épistolaire. Louise de Chaulieu et Renée de Maucombe se sont connues au couvent. A seize ou dix-sept ans, elles en sortent plus ou moins contre la volonté de leurs parents, qui auraient préféré qu'elles embrassent la vie religieuse afin de ne pas avoir a payer une dot. Alors que Louise découvre le monde parisien et ses fêtes éternelles, Renée regagne sa Provence natale. Les parents ne veulent pas payer de dot : qu'a cela ne tienne ! Plutôt mourir que de retourner au couvent et sacrifier leurs vies pour la fortune de leurs frères, et l'une et l'autre se marieront sans.

Les amies empruntent des chemins bien différents. Renée se résigne a épouser Louis de l'Estorade, qu'elle n'aime pas mais qu'elle s'efforcera de rendre heureux en organisant la vie de famille avec beaucoup de soin. Par ses enfants et son attachement tendre a son mari, elle s’épanouit finalement.

Louise, la terrible Louise fera deux mariages d'amour. Tout d'abord, elle épousera Felipe de Macumer, Grand d'Espagne déchu, qui l'aime a la folie et qu'elle finira par tuer de caprices. Apres plusieurs années de deuil, elle s’éprend de Marie Gaston, petit écrivain avec lequel elle mènera une vie très secrète au Chalet. Cet amour-la la tuera, par une jalousie infondee.



Avec ses deux jeunes mariées, Balzac signe la un très grand roman féministe, dans un siècle qui sacrifie bien trop souvent le bonheur des femmes a la fortune des hommes et aux convenances. les deux sont belles et intelligentes et chacune, a sa manière, parviendra a être heureuse.



Challenge ABC 2015/2016
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Séraphîta (précédée de) Etude de La philosophie de ..

Alors que la frêle Minna, à peine âgée de 16 ans, suit le beau Séraphîtüs au sommet du mont Falberg, fiord norvégien où règne le froid et la glace, poussée par son amour pour ce jeune homme à la beauté divine, Wilfrid est tombé sous le charme de Séraphîta, jeune fille solitaire qui vit dans un château du village de Javis, au pied du Falberg. Minna habite également ce village avec son père, le pasteur M. Becker, un homme pieux et pragmatique malgré sa connaissance des oeuvres de Swedenborg. Wilfrid est là de passage : voyageur arrêté par l'hiver qui l'a amené à demeurer dans ce coin de Norvège.



Séraphîta et Séraphîtüs ne sont en réalité qu'un seul être, ni homme ni femme ou plutôt les deux à la fois, un esprit, un ange, un séraphin, la personnification de l'Amour, de l'Absolu. C'est un personnage qui voit ce que les autres ne voient pas, sans avoir à apprendre, en communication directe avec le monde divin, immortel. Une créature surnaturelle. Une incarnation de la perfection.



Ce personnage est directement issu des théories de Swedenborg (1688-1772) célèbre scientifique puis mystique suédois qui, après avoir écrit des ouvrages de philosophie, de physique, de mathématiques, de minéralogie, d'économie ; après avoir étudié le système solaire, l'anatomie, le cerveau humain ; après avoir fondé le premier journal scientifique suédois, avoir été l'auteur d'inventions diverses, a eu une expérience mystique au milieu de sa vie et s'est mis à converser avec les anges... Il s'est alors plongé dans des recherches philosophiques et théologiques, démontrant le principe des correspondances entre le monde spirituel et le monde matériel. Il donne une grande place à l'amour et l'altruisme dans son oeuvre et croit à l'existence d'êtres immatériels, des Esprits angéliques. S'il a fait des adeptes, certains détracteurs ont affirmé qu'il était devenu fou...



Pour en revenir au roman De Balzac, une grande partie est consacrée aux théories mystiques de Swedendorg, dont est issue Séraphîta, ses deux parents étant des adeptes de son église, imprégnés de sa spiritualité.



Personnellement, bien qu'aimant à la fois la philosophie, Balzac que j'ai beaucoup lu et la Norvège, très beau pays, je n'ai pas été très convaincue par ce roman ni par ce personnage éthéré. J'ai de loin préféré "La Peau de chagrin", "La Recherche de l'absolu", "Le Chef d'oeuvre inconnu" ou même "L'Enfant maudit" qui font également parti des études philosophiques balzaciennes.



Par contre je trouve très intéressant le projet de cette maison d'édition de travailler autour du lien entre la littérature et la philosophie et de mettre en lumière les relations qui peuvent exister entre ces deux disciplines, la littérature pouvant constituer un accès à la philosophie et inversement la philosophie éclairer d'un jour nouveau l'oeuvre littéraire.

Merci à Babelio et aux Éditions sur le fil pour cette découverte.
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