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EAN : 9782846820646
128 pages
P.O.L. (10/03/2005)
4.12/5   116 notes
Résumé :

Adolescent, je croyais que " La Vie mode d'emploi " m'aiderait à vivre, et " Suicide mode d'emploi " à mourir. J'ai passé trois ans et trois mois à l'étranger. Un de mes amis jouit dans la trahison. J'oublie ce qui me déplaît. J'ai peut-être parlé sans le savoir avec quelqu'un qui a tué quelqu'un. Je vais regarder dans les impasses. Ce qu'il y a au bout de la vie ne me fait pas peur. Je n'écoute pas v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Edouard Levé, né en 1965 et décédé en 2007 à Paris, était un écrivain et photographe français reconnu. Il abandonne sa courte carrière de peintre après un voyage en Inde et devient photographe, conjuguant cet art avec celui de l'écriture. (Boris Daireaux, «Edouard aux mains d'argent(ique)», http://www.evene.fr/arts/actualite/, Novembre 2006). Dans Oeuvres, il mêle texte et photographies, en décrivant les idées de 533 oeuvres non réalisées, n'existant que dans son imagination. Il se suicide à 42 ans, quelques jours seulement après avoir déposé son texte Suicide chez son éditeur. Dans Suicide, écrit à la deuxième personne du singulier, il revient sur le suicide de son ami survenu vingt ans auparavant ; à moins qu'il ne s'agisse en réalité de son propre projet de suicide. Ce qui est certain, c'est que ce suicide l'a fortement marqué et il y fait référence dans Autoportrait (p.124).
Après sa disparition, Thomas Clerc, son ami, lui a rendu à son tour un très bel hommage dans sa nouvelle L'homme qui tua Edouard Levé en décrivant le mal-être profond qui le rongeait depuis des années.
Autoportrait a été publié en 2005 aux éditions P.O.L. Edouard Levé l'a écrit en trois mois chaque soir dans un motel aux Etats Unis. (Jacques Morice, «L'insolite monsieur Edouard», Télérama, 18 mai 2005)
Une écriture de soi peu conventionnelle
Ecrite à la première personne du singulier, l'oeuvre est une autobiographie d'un genre particulier, révolutionnaire, extrêmement moderne. Il s'agit bien, comme le laisse présager le titre, d'un autoportrait. le but n'est pas tant de raconter sa vie, son passé que de décrire sa personnalité dans tous les aspects de la vie : des évènements les plus banals aux plus graves en passant par les plus insignifiants. C'est pourquoi le lecteur peut parfois être dérouté par des détails qu'il peut souvent juger inutiles. On en vient parfois à se demander pour qui le texte a réellement été écrit. Est-ce pour le lecteur ou est-ce une «auto-thérapie» ? Edouard Levé répond à cette question : «J'écris peut-être ce livre pour ne plus avoir à parler» (p.36). On comprend ainsi que, paradoxalement, il n'aime pas parler de lui «J'ai d'autres sujets de conversation que moi-même». «Je n'écris pas pour donner du plaisir à celui qui me lit, mais il ne me déplairait pas qu'il en éprouve» (p.94)
Un texte moderne et atypique, mais s'inscrivant dans une lignée littéraire
Membre de l'Oulipo, Edouard Levé s'inspire de Je me souviens de Georges Perec, dans sa manière de dresser des listes, mais contrairement à Perec, il ne dépeint ni une époque, ni le monde extérieur. Au travers une juxtaposition de phrases, à première vue sans lien logique, il se décrit physiquement et moralement. Il nous dévoile ses opinions politiques, religieuses, ses goûts musicaux ou littéraires.
Il s'inspire également de la vie mode d'emploi de Georges Perec et de Suicide mode d'emploi de Claude Guillon qui sont cités dès l'incipit : «Adolescent, je croyais que La vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, et Suicide mode d'emploi à mourir». Autoportrait est un texte à contrainte, comprenant 1400 phrases, ce qui n'empêche pas Edouard Levé de s'accorder quelques libertés.
Un récit de l'authenticité
Sans chapitre, sans coupure, Edouard Levé dresse ses 1400 phrases sur 125 pages, les unes à la suite des autres. Au premier abord, le texte apparait décousu. Livré sans mode d'emploi, c'est au lecteur de reconstituer l'autobiographie. Edouard Levé fait son propre inventaire en mêlant des choses graves à des choses banales.
Jacques Morice explique : «Chaque émotion, chaque impression marque le lecteur, puis s'efface, remplacée par un autre, d'importance plus ou moins égale. On se perd dans la multitude ainsi débitée, de façon mécanique, et la tristesse et la joie nous traversent, tour à tour. C'est un réel plaisir, à travers une expérience de littérature rare, que de s'y perdre» («L'insolite monsieur Edouard» , Télérama, 18 mai 2005).
Assez déroutante au départ, souvent dérangeante, l'oeuvre finit par nous saisir au fil du texte. On s'aperçoit que les phrases simples apparemment sans lien logique sont en coordonnées puisqu'elles se suivent par thème. le sujet le plus abordé est sans conteste celui de la mort et de la vie. Il fait souvent référence au suicide, ce qui révèle une sorte de mélancolie. On comprend pourquoi il pensait que Suicide mode d'emploi, censuré pour ne pas inciter au suicide, l'aiderait à mourir. Il confie : «Je ne perdrai pas la vue, je ne perdrai pas l'ouïe, je n'urinerai pas dans mon slip, je n'oublierai pas qui je suis, je serai mort avant» (p.43). Mais il reste paradoxal : «Même si c'est un drôle de cadeau, je remercie mon père et ma mère de m'avoir donné la vie» (p.61) ou «Dans mes périodes de dépression, je visualise l'enterrement consécutif à mon suicide, il y a beaucoup d'amis, de tristesse et de beauté, l'évènement est si émouvant que j'ai envie de le vivre, donc de vivre» (p.103). Il aborde la religion à plusieurs reprises et s'il apparaît assez clairement qu'il est athée, on peut pourtant lire : «Je crois que je ne crois plus en Dieu, mais de temps à autre, le soir, je me demande si vraiment je n'y crois plus» (p.60).
Au milieu de ces phrases lourdes de sens, on en trouve d'autres d'une banalité déconcertante, provoquant un effet comique «Je n'aime pas les bananes» (p.54) ou «Je n'ai rien à dire sur les citernes» (p.118). Edouard Levé décrit aussi des vérités qui s'appliquent à tous : Je ne me souviens pas de ce que j'ai vu lorsque s'est ouverte la porte du ventre» (p.121). Souvent comique, l'auteur ne cherche pas à écrire un texte larmoyant, mais véridique. Cependant, il laisse parfois transparaitre son mal-être : «J'ai un jour dit à mon analyste : «Je ne jouis pas de ce que je possède», et j'ai pleuré». (p.89). Il revient aussi à plusieurs reprises sur l'enfant qu'il aurait pu avoir : «Il n'y a pas de mot, mais des périphrases, pour décrire une situation dans laquelle je me suis trouvé : la femme avec qui j'étais est tombée enceinte de moi, puis elle a avorté, mais moi, je n'étais pas enceint, j'étais avec une femme enceinte de moi, puis je n'ai pas avorté, mais j'ai été «celui qui est avec une femme qui a avorté de l'enfant qu'elle portait de lui» : un mot pour elle, une lourde formule pour moi» (p.93).Cet évènement semble l'avoir profondément marqué et sa façon simple et sincère de le rapporter ne peut qu'émouvoir le lecteur.
Autoportrait est de ces textes qu'on ne peut comprendre instantanément, tant il paraît confus au premier abord. Ce n'est qu'une fois le livre refermé qu'on peut enfin reconstituer le puzzle et comprendre la personnalité et peut-être le «message» d'Edouard Levé.
Au départ, en lisant cette multitude de phrases si banales, qui prêtent très souvent à rire, on a parfois le sentiment qu'Edouard Levé ne joue pas le jeu du pacte autobiographique et qu'il ne veut pas se dévoiler. Mais finalement, peut-être même plus que dans une autobiographie traditionnelle, Edouard Levé se décrit en profondeur et est d'une sincérité déconcertante. Les pensées ou les gestes qu'il dévoile ne sont en réalité pas si saugrenues qu'on pourrait le penser et chacun peut s'y retrouver. Edouard Levé nous montre qu'il est un homme ordinaire avec ses qualités et aussi ses défauts qu'il n'a pas honte de révéler, souvent à l'état brut. Là où nous ne voyons que des pensées furtives et dérisoires, c'est une analyse subtile qui se fait jour, attachée à décrire chaque détail, chaque recoin de son âme, sans se soucier de choquer ou non. le pari de cette forme étrange d'autobiographie (ou autofiction ?) est brillamment réussi et nous permet de réfléchir à la pseudo-sincérité de notre société bien-pensante qui préférerait les récits épais structurés, aux phrases bien polies.
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Edouard Levé, né en 1965, le premier jour de l'année et suicidé en 2007, le 15 octobre, est un artiste conceptuel, peintre, photographe et écrivain. Autoportrait est une suite de phrases sans lien toujours évident entre elles, qui, cependant, mises bout à bout dessine un portrait assez précis de l'auteur.



C'est en lisant Charlie Hebdo à la bibliothèque municipale que j'ai découvert le nom de cet écrivain. Dans un article signé Yannick Haenel, icelui expliquait que lors de ses lectures publiques, il finissait toujours par des extraits d'Autoportrait d'Edouard Levé qui faisaient rire, mais il notait que depuis quelques temps, les passages qui habituellement faisaient rire avaient perdu cet effet et résonnaient étonnamment dans notre monde actuel. Muni de tous ces excellents arguments, je vais à la librairie et explique mon choix à la libraire qui paraît surprise qu'Edouard Levé puisse faire marrer, elle a lu Suicide et l'on se rapproche plus de Cioran que de Bigard. Un clin d'oeil plus tard assorti d'une demande "tu me diras si tu as ri.", je sors de la boutique et quelques semaines plus tard, je me lance dans la lecture. Et surprise, j'ai ri. Mais pas seulement. Edouard Levé écrit des phrases souvent courtes qui s'enchaînent parfois sans lien apparent. le procédé peut paraître déroutant mais on parvient cependant aussi bien que dans un autoportrait détaillé à se faire une idée précise de l'auteur. Car il n'élude rien, n'évite aucun sujet et va au plus court, à la phrase épurée, sèche a priori sans émotion -mais sait-on jamais, il y a celles qui résonnent dans le lecteur justement par cette simplicité. Au lecteur justement de faire le lien entre toutes les informations données ou de ne pas le faire et de lire ce court livre comme une suite de faits. Personnellement, j'ai lu ce bouquin, crayon à la main soulignant à tour de bras toutes les phrases qui me ressemblent, me correspondent ou dont j'aime le son, le ou les sens ou la consécution.

En ce grand jour -le plus grand de l'année, eh oui, le 14 janvier est le jour qui a vu la naissance de gens vachement bien dont moi- je vous livre ici, en vrac, certaines de ces phrases qui m'ont plu pour les raisons ci-dessus évoquées :

"J'oublie ce qui me déplaît.

La compétition ne me stimule pas.

Je ne m'aime pas. Je ne me déteste pas. Je n'oublie pas d'oublier.

Je préfère m'ennuyer seul qu'à deux.

Je n'ai besoin de rien.

Je ne cherche pas les honneurs, je ne respecte pas les distinctions, je suis indifférent aux récompenses.

Je suis irrégulièrement intelligent

Le manque de sommeil me gêne moins lorsqu'il fait beau que lorsqu'il pleut.

Je trouve parfois le juste mot d'esprit une heure plus tard.

Le niveau sonore trop élevé d'un restaurant gâche mon plaisir.

J'utilise la première moule pour décortiquer les suivantes.

En me contredisant, j'éprouve deux plaisirs : me trahir, et avoir une nouvelle opinion.

Adolescent, le nazisme me paraissait appartenir à un autre temps, mais plus je vieillis, plus ce temps semble proche."

Une petite préférence pour ces deux dernières dont la pénultième que je ne me suis pas contenté de souligner, mais que j'ai encadrée.

Voilà pour cette lecture réjouissante et cette très belle découverte, merci donc Yannick Haenel -un jour il faudra que je le lise lui-aussi-, que je vous recommande chaudement -et jour de mon anniversaire, vous ne pouvez pas refuser-, en plus, en sa version poche chez P.O.L, il ne coûte que 5€. C'est cadeau pour un tel bouquin, que je relirai et que j'offrirai sûrement.
Lien : http://www.lyvres.fr
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Nous avons ici un ovni littéraire, un objet drôle, sarcastique, autobiographique et constitué de fragments de la vie de l'auteur, mis les uns à la suite des autres sans soucis chronologique ni logique.
J'ai adoré ce livre vu que, comme moi, quand on lui demande si il a des enfants, il réponds qu'à sa connaissance il n'en a pas. Je me suis reconnu dans certains fragments. D'autres m'ont beaucoup surpris ou amusés.
Je m'intéresse à Edouard Levé depuis peu, je suis tombé sur Suicide par hasard, quelques jours plus tard je lisais une critique élogieuse de ce livre. J'aime ses photos, son univers décalé et très personnel de ce personnage discret et torturé.
Un must si vous avez aimé I remember de Joe Brainard.
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Ce livre est un vibrant hommage à Georges Pérec ainsi qu'à Montaigne. Voilà longtemps que je désirais découvrir Édouard Levé, et c'est un coup de foudre ! Ce livre est si singulier... Il est à la fois une oeuvre conceptuelle, pas étrangère à la démarche artistique de l'auteur, et une peinture humaniste. Ce n'est ni un roman, ni un témoignage. Chaque phrase est indépendante et raconte quelque chose sur lui et sur nous, et en même temps compose un tableau d'ensemble tout à fait fascinant et émouvant. On se sent sincèrement proche de leur auteur. Il est difficile de le lire d'une traite, d'autant que souvent j'avais envie de méditer sur ce que je venais de lire. Une lecture par intermittence qui ne porte pas à conséquence, car elle a l'avantage de dilater la présence de l'auteur et une façon assez plaisante de s'immiscer dans notre quotidien. Édouard Levé à une façon si personnelle d'envisager le monde... Et bien sûr son histoire de vie et de mort nous interpelle, comme une mise en scène de son existence, et à travers elle de son oeuvre tout entière.
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Impossible de décrire de livre !
Cet autoportrait me fait penser aux tableaux des pointillistes, fait de petites touches, ici les petites touches sont des phrases mises bout à bout, des fragments de la vie de l'auteur, de ses goûts, de ses souvenirs, de ses envies, de ce qu'il a vu, ressenti, pensé, rêvé.
Ainsi, il dresse un portrait de lui, à la fois exhaustif et parcellaire. Chaque lecteur pourra s'y retrouver un peu, beaucoup ou énormément mais assurément pas "pas du tout".
Étonnant et boulversant !
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
J'avais cinq ans lorsque le clown a dit: "Et maintenant je vais demander à un petit garçon de venir au milieu de la piste", un roulement de tambour a accompagné le spot qui s'est arrêté sur moi, lorsque le clown s'est avancé, j'ai pleuré si méchamment qu'il s'est tourné vers un autre enfant.
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"J'ai pleuré en lisant Perfecto de Thierry Fourreau. Toutes les musiques de Daniel Darc, Durutti Column, Portishead, des Doors et Dominique A me conviennent. Je regarde des films à la télévisions sans l'avoir prévu, il est donc exceptionnel que je voie un film en entier. Je ne crois pas au cinéma de fiction, seuls quatre films m'ont marqué, La vie à l'envers d'Alain Jessua, Le Diable probablement de Robert Bresson, La Maman et la Putain et Une sale histoire de Jean Eustache, certains autres films m'ont distrait ou ému, mais je ne leur accorde pas de crédit. Mes musiciens préférés sont Bach et Debussy. Adolescent je croyait que La Vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, et Suicide mode d'emploi à mourir. Je peux me passer de musique, d'art, d'architecture, de danse, de théâtre, de cinéma, je me passe difficilement de photographie, je ne me passe pas de littérature. J'aime imiter l'accent d'un Allemand d'origine vietnamienne s'efforçant de parler anglais. Je passais devant une galerie dont je ne savais pas qu'elle avait fait faillite, depuis le trottoir j'ai vu une installation qui m'a immédiatement donner envie d'entrer, un mannequin de vitrine grossièrement transformé en évangéliste prodiguait la bonne parole à d'autres mannequins habillés en tenues supposées contemporaines, autour, il y avait, on ne sais pourquoi, une charrue, un coucou, et un poster de la Jamaïque, ce n'est qu'une fois entré que j'ai compris que la galerie avait été remplacée par un centre mormon, et que l'"installation" n'étais pas une parodie."
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Lorsque je m'allonge sur l'herbe, je me souviens du vertige que j'ai éprouvé à l'âge de six ans quand, allongé sur l'herbe, je pensais que si la pesanteur cessait, je tomberais dans le ciel.
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"J'ai pleuré en lisant Perfecto de Thierry Fourreau. Toutes les musiques de Daniel Darc, Durutti Column, Portishead, des Doors et Dominique A me conviennent. Je regarde des films à la télévisions sans l'avoir prévu, il est donc exceptionnel que je voie un film en entier. Je ne crois pas au cinéma de fiction, seuls quatre films m'ont marqué, La vie à l'envers d'Alain Jessua, Le Diable probablement de Robert Bresson, La Maman et la Putain et Une sale histoire de Jean Eustache, certains autres films m'ont distrait ou ému, mais je ne leur accorde pas de crédit. Mes musiciens préférés sont Bach et Debussy. Adolescent je croyait que La Vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, et Suicide mode d'emploi à mourir. Je peux me passer de musique, d'art, d'architecture, de danse, de théâtre, de cinéma, je me passe difficilement de photographie, je ne me passe pas de littérature. J'aime imiter l'accent d'un Allemand d'origine vietnamienne s'efforçant de parler anglais. Je passais devant une galerie dont je ne savais pas qu'elle avait fait faillite, depuis le trottoir j'ai vu une installation qui m'a immédiatement donner envie d'entrer, un mannequin de vitrine grossièrement transformé en évangéliste prodiguait la bonne parole à d'autres mannequins habillés en tenues supposées contemporaines, autour, il y avait, on ne sais pourquoi, une charrue, un coucou, et un poster de la Jamaïque, ce n'est qu'une fois entré que j'ai compris que la galerie avait été remplacée par un centre mormon, et que l'"installation" n'étais pas une parodie."
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Un de mes oncles a rencontré l'homme de sa vie en conduisant lentement sa voiture rouge décapotable dans les rues de Paris, l'homme en question, un immigrant hongrois, était désespéré, et marchait au hasard avant de se suicider, mon oncle s'est arrêté à sa hauteur et lui a demandé où il allait, ils ne se sont plus quittés jusqu'à ce que la mort les sépare.
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