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EAN : 9782757899786
264 pages
Points (27/10/2023)
3.37/5   51 notes
Résumé :
Casablanca la bruyante océanique, Tanger la rêveuse méditerranéenne et Fès la spirituelle septentrionale forment le triangle d’or du nouveau livre de Tahar Ben Jelloun. C’est dans ce plus beau pays du monde que l'auteur situe ses histoires, terribles ou au contraire légères, baladant son lecteur à travers les siècles, les langues et les deux rives de la Méditerranée. Il nous rappelle la richesse d’un Maroc polyglotte et multiculturel et invente des personnages qu’un... >Voir plus
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Une petite deception.

J'ai aime nombre d'oeuvres de BenJelloun, d'autres moins, et ce recueil de nouvelles je le range dans cette deuxieme categorie. J'ai ressenti trop de nouvelles comme trainantes, sans rien pour aguicher le lecteur, et souvent sans reel pitch a la fin, se terminant en queue de poisson. Mais bon, il y a quelques belles pages parsemees un peu partout et deux ou trois nouvelles que j'ai quand meme aime.


Un poeme ouvre le livre, une ode a la gloire du Maroc, qu'une fois ma lecture avancee s'est teinte d'ironie, la plupart des nouvelles decrivant les travers de la societe marocaine, pouvant etre condenses dans une de ses phrases: “un pays a deux visages, au double langage, et ou l'hypocrisie regne en maitre”. Il y est beaucoup question de corruption dans les hautes spheres, de bakchich dans les basses. D'une administration pesante, qui combat toute initiative au lieu de l'aider, qu'on ne peut faire bouger qu'en faisant intervenir des connaissances bien placees (et si ce ne sont pas des connaissances, bien “graissees"). D'une classe fortunee, vraie caste endogame malgre le discours progressiste dont elle se pare, ou le trompe-l'oeil est le vernis de rigueur, habitee par la peur, peur d'une revolution populaire qui ferait tomber et le roi et leur systeme, peur d'un islamisme renaissant qui devoilerait et punirait leurs faux-semblants. Et c'est peut-etre la mievrerie des personnages et des situations qui ont epandu a ma lecture une certaine fadeur.


Il y a des passages que j'ai aime (parce qu'ils ont atteint des strates personnelles?). Quand il lamente la deterioration de l'architecture coloniale, que ce soit a Casa: “Casablanca et son Art deco des annees 1930, c'est fini”; ou a Tanger dont le celebre theatre n'est plus qu'une ruine: “Parce que Tanger avait connu un age ou toutes les nations y avaient plante un pieu, certaines un arbre, d'autres un consulat pour espions borgnes et ecrivains alcooliques. Parce que Tanger avait vecu une epoque faste ou elle donnait des spectacles dans un lieu situe entre le Mur de la Paresse et le marche aux poissons, un theatre grandiose a la façade magnifique, un theatre devenu salle de cinema ou l'on projetait des peplums et des films d'horreur sur un ecran ayant perdu sa blancheur depuis longtemps, une salle obscure ou les amants se retrouvaient pour faire l'amour dans le noir tout en suivant d'un oeil des films indiens. le Gran Teatro Cervantes”. Quand il parle des ecrivains chercheurs de faux exotisme et autre amateurs de sensations fortes qui ont affole les tangerois des les annees 40, suivis rapidement de nababs harponnant des maisons ancestrales. Quand il decrit une de ces maisons, celle de Sidi Hosni, devenue celle de Barbara Hutton.

Et il y a des nouvelles que j'ai aime. La premiere, “La fiancee juive", et surtout, surtout, “Rencontre avec la lumiere", ou il est question d'un enfant trisomique, et ou le langage de l'auteur est amour, contrairement a l'aigreur qui domine les autres nouvelles.


Le tout m'a ete quand meme une deception. Peut-etre causee par de grandes expectations, peut-etre parce que l'auteur a titille trop supeficiellement les cendres de quelques feux eteints, et il se peut tout simplement que les nouvelles ne soient pas son fort, a Tahar BenJelloun. Ou pas mon fort a moi? Mais ni lui ni moi n'avons besoin de nous excuser. Ca arrive, les rendez-vous rates.
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« Le ciel est toujours bleu même quand il pleut » (page 7) Dès la troisième ligne de ce livre, avec ce vers aussi percutant que celui d'un môme de CE2, on sait que l'écriture ne sera pas l'objet de ces récits, comme d'ailleurs pour les derniers opus de cet auteur dont l'écriture s'appauvrit au fil du temps, recyclant des textes, certes en les modifiant les augmentant, parus dans les nombreuses revues auxquelles il contribue (je pense ici à la nouvelle Don Quichotte à Tanger, où il évoque le TEATRO CERVANTES, objet dont il nous accabla de nombreuses fois) ; aucune phrase sismique au sens d'Erri de Luca à l'horizon, la platitude bleue régnera.
On oscille entre les quartiers bourgeois de Casablanca et ceux de Tanger ou Cabo Negro, Fès est absente sauf en tant que ville d'origine des certain.e.s protagonistes, avec une escapade à Amsterdam. Ainsi le plus beau pays du monde se réduit à quelques salons, ceux de celles et ceux qui parlent français, ne trinquent pas avec du thé à la menthe, couchent à droite et à gauche ; comme si la France se résumait aux palaces parisiens et cannois où défile toute la crétinerie humaine ; comme si le Tadla, l'Atlas n'existaient pas.
Tahar Ben Jelloun nous abreuve de références picturales et cinématographiques dont on saisit mal l'intérêt sauf de préciser sa place sociétale. Tahar Ben Jelloun envoie une image de la femme marocaine terriblement stéréotypée : décolleté vertigineux sur des seins fermes (dans les livres les seins sont toujours fermes et ronds, alors qu'en réalité ...), de longs cheveux noirs, silhouette aguichante, toilette raffinée, etc., se jouant des hommes avec une certaine perversité (du point de vue de l'auteur), manque le recours aux amulettes des marabouts.
Deux récits sortent du lot assez insipide : « Casablanca n'est pas un film » sans personnage et « Un dîner à Cabo » qui montre assez bien la décadence intellectuelle de cette bourgeoisie marocaine, décadence amorcée depuis une quarantaine d'années. On lui sait gré de griffer un peu les dérives autoritaires du pouvoir marocain, lui qui longtemps ronronna. « La tuile » se veut ironique sur le pouvoir excessif des fonctionnaires marocains et la corruption qui règne dans les administrations mais la pauvreté des dialogues et des situations ne rend pas cette nouvelle mémorable.
« … ta sensibilité et romantisme à deux sous, … » (page 45), est ce qu'on pourrait adresser à Tahar Ben Jelloun, avec gentillesse.
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Tahar Ben Jelloun est un romancier, un poète, un Marocain et un Français. Il y a un peu de tout cela dans ce recueil de contes et nouvelles : du roman, de la poésie et un regard tendre, quoiqu'un peu distancié d'un Marocain de l'extérieur.

Je connais assez bien le Maroc pour y aller depuis plus de vingt ans, y travailler régulièrement et avoir pas mal d'amis et de connaissances localement, ce qui fait que j'entend plein de choses. Alors, je me retrouve dans ce livre, où la misère côtoie la richesse, la dureté de la vie n'empêche pas beaucoup de générosité et où le circuit petit cadeau / débrouille fait partie de la vie, et je dirais même la survie, au quotidien.

J'aimé particulièrement « la tuile », où les tribulations d'un couple de Marocains hollandais de retour au pays, « la fiancée juive » et la nostalgie du temps où trois communautés vivaient en harmonie, « A la recherche du premier amour », une histoire nostalgique qui pourrait se dérouler n'importe où ailleurs, « un diner à Cabo » et "Casa la Movida » sur la situation de la femme et le rapport à l'amour et au sexe.

Une véritable introduction à un pays écartelé entre l'Occident et ses racines religieuses orthodoxes. Attention cependant, si le courant islamiste orthodoxe est fort, le Marocain il y a encore deux générations étaittrès religieux et tolérant.
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Au plus beau pays du monde de Tahar Ben Jelloun

L'auteur va nous amener au Maroc et nous y dépeindre à travers différents portraits, différents personnages, différentes situations, la vie Marocaine.
En passant par Fès, Casablanca puis Tanger ces 3 grandes villes hautes en couleurs nous y sont restitué un récit à chaque fois si différent et en même temps rempli de point en commun.
À chaque chapitre nous suivons l'histoire,la vie de personnages différents. D'un récit drôle nous passons à un récit plus triste, passant par des récits aux allures mystiques, d'autres récits on un style qui peux s'apparenter au thriller.

À travers cette grande diversité de situations et de personnages c'est un Maroc au multiple facette qui nous est présenté : spirituel, bienveillant, en constante évolution sociale et économique, multiculturel, coutumier et d'une culture très riche.

Un point qui m'a particulièrement touché c'est que l'auteur dans ses récits fait de nombreuses références cinématographiques et littéraire.
Enfin si le but de l'auteur était de nous donner envie de voyager, son objectif est atteint de mon côté.
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Une promenade dans le Maroc de Tahar Ben Jelloun, cela promettait de beaux moments de lectures. Et en effet, on déambule au gré des pérégrinations de l'auteur au sein de la société marocaine, de ville en ville, de caste en caste. Et c'est une chance d'être introduit dans la vie des marocains et de mieux découvrir leur quotidien.
Malheureusement, il manque à ces nouvelles le piquant, la chute, ou le style qui nous les rendrait attrayantes. Faute de mieux, on lit ces récits comme un documentaire. Instructif. Mais sans rien qui nous rende les personnages attachants ou même attrayants.
Dommage, j'aurais aimé rêver.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Des vers naïfs, bien tristes. Ils tombent en syllabes mangées par la rouille, rongées par l'humidité. Ils disent que la vie est une illusion, que le rêve est une arnaque, que les hommes sont des crabes et les femmes des jarres. Ils décrivent un morceau de pain rassis devenu verdâtre, une figue sèche pleine de vers blancs, une main couverte de fourmis noires.
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Il est des rencontres dont on se passerait. Non parce qu'elles arrivent au mauvais moment ou nous mettent aux prises avec des personnes sans intérêt, mais parce qu'elles sont de l'étoffe dont sont faits nos cauchemars, nos déprimes et aussi notre douleur. Aussi vaut-il mieux ne pas s'y attarder, ne pas les décrire ni leur accorder d'importance.
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Son existence était de plus en plus tournée vers la spiritualité. Elle profitait de ses cours pour faire l'éloge de l'Esprit et surtout prôner un islam de paix. Mourad comblait sa femme de cadeaux. Elle les acceptait presque à contrecœur, affirmant que les biens matériels n'étaient que la poussière de la vie.
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Que serait Tanger sans le vent d'Est, qui lave les rues et les regards, qui nettoie l'air des moustiques et autres mouches du Sud, qui donne la migraine et dérange l'ordre des choses?
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Si c'était un film, il serait en noir et blanc avec des séquences où la nuit dénonce les magouilles du jour.
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Tahar Ben Jelloun vous présente son ouvrage "Les amants de Casablanca" aux éditions Gallimard. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2755520/tahar-ben-jelloun-les-amants-de-casablanca
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