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Critiques de Régine Detambel (262)
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Platine

Les portraits en studio ont figé pour l'éternité les traits des stars d'Hollywood au regard lointain, dont pas une mèche ne s'échappe de coiffures alambiquées . Leur teint parfait, les cils rallongés , le vêtement satiné, les éclairages savants évoquent un cinéma d'une autre époque, où l'on tournait rarement en extérieur.



Cette biographie romancée d'une jeune actrice morte à 26 ans, par défauts de soins, sur un tournage, a le parfum suranné des films en noir et blanc , smokings et robes du soir des années 30 , le début du parlant, le changement de génération.



Régine Detambel part à la recherche de cette première blonde platine qui en inspira plein d'autres et s'interroge entre envolées lyriques, paroles rapportées et style factuel aussi sec que dans Wikipedia, sur la tragédie que fut sa courte vie.



Sous les paillettes, Harlean Carpenter dite Jean Harlow était loin d'être une femme libre. Sous l'emprise de sa mère, avec un physique de rêve torturé par l'industrie cosmétique pour avoir ce blond et ce teint sous les projecteurs, elle a filé tel un météore, broyée par les studios, et une vie personnelle chaotique.



L'usine à rêve n'était pas un paradis, surtout pour les femmes. Les arrêts sur image du dernier chapitre, avec l'agonie de Jean Harlow lors du tournage de Saratoga disent son courage et son martyre.



Ce petit texte féministe, réhabilite les blondes sulfureuses, les bad girls d'Hollywood de cette époque, dont le côté pétillant mettait un peu de sel dans des films soumis à un code moral plus que rigide. Jean Harlow est morte sur scène comme Molière, peut-être plus piégée par un contrat et des interdits religieux que par sa vocation artistique.



C'était un défi de mon club lecture que ce sujet inhabituel pour moi ! finalement ce livre triste mais éclairant sur une page de l'histoire du cinéma était assez intéressant.
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Platine

C'est lors d'une scène dans un film de Laurel et Hardy, dans laquelle sa robe longue se coince dans la portière d'une voiture, déchirant sa robe et dévoilant ses jambes, qu'Harlean Carpenter, plus connue sous le nom de Jean Harlow se fait remarquer par Howard Hughes. La jeune fille blond platine, fait son entrée au moment où le muet brille de ses derniers feux et le cinéma parlant évince les actrices dont la voix est trop désagréable ou l'accent trop marqué. La jeune Jean Harlow, poussée par sa mère qui y voit une carrière par procuration, la cornaque et organise avec son second mari, un homme avide d'argent, affidé supposé de la mafia, les choix de films désormais sous la houlette de Louis B. Mayer.

Avec une carrière fulgurante de seulement sept ans (de 1931 à 1937) Jean Harlow, avec sa grâce, sa chevelure platine et son jeu tantôt ingénu, tantôt femme fatale va révolutionner l'image de la femme au cinéma, imposant la blonde pulpeuse, dont s'inspireront d'autres actrices, Marilyn Monroe en autre. Rien ne lui est épargné, entre mariages ratés, violences conjugales, alcoolisme et stérilité, elle est une des premières à payer au prix fort la célébrité et la main mise des producteurs de cinémas sur leur écurie d'acteurs, s'immiscant même dans leur vie privée.



Avec Platine, Régine Detambel fait revivre le destin fulgurant et tragique d'une jeune femme prise dans un tourbillon et surtout dans l'industrie du cinéma d'Hollywood, qui encense puis peut broyer les destins. Jean Harlow fait partir de ses icônes qui ont marqué le septième art, au sortir du muet, et, à sa mort à seulement vingt-six ans, a scellé l'image de la star adulée, la première actrice à devenir un sex-symbol.

Une biographie très incisive et féministe qui m'a donné l'envie d'explorer les vidéos disponibles pour voir évoluer cette actrice trop tôt disparue.
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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

D'excellentes critiques sur cet essai ont déjà été faites, je vous invite à les lire si vous ne connaissez pas cet ouvrage. Donc je n'apporterai qu'une petite contribution.

C'est étrange, j'ai commencé ce livre il y a quelques temps, et d'autres lectures plus urgentes m'ont contraintes à repousser l'échéance... Mais je dirai finalement que cette lecture est tombée au bon moment.

Je me suis rendue compte que j'étais une bibliothérapeute sans le savoir, bien-sûr à une petite échelle, mais quand même. J'utilise également cette méthode de bibliothérapie également pour moi sans le savoir. Puisque je noircis des cahiers de citations et davantage depuis que j'ai découvert Babelio...

Bref, j'ai appris qu'il fallait régulièrement les relire pour en faciliter la mémorisation et donc l'assimilation. Donc, je vous laisse, je vais me plonger dans mes cahiers.

Je vous conseille vivement de lire ce court essai qui est une mine d'or pour celui ou celle qui veut conseiller des ouvrages à des lecteurs.
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Sarah quand même

J'en connais une qui doit se réjouir d'être à nouveau à la une ... Sarah Bernard dont on fête le 100è anniversaire de sa mort doit se pâmer d'aise biographies, essais, reportages ici ou là ...bon ok elle ne pourra pas engranger de royalties mais quelle victoire quand même.

C'est Susan, secrétaire, amie intime, factotum, souffre-douleur, esclave consentante, qui nous parle de Sarah. Elle l' a aimée, adulée, servie jusqu'à oublier qui elle était. Régine Detambel choisit de nous parler des dernières années de la Divine, des années où elle a lutté contre l'âge et ses ravages. Elle devait être la meilleure, le rester à tout prix. Lifting, argent gagné et dilapidé aussitôt , amant pris au piège de ses filets ... mais qui finira par rentrer en Amérique. Jouer debout, assise ou couchée peu lui importe si elle peut jouer jusqu'au jour où le public criera assez !!!

Personnage mythique du théâtre mondial des années 1860 aux années 1920 , Sarah Bernard est un personnage qui ne me subjugue pas , ne m'a jamais subjuguée et ne me subjuguera pas.

Il aura fallu tout le talent de Régine Detambel, une auteure dont j'apprécie la plume, pour que je lise cette courte biographie. C'est chose faite, je tourne la page.
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Platine

Platine de Regine Detambel est un roman de type exofiction (biographie romancée) inspirée de la vie de Harlean Carpenter plus connue sous le nom de Jean Harlow. Actrice américaine, véritable icône de l'âge d'or du cinéma de l'entre-deux-guerres, qui à l'époque est produit par des majors telles que la Paramount, la Century Fox et la Warner, Jean Harlow marque l'époque des premiers films parlants (1927).

Qui se cache derrière la blonde sulfureuse que l'on surnomme tour à tour "The blond platine" ou "baby Jean" ?

C'est là que réside tout le paradoxe, qui n'est pas sans nous rappeler le destin tout aussi tragique d'une autre icône, Marilyn Monroe, qui prendra la relève une décennie plus tard. Car oui, le désastre (le mot est faible), de la vie privée de Jean Harlow contraste avec le succès qu'elle rencontre dans sa carrière d'actrice.

Elle fait partie de ces actrices qui ont cédé leurs corps et leurs vies aux studios de cinéma. Jean Harlow, triste poupée de chiffon au corps façonnable à volonté qui sera fauchée par la maladie en pleine gloire à seulement 26 ans.

Régine Detambel nous dresse un portrait caustique, acéré de la femme qu'elle a été (si peu elle n'en aura pas eu le temps), avalée toute crue par l'impitoyable machine à faire des films qu'était (qu'est encore) Hollywood, qui n'hésitait pas à contrôler à l'extrême l'image de ses actrices dans leurs vies comme à l'écran puisqu'elles devaient incarner obligatoirement les valeurs et le mode de vie Hollywoodien aux yeux de leur public.

J'ai apprécié la lecture de ce roman mais je n'ai pas été non plus transcendée, l'auteure utilise pour son récit une narration omnisciente qui m'a un peu perturbée, elle passe du "elle" au "je" et alterne les points de vue sur l'histoire en y ajoutant des éléments non fictifs ce qui fait qu'à un moment donné je me suis questionnée quant à savoir où se situait la frontière entre les faits avérés et les faits imaginés par l'auteure.

Voilà, j'avais prévu de terminer avec une conclusion un peu pompeuse qui laisserait apparaître le point de vue un brin féministe de Regine Detambel mais j'ai pensé que cela serait plus sympa de finir en musique avec une chanson de Renaud "Ma blonde", qui finalement aurait pu être écrite pour Jean Harlow ou Marilyn Monroe...



Commencent à me bassiner sérieux

Toutes ces histoires sur les blondes

Comme s'il était tellement mieux

D'être brune comme la Joconde



Toutes ces vannes qui volent bas

Ne viennent bien sûr que des mecs

Qu'ils aillent, avec leurs cheveux gras

Se faire voir chez les Grecs



J'aime une blonde, et alors

J'aime ses cheveux d'or

Comme un soleil

Je vous laisse vos brunasses

Vos rouquines un peu fadasses

Qui m'indiffèrent...



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Louise au vitriol : Sur Tête de femme de Modi..

Grâce au cadeau épatant qu'une amie m'a offert , je viens de lire avec enthousiasme ce court texte, qui va "comme un gant" au titre choisi !!

Cette amie connaissant fort bien mes attirances et... pour les écrits de Régine Detambel, mais aussi pour les Beaux-Arts et la sculpture , tout particulièrement...ce petit volume à la maquette originale et raffinée m'a emportée littéralement...et "cerise sur le gâteau": j'ai fait la totale découverte de cette collection étonnante : "Ekphrasis" des éditions Invenit.



Plus d'une trentaine de textes parus à ce jour, qui offre un écrit très personnel d'un écrivain sur une oeuvre d'art

Quelques titres retenus pour de prochaines escapades artistiques et littéraires:

-Pierre Dhainaut, Alfred Manessier, Blés après l'averse

-Philippe Beaussant, Georges de la Tour, le Vielleur au chien

- Colette Nys-Mazure, Vallotton, le soleil ni la mort

- Alberto Manguel, L'Apocalypse selon Dürer

- Carole Fives, Camille Claudel, la vie jeune



Pour ce texte de Régine Detambel, on accompagne Modigliani dans la réalisation d'une sculpture de tête de femme, et sa compagne, Louise en vient très rapidement à développer une jalousie chronique pour la création de "son artiste"....

Le style de Detambel, comme chaque fois, rend compte magnifiquement

de la création et de toutes les correspondances avec le corporel...

Dans cette appréhension de l'oeuvre à venir...il y a un combat sans merci

entre la création artistique et l'Amour...



"La pierre produit de la chair. La force centrifuge de la pierre produit

une chair dansante. (...)

L'art de sculpter est d'abord un art du corps, c'est-à-dire un art qui transforme le corps. Il n'est pas de création sans mouvement" (p.68-69)



Une très belle découverte... et je redis Merci à l'amie, qui m'a permise cette lecture , et aussi, le plaisir de toucher ce très joli livre , très réussi esthétiquement...!



"J'aime Louise, et aussi j'aime la peinture, par-dessus tout. Mais je ne vois

plus que ce bloc de marbre, nettoyé, dégrossi, à peine défiguré par la taille

des plans principaux, qui m'attend, bien en évidence, sur l'établi.

Dans cette pierre, quelque chose m'appelle." (p. 25)

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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Comme je suis convaincue que les livres prennent soin de moi, j'ai eu envie de lire le livre de Régine Detambel depuis qu'il avait été présenté lors d'une séance de mon groupe le lecture.



J'ai été très intéressée d'apprendre qu'il existait une bibliothérapie. Je ne suis pas bibliothérapeute et en même temps, j'ai très souvent recours à des passages de livres pour réconforter des personnes en souffrance ou pour me ressourcer moi-même.



En quelques pages et en chapitres très courts, Régine Detambel partage avec nous la manière dont elle pratique la bibliothérapie. Elle nous invite à pratiquer la lecture à haute voix, notamment avec des sujets âgés. Elle nous rappelle combien il est important de lire une histoire aux enfants avant qu'ils ne s'endorment. Grâce à elle, je me suis replongée dans mes souvenirs du temps où mon grand-père nous lisait les contes d'Henri Pourrat et plus récemment des histoires que je prenais grand plaisir à lire à mes filles. Et je me dis que j'ai très envie que cela perdure même à l'heure des tablettes numériques.



J'ai préféré certains chapitres à d'autres car ils me parlaient davantage. J'aime bien certains titres de chapitres : La page comme pansement. L'enfant et les livres. Vieillir et lire.



page 127 "La lecture n'est pas une dérobade en soi-même ; elle est une évasion nécessaire pour acquérir une vie intérieure à la fois intense et secrète, et surtout hautement réparatrice".

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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Les livres prennent soin de nous .Un titre explicite ! alors oser écrire une critique sur cet essai aussi bref que dense relève du défi !

S'insurgeant contre la bibliothérapie anglo-saxonne qui porte aux nues le "biblio-coach" et"ses livres de psychologie grand public, dont le contenu est en rapport avec la recherche d'un mieux-être (développement personnel, information sur un trouble particulier, affirmation de soi, estime de soi, lutte contre les pensées automatiques négatives...) et les livres dits d"auto-traitement" inspirés des thérapies comportementales et cognitives" (p 11 ) Régine Détambel estime à juste titre que la bibliothérapie " doit permettre à chacun de sortir de l'enfermement, de la lassitude, pour se réinventer, vivre et renaître à chaque instant dans la dynamique d'un langage en mouvement ' (p 11 )

A lire cet essai je n'ai pu bien sûr qu'acquiescer à ces propos et comme tout un chacun réaliser le plaisir le bien-être laissé par tel ou tel ouvrage. j'ai connu des périodes difficiles et j'en connaitrai d'autres bien sûr et en y réfléchissant c'est souvent au détour d'une page que le soleil s'est à nouveau montré !

Alors n'hésitez pas ouvrez ce superbe texte vous n'y trouverez pas des recettes miracles mais le certitude absolue que lire c'est bon pour le moral !!
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La splendeur

Ce livre est une sorte d’ovni, il ne ressemble à aucun autre qui me soit tombé sous la main. Chaque chapitre est introduit par une sorte de note, qui pourrait être de Girolamo Cardano – ou qui est peut-être adapté de sa propre autobiographie, De vita propria, parue en 1575-1576, à la toute fin de sa vie -, puis notre démon prend la parole, et nous raconte, de son point de vue, la vie folle de cet homme fou.



Il aurait pu ne jamais naître, sa mère ayant visiblement tenté de faire passer une grossesse qui ne semblait pas être un objectif en soi. À la naissance, il fallut le ranimer, et il demeura de complexion fragile toute son enfance… ce qui n’empêcha pas que son esprit le fasse très rapidement remarquer, puisque, déjà à 12 ans, il suit les enseignements du gymnase de Pavie, où il éblouit son professeur de rhétorique, et fait même renvoyer le professeur de grec, pas suffisamment capable… Naturellement, notre démon a pris part à tout cela, repérant ses capacités avant même sa naissance, favorisant sa survie, contribuant à ce qu’un livre d’Apulée – dans lequel il apprendra seul à lire le latin – lui tombe entre les mains à 8 ans…



C’est le même démon qui fait en sorte que la prédiction de Cardano sur sa propre mort, prévue pour l’année de ses 45 ans, ne se réalise pas : il faut laisser davantage de temps à ce pur génie !



Et, en effet, parmi toutes les choses qui peuvent paraître insensées dans ce qu’a pu dire et écrire Girolamo Cardano, il reste d’innombrables découvertes brillantes. Sans en être forcément l’inventeur, il a participé à la mise au point des méthodes de résolution des équations du troisième et du quatrième degré, qui ont permis l’émergence des nombres complexes ; son nom reste associé à une méthode de stéganographie ; il a proposé plusieurs améliorations en physique, en optique, il a eu l’intuition que les atomes devaient être composés de particules plus petites ; on lui doit le premier livre consacré au calcul des probabilités.



Mais, et Régine Detambel le rappelle sous diverses formes, il reste aussi un homme de ce XVIe siècle qui laisse encore une large à l’astrologie, aux prophéties, aux forces occultes. Ainsi, puisqu’il touche à tout, il passe d’un sujet à un autre. Mais selon un plan bien précis : le lundi – jour dont le nom est dérivé de Lune -, il travaille sur les matières en lien avec la Lune, comme les pierres et les métaux ; le mercredi, jour dédié à Mercure, il s’intéresse aux fruits, aux plantes, aux animaux ; « les poudres, vapeurs et odeurs dépendent de Vénus, il se penche sur la pharmacie le vendredi ; les mots, les chants, les sons relèvent du Soleil, il les dissèquent le dimanche », écrit l’auteure (p. 119) !



La seule chose qu’il ne saura pas faire, c’est s’occuper de sa famille. Il néglige son épouse, est absent pour ses enfants, qui en paieront le prix fort…



Bref, vous l’aurez compris, ce personnage fantasque et brillant ne laisse pas indifférent ! Et s’il est largement oublié aujourd’hui, les plus grands de l’époque se l’arrachaient : les papes, les rois, les princes, les archevêques, nombreux sont ceux qui ont souhaité s’attacher ses services…



C’est riche, c’est truculent, c’est baroque, c’est cru. C’est au plus près de la chair, de l’humain, parfois du putride. C’est vivant !



Sans doute, ce livre risque de laisser des lecteurs sur le bord du chemin, qui ne parviendront pas à entrer dedans. Mais si vous y parvenez, vous ne serez pas déçus. Alors donnez lui une chance, il le mérite !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Le chaste monde

Librement inspiré du personnage d'Alexandre van Humboldt,le plus grand explorateur et scientifique allemand du début du XIXème siècle,c'est l'histoire d'Axel von Kemp,jeune homme homosexuel,issu de l'aristocratie prussienne.Jeune homme mal à l'aise dans sa famille,dans son milieu,dans sa vie tout court,il rencontre par le biais de son frère,une brillante jeune femme juive,mariée,en quête de liberté.Ces deux âmes sœurs,suite à un incident qui coûtera la vie à la mère d'Axel,embarquent pour l'Amerique du Sud,en quête d'"une nouvelle vie"......

Bien que le sujet et les personnages soient intéressants,je n'ai pas aimé ce livre.L'homosexualité d'Axel ,avec ses descriptions détaillées et crues dominent le récit,laissant peu de place à autre chose.J'ai aussi un avis mitigé sur la prose,c'est bien écrit,sans plus;Détambel utilise des métaphores dont je n'ai pas toujours saisi le sens et l'intérêt ("Jusque-là elle avait vécu comme dans une bibliothèque au plancher qui craque,où il faut marcher tout doucement et chuchoter,et maintenant on gueule sans fin autour d'elle,le pont d'un navire en partance est un plancher vertigineux"p.141).Et la fin,à mon avis est un peu confuse,bref,j'attendais beaucoup de ce livre ,une grosse déception !
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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Lectrice, j'adhère aux propos de Michèle Petit cités dans ce livre : « un livre, c'est une hospitalité qui est offerte, une sorte d'abri que l'on peut emporter avec soi » (in ‘'Eloge de la lecture'') ; selon Régine Detambel « lire nous fait chercher dans nos souvenirs ce qui résonne à l'unisson (…) Les mots que nous lisons n'ont pas leur fin en eux-mêmes, mais en nous».



En cas de maladie, « l'écriture est une thérapie. (…) Au chaos de la vie se substitue l'ordre du récit. » Il revient au bibliothérapeute littéraire de choisir le(s) livre(s) permettant au malade avec lequel il a engagé « une véritable relation de personne à personne » de se reconnecter avec le monde extérieur ; alors que le documentaliste ne lui proposera qu'une liste de titres thémathiques traitant de la maladie en cause. Car «le livre est ce lieu psychique qu'on appelle “espace transitionnel” (D. W. Winnicott), où se jouent les échanges entre le monde psychique (le for intérieur) et le monde extérieur. »

« Le patient est malade. Il a un médecin pour le traiter. Mais de plus, il est malade d'être malade. C'est là que le bibliothérapeute intervient . (…) le bibliothérapeute peut réinscrire un être dans le monde alors qu'il était réduit à l'histoire de sa maladie, simple objet d'une intervention médicale et thérapeutique ». Tâche ardue comme le montre ce livre-témoignage…



Que vous dire en refermant ce traité ‘'pour une bibliothérapie créative'' (sous-titre du livre) ? Une évidence : en thérapie, je suis infiniment plus convaincue de l'utilité de la bibliothérapie littéraire préconisée par Régine Détambel que de celle du bibliocoaching, sorte de développement personnel par la lecture (*), explicité par Emilie Devienne. « Car il faut qu'un livre soit plurivoque, un épais feuilletage de sens et non une formule plate, conseil de vie ou de bon sens, pour avoir le pouvoir de nous maintenir la tête hors de l'eau et nous permettre de nous recréer »…



PS : une citation d'un propos de Michèle Petit m'a enfin fait comprendre pourquoi les lectures en classe me révulsaient : « Il y a probablement une contradiction irrémédiable entre la dimension clandestine, rebelle, éminemment intime de la lecture pour soi, et les exercices faits en classe, dans un espace transparent, sous le regard des autres ».



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(*) j'ai déjà exprimé par ailleurs les pensées négatives que m'inspire tout ce qui a trait aux méthodes, livres, conférences, etc… sur le thème du développement personnel.

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Sarah quand même

Régine Detambel – Sarah Quand même – Actes Sud – 164 pages - 1er Mars 2023



Le début me fait penser à du Johnny Cahs « I hurt myself today. To see if i still feel. I focus on the pain. The only thing that’s real »



Sarah Bernhardt est une comédienne assez âgée, pourtant, elle peut toujours interpréter des rôles de gamines. Sarah pense à se descendance…



Il n’y a pas que les « gentils fous » mais d’autres psychopathe qui voudraient la démembrer



« Je savais combien Sarah aimé Lou. Elle l’a aimé avidement. Elle avait une soif extrême de Lui. Elle le dévorait. Rien ne comptait plus que sa peau, ses yeux si tendres, son cher petit sourire. »



« En tout cas, méfie toi des êtres que tu ne peux pas faire pleurer »



Pas grande chose à dire sur ce Livre, parce qu’il ne se passe pas grand-chose ! : (



Cet avis n’engage que moi, je vous souhaite d’y trouver votre bonheur



Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Platine

La première sex symbol, avant Marylin Monroe, Jean Harlow avait du mal à dire non...





Ni à sa mère, ni à Marino, l'amant de sa mère, ni à Louis B. Mayer de la MGM.

Howard Hugues tomba sous le charme de Jean Harlow, en la voyant en jupe et socquettes d'adolescente.





Elle n'était qu'un fantasme avec ses seins fabuleux et sa chevelure blond platine.





Question d'un journaliste:

-Mlle Harlow, portez vous un soutien gorge, aujourd'hui?

-Voilà une question de myope! Répondit-elle, faussement boudeuse.





Elle épousa Paul Bern, un obscur scénariste impuissant, qui la battit violemment car il ne pouvait lui faire l'amour, alors que les autres hommes la désiraient...





Il causa sa perte, car Jean Harlow recherchait l'amour et surtout elle désirait un enfant. Alors, elle se mit à coucher avec des hommes, au Cocoanut Grove, ou au Bamboo Room...





Elle les choisissait au hasard, pourvu qu'ils lui fassent un enfant...





L'auteure écrit avec un scalpel, elle semble jalouse de Jean Harlow, comme toutes les femmes. Mais, vous changerez d'avis quand vous lirez le paragraphe sur J.Harlow, pendant le tournage de "Saratoga", mélo dans le milieu des courses hippiques, dans lequel la Blonde platine...





Lisez ce livre qui vous dévoile la vie de cette actrice qui mourut, à 26 ans, en pleine gloire...
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Lire pour relier: La bibliothérapie à pleine voix

Régine détambel poursuit sa réflexion sur les bienfaits de la lecture. Après "Les livres prennent soin de nous" en 2015, elle va, dans ce nouvel opus, plus spécifiquement, dans une première partie, s'attacher à decrire les effets produits sur nous par nos lectures, essentiellement par le biais de nos émotions. La deuxième partie racontera les experiences de l'association " Lire et Relier", créée lors du confinement pour venir égayer les pensionnaires des éphads par un peu de lecture.

C'est un livre qui se lit facilement, qui apporte quelques notions théoriques sur les bienfaits de la lecture, pour soi ou pour les autres. Un livre qui ne peut que me conforter dans mon addiction livresque.
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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Un essai très intéressant sur les livres et leur rôle sur notre vie.

Une grande partie de l'essai explore le côté lecteur avec l'enfance et une autre plus courte sur l'écriture, l'ecrivain et son travail d'écriture.

Cet essai m'a permis de faire un point sur mes lectures, ma bibliothèque passée et présente et mon rapport aux livres lus.

Je me suis beaucoup retrouvée dans les effets que certaines lectures ont provoqué sur moi et en moi.

Comment un livre, une histoire, une situation ont pu m'émouvoir, me heurter, me plaire et bien d'autres émotions. Comment grâce à la lecture j'ai pu m'évader (étant fille unique, la lecture a été très tôt un refuge). L'importance et l'impact de la lecture sur les jeunes enfants : testés et approuvés sur mon propre fils dont la bibliothèque n'a rien à envier à la mienne.

L'impression aussi, qu'une phrase ou un paragraphe n'a été écrit que pour vous, c'est rare mais ça m'est arrivée, c'est une expérience troublante mais fascinante. Ainsi, un auteur est capable d'exprimer ce que vous ressentez clairement alors que vous essayez en vain d'expliquer à votre entourage ce qu'il en est avec moins de talent et surtout de compréhension.

Je ne peux que souscrire à la bibliothérapie car chaque lecteur et lectrice, à un moment donné, sera touché d'une façon ou d'une autre par un livre. Certaines lectures sont à déconseiller suivant l'humeur ou la santé d'une personne. D'autres lectures, lues à une mauvaise époque ou trop jeune, trouveront une meilleure appréciation ou une vraie compréhension de l'oeuvre plus tard lors d'une relecture, ou à l'inverse, elles ne toucheront jamais le lecteur.

C'est bien ça la difficulté, chaque lecteur étant différent, pour une même oeuvre, les résultats seront divers et variés.

Une parenthèse aussi sur la poésie, il faut croire que j'ai beaucoup négligé ce mode d'expression qui recèle des vertus que je ne soupconnais pas. Avec le recul, je me rends compte que je garde en mémoire certains vers appris ou étudiés à l'ecole, comme quoi rien n'est perdu.

Un essai très enrichissant sur soi en tant que lectrice, une introspection sur ses lectures.

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Les livres prennent soin de nous: Pour une ..

Les livres ont-ils un pouvoir thérapeutique ? Nous sommes tous, nous les lecteurs passionnés, persuadés que la réponse est oui, sans pouvoir dire exactement comment les livres nous font du bien... C'est ce que Régine Detambel, peu convaincue par les lieux communs du bien-être de masse, décortique dans son essai, le soin de soi par la lecture.

Les premières expériences cliniques ont lieu aux Etats Unis en 1916 pour essayer de soulager les traumatismes des soldats de la première guerre mondiale ; définition : "La bibliothérapie est l'utilisation d'un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu'outils thérapeutiques en médecine et en psychiatrie. Et un moyen de résoudre des problèmes personnels par l'intermédiaire d'une lecture dirigée."

L'auteure raconte qu'on a interviewé des lecteurs en leur demandant si leurs lectures leur avaient été psychologiquement bénéfiques ; ils ont répondu que lire leur permettait de comprendre et découvrir, de réaliser qu'on n'est pas seul, d'avoir un autre point de vue un nouvel angle de vision, de recevoir une aide importante et de voyager s'évader mais aussi se défendre.

Kinésithérapeute et écrivain, se situant donc au carrefour du corps et de la littérature, Régine Detambel nous raconte avec de nombreux exemples, les liens entre les écrits et notre santé ; elle nous parle par exemple de Lucie Guillet, poète et poéticothérapeute qui a montré que "le rythme de la poésie est l'accord parfait de tous les rythmes humains. Il est la pulsation absolue. Il agit comme le coeur d'une mère sur son bébé." Les vers que L. Guillet "prescrit" sont de Corneille, racine, Boileau, La Fontaine, Victor Hugo, Lamartine, Baudelaire ; et chacun a ses patients spécifiques ... Elle cite aussi la belle histoire de la lettre de Sido à Colette et celle du dernier grand amour de Goethe.



Extrait (p 73) : Où est notre corps propre tandis que nous lisons ? Il s'affaire. Il estime le degré de corporéité du texte, il apprécie comment tel chapitre joue avec son savoir kinésique, le flatte ou, au contraire, le tourne en dérision jusqu'à l'oppression, jusqu'au vertige. Le corps et l'esprit du lecteur ne sont pas dissociables. C'est pourquoi un livre peut bouleverser, transformer, régénérer, soigner, secouer, tant par son sujet que par son écriture, ou même par son support."



Extrait (p109) : A tout âge, la lecture est une action privilégiée pour élaborer ou préserver un espace à soi, un espace privé, intime, un autre lieu, "une chambre à soi", et même si on n'a aucune chance de disposer d'un espace personnel, que ce soit en pension ou en prison. Lire a partie liée avec le secret."



Voilà, tout est dit ! En tout cas, l'essentiel ... un petit livre riche et merveilleux, qui nous donne envie de lire plus encore !
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Sarah quand même

On me demande souvent comment je choisis un livre. Tout dépend. Là, c’est parce que j’avais adoré « Le chaste monde » de Régine Detambel et, nonobstant ma réticence à lire des biographies romancées, j’avais envie de relire cette autrice.

Régine Detambel s’est attaquée à un monstre sacré, sans doute la première diva de l’histoire du spectacle. Des comme on n’en fait plus : l’époque ne les tolère pas, elle les condamne, réticente à séparer l’individu de l’artiste. Géniale, libre, cruelle, excessive, passionnée… L’autrice réussit à ne pas se laisser emporter par l’écrasante personnalité de l’actrice. En se plaçant dans les pas de Susan, sa secrétaire particulière (son aide de camp, allais-je dire), elle garde la distance nécessaire, entre admiration sincère et détestation raisonnée.

Sarah Bernardt avait cette extraordinaire capacité à incarner ses personnages, à les habiter, quel que soit son âge, au point de ringardiser toute autre interprétation (« Elle semble ivre de parler. Elle parle et tout à coup elle déchire la monotonie de sa phrase avec une note incroyable »).

On peut voir chez elle une forme de féminisme, dans la catégorie de celles (voir l’opposition contemporaine Haenel-Maïwenn) qui soumettent les hommes par leur talent et leur audace, sans jamais les humilier totalement. Une manière de prendre part au jeu mais de garder la main (« Elle veut tout (…) Elle n’a jamais su dire non à quelqu’un qui la désire »). Les amants (hommes ou femmes) de la diva ne sont pas ses jouets : elle les comble autant qu’elle les martyrise, entre don de soi et manipulation. Déesse odieuse qu’on adore. D’où ce titre, magnifique : « Sarah quand même ».

Bilan : 🌹🌹

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La splendeur

Après avoir lu le livre, il me semble difficile de dire plus et mieux que ce paragraphe de conclusion de la quatrième de couverture. Il colle parfaitement à mon ressenti sur le style d'écriture de l'ouvrage. Sur le contenu, peut-être : au-delà de la biographie sulfureuse et fascinante d'un schizophrène génial, on a droit à un panorama truculent, barbare, brutal et sanglant d'un XVIeme siècle revu et corrigé, de l'intérieur, par ... les Monty Python. Et ça, j'ai adoré !

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Petit éloge de la peau

Ce ne fût pas une lecture "plaisir", mais plutôt un travail d'apprentissage. J'ai trouvé dans ce texte beaucoup de références artistiques et littéraires. J'ai découvert... Mais cette découverte a quand même été un petit chemin de croix, assez pénible à parcourir. Heureusement cet ouvrage ne compte pas même 150 pages, pour une trentaine de chapitres. Il ne faut pas que le lecteur espère trouver un enchaînement logique, il lui suffit de suivre l'auteur dans ses cheminements de pensée... Donc le lecteur doit se laisser porter et accueillir les informations comme elles arrivent, et ne pas trop se perdre dans les introspections de l'auteur, qui aurait ainsi pu continuer longtemps à écrire sur ce thème. Pas de conclusion, ce livre initiatique peut s'avérer un terrain d'études pour des chercheurs ou artistes.

Je n'ai pas fait la rencontre que j'espérais... cela arrive... ce n'est pas dramatique.
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Le mémo des gens merveilleux

Dans ce livre simple et court, Régine Detambel nous propose en quelques sortes des exercices de style drôles, loufoques, surprenants, en imaginant quelle pourrait bien être l'adresse de chacun des sept nains ou comment Cendrillon pourrait promouvoir des chaussures, à quoi ressemble le bulletin de Tarzan, parmi d'autres.

Et finalement, cela nous donne envie de nous y mettre aussi. Tiens, et si on imaginait le bulletin scolaire du père Grandet, la liste de course de Thérèse Desqueyroux, une lettre de Dieu au Diable, l'affiche publicitaire pour visiter le château de la famille Adams, le testament d'Hannibal Lecter, la lettre mise dans une bouteille à la mer par Robinson, la liste de course de la tribu Malaussène le jour de la naissance de Verdun, les recettes inédites de Catherine, la rondouillarde mais esthète cuisinière de Nicolas Le Floch, le spot publicitaire vantant les services des très célèbres pirates qui font leur apparition dans les albums d'Astérix, la liste de médicaments de Demaesmaker et/ou Longtarin, qui tentent tous les deux de résister aux gaffes de Lagaffe, la liste de matériel nécessaire à la prochaine invention improbable de Léonard, génie, ou l'emploi du temps de Milou, lors d'un séjour normal à Moulinsart etc.

Peut-être aurez-vous aussi d'autres idées. Proposez-les en commentaire !
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