Qui est
indigne dans ce texte ? Qu'est ce qui pourrait être
indigne ?
Trois époques pour ce roman-récit : un procès de l'épuration, en 1945, à Pau. le 6 décembre 1945, au palais de justice de Pau, s'ouvre un procès complexe : Georges Despaux, rescapé d'Auschwitz et de Buchenwald, était-il collabo ou résistant ?
Cet adhérent du P.P.F. de Jacques Doriot était-il en sous-main membre de l'Intelligence Service ?
Membre en 1943 du PPF et plume pour le journal collaborationniste, il semble qu'il n'ait pas participé activement à des actions lors de cette période. Il fallait bien nourrir sa famille !
Des pages terribles sur les camps, en particulier, celui de Buchenwald et un passage à Auschwitz (il y "ramènera" son numéro tatoué) .
Notre époque avec l'obsession de David, fils d'un ami de Georges et qui a retrouvé les dessins faits Georges dans les camps et qui sont un véritable témoignage sur la vie
indigne dans ces camps. Il va vouloir faire des expositions sur les dessins réalisés dans les camps, qui sont un vrai témoignage, mais doit il occulter certains pans plus obscurs de cet homme.
Jamais facile de romancer, de raconter la survie dans les camps nazis, la situation dans la France occupée. Peut on avoir été
indigne puis devenir un juste ? Comment juger aujourd'hui des actes, des vies et juger, surtout quelques années justes après des événements si terribles ?
Ce texte est très réussi car il arrive à nous toucher, à nous questionner, à essayer de comprendre cette époque mais aussi celle d'aujourd'hui et de la façon dont il faut parler, écouter, témoigner et surtout ne pas oublier.
L'auteure réussit à croiser des situations, des personnages.
Nous y croisons des personnages réels, comme le poète
Desnos à Buchenwald (j'avais lu "
Dans bien longtemps tu m'as aimé" de
Yann Verdo où l'on croisait déjà
Desnos), l'accordéoniste de Buchenwald, qui fut dessiné par Despiau et décrit par
Jorge Semprun dans "la mort qu'il faut",
Marcel Bloch, devenu Dassault à son retour des camps, les frères Lumière, mais aussi des personnages romanesques, touchants, qui nous interroge sur ce que nous aurions fait et ce que nous ferions dans des périodes si dramatiques.
Ce texte fait écho à plusieurs de mes récentes lectures. j'avais beaucoup apprécié "
jouer, trahir, crever" de
Frédéric Massot,
Phrase d'armes de
Paul Greveillac et le touchant Pour Tommy d'
Hélios Azoulay, qui est un recueil de dessins réalisés dans le camps de Terezín d'un père pour son jeune fils.
Et j'ai prévu de lire "
la France Libérée de
Michel Winock qui parle de la période de 1944-1947.
Un texte qui avec simplicité et beaucoup de délicatesse nous raconte des épisodes de notre histoire et nous rappelle qu'il faut toujours essayer de comprendre, et de ne pas oublier, que ce soient les héros, les
indignes, les justes, les êtres "normaux" qui ont vécu comme ils ont pu pendant cette période.
En tout cas, des livres nécessaires pour ne pas oublier et espère "plus jamais cela".
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Indigne #NetGalleyFrance