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Critiques de Michaël Mention (543)
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Les Gentils

« Les Gentils », c’est l’histoire de Franck Lombard, un disquaire passionné dont la vie s’est écroulée le jour où sa gamine s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Incapable de vivre avec l’idée que le coupable de la mort de sa fille puisse échapper à la justice, il part lui-même à sa recherche. Même si son seul indice est un logo Anarchie tatoué sur l’épaule du fautif, il est bien décidé à le retrouver…où qu’il aille !



« Les Gentils » c’est Michaël Mention, un auteur dont j’ai refermé le dernier roman, « Power », le poing tendu vers le ciel après 450 pages d’immersion en compagnie des Black Panthers dans le contexte politique et social particulièrement tendu des sixties. Changement de décor dans ce nouveau roman qui nous plonge en 1978, accompagné d’une playlist qu’un code QR permet de retrouver facilement sur Deezer. Une bande-son particulièrement rock, qui contribue à nous installer dans la bonne ambiance pour ce road-trip qui nous emmène sur le chemin de la vengeance.



« Les Gentils » est l’histoire d’une souffrance incommensurable, celle d’un père qui perd totalement pied, incapable de faire le deuil de sa fille tant que l’assassin ne sera pas puni. Partageant les pensées de cet homme débordant de haine et de vengeance, l’auteur invite à suivre sa descente aux enfers sur le rythme effréné d’une écriture dont il a le secret. Des chapitres très courts et des mots qui claquent sur une musique endiablée, pour un récit particulièrement immersif, impossible à lâcher.



« Les Gentils » est également une aventure rocambolesque qui est parvenue à mettre à mal mon esprit cartésien, qui affectionne surtout les intrigues plus structurées. En suivant les déboires de cet électron libre guidé par une vengeance de surcroît aveugle, j’ai donc régulièrement été confronté à des rebondissements parfois très/trop invraisemblables. M’accrochant au souffle de cet auteur dont j’affectionne particulièrement le style, de Paris à Marseille, en passant par la jungle amazonienne, j’ai finalement repris pied (et mon souffle) au cœur de la communauté agraire de Jonestown, où Michaël Mention conclut brillamment la destinée de son personnage, en rejoignant les faits historiques terribles qui ont frappé cette secte créée en 1974 par le révérend Jim Jones dans la région de Barima-Waini au Guyana.
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Dehors les chiens

L’agent des services secrets Crimson Dyke sillonne la Californie de 1866 pour arrêter les faux-monnayeurs. Son parcours d’itinérant lui fait incidemment remarquer les similitudes entre plusieurs meurtres atrocement commis dans différentes villes. Mais son intervention est très mal accueillie par les autorités locales, bien décidées à étouffer ces affaires. Pendant que la vindicte des populations se tourne une fois de plus contre les Amérindiens, Crimson se retrouve seul à mener une enquête digne de ce nom, s’attirant d’impitoyables représailles. Le voilà à son tour devenu gibier...





Michaël Mention revisite le western en le débarrassant de ses clichés, et nous sert une histoire noire et désabusée que l’on ressent volontiers assez représentative de la réalité historique. Les protagonistes, pour la plupart misérables, ne s’obstinent dans ces terres hostiles qu’avec l’obsession désespérée d’y trouver enfin un terme à leur indigence. Les appétits sont féroces et la gâchette facile, dans cet environnement sauvage où chacun n’a que la hâte de se servir à tout prix, n’en déplaise aux quelques représentants de l’ordre incapables d’omniprésence. D’ailleurs, encore faudrait-il que ces derniers, du haut de leur maigre traitement, résistent à la corruption et aux intimidations de plus puissants, pressés de s’assurer la main mise sur le pays, au travers de ses mines d’or ou de ses compagnies de chemin de fer.





Efficace et brutale, la narration a tôt fait de nous plonger dans une intrigue pleine de rebondissements et de clins d’oeil intelligents. L’imperturbable « poor and lonesone » Crimson, bien décidé à rester ferme sur sa fidèle monture et sur son droit chemin, se retrouve confronté à une société d’hommes aussi frustes, sales et puants, qu’avides et dépourvus de scrupules, en tous les cas tout aussi capables de cette barbarie qu’ils attribuent aux Amérindiens. Ceux-ci ne sont pas les seuls à en faire les frais. Il faut y ajouter les Mexicains, les Noirs – le Ku Klux Klan vient d’être créé –, et les femmes, puisque, à cette époque, « dans l’Ouest, neuf femmes sur dix auraient été violées au moins une fois ».





Frappé au coin d’une discrète ironie, ce polar-western-roman noir s’avère aussi divertissant que réaliste et solidement documenté. Séduit par son style corrosif, son rythme prenant et l’abondance de ses références, ses lecteurs peuvent se réjouir qu’il soit le premier d’une série à venir, consacrée à l’agent Crimson.


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Dehors les chiens

Tout " gamin " comme on dit , j'adorais lire les illustrés dits " de cow- boys " et regarder les westerns avec , entre autres , le célèbre John Wayne . Et puis , ce genre est devenu un " sous genre " puis est complètement tombé en désuétude

Ainsi va la vie , les goûts changent , évoluent, c'est la loi même de l'évolution des êtres et de leurs activités....

Aussi , lorsqu'un écrivain aussi talentueux que Michael Mention s'est lancé dans ce challenge un peu fou de " remettre au goût du jour " le Far West " , j'ai pris mon colt , sauté en selle et me suis lancé à l'aventure , en Californie , à la découverte de ce " nouveau monde " , un pays en reconstruction après la guerre civile . Alors , autant le dire tout de suite , je n'ai rien , mais rien retrouvé de ce que ma mémoire me restituait , rien mais rien et , pourtant , j'ai tout simplement adoré . Je ne saurais dire si l'on doit qualifier cet ouvrage de polar ou de roman noir , mais ce dont je suis certain , c'est qu'il existe tout d'abord à travers l'époque et une ambiance toute particulière avec une excellente description de la vie quotidienne . On y aborde des thèmes aussi particuliers que la nourriture , l'importance d' une bonne monture et , à travers le personnage de Crimson Dyke , la rémunération " faiblarde " des agents des services secrets de l'état.... Ce personnage " principal " , parlons - en .Ce n'est pas un cow- boy , pas un shériff , c'est un simple agent missionné par " l'United States Secret Service " nouvellement créé pour lutter contre les faux - monnayeurs , un simple agent qui va s'éloigner de sa fonction première pour s'intéresser à des meurtres et , poussé par son intégrité sans faille , va chercher à en confondre les coupables . C'est un personnage fort que nous présente Michael Mention , dans un monde qui cherche la stabilité mais doit tout de même s'opposer à des individus bien peu scrupuleux .A ce titre , il sera intéressant de placer en opposition , les personnages de Walter et Kovalski .

Ajoutons que l'écriture de l'auteur est incroyablement juste , brutale , efficace , que l'humour , non pas dans les situations mais dans les références ( noms propres , musique ) est aussi bien présent et on admettra que ce roman a été travaillé , subtilement réfléchi, et que ce ne sera pas un hasard si l'adhésion d'un large public lui sera réservée, je le pense . Pas un hasard non plus que cette parution inédite directement au format poche . Le western , genre populaire s'il en fut , retrouve ses lettres de noblesse avec Michael Mention . Une " revisite " qui m'a séduit, je l'avoue et replongé dans un monde que je croyais à jamais révolu . John Wayne n'y aurait sans doute pas sa place , tout y est bien trop différent , vous le verrez , mais est- ce si grave ?L'important est sans doute de voir revenir au premier plan , un genre qui a accompagné tant de gens il y a ....oui , bon , ça va...Merci à Michael Mention pour cette heureuse initiative .
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Dehors les chiens

Crimson Dyke est un agent des Services Secrets qui sillonne les États-Unis à la recherche des faux-monnayeurs qu'il livre ensuite au juge. En 1866, en Californie du Nord, il met la main sur un certain Brad O'Herlily qui fera la route jusqu'à Gold Greek, une corde autour du cou, attaché à la selle de son cheval. Une fois à destination, il remet le faussaire au Marshal, informe via un télégraphe Washington et quitte la ville. À Providence où il amène un certain Eliot, il est accueilli avec méfiance par le Sheriff Kowalski qui, visiblement, tient à la tranquillité de sa ville. Pourtant, le soir même, des cris alarment toute la population qui, abasourdie et choquée, découvre le corps de l'un d'eux, Gary, sans vie, plusieurs coups de lame ayant eu raison de lui. Serait-ce le fait d'un rôdeur ? D'un déserteur ? D'un Indien ? Soupçonneux, Crimson découvre très vite que Gary est le deuxième homme tué dans les mêmes conditions...



Une série de crimes étouffés et donc impunis, voilà ce qui attend l'agent Crimson Dyke alors qu'il sillonne les routes de la Californie du Nord. Curieux, intrigué et droit, il ne lui faudra que peu de temps pour se décider à mener l'enquête lui-même, n'en déplaise visiblement à certains, pour la plupart hauts placés ou décorés, qui n'attendaient rien d'autre que le temps n'apaise les esprits. Sur sa route, il fera, entre autres, la connaissance du Sheriff Kowalski et de son ami, le juge Clifford, tous les deux ne voyant que leurs intérêts, la maîtresse d'école itinérante, Dorothy, qui ne le laissera pas indifférent, les redoutables Four Seasons ou encore l'impitoyable Mr Benedict. Toute une galerie de personnages denses, hauts en couleurs, la plupart sans scrupules, avides de pouvoir, violents et à la gâchette facile qui se battent et débattent face à l'injustice et au mépris, au cœur de ces contrées désertiques, sous un soleil plombant. Michaël Mention nous offre un western trépidant, vif et fort bien documenté (de la naissance du KKK aux inventeurs du Smith & Wesson en passant par le tremblement de terre de San Francisco). Sans concession et avec beaucoup de noirceur, il dépoussière le western.

Une chevauchée où seule règne la loi du plus fort...
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La voix secrète

9 janvier 1836, Paris. Sous bonne escorte et sous les cris du peuple qui réclament sa tête, Lacenaire, vêtu élégamment, se dirige vers l'échafaud. À ses côtés, son ami et amant, Avril. Après avoir nargué l'inspecteur Canler, il fait ses adieux au lieutenant Allard et c'est avec un immense soulagement, heureux de quitter cette France pathétique, qu'il observe la guillotine. Elle qu'il attend depuis si longtemps. La foule se tait, la lame s'abat...

... sur la tête de la petite Madeleine, 8 ans, qui roule sur le sol, avant d'être livrée au préfet Gisquet en ce 1er décembre 1835. Aussitôt, il fait venir Pierre Allard, le chef de la Sureté, à qui il confie l'enquête, bien que ce dernier a déjà une affaire en cours, l'attentat des républicains. La France qui connaît des heures déjà bien agitées, il va de soi que l'affaire ne doit pas s'ébruiter. Lorsque le corps d'un enfant est retrouvé sans tête, la police constate certaines similitudes avec les meurtres commis par Pierre-François Lacenaire. Or ce dernier est en prison, attendant la guillotine en écrivant ses Mémoires...



Lorsque des têtes puis des corps d'enfants sont retrouvés disséminés dans Paris, toute la population prend peur. L'ambiance n'étant pas au beau fixe depuis des mois (attentats, misère...), le lieutenant Allard est prié, par ses supérieurs, de résoudre cette horrible affaire au plus vite. Ce roman policier se démarque de par son aspect historique des plus passionnants. En effet, de par sa plume immersive et descriptive, Michaël Mention nous plonge parfaitement dans un Paris des années 1830 en relatant les terribles attentats visant le Roi (le plus meurtrier étant celui mené par Fieschi), la population qui se tue au travail ainsi que la misère sociale mais aussi en mettant sur le devant de la scène de véritables personnages, le préfet Gisquet ou encore Pierre-François Lacenaire, poète escroc et assassin. C'est d'ailleurs à partir de ses Mémoires que l'auteur a tissé son roman. Ainsi, en mélangeant les genres, il nous offre un roman sombre, captivant, mené tambour battant mais aussi glaçant.

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Manhattan chaos

Par où commencer ? Bon , n'importe où finalement puisque ,dans ce roman , ce sont des tonnes d'événements qui vont se dérouler en l'espace d'une nuit .Une seule nuit , mais quelle nuit , celle du 13 juillet 1977 , nuit d'une panne d'électricité qui marqua à jamais les esprits newyorkais .

Il y avait eu " coup de foudre à Manhattan " , voici " Manhattan Chaos " , mais ,je préfère vous prévenir tout de suite, l'atmosphère sera tout à fait différente selon que l'on s'intéresse à l'un ou à l'autre . Glamour dans un cas , glaçant pour le second , malgré la canicule .

Miles Davis ." Inactif" musicalement depuis deux ans , le musicien vit enfermé chez lui , déprimé , addict aux " paradis artificiels" , rongé par les drogues.

En manque d'héroïne, il se lance dans les ténèbres à la recherche du dealer qui lui fournira " sa dose ". Une nuit d'épouvante l'attend......

C'est un roman difficile à définir. Noir très noir , c'est certain ,mais aussi fantastique , et l'on se demande si la fiction qui se déroule sous nos yeux ne sort pas d'un esprit malade , un esprit perturbé au point de transformer en réalité les pires cauchemars . Je ne ferai pas de comparaison , mais on retrouve dans " Manhattan Chaos " une atmosphère aussi angoissante que dans certaines nouvelles ou encore dans " Le Horla " du maître Maupassant . Sincèrement , " ça décoiffe " dans cette interminable nuit . Les " accidents " pleuvent sur Manhattan aussi brutalement et férocement que les " plaies d'Egypte " . Une partie de l'histoire du pays défile sous nos yeux médusés et Miles Davis semble être une cible privilégiée dont la vie ne tient qu'à un fil .

L'auteur a même poussé le zèle jusqu'à relier ses paragraphes de manière un peu " anarchique " pour mieux nous situer au coeur de l'action , pour souligner des ruptures temporelles qui ajoutent à notre désarroi en nous " engluant " jusqu'au bout dans un cauchemar dont on peine à se debarrasser. Je ne vous parlerai pas du personnage de John , ce serait pourtant la " cerise sur le gateau " mais non , c'est assez comme ca....

Loin d'être ennuyeux , ce petit roman " cauchemardesque " nous tient en haleine jusqu'au bout , servi par un vocabulaire de circonstance , une alternance de phrases plus ou moins longues ou nominales ou infinitives qui rythment habilement l'intrigue....

Incontestablement , ce roman est troublant , dérangeant, inquiétant , mais très abouti . Ceci étant , si vous me le permettez , après avoir lui avoir décerné , la " Michaël Mention très bien " , je vais me regarder " Coup de foudre à Manhattan " . Là , au moins , l'orage annoncé est plus...cool et , croyez- moi , c'est indispensable pour retrouver le moral.....
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Les Gentils

La vie de Franck, disquaire, s'est arrêtée en ce jour de juin 1977 lorsque sa fille est décédée. Un minable braquage, juste une vingtaine de billets, dans la boulangerie « Au bon pain », là où elle s'arrêtait tous les jours en revenant de l'école, a mal tourné. En voulant s'enfuir, le braqueur l'a poussée violemment, sa tête a heurté le mur. Si, depuis des mois, la police assure Franck qu'elle met tout en œuvre pour retrouver cet homme, personne n'a encore été interpelé. C'en est trop pour Franck qui ne supporte plus de savoir cet assassin en liberté, peine même parfois à respirer tant sa douleur et son chagrin le submergent. Alors il décide de prendre les choses en main, et se met à la recherche de cet homme blanc, brun, la vingtaine et le logo Anarchie tatoué sur l'épaule gauche. Si sa quête débute dans le 14e arrondissement de Paris, il est loin de se douter qu'elle le conduira à des milliers de kilomètres de la France...



Franck n'a absolument plus rien à perdre. Sa fille était toute sa vie. Sa femme étant partie, son magasin de disques vendu, il est prêt à suivre, sans relâche, la route de celui qui a tué son enfant. Yannick, un prénom tel un mantra qui va le conduire hors des sentiers battus, bien loin de chez lui. Marseille, la Guyane, la jungle amazonienne, Jonestown... Autant de lieux parfois peu accueillants, voire dangereux ou inhospitaliers et autant de rencontres qui le mettront sur la piste de Yannick, oui, mais à quel prix ! Au prix de combien de cadavres, de sang coulé, de désillusions, de trahisons, d'échecs ? Sur fond de rock, ce road-trip, essoufflant, suintant, oppressant et au rythme effréné, ne souffre d'aucun temps mort. L'écriture, vive, parfois saccadée ou effrénée, renforce cette impression d'urgence, de vie ou de mort, nous immerge d'autant plus dans cette ambiance pesante, sanglante, violente et douloureuse. La fin, mettant en scène un tragique fait divers, se révèle d'une force incroyable. Michaël Mention nous offre un roman très noir et saisissant...

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Bienvenue à Cotton's Warwick

Au fin fond de l’Australie, au cœur d’un endroit hostile, un petit groupe de personnes dont une seule femme essaie de survivre. Soudain, des morts inexpliquées vont faire basculer le destin de cette communauté.



J’ai eu la bonne idée de lire ce bouquin pendant la canicule, afin d’être dans l’atmosphère étouffante des personnages. Quelle idée ! Cela dit, ne mettez pas un pied, ou plutôt un œil à Cotton’s Warwick car vous n’en reviendrez pas… du moins vous serez absent pendant quelques heures le temps de finir ce roman qui va vous prendre aux tripes. Âmes sensibles s’abstenir. C’est noir, c’est sanglant, on étouffe… Mais quel bouquin mes aïeux !



Merci à Belette, du blog The Cannibal Lecteur, pour cette découverte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Sale temps pour le pays

Leeds, janvier 1976. Un ouvrier découvre le cadavre d'une prostituée dans un terrain vague. Il s'agit d'Emily Oldson, mère de 3 enfants, sans profession et prostituée occasionnelle. Le rapport du légiste fait froid dans le dos: 2 plaies à l'arrière du crâne causées par un marteau à panne ronde, tournevis planté dans le dos et pas moins de 32 lacérations dans le cou, ventre et poitrine. Le superintendant Walter Bellamy confie l'affaire à l'inspecteur George Knox, 20 ans à la Crim', une gueule à la Richard Burton, des Ray Ban qu'il ne quitte jamais. Taillé pour cette enquête. Ce meurtre n'est pas sans rappeler les deux agressions survenues l'année d'avant, l'une à Keighley et l'autre à Halifax. Les prostituées ont réussi à décrire leur agresseur: une trentaine d'année, brun et moustachu.

Le 6 février 1977, un autre corps est découvert. L'enquête n'avance pas. La population s'agite et commence à avoir peur.

Le 15 avril de cette même année, ce sera au tour de la ville de Bradford avec la découverte du corps d'une autre prostituée.

A grand renfort, la police mobilise ses troupes. Le détective Mark Burstyn est également mis sur l'affaire. Une aide bienvenue pour Knox qui doit, en plus, aider sa femme à lutter contre son cancer...



Michaël Mention s'est inspiré de la série de crimes perpétués en Angleterre à la fin des années 70 par Peter William Sutcliffe surnommé "L' éventreur du Yorkshire". Un parcours de tueur qui fait froid dans le dos avec 13 victimes à son compteur. L'auteur s'attarde, évidemment, sur la progression de l'enquête mais aussi sur les personnages au fort caractère et le contexte économique, social et politique de l'époque, notamment la crise suite au choc pétrolier, l'effroi de la population, les manifs, le couvre-feu établi, l'échec des Travaillistes et l'arrivée de Tatcher au pouvoir. Sale temps pour le pays entier.

L'auteur, de par ses recherches certaines, nous plonge de suite dans cette fin des années 70 et dresse un portrait amer de ce pays. Des chapitres courts, un style journalistique et une écriture nerveuse donnent du rythme à ce polar captivant et étonnant. L'ambiance est plus que jamais noire, le décor gris et les personnages charismatiques et attachants.



Sale temps pour le pays, tous aux abris!
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Adieu demain

Le petit Peter a pas eu la vie très facile. Un papa cocu, violent et porté sur la boisson; une maman qui a quitté le foyer en compagnie de ses trois autres gamins et qui a fait la pute pour subvenir aux dépenses; une phobie des araignées depuis son plus jeune âge. Installé dans un petit studio de 10 m², très peu d'amis et renfermé sur lui-même, son arachnophobie plus présente que jamais le poussera à violenter le petit épicier du coin qui ne voulait pas lui faire crédit de ces bombes. Un séjour en taule et une rencontre improbable en la personne de Witcliffe alias L'éventreur du Yorkshire...

... arrêté, il y a 20 ans, par Mark et ses collègues, promu aujourd'hui superintendant. Mais, voilà bientôt que le cauchemar recommence avec ce crime commis sur une prostituée, retrouvée une flèche dans le front et les seins et le ventre lacérés...



D'une période allant de 1969 (la naissance de Peter) à 2001, l'on suit parallèlement la vie de Peter, jeune homme aussi insensible qu'étrange, sa passion étant celle des tueurs en séries, avec une petite préférence pour Witcliffe, et les agents Mark et Cooper, chargés de l'enquête du tueur à l'arbalète. L'on plonge littéralement en chacun d'eux, l'on découvre petit à petit leurs forces, leurs faiblesses mais aussi leurs peurs, véritable personnage à part entière qui habite ce roman, et leurs folies. Tous les personnages haut campés et au fort caractère seront amenés jusqu'au bout de leur propre limite.

Bien plus qu'un roman policier, ce polar s'inscrit dans l'Histoire, l'auteur s'arrêtant ici ou là sur quelques événements, tragiques le plus souvent, et nous implique encore plus. Ce roman noir, policier et social bénéficie, qui plus est, d'une narration millimétrée et maîtrisée, les points de suspension, souvent présents, apportent un certain rythme. Rythme déjà présent grâce aux nombreuses références musicales. Avec une écriture ciselée et finement travaillée, l'auteur nous offre un sombre roman intelligent et prenant.



L'auteur s'est librement inspiré de l'histoire de Stephen Griffiths, surnommé "Le cannibale à l'arbalète", qui défraya la chronique anglaise en 2010. Homme solitaire, cultivé (il s'est lancé dans un doctorat en criminologie) et passionné par les homicides du XIXè siècle, il a assassiné trois prostituées à Bradford, entre 2009 et 2010.



Adieu demain nous prend dans ses filets!
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Les Gentils

Un sage a dit : si tu cherches la vengeance creuses deux tombes, avec Franck ce serait plutôt un cimetière !

Depuis la mort de sa petite fille tuée dans un braquage, il est en sursis, il attend que la police fasse son boulot mais face à son inertie, il va se livrer à sa propre enquête.

Quand il retrouve la trace du toxico avec le tatouage anarchie sur l'épaule, il est trop tard ce dernier a tracé sa route pour Marseille.

Pas de problème ! Notre gentil disquaire vend sa boutique et part. Va s'en suivre un road trip époustouflant car Yannick le tox a la bougeotte.

Et nous voici embarqué pour l'Amérique du Sud où le pauvre Franck qui n'a jamais quitté Paris est légèrement dépassé.

Un polar ou Franck croisera des toxicos, des guérilléros, les illuminés d'une secte, des amazoniens, des animaux venimeux. Pour sûr quand Franck passe, les hommes trépassent. Le tout en musique car il y a toujours une chanson !

Michaël Mention est un auteur que j'ai découvert avec Dehors les chiens et ce nouveau roman confirme le plaisir que j'avais eu à le lire. J'aime son humour, sa vision des années soixante-dix et ses réflexions pertinentes. Le passage dans Marseille « La lumineuse, avec son soleil et son hospitalité » est un morceau d'anthologie.

Merci aux éditions Belfond Noir et à Babelio pour « Les gentils » une lecture sans temps mort.

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Toucher le noir

Après Écouter le noir et Regarder le noir, Toucher le noir est un nouveau recueil de nouvelles sous la direction d'Yvan Fauth.

Je ne sais pas si c'est parce que le toucher est un sens moins développé chez moi que les autres sens, mais cette lecture m'a plutôt déçu.

Je n'ai pas retrouvé le rythme et le dynamisme des précédents opus. Pourtant, les auteurs ont trouvé des idées originales, parfois même très astucieuses, pour illustrer le thème ; mais cela ne m'a pas suffi...



- J'ai beaucoup aimé : No smoking de Michaël Mention

- J'ai bien aimé : Retour de soirée de Valentin Musso ; Doigts d'honneur de Danielle Thiéry ; Une main en or de Jacques Saussey ; Zeru Zeru d Maud Mayera ;

- J'ai moins aimé : Signé de Benoît Philippon ; 8118. Endroit de Franck Thilliez et Laurent Scalese

- Je n'ai pas aimé : 8118. Envers de Franck Thilliez et Laurent Scalese ; L'ange de la vallée de Solène Bakowski ; Mer Carnage de Éric Cherrière ; L'ombre de la proie de Ghislain Gilberti.


Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Bienvenue à Cotton's Warwick

Vous avez aimé Kenneth Cook et ses écrits sur l'outback australien, vous devriez apprécier la version remasterisée de Michaël Mention.



Bienvenue à Cotton's Warwick !

Maintes fois nominée à l'humour grammy award, cette petite phrase enjouée ne remporta jamais ce prestigieux trophée si notoirement convoité.



En effet, comment ne pas tomber sous le charme évident de cette petite bourgade paumée, presque exclusivement masculine, et vouée à sombrer dans un oubli de bon aloi à grands coups de gnôle journaliers, activité vitale largement usitée dans ce four, thermostat 12, à ciel ouvert.



Se torcher, chasser, picoler, trafiquer un peu de dope, écluser, utiliser la seule femme du village survivante comme réceptacle à foutre puis enfin se retrouver autour d'une bonne bière pour croiser le fer et papoter philo, économie et politique jusqu'au bout de la nuit. Bon, se finir à la pinte mais comment leur jeter la biè... la pierre après la frénésie de telles journées.



Voili, voilou.

Vous y êtes.

Bienvenue en enfer.

Cotton's Warwick.



Si le quotidien semble écrit à l'avance, il semblerait qu'une nouvelle activité soit subitement apparue au catalogue si illustre de ce patelin totalement envoûtant : le meurtre en série.

Dans un bled d'une dizaine de péquenots et de sa tenancière de bar asservie, ça commence à faire tâche.



On aimera ou l'on détestera, c'est selon.

Car ici, Mention ne fait pas dans la demi-mesure.

Amateurs de métaphores chiadées, passez votre chemin, tout y est décrit de manière incroyablement crue et sordide.



Une ambiance à la Delivrance pour situer le niveau de l'autochtone.

Une trame animalière plutôt déroutante de prime abord.

Le tout s'amalgame étrangement pour peu que l'on soit ouvert à une ambiance fantastique mâtinée de brutalité totalement assumée.



Mention TB !
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Le carnaval des hyènes

Carl Belmeyer dîne presque avec vous, tous les soirs. Et ce depuis 3 décennies. Botoxé, toujours cravaté, il vous gratifie de son plus beau sourire. Il fréquente le gratin, refait le monde, sniffe de la coke. Pédant, détestable, sûr de lui, narcissique, provocateur, hypocrite, se croyant infaillible et invincible... mais aimé du public. Mais voilà que son image et celle de sa chaîne est soudain écorchée. En effet, lors d'une télé-réalité, l'un des candidats en gifle une autre. Une mauvaise chute et la mort est filmée en direct devant des millions de téléspectateurs. Pour laver son image et par là-même redorer le blason de son présentateur fétiche, le boss décide de l'envoyer sur le terrain. Un reportage sur la guerre civile au Libéria devrait y contribuer fortement. 



Premier chapitre sur une musique de Megadeth, le ton est donné. Michaël Mention nous dresse le portrait d'un homme détestable qui se croyait intouchable, bien assis dans son fauteuil de présentateur, balançant des sujets aseptisés. Mais, dès lors que monsieur tâte du terrain, ses certitudes, ses croyances et son égo sont mis à mal. Des situations incongrues et inimaginables pour lui, entre terrorisme et manipulation machiavélique, l'homme perd pied, le lecteur son sang-froid. Tout le monde en prend pour son grade dans ce roman profondément noir: les politiques, les émissions de télé et ceux qui les font et les regardent, les grands patrons... Personne n'est épargné sous la plume acerbe de l'auteur. 

Michaël Mention nous offre un roman surprenant, original et très abouti, tant sur le fond que sur la forme. Un scénario implacable, nerveux, caustique et jubilatoire, aux multiples rebondissements, servi par une écriture ciselée, mordante et franche. 
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La voix secrète

Un Mention, mention très bien, une fois encore.



Mention ou l'art de mixer habilement Histoire et fiction afin d'instruire sans avoir l'air d'y toucher.



Nous sommes en 1835, à Paname.

On se les caille sévère suite à une nouvelle grève d'Engie.

Louis-Philippe sur le trône, Pierre-François Lacenaire incarcéré à la conciergerie et occupé à l'écriture de ses mémoires en attendant la faiseuse de veuves.

Le gars, y s'en fout, il est pas marié et ne semble vivre que pour ce moment fatidique, alors.

Tout irait presque pour le mieux dans le moins pire des mondes si des crimes d'enfants ne venaient hanter l'esprit souffreteux de parisiens un rien traumatisés par de tels agissements.

Un copycat sévirait-il en hommage à notre assassin poète ?

Allard, chef de la sûreté doublé du statut de proche, s'en va, tout de go, requérir l'aide précieuse de notre célèbre PFL.

Rien à voir avec le pseudo duo musical, tiens-je à préciser, pour respecter et sa mémoire et surtout ses esgourdes.



C'est court mais c'est bon.

Mention a taffé en amont et ça se sent.

Amalgamant habilement personnage historique intrigant et récit fictif addictif, l'on en ressort à la fois jouasse et un peu moins benêt ce qui, dans mon cas, ne suffira certes pas à masquer les innombrables lacunes dans moult domaines mais pourrait bien me permettre de faire illusion, l'espace d'un instant, durant mon dîner de con hebdomadaire.



Historique et paradoxalement rafraîchissant.
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Jeudi noir

8 juillet 1982. Séville. 21 h approchent à grands pas. Le public s'échauffe, ça chante et ça crie à tout va. Dans les vestiaires du stade Ramón Sánchez Pizjuán, sous l'oeil bienveillant de Michel Hidalgo, les joueurs finissent leurs étirements. L'équipe s'apprête à rentrer sur le terrain... Face à elle, la RFA. Une demi-finale qui s'annonce déjà difficile, l'Allemagne de l'Ouest étant favorite. À leur entrée, le public hurle, ravi de voir cette équipe française à ce niveau-là. Bientôt 21h, le thermomètre culmine à 33°. Chaque équipe prend place sur le terrain et se fait face. Corver, l'arbitre, regarde sa montre. Et donne le coup de sifflet... Les fauves sont lâchés !





La force de frappe de Mickaël Mention est de s'emparer d'un sujet aussi original qui, de prime abord, pourrait en rebuter certain(e)s. C'était évidemment sans compter sur cette narration à la première personne. Le match, comme si on y était grâce à ce douzième joueur fictif sur le terrain qui narre, minute après minute, cette demi-finale ô combien capitale pour l'équipe de France. Une demi-finale sous tension comme il n'y en aura jamais d'autres. D'ailleurs, bien plus qu'un match, c'était presque une guerre, un combat à mort que se livraient ici ces 22 (ou 23) joueurs. Au-delà du sport, un enjeu évidemment politique.

Une retranscription, certes romancée, mais d'une grande justesse et d'une force incroyable. Pour cela, l'auteur s'est fortement documenté, que ce soit à partir de romans, d'interviews d'anciens joueurs de chaque équipe ou des commentateurs de l'époque, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Il nous fait revivre, entre espoir, violence, injustice, une rencontre aujourd'hui devenue mythique. Il s'attarde, certes, sur le match, nous détaillant les blessures d'un Battiston ou d'un Rocheteau, les échanges ou encore ce coup violent de Shumacher, mais il nous fait également part du contexte politique, à savoir une France mitterrandienne et une RFA un brin complexée.

Que l'on aime ou pas le football, ce roman est passionnant, fort, parfois éprouvant et parfaitement séquencé, une écriture nerveuse et minutieuse, inspirée par la musique (de Deep Purple à Barbara en passant par Brian Eno ou Ferrat), donnant du rythme à cet événement d'anthologie.
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Power

Martin avait des rêves, Patty itou.

"People have the power" qu'elle disait.

1965. le seul pouvoir reconnu aux noirs, excepté celui d'aller crever à des milliers de km de chez eux pour une cause perdue d'avance, est bien celui de faire profil bas dans un pays foulant allégrement leurs droits civiques à grands coups d'insultes et de coups de matraques bien sentis en guise de message positif d'intégration réussie.



Les sixties, véritables marqueurs de toute une époque, ont vu l'avènement de moult partis d'opposition bien décidés à ne plus se laisser c***r dessus sans réagir.

Le Black Panther Party fut de ceux-là.

Charlene, toute jeune militante, Tyrone, infiltré par le FBI et Neil dans le rôle du flic un brin idéaliste en incarnèrent les témoins privilégiés.



Je connaissais Mention pour ses polars désabusés mais ça, c'était avant.

Dans un contexte politique et social incroyablement fertile, l'auteur déroule, sur un court laps de temps, une intrigue palpitante, vivante et pédagogique.

Trois angles d'approche hétéroclites offrant ainsi au lecteur un plaisir de lecture démultiplié.



Un quinquennat de lutte ardente dépeint d'une plume sèche, travaillée, sans concession.

Le combat est ardu, la prose du même tonneau.

Plutôt que de discourir académiquement en égrénant des évènements historiques factuels, Mention aura eu le bon goût d'y apporter sa p'tite touche fraîcheur en s'appuyant sur trois personnages, certes fictionnels mais charismatiques en diable, tout en parsemant son roman de moult références, véritables symboles identitaires d'un siècle alors en pleine mutation.



Mention bien + pour ce Power atypique.



Merci à Babelio ainsi qu'à l'éditeur Stéphane Marsan pour ce retour vers le futur...
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... Et justice pour tous

Des années se sont passées depuis l'arrestation de l'éventreur du Yorkshire. Mark Burstyn, alors superintendant de la police de Leeds, a quitté l'Angleterre après ses 8 années passées derrière les barreaux. Il est allé s'enterrer à Paris, dans ce 10m² sans douche, quartier de Stalingrad. Noyant son chagrin dans l'alcool et ayant coupé tout lien. Seule exception dans ce tableau noir: Amy Cooper, sa filleule et la fille de son collègue Clarence. Une lettre par semaine. Tous les samedis. La gamine va bientôt avoir 11 ans et Mark est décidé à aller lui rendre visite...

Leeds, commissariat de Bradford. Le standard est envahi d'appels, anonymes ou non, de personnes voulant porter plainte contre l'orphelinat St Ann. Toutes accusent le père Tom de viols subis il y aurait 40 ans. Clarence est chargé de l'enquête.

À Paris, poussé par son ami Yann, Mark se décide enfin à appeler Amy. Au bout du fil, les sanglots de Clarence. Amy vient de mourir, renversée par une voiture. Mark n'a d'autre choix que de rentrer au pays...





Michaël Mention termine sa trilogie anglaise, commencée avec Sale temps pour le pays puis Adieu demain. Les années ont passé depuis l'arrestation de l'éventreur. Mais son fantôme semble encore rôder. Cette fois-ci, une sombre affaire de viols va mettre à rude épreuve les flics de Leeds. L'on retrouve avec un certain plaisir le superintendant Mark, même s'il n'est pas au mieux de sa forme. Qu'importe, l'on aime ces portraits d'hommes torturés, en souffrance mais plus que jamais déterminés. Comme dans ses précédents volets, l'auteur s'amuse à dépeindre une Angleterre cynique, n'hésitant pas à s'attaquer à Tatcher ou Cameron, les Français n'étant pas en reste.

Le style Mention reste fidèle à lui-même. Une écriture vive, mordante, syncopée, des dialogues savoureux et justes, une narration qui alterne la 1ère et la 3ème personne.

Un volet profondément noir, inspiré de faits réels, qui clôt magistralement cette trilogie...
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Manhattan chaos

Je confesse avoir, tout et plus que tout ignoré de Miles Davis.

... Et pour ne rien arranger, je croyais Michaël Mention américain!

Manhattan chaos fait de l'immense musicien, le héros pathétique et déchiqueté d'un bad-trip New-Yorkais... Et pas n'importe-lequel, puisque l'action de ce récit multi-temporel et pluri-mémoriel prend pour appui le black-out de juillet 1977!

Cette première lecture de Michaël Mention a baladé - secoué Horusfonck dans le foutoir gigantesque d'une mégalopole éteinte... Mégalopole dans laquelle va errer un Miles Davis en manque grave et au bord de sa disparition... Hallucinant!

Projeté dans les noirceurs de l'histoire américaine à la précision documentaire si douloureuse, Miles Daviis va retrouver, peut-être, sa raison de vivre, de continuer sa musique... Et arracher un sursis à la mort qui le prendra plus tard.

John, l'énigmatique phantasme (ou personnage?) qui propulse Miles Davis dans les moments affreux de l'histoire de son pays, poursuit le but obstiné de sauver le musicien.

Après avoir dégusté ce composé raffiné de littérature, d'histoire et de musique, ile ne reste donc plus à Horusfonck, avant de lire d'autres œuvres de Michaël mention, que d'aller gouter à la musique du Maître Miles Davis!

Grâce à vous, Michaël mention, et je vous en remercie.

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Bienvenue à Cotton's Warwick

Je me doutais bien qu'avec une couverture pareille, le titre était du second degré ... Je me doutais bien en lisant le résumé que c'était noir et sans espoir , ce que je n'avais pas prévu, c'est que je n'aimerais pas du tout .

"Sueur , folie et sang" qu'ils disaient ...



Direction l'Australie, un bled qui n'a de "joli" que le nom , Cotton 's Warwick , où officient toute une bande de dégénérés . Que des mecs (15) , les femmes pas si folles se sont toutes suicidées ... C'est vous dire l'ambiance ! Toutes ? Non, il en reste une qui résiste derrière son comptoir de bar, dont elle a hérité .

Comment , elle fait pour échapper au aléas de toute cette testostérone ? En taillant occasionnellement des pipes au shérif local . Shérif qui sert un peu d'homme orchestre puisqu'en dehors de ce job, il est aussi trafiquant de drogue, d'alcool et qu'il dit la messe ! Amen ! Qu'il lui soit beaucoup pardonné ...

"Sueur, folie et sang ", qu'ils disaient, ils auraient pu rajouter sur la 4° de couverture, tentatives de viol hétéro, viols homosexuels , découpages de bêtes ....

La vie n'est pas belle sous les 50° Australien ...Manque de projets et de perspectives d'amélioration .. les cadavres commencent à tomber , et la peur s'installe .

Bon, c'est clair , je ne suis pas " la" bonne lectrice pour ce genre de littérature, la violence littéraire ne me rebute pas si elle sert une cause sociale , politique , s'il y a une explication, une morale à la fin .



A PARTIR DE LA, SPOILER ...



Je vais être franche,je n'avais pas deviné le nom du meurtrier , et la façon dont l'auteur amène cela , avec les répétitions, est originale, (poétique ? ) et habile .

MAIS, tout le reste ! Les effets spéciaux, la folie meurtrière animale, c'est pour moi , du grand n'importe quoi ... Murs de serpents, kangourous en bande organisée , razorbacks, sangliers ... Je décroche . [ Ou j'appelle Obelix ..]

Donc, toute cette violence pour quoi ? Pour nous prouver que la canicule, c'est l'enfer ? Pour nous démontrer que l'enfer , c'est les autres ou c'est quand il n'y a pas assez d'autres justement ? Que l'enfer , c'est l'isolement affectif, culturel etc...

Oh, mais on est pas si con, on aurait pu comprendre avec moins de violence ! [ "On" étant moi ..] ." On" aurait préféré éviter cette surenchère ...



Je conçois que l'éditeur ne puisse pas tout raconter dans son résumé , mais j'aurai tout de même préféré être prévenue . Femme informée vaut mieux que lectrice déçue...

Ce roman n'était pas pour moi, mais il saura plaire aux amateurs de grosses sensations, il a du style . Ames sensibles s'abstenir ...
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