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3.72/5 (sur 50 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Lexington , le 26/11/1963
Biographie :

Neely Tucker, né le 26 novembre 1963 à Lexington, dans l'État du Mississippi, est un écrivain et journaliste américain, auteur de roman policier.

Source : Wikipédia
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En quête de bons livres à lire ? Découvrez l'actualité de Babelio et les livres du moment en vidéo. Ce mois-ci, on s'est intéressés aux couvertures de livres, et surtout, à ce qui fait qu'un livre peut d'abord nous attirer à travers sa couverture. En début de vidéo, Pierre et Nicolas reviennent sur une étude Babelio sur le livre en tant qu'objet, et vous proposent quelques exemples de livres dont ils ont particulièrement apprécié les couvertures dernièrement. le reportage suit cette idée, avec le témoignage d'un libraire et de trois lectrices, qui nous expliquent leur rapport aux couvertures des livres qu'elles lisent et achètent. Retrouvez aussi une présentation des différents défis de lecture 2020 sur Babelio, ainsi que nos interviews récentes… 0:01 Présentation du sujet par Pierre et Nicolas Notre étude sur l'aspect physique des livres : https://babelio.wordpress.com/2018/10/15/couvertures-quatriemes-de-couvertures-bandeaux-quen-pensent-les-lecteurs/ Notre liste (très subjective) des 25 plus belles couvertures de livres de 2019 : https://babelio.wordpress.com/2019/12/30/les-plus-belles-couvertures-de-livres-de-2019/ Les livres présentés : Ben Marcus, ‘L'Alphabet de flammes' : https://www.babelio.com/livres/Marcus-Lalphabet-de-flammes/575718 Jean-Marie Blas de Roblès, ‘Dans l'épaisseur de la chair' : https://www.babelio.com/livres/Blas-de-Robles-Dans-lepaisseur-de-la-chair/953393 Capucine et Simon Johannin, ‘Nino dans la nuit' : https://www.babelio.com/livres/Johannin-Nino-dans-la-nuit/1109603 Jamey Bradbury, ‘Sauvage' : https://www.babelio.com/livres/Bradbury-Sauvage/1111399 Patrice Gain, ‘Le Sourire du scorpion' : https://www.babelio.com/livres/Gain-Le-Sourire-du-scorpion/1191031 8:46 Reportage à la librairie la Manoeuvre, Paris 11e Les livres présentés : Neely Tucker, ‘Seules les proies s'enfuient' : https://www.babelio.com/livres/Tucker-Seules-les-proies-senfuient/1158845 Kim Un-Su, ‘Sang chaud' : https://www.babelio.com/livres/Kim-Sang-chaud/1182330 D.B. John, ‘L'Etoile du Nord' : https://www.babelio.com/livres/John-Letoile-du-nord/1098431 James Carlos Blake, ‘Crépuscule sanglant' : https://www.babelio.com/livres/Blake-Crepuscule-sanglant/55986 Erik Orsenna, ‘L'Exposition coloniale' : https://www.babelio.com/livres/Orsenna-Lexposition-coloniale/12746 Trevanian, ‘Shibumi' : https://www.babelio.com/livres/Trevanian-Shibumi/91361 Gérard Mordillat, ‘Quartiers de noblesse' : https://www.babelio.com/livres/Mordillat-Quartiers-de-noblesse/1199025 Roxane Gay, ‘Hunger' : https://www.babelio.com/livres/Gay-Hunger/1204139 Valérie Manteau, ‘Le Sillon' : https://www.babelio.com/livres/Manteau-Le-sillon/1048733 Manu Larcenet, ‘Thérapie de groupe' : https://www.babelio.com/livres/Larcenet-Therapie-de-groupe-tome-1--Letoile-qui-danse/1192698 Toni Morrison, ‘Beloved' : https://www.b

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Et puis ça a recommencé quand il avait quinze, seize ans. Des épisodes similaires. Et des moments dépressifs. Des crises. Certains jours, il ne pouvait même pas quitter son lit, et il ne le voulait pas d'ailleurs. Il ne vous regardait pas, ne vous disait rien, il faisait comme si vous n'existiez pas. "
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Les hurlements l'empêchaient de compter les coups de feu. Ça tirait de partout. Bon Dieu, ce vacarme. Amplifié par les escaliers en marbre, le sol en pierre, les colonnes, renvoyé en écho dans les longs couloirs. Des femmes. C'étaient surtout des femmes qui criaient, mais quelques hommes aussi ; d'une voix grave et enragée, ils braillaient qu'ils avaient été touchés.

La femme en face de lui, dans la crypte du Capitole, saignait abondamment. Elle avait pris une balle dans la poitrine et s'était mise à hurler. Elle n'émettait plus désormais qu'un gémissement. Le sang qui se répandait au sol était devenu plus sombre et formait une immense flaque marron qui ne cessait de grossir.

Les tirs avaient la cadence d'une arme automatique, pop pop pop. Devenus sporadiques, lointains, ils ressemblaient davantage à des échos qu'à des détonations. Il n'avait aucune idée du nombre de tireurs présents dans le bâtiment, ni de l'endroit où ils se trouvaient.

Sully Carter, à l'abri derrière l'une des doubles colonnes en grès qui formaient la ceinture extérieure de la crypte, regarda vers le centre de la pièce circulaire, puis vers les murs. Dix, peut-être une douzaine de personnes tapies derrière les colonnes ou sous les présentoirs. Certaines étaient blessées, d'autres restaient cachées. Aucune ne prononçait un mot. Toutes respiraient bruyamment et semblaient devenues les passagers d'un avion sans pilote.

Et merde !

Il souffla et se mit à ramper vers la femme blessée. Elle était allongée sur le dos. Il s'agenouilla et lui prit la main. Sa respiration était pénible à cause de l'effort et de l'adrénaline. Elle présentait deux blessures, sur le haut du torse et à l'abdomen. Le sang en jaillissait comme une rivière. Elle ouvrit les yeux lorsqu'il exerça une pression sur sa main, mais seule une faible lueur y brillait.

« Vous m'entendez ? murmura-t-il. Hé ! Clignez des yeux pour dire oui. On va sortir d'ici. » Il tourna la tête vers la droite pour voir la sortie. À l'idée de la transbahuter jusque-là, la porte parut soudain bien loin, à deux kilomètres et demi.

Elle avait des cheveux châtains frisés, des yeux verts, de petites boucles d'oreilles bleues et trop de maquillage. Son mascara coulait. La petite trentaine. Un cordon autour du cou, muni d'un badge. Elle portait une jupe et une élégante veste bleu marine sur un chemisier blanc froissé, maculé de rouge. Elle avait perdu l'un de ses escarpins noirs. Trapue. S'il passait un bras derrière ses genoux et l'autre dans son dos… non. Il allait devoir la prendre sur ses épaules.

« Vous sentez ma main ? Comme ça ? » Il exerça quelques pressions rapides. Elle cligna des yeux et sa bouche s'entrouvrit. Stupéfait, Sully regarda une très fine bulle de salive teintée de rose naître sur ses lèvres, gonfler puis exploser.

Elle ne lui rendit pas la pression de sa main.

« Bon Dieu ! » dit-il.

Le sang qui pulsait à travers sa blouse commença à s'écouler de manière irrégulière. Elle le regardait fixement, ensuite ce fut le calme, l'abandon, la main qui lâche la barre du trapèze et flotte, flotte, le sol qui disparaît, voltigeant simplement dans le vide. Un instant, il eut un vertige. Il ne voulait pas lâcher prise.

Ça s'agitait derrière lui. Les survivants sortaient de leurs cachettes, abandonnaient leurs recoins sûrs, couraient comme des damnés vers la sortie ou dans le couloir qui menait au Sénat, loin des coups de feu.

Quelqu'un déclencha l'alarme incendie.

Sully regarda sa montre. À peine plus de 17 heures. Il était dans le bâtiment depuis environ une heure, en remplacement de Clarice. Washington au mois d'août, la pire période de l'année. Tous les gens importants étaient en vacances. Sully travaillait, comme les permanents du Capitole : coincés en ville, en pleine canicule.

On lui avait demandé un article sur la législation environnementale en vigueur dans les exploitations pétrolières du Golfe. La rédaction avait fait appel à lui car le Golfe revenait au-devant de l'actualité et ils s'étaient dit qu'il connaissait sans doute le sujet. Et aussi parce qu'il était corvéable et assez stupide pour ne pas se prélasser sur les interminables plages de Caroline du Nord ou des Caraïbes à cette époque de l'année. Puis, dans les heures molles de l'après-midi, il y avait eu plusieurs détonations : des tirs à l'arme automatique. Le sang et les de rose naître sur ses lèvres, gonfler puis exploser.

Elle ne lui rendit pas la pression de sa main.

« Bon Dieu ! » dit-il.

Le sang qui pulsait à travers sa blouse commença à s'écouler de manière irrégulière. Elle le regardait fixement, ensuite ce fut le calme, l'abandon, la main qui lâche la barre du trapèze et flotte, flotte, le sol qui disparaît, voltigeant simplement dans le vide. Un instant, il eut un vertige. Il ne voulait pas lâcher prise.

Ça s'agitait derrière lui. Les survivants sortaient de leurs cachettes, abandonnaient leurs recoins sûrs, couraient comme des damnés vers la sortie ou dans le couloir qui menait au Sénat, loin des coups de feu.

Quelqu'un déclencha l'alarme incendie.
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Il faisait sombre à l'intérieur. Sarah ralentit son allure pour permettre à ses yeux de s'adapter. Elle s'engouffra dans la première allée, puis marcha vers les unités réfrigérées au fond du magasin. L'endroit lui parut légèrement flippant et étouffant. Les étagères débordaient de rouleaux de papier toilette, de légumes en conserve, de petites saucisses en boîte et d'autres produits plus ignobles encore. Avec sa lumière pâle, son sol en linoléum jauni, cette odeur de tabac froid, de linge sale, de bière renversée et de désinfectant, la boutique lui évoquait une maison hantée. Des filles plus âgées lui en avaient parlé dès la fin de son premier cours au studio de Regina, au printemps précédent. Elles lui avaient dit que la vieille avec la choucroute sur la tête qui tenait la caisse vendait des cigarettes et de l'alcool sans poser « la moindre putain de question », pour reprendre les propos de Letitia. Cette petite balade lui donnait l'impression d'être plus grande. Elle trouvait excitant de faire quelque chose à l'insu de ses parents.
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Ses lèvres étaient entrouvertes et sèches. Sa langue s'enfonçait dans sa bouche. La sueur trempait son front, mouillait ses cheveux, gouttait de son menton. D'après l'odeur, il avait fait dans son froc, mais Sully préserva sa dignité en évitant de regarder.

« Hé, hé ho », murmura-t-il en forçant sa voix pour être entendu malgré le bruit de l'alarme. « Tu vas bien ? Tu m'entends ? »

Le gamin cligna des yeux et déglutit.

« Où ? demanda Sully un peu plus fort. Où sont-ils allés ? »

Le gamin le regarda, il clignait les yeux et ses yeux marron ressemblaient à ceux d'un chiot qui attend devant le portail. Sully estima son âge à vingt ou vingt et un ans. Il léchait sa lèvre supérieure perlée de sueur et l'observait comme s'il voyait un animal échappé du zoo. Au moins il avait arrêté de crier.

« Tu m'entends ? Les mots qui sortent de ma bouche, tu les entends ? »

Le gamin cligna à nouveau les yeux, passa la langue sur sa lèvre et acquiesça.

« OK. C'est un peu cinglé tout ça, non ? » Sully sourit et lui passa une main dans les cheveux, comme pour lui signifier que la journée avait été longue et que c'était normal d'être un peu fatigué, un peu à côté de la plaque. Le gamin était dans un tel état de choc que si Sully avait fait rebondir un ballon de basket sur son crâne, il aurait également approuvé.

« Tu peux me dire ton nom ? Vas-y, essaie. »

Il fit non de la tête. Il regardait les cicatrices sur le visage de Sully.

« C'est cool, c'est cool. Vraiment. Mais maintenant, tu vas rentrer à la maison, tu le sais, ça ? Tu seras chez toi avant qu'il fasse nuit. On va te remettre sur tes jambes et sortir. »

Le gamin acquiesçait, soufflait légèrement, le corps fortement crispé. Le mot assez traversa l'esprit de Sully. Des soldats étaient encore plus jeunes que lui. Des types avec des armes capables de vous descendre à cent cinquante mètres de distance avant de venir vous en coller une autre en pleine tête.

« Bon, sérieusement, combien, mec ? Je dois savoir, tu comprends ça ? De combien de types armés on parle, là ? »

Le gamin leva un doigt.

« Un. Il ressemble à quoi ce type ?

— Il avait un flingue. » La voix tremblait, s'interrompait, mais enfin il parlait.

« Très bien. Grand, petit, blanc, noir, habillé comment ?

— Le flingue.

— OK. OK. Très bien. On peut s'occuper d'un flingue, pas vrai ? Bien. Voilà ce que je veux que tu fasses : tu vas suivre ce couloir juste derrière nous, d'accord ? Tu verras un escalier. Tu le descends, tu tomberas sur un long couloir, tu sors. Dis à la police que le rez-de-chaussée est, disons, clair, et que les choses se passent au premier étage, dans l'aile de la Chambre des représentants. »

Le gamin acquiesça et resta immobile.

« Un type, un flingue, la Chambre des représentants », dit Sully.
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— C'est parce qu'il y en a un. Hastings bute les gens et s'en sort chaque fois, déclara Eva d'un ton énervé. En même temps, vu sa tête… On dirait un vrai rat de bibliothèque. Il a même des petites lunettes rondes à la John Lennon. Tu sais que monsieur a passé tout son dernier procès le nez dans un bouquin ? Cane, de Jean Toomer… Ce connard s'est même amusé à écrire des commentaires en marge.

— Tu sembles douter de son intérêt pour la Renaissance de Harlem…

— Les goûts littéraires d'un chef mafieux de quartier volent rarement au-dessus de Penthouse Letters.

— Tu es sûre de ce que tu avances ? Parce qu'on parle de trois procès dont deux se sont soldés par un jury sans majorité, et l'autre par un acquittement. Je ne voudrais pas me pencher sur ce dossier si jamais le type n'est qu'un petit joueur.

— Alors, ne le fais pas…

— Mais tu es absolument convaincue de ce que tu avances ? Tu penses vraiment qu'on a affaire au grand méchant loup ?

— Je ne pense rien. Je l'affirme.
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Progressant en crabe tout en surveillant les angles de tir, il gravit l'escalier le dos courbé. Deux autres détonations le stoppèrent. L'acoustique du bâtiment, la pierre et le marbre, les plafonds voûtés formaient une chambre d'écho. Impossible de déterminer l'origine des coups de feu.

Une sensation gagnait tout son corps, semblable à l'effet que le bourbon avait si souvent produit sur son cerveau malmené et sans doute endommagé. Son pouls se stabilisa et sa respiration se fit plus ample.

Le chaos lui allait bien.

Au sommet des marches, il se redressa et, avançant jusqu'au bord de la rotonde, détailla la partie supérieure de l'atrium. Sons, couleurs, calme. Et aussi : une mare de sang. Cinq, six, sept cadavres étaient étendus sur les dalles. Deux portaient un uniforme. Les grandes statues observaient. La lumière coulait du plafond.

Le corps d'un homme vêtu d'un costume marron était allongé, presque au centre. Un autre, les vêtements en crépon de coton, était affalé au milieu du passage, sur le ventre. Touché au visage, la force de l'impact lui avait arraché l'arrière du crâne. Partout, des éclaboussures, des agrégats sanguinolents, gris, rouge, marron, tels les résidus d'une pluie de confettis grotesques. Quelques mètres plus loin, les deux officiers reposaient sur le dos. À une dizaine de mètres, légèrement sur sa gauche, tous deux étaient sur le seuil de la Chambre des représentants. Ils étaient arrivés en courant par le couloir de la Chambre du Sénat, se dit Sully, et on leur avait tiré dessus de face. Ce qui voulait dire que le ou les tireurs étaient dans l'aile de la Chambre des représentants, sur sa droite.

Les hurlements se firent à nouveau entendre. En montant l'escalier, il avait cru que c'était une voix de femme, mais il se rendait compte à présent qu'il s'agissait d'un jeune homme. Affalé contre le mur du fond, à moitié caché derrière une grande statue de marbre, le gamin pressait sa main gauche contre son épaule droite pour tenter de ralentir l'hémorragie. Le sang dégueulait entre ses doigts, sur son costume. Sans doute un jeune huissier. Ses pieds raclaient le sol, comme s'il essayait de s'encastrer tout entier dans le mur.

Il cria jusqu'à ce que ses poumons soient vides. Puis sa poitrine se souleva, il regardait toujours le sang qui pulsait de son épaule, et recommença à hurler. Un beuglement long et aigu, qui paraissait naître au fond de son être et qui, une fois à l'air libre, rebondissait contre les murs jusqu'à ce qu'il tousse, tousse et tousse encore. Des vomissures bouillonnèrent sur ses lèvres et tombèrent sur son costume. Il cracha. Il lança ensuite un autre gémissement, une demi-octave plus aiguë que le précédent.
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C'était le 1er octobre. Dans trois mois, le XXe siècle toucherait à sa fin. Les feuilles s'embrasaient de jaune, d'ambre, de rouge, et d'orange foncé. Les couleurs étaient encore luxuriantes à ce stade de l'automne, même si le vent de la baie de Chesapeake charriait les traces des premiers froids. Sarah trouvait cette fraîcheur agréable, presque stimulante. Elle lui donnait la chair de poule. C'était vendredi soir. Le ciel, noir à l'est, dessinait un arc indigo, puis orange et rose à l'ouest, sur l'horizon. Elle était censée retrouver Michael plus tard, une fois ses parents couchés. Cette pensée la fit frissonner malgré elle. À moins que ce ne fût le froid. Mais ses yeux pétillaient. Elle arriva sur le petit parking devant Doyle's Market, la supérette du coin. C'était une vieille baraque branlante en brique à la peinture bleue écaillée et au toit affaissé… Les clochettes accrochées à la porte en verre tintinnabulèrent à son entrée.
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Un silence suivit, quelques grommellements, puis le bruit d'une allumette que l'on gratte. Une lueur dans les ténèbres et un grésillement. Quelque chose passa très vite à côté de lui, brillant, et heurta le sol. L'objet glissa et des étincelles rouges et blanches illuminèrent le couloir. Une fusée éclairante. Des mouvements. Des bruits d'échauffourées, un grognement, une fermeture éclair, un cliquetis, quelque chose de dur et de métallique qui frappait les dalles. Enfin, doux comme un pétale de rose, des bruits de pas.

Seigneur. Sully ne respirait plus. Les pas s'approchaient, lentement et régulièrement. Tandis qu'il regardait par la minuscule ouverture – sa seule chance de voir le tireur –, soudain il comprit. Son stylo. Son stylo était coincé dans la porte, créant cette étroite fenêtre. Il dépassait dans le couloir, au niveau du genou. Impossible de ne pas le remarquer maintenant, dans le ballet de lumières de la fusée.

Les pas se dirigeaient vers lui puis le dépassèrent, le corps de l'homme se trouvait entre Sully et la lueur, l'illuminant à contre-jour. La première chose qu'il distingua, ce fut la queue de cheval. L'homme avait les cheveux filasse et l'air perdu. Sully respirait aussi lentement qu'un nageur.

L'homme saisit l'extrémité inférieure de la fusée, la tint dans sa main gauche. La lumière dansait dans le couloir. Il se leva et se retourna. Sully remarqua son jean et un T-shirt noir, un visage glabre.

Durant une seconde – une fraction de seconde –, il pensa que l'homme observait la porte des toilettes et le stylo qui en dépassait. Mais ensuite la lueur s'éloigna dans le couloir, dans la direction par laquelle le tireur était venu, un cierge magique qui tournait à l'envers, jetant des ombres qui bondissaient et tournoyaient. La fusée passa devant la porte, rebondit sur le sol et glissa, s'arrêtant un peu plus loin.

Lorsque Sully regarda à nouveau, l'homme était parti.

Il n'y avait rien. Pas d'ombre, pas de pas, pas de bruit. Le sifflement de la fusée, la lumière pâle qui palpitait au bout du couloir, le souffle de sa respiration. C'était tout. Il gardait les yeux rivés sur l'ouverture. Il était possible que le tireur se soit collé contre le mur pour attendre que Sully sorte, mais il en doutait. Si le type avait voulu forcer la porte, il l'aurait déjà fait.
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Elle expira lentement pour essayer de se calmer, et commença à basculer son poids en arrière. Elle se baissa ensuite en pliant la jambe droite, les bras le long du corps, jusqu'à ce que son gros orteil se replie et que son genou glisse sur le linoléum. Elle attrapa une première pièce sur sa gauche, et une deuxième sur sa droite, près d'un porte-revues. Elle trouva la dernière quelques centimètres plus loin dans l'allée. Elles étaient toutes tournées côté face. Aucun détail ne lui échappait, bizarrement. Elle s'appuya sur son gros orteil, puis sur son pied gauche et se releva en étirant bien le dos et la nuque. Elle ne sentit pas son portefeuille tomber de sa poche tandis qu'elle se redressait, ni le garçon derrière elle – celui qui parlait mal – tendre tranquillement la main pour s'en emparer.

— Tu as récupéré toute ta monnaie, chérie ?
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Sully observa Eva Harris, sa partenaire de dîner. Eva avait bossé huit ans à la criminelle, et ça faisait quinze ans qu'elle était à l'agence de police fédérale.

— Mais dans ce cas, pourquoi les jurés… Pourquoi ils ne l'ont pas condamné pour le meurtre de Fat Chucky ? demanda-t-il.

— Légitime défense, répondit-elle.

— Comment ça, légitime défense ?

— Légitime défense contre Fat Chucky. Hastings a déclaré sous serment que Chucky voulait l'obliger à se « soumettre sexuellement ».

— À dix heures du matin ? Dans l'enceinte de la prison de Washington D.C. ?

— C'est ce qu'il a certifié.

— Comment Hastings s'est-il défendu ?

— Avec une barre d'haltère de cinq kilos trouvée dans la salle de sport de la prison.

— Et il aurait battu à mort Chucky avec ?!

— Oh oui. Battu à mort, et bien comme il faut
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