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Cercueil de Nouvelles tome 2 sur 2
EAN : 9782365990462
461 pages
Editions Midgard (23/10/2013)
4.27/5   41 notes
Résumé :
À quoi l’Apocalypse ressemblerait-elle, contée par un punk zombi ? Qu’adviendrait-il si le QI des Français se trouvait d’un coup démultiplié ? Un grand sursaut ? Une nouvelle Révolution, l’an 1789 version 2.0 ?
Est-il bien sage pour un succube de s’amouracher d’un simple mortel ?
Les gentlemen du futur pourront-ils régler leurs querelles au disrupteur à vapeur, sans manquer aux règles de l’étiquette ?
Et si La Mort s’accordait un repos mérité ?<... >Voir plus
Que lire après Cercueil de Nouvelles, tome 2 : Punk's not deadVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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En mars dernier, je lisais et savourais Ames de verre - premier tome de la saga d'urban fantasy baptisée le Sidh - et découvrais le Lillois par la même occasion. L'originalité du fond et la qualité littéraire du texte m'avaient alors positivement emballée. Et intriguée. Avec ce nouveau recueil de nouvelles, je n'ai plus aucun doute, Anthelme Hauchecorne est un auteur prometteur et un nom définitivement à suivre !

Je ne vous résumerai pas chacune des 13 nouvelles que l'on peut trouver dans ce recueil, ce serait trop long et pas forcément passionnant. Je vais seulement vous donner quelques impressions « générales » avant de parler un peu plus en longueur de celles que j'ai préférées… si j'arrive à faire un choix assez restreint, ce qui n'est pas chose aisée, je dois l'avouer. Pourquoi ? Parce qu'à part un ou deux textes qui m'a peut-être moins plu, je trouve toutes ces histoires assez marquantes et intéressantes, qu'il s'agisse du message apporté ou de la forme adoptée. Difficile, donc, d'en conseiller une plus que l'autre.
Sachez avant tout que mise à part une ou deux nouvelles clairement classées dans la fantasy, le fil conducteur de ce recueil - et ce qui semble porter les écrits d'Anthelme Hauchecorne en général - c'est notre monde contemporain à nous et des questions de société très actuelles. L'auteur lance quelques messages, libre à vous de les attraper au vol.

Vous serez ainsi surpris de découvrir l'écrivain multiplier les métaphores filées dans sa nouvelle « blanche » La Grâce du funambule qui, dans notre Lille contemporaine, met en scène un jeune homosexuel ne désirant qu'une chose : s'installer à Paris pour vivre de sa passion et de son talent : la mode. Aucune apocalypse, aucun dragon dans ce court texte. Juste l'émotion et la poésie du style.
Des dragons, tiens, parlons-en ! Et si certains d'entre eux, créatures immenses et ancestrales, vivaient dans les profondeurs abyssales, ces régions encore inconnues de nos scientifiques en 2013 ?
Imaginons maintenant la France future, dans quelques dizaines d'années. Imaginons que des idées extrêmes d'aujourd'hui aient été poussées un peu plus en avant. Imaginons qu'une guerre anéantisse l'hexagone et qu'en réponse, une mutation, une évolution permettent à certains français de voir leur QI s'envoler. Qu'adviendrait-il de nous ? C'est ce que nous propose Anthelme Hauchecorne dans sa Guerre des Gaules qui peut surprendre voire déstabiliser par sa forme. En effet, par l'intermédiaire d'une interview rassemblant quatre invités très différents, représentants de leur « milieu », l'auteur déroule les fils de son histoire. La narration n'est donc pas habituelle et encore moins linéaire mais je trouve qu'elle ne manque pas d'intérêt !
Dans des mondes futuristes différents, nous retrouvons le thème de l'apocalypse conté du point de vue d'un punk zombi ou une scène domestique proche de la farce entre un maître nerveux et son robot domestique désinvolte. Dévorés par les asticots ou gouvernés par les machines, je ne sais pas quel futur est le plus tentant !
Si notre hypothétique avenir et la science-fiction ne vous bottent pas, peut-être trouverez vous votre bonheur dans un univers fantasy ? Que diriez-vous d'aller rendre visite à La Mort ? Mais pas n'importe laquelle, non ! La Mort de Monsieur Terry Pratchett ! Car Anthelme Hauchecorne voulait rendre hommage à ce maître de la fantasy parodique et a choisi de mettre en scène ce personnage charismatique et masculin au temps de la grande Peste en France… Si vous ne savez pas d'où vient l'expression « mort-aux-rats », c'est le moment de le découvrir !

J'avais dit que je ne parlerai pas de toutes les nouvelles et pourtant… j'y suis presque ! Je termine juste, rapidement, avec les trois qui m'ont le plus marquée et touchée et les trois que je vous conseille donc en priorité.
Je commence par la première nouvelle du recueil - Décembre aux cendres - qui, je pense, est hyper bien choisie pour ouvrir celui-ci. Visuelle, émouvante et possédant un décor riche, je trouve qu'elle illustre assez bien le travail d'Anthelme Hauchecorne. Je garde clairement en tête ces images de champs de cendres, de ces enfants qui partent dans les wagons pour fouiller les ruines, cette sensation de froid brulant, de pauvreté teintée d'espoir… c'est vraiment celle qui me suivra le plus longtemps.
Je continue avec La Ballade d'Abrahel qui, inspirée d'une légende lorraine (la région d'origine de l'auteur), revisite les histoires de démon dans les petits villages. Je trouve qu'il y a comme un goût de farce médiévale là-dedans, histoire teinté d'une petite modernité fantastique qui apporte une nouvelle dimension au récit. le mélange des deux est parfaitement réussi.
Enfin, et je termine avec la nouvelle qui clôt intelligemment le recueil, j'ai nommé le Roi d'automne qui, comptabilisant le plus grand nombre de pages de toutes, offre une véritable intrigue dans un monde hyper riche et détaillé (que se passe-t-il véritablement dans les profondeurs de la ville de Lille ? Quelles sont ces créatures invisibles à l'oeil des non Eveillés ?), dans lequel évoluent de vrais personnages auxquels on s'attache. Ceux qui ont aimé Ames de verre auront le plaisir de retrouvé un des personnages de la saga ici dans ses jeunes années… et ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de lire ce premier tome du Sidh, auront peut-être - en tout cas je l'espère - envie d'en apprendre plus sur la jeune Ambre.

Deuxième « cercueil » contenant 13 nouvelles aux genres et thèmes variés, Punk's not dead me conforte dans l'idée qu'Anthelme Hauchecorne est un écrivain talentueux. J'aime les textes soignés, bien pensés et travaillés jusqu'à la moindre ponctuation et c'est ce que nous propose ici l'auteur.
Qu'il s'agisse de fantasy pure ou d'histoires prenant notre monde contemporain (plus ou moins futuriste) pour base, Anthelme Hauchecorne maitrise ses intrigues et sa narration. J'apprécie vraiment l'importance qu'il apporte aux détails, son utilisation de descriptions très pointues et pourtant jamais lourdes car très visuelles et « sensuelles » (car elles font appel aux sens : la vue oui, mais pas que !).
Je trouve rarement des livres qui me marquent grâce à leur style (ou alors à cause de la pauvreté de celui-ci !) ; Ames de verre il y a quelques mois et Punk's not dead aujourd'hui en font partie. L'auteur possède ce je-ne-sais-quoi d'assez rare qui rend tout sujet, aussi riche et complexe soit-il, particulièrement passionnant et fluide. Comme quoi, on peut lire des trucs un poil travaillés et approfondis sans que ce soit chiant et barbant, bien au contraire !

Un dernier mot pour saluer le travail éditorial derrière le texte. Certes, le fond est bon mais il est encore plus appréciable grâce aux nombreuses illustrations de Loïc Canavaggia habillant le texte, à commencer par celle de la couverture ! Chacune des nouvelles s'ouvrent sur une planche en noir et blanc, certaines (comme le Roi d'automne) ont également droit à des planches internes (d'artistes différents, pour cette dernière) et toutes sont ornées de petites décorations en lien avec les thèmes abordés. Un bonheur visuel !

Alors si vous aimez les lectures divertissantes mais aussi riches et parfois porteuses d‘un message, fluides mais pas simplistes, tentez de lire du Anthelme Hauchecorne… et pour vous faire une idée de l'univers et de la plume du Monsieur, pourquoi ne pas commencer par ces treize nouvelles ?
Lien : http://bazardelalitterature...
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce recueil de 13 nouvelles, 13 histoires qui montrent l‘étendu de l'imagination de l'auteur, de son besoin de faire passer des messages de manière percutante et fun ! Toujours des sujets graves, traités de façon intelligente et non rébarbative. de la folie des hommes dévastant notre planète, à l'évolution engendrée par le chaos social, une palette de thèmes et de personnages habillement croqués, prennent vie sous la plume aiguisée et fluide d'Anthelme Hauchecorne. On sent parfois que des nouvelles datent un peu dans le sens où le style est peut-être plus balbutiant mais dans l'ensemble, 13 bijoux de précision, de beauté et de noirceur mêlés, de réflexion.

Le livre est magnifique ^^ La couverture est belle, je m'en lasse pas de la regarder (surtout quand on sait qui est en couv'), et les illustrations de Loïc Canavaggia sont superbes, je ne serais que trop vous conseiller de découvrir son coup de crayon. Chacun de ses dessins illustrent à la perfection les nouvelles d'Anthelme. A chaque fin de nouvelle, je revenais à l'illustration et je m'émerveillais des détails, de la justesse de l'interprétation. Vraiment bravo !

Autre élément génial dans ce recueil, les backstages, 2 ou 3 pages dans lesquelles Anthelme Hauchecorne, nous livre quelques clés sur la nouvelle, si elle est issue d'un appel à texte, le sujet devant être traité, son envie de faire passer tel ou tel message; si la nouvelle a été primée ou pas, ou encore ses influences musicales, lors de l'écriture du texte. C'est vraiment intéressant et montrent à quel point, il s'investit dans son écriture.

Difficile de dire quelle nouvelle j'ai préféré, je pense que certaines m'ont marquées plus que d'autres certainement quand le thème me touchait plus mais dans l'ensemble, j'ai passé 13 excellents moments de lecture ^^ Peut être une préférence pour la première, Décembre de cendres, où on est plongé dans le post-apo dès les premières lignes, ou La grâce du funambule qui se déroule à Roubaix ou encore La guerre des Gaules, où nos pires cauchemars deviennent réalité. Non décidément, c'est trop difficile de choisir !

Décembre de cendres, est une très belle nouvelle, mettant en scène Eva qui habite Brûle-Peste. Budapest post-apocalypse, où pour aider sa mère malade à se soigner, Eva va devenir Scropailleuse, un sort peu enviable, un "métier" où les plus fluets excellent, puisqu'il s'agit de rechercher dans les ruines de la ville des vestiges de l'ancien temps (conserves, bijoux, tableaux, alcool,…). Mais ces zones sont instables; le travail est dangereux, et les employeurs intraitables.
Quelle entrée en matière ! Cette nouvelle est très travaillée, superbement bien écrite, on est véritablement transporté dans le monde post-apo fantastico-réaliste et social ^^ Une leçon de vie pour Eva. Et pour nous ?

Sarabande mécanique est une nouvelle steampunk ^^ Dans le système planétaire Elisabeth IV, sur une planète quelque peu inhospitalière (mais ça n'a pas empêché les hommes de la coloniser ^^) Lord Patton et Edward Fleetwood attendent les témoins de leur duel… Une histoire comico-tragique, mêlant habillement les thèmes des classes sociales, du pouvoir, des conflits générationnels,… le côté steampunk est très réussi, détails vestimentaires, vocabulaire, technomancie,… Une réussite agrémentée de références au cinéma de Kubrick.

No future. le 25 décembre 2012, Johnny Rotten prend la plume pour écrire son témoignage, son testament. Suite à la Super Grippe, les survivants se sont faits rare mais ce n'était que la première étape de la destruction de l'Humanité par Mère Nature…. No future, ou l'apocalypse selon un zombi punk ! Nouvelle déjantée sur le retour de bâton de Mère Nature dans la face des êtes humains dépourvus de bon sens ! Tout ça est ma foi… assez juste !

C.F.D.T. Une légende existe sur un manoir hanté. le père Gracchus, s'y rend pour l'exorciser mais au lieu d'y parvenir, il se retrouve témoin du legs du fantôme à une drôle de Confrérie… de son côté, un viking recherche 3 jeunots jamais revenus de la chasse aux dragons…. Deux mondes qui vont se croiser… J'avoue avoir moins accrochée à cette nouvelle. J'ai bien aimé y retrouver des dragons, des fantômes. Mais je l'ai trouvé assez mal construite comparée aux autres nouvelles du recueil. Elle date de 2007, je pense que depuis Anthelme s'est doté un style plus percutant qui lui sied mieux. Ici c'est plus faible, sympa mais sans plus.

Sale petite peste, est une nouvelle tirée d'Hommage à Sir Terence ! 1349, la Mort est submergé de boulot avec l'épidémie de peste qui traverse l'Europe, la Pestilence nie y être pour quelque chose, bizarre… La Mort se rend chez M. Marasme, mort depuis 6 mois, recueillir son âme malgré le retard du à la pandémie. A sa grande surprise, il découvre que Mme Marasme est enceinte mais de moins de 6 mois, que se passe-t-il ? Qui se cache derrière ça ?
Je l'avais donc déjà lu, et c'est une nouvelle que j'adore ! Déjà le personnage de la Mort est un de mes préféré et je trouve d'Anthelme a su plus que très bien exploiter ce perso dans la lignée de Terry Pratchett ! Et on assiste à la naissance d'un personnage intéressant ! du tout bon !

Les gentlemen à manivelle, est une nouvelle assez courte. L'histoire d'Eugénie au service de Maitre Brimborion. Maitre tête en l'air ou décarochant qui confond ses automates, les uns avec les autres. Heureusement il y a Eugénie et son sens inouï de la répartie !!! Un zeste de steampunk et une grosse dose d'humour, pour une nouvelle sur les robots un peu moins engagé que les autres nouvelles mais avec une fin très sympa ! Un gros plus pour les échanges entre Eugénie et Maitre Brimborion !

La guerre des Gaules, Énorme nouvelle ! Imaginez que le parti Nouvelle France (même si celui qui souhaite la fermeture des frontières, la sortie de l'Euro,…) gagne les élections de 2029. 5 personnalités reviennent sur cet événement qui plonger la France en guerre civile, car les pauvres sont toujours plus pauvres, les riches toujours plus riches, et l'Europe s'en lave les mains… Et si pour s'en sortir, l'homme devait évoluer ? Sur un ton tantôt badin, tantôt hautin, tantôt beauf et tantôt aristo, à l'image des personnages interviewés , on découvre que la France devient après la victoire des extrémistes et des cons… Et nous ne sommes pas à l'abri que ça nous tombe sur le coin de la gu*ule… Sauf qu'on n'aura pas la chance d'évoluer … si ? Une nouvelle marquée par un engagement sur un ton humoristique mais caustique et dénonciateur une série de thèmes sérieux et graves sont abordés, une excellent façon de faire passer le message (sur les différences, la société qui nous veut faire de nous des moutons, des abrutis, plus facile à manipuler). Une réussite !

Voodoo doll est une nouvelle assez courte, nous contant la nouvelle affaire d'un privé chargé de retrouvée une jeune fille Angélique, qui a fuit son domicile. On decouvre un privé désabusé, une sorte d'anti-héros. Anthelme Hauchecorne change de registre et se met au noir, et ça lui va plutôt bien ! A quand un polar, made in Hauchecorne ?

De profondis nous fait est une révélation, les dragons existent ! Ils vivent dans les profondeurs abyssales de nos océans. Mais leur nombre se réduit depuis peu. Que se passe-t-il ? Qui ou quoi s'en prend aux derniers géants ? Une nouvelle originale, l'accent est porté sur l'imagination qu'inspire le monde des mers et des profondeurs inexplorées. Mystères et créatures étranges. Moi aussi quand je vois les reportages sur tout ce qu'on aurait à découvrir dans le fond des océans, ça fait travailler mon imaginaire, j'ai beaucoup aimé !

La ballade d'Abrahel, une réécriture de conte lorrain. Martin, éleveur de brebis est marié à Martine. L'union n'est plus si heureuse, Martin reluque un peu trop la jeune et jolie Catherine. Mais Martin est dupé, Catherine n'est pas celle qu'il croit. La nuit, le succube reprend son apparence, et rentre dans son monde. Où il cherche à racheter un objet particulier mais là bas, tout se paie en âme… Une nouvelle qui m'a beaucoup plut! le démon est plus qu'il n'y parait, que ce que l'on en voit. J'ai beaucoup aimé la fin.

Buto atomique, une nouvelle un peu en marge des précédentes, mélange de réel et de fantastique. C'est au lecteur de se faire son propre avis et de choisir. Un patient confie à son médecin la façon dont il a miraculeusement survécu à des radiations. Mais pour comprendre comment il a pu guérir, il lui faut raconter comment il a été contaminé. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, belle et gracieuse comme le thème de la danse développé ici. Très originale sur des sujets qui m'ont touchée. Je recommande !

La grâce du funambule, ou quand un jeune diplômé de Roubaix, souhaite quitter la ville et son homme pour rejoindre Paris et vivre son rêve. Julian est comme un funambule, en équilibre, obligé d'avancer pour ne pas tomber, pas possible de faire demi-tour. Une quête d'idéale dans un monde corrompu. J'ai été touché par cette nouvelle. C'est la seule qui n'a pas de touche fantastique, un défi pour l'auteur, réussi. J'ai adoré, les personnages, la façon de rendre hommage à Roubaix, à son passé historique, ses écoles de mode, tourné vers l'avenir, où une certaine misère sociale évolue dans un monde de strass et de paillettes, deux mondes opposés mais pourtant soudés. Une nouvelle "blanche" très réussie.

Le roi d'Automne, quand Dawn retrouve enfin l'Univers du Sidh qu'elle a tant adoré !!! (oui je parle de moi à la 3ème personne ;p) Qui a lu Âmes de verre, retrouvera avec plaisir un des personnages charismatiques du livre et ceux qui n'ont pas lu auront un avant gout de ce livre fantastique ! L'action se passe avant Âmes de verre, et Ambre est adolescente. Elle est jeune et chiante! J'adore
Lien : http://lesdecouvertesdedawn...
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Un grand merci à Anthelme Hauchecorne pour sa confiance et cette découverte devenue un coup de coeur littéraire et stylistique !

J'appréhende toujours de devoir faire une chronique sur une recueil (un cercueil en l'occurrence) de nouvelles, comment l'appréhender ? Dois-je résumer chaque nouvelle et donner un avis sur chacune, ou donner un avis globale et vous préciser celles qui m'ont le plus marqué, interpellé ?! Je ne pense pas que résumer chaque nouvelle soit percutant, dans le sens où une nouvelle est par définition un texte plus ou moins court, ce n'est pas logique de toutes vous les raconter sinon quel intérêt pour vous de vous procurer ce magnifique ouvrage et de le savourer si ce n'est pour les détails, qui sont des plus importants !!

Et donc, la globalité me semble un bon compromis (ouvrez l'oeil des détails pourraient filtrer...). Ce cercueil est un recueil de surprises, de découvertes, de relecture de mythes et de légendes, une redécouverte de ma région natale qu'est le nord-pas-de-calais, la région d'adoption de l'auteur, comment ne pas adhérer à cet univers emplis de choses tellement fascinantes et parlantes ? Mais attention, les treize nouvelles ne se ressemblent aucunement, chaque univers est bien différent du précédent et du suivant, nous passons d'un Budapest presque dystopique, aux fonds marins encore inconnus en passant par une Angleterre futuriste répondant néanmoins aux règles duellistes des gentlmen d'antan, sans oublier la région du Limbourg en Flandres où les apparences peuvent être fort trompeuses pour qui ne s'en méfie pas ou encore une France futuriste ou la révolution a encore frappé et ou certaines personnes ont vu leur QI démultiplié... Mais les lieux ne font pas tout, les personnages que l'on peut croiser au fil des nouvelles sont pour beaucoup dans cette création d'univers prenant et parlant, que diriez-vous de redécouvrir La Mort, sous des traits masculins, surchargé de travail en hommage à Terry Pratchet, ou bien un détective privé en mission pour Marie Laveau, à moins que vous ne préfériez rencontrer des créatures mythiques et légendaires devenus pacifistes, ou des dragons des fonds marins, un punk zombie vous contant son histoire alors, ou peut-être une automate consciente et désespérée de la façon dont la traite les humains ? Un succube vous plairait-il plus ?! Tout un panel de personnages tellement différents en apparences mais, qui finalement finissent par se rejoindre sur certains points sous la plume enchanteresse de l'auteur.

Des précisions sur quelques nouvelles qui m'ont parlé, interpellé davantage que les autres. J'ai aimé chaque nouvelle de ce recueil, il est néanmoins évident qu'un petit nombre ressort du lot pour moi. Tel que par exemple Sale petite peste, le récit évoquant le mythe de la Mort, un des 4 cavaliers de l'apocalypse et donc... un être masculin, durant l'épidémie de peste. J'ai trouvé intéressant d'avoir le point de vue de cette Faucheuse tant redoutée, pendant une période où Elle ne devait vraiment pas chaumé, les explications en aparté de l'auteur sont fascinantes et parfois drôles, on en apprend davantage sur ce mythe des cavaliers de l'apocalypse, ainsi que sur l'origine de la mort-aux-rats, accompagné d'une fin étrangement touchante pour un texte abordant, une maladie mortelle, La Mort, le styx, un amoncellement d'âmes et de cadavres et La Pestilence... Comme quoi le style et l'humour de l'auteur peut vous faire apprécier des sujets que vous n'auriez peut-être pas abordé de cette façon au préalable !

La ballade d'Abrahel, m'a beaucoup plu également, peut-être parce qu'elle aborde l'univers des démons et des anges qui a tendance à bien m'interpeller, non ce n'est pas parce qu'on parle d'un démon du sexe qui fait que cette nouvelle m'a plu, pour qui me prenez-vous donc ?! J'ai trouvé cette histoire touchante dans sa cruauté, je crois qu'avec Anthelme Hauchecorne il faut se faire à l'idée que le bonheur à un prix et généralement celui-ci est particulièrement élevé et que l'on ne peut pas revenir en arrière, sous peine de finir comme Orphée. L'auteur a su m'emporter dans cet univers que j'apprécie déjà à la base mais, il a réussi à me le faire redécouvrir et apprécié encore plus un mythe, une légende, certes réécrite mais tellement bien écrite que s'en devient jubilatoire !

La grâce du funambule, oui je sais on va me dire que c'était évident que je reviendrais sur cette nouvelle, non pas parce qu'elle aborde Roubaix et la gare de Lille mais, parce qu'il s'agit bien d'un texte sur un jeune homosexuel qui rêve de vivre de sa passion, la mode, à Paris. Alors qu'on se le dise et qu'on le comprenne bien, OUI, le fait que Julian, le personnage principal, est gay a fait que mon intérêt s'est d'un coup décuplé (j'ai un peu honte, en fait non... on ne se refait pas (surtout si on n'en a pas envie)) mais non ce n'est pas ce qui a fait que cette nouvelle restera dans ma mémoire, peut-être est-ce dû au fait que je ne m'attendais pas à trouver ce type de texte plus... réaliste dans ce recueil majoritairement fantastique, steampunk, zombiesque... bref tout ce que vous voulez mais pas « réel » , mais j'ai trouvé une telle justesse dans ce texte, une poésie, il y a quelques minutes encore je disais à Meli que l'auteur avait le don de rendre la cruauté poétique et c'est exactement ce que j'ai trouvé dans ce texte, une vie qui n'a rien d'évident, le monde de la mode est rempli de charognards néanmoins, ce jeune homme le survole tel un funambule, rien ne l'atteint, rien ne l'arrête, une seule chose compte vraiment... atteindre son but ! (C'est bien dit non ?! Oui je m'auto-congratule, il le faut parfois).

La dernière nouvelle sur laquelle je tiens à revenir est la dernière du recueil, le roi d'automne, pour les personnes n'ayant pas lu Âmes de Verre, cela ne pourra que vous donner envie d'en savoir plus sur l'univers de la saga le Sidh, et pour les personnes l'ayant lu ça ne sera que du bonheur de retrouver le personnage d'Ambre et cet univers si complet. Nous voici encore une fois dans le Nord, ça fait tout de même bien plaisir de voir sa région mise en avant dans un texte fantastiquement riche, c'est Samain et les Fialas envoie leurs jeunes sous la surface pour les tester et tester leur pouvoir... mais est-ce la seule raison ? C'est en suivant Kassem et Ambre que vous le découvrirez, vivrez leur aventure d'un bout à l'autre, en aurez le souffle coupez, les yeux écarquillez, vous serez peut-être terrifiés par moment mais, croyez moi, l'émerveillement face à cet univers vous fera vite oublier votre peur ! N'hésitez plus entrez dans l'univers des Sidh !!

Que pourrais-je ajouter... Vous l'aurez compris j'ai été conquise par le style et la plume de l'auteur qui est piquant, fascinant, drôle (dans la cruauté), poétique, une plume riche et parfaitement travaillé qui nous prouve qu'un texte complet, riche, bien écrit, complexe peut-être captivant et non barbant ou pompeux. Chaque nouvelle est une petite pierre précieuse que l'on prend plaisir à lire en long en large et en travers, on en scrute les détails, on est happé par une histoire fascinante de base et encore rehaussé par un style fantastique. Chaque nouvelle possède une forme spécifique, on ne peut nier la qualité de cette forme même si le fond ne plaît pas toujours à 100%.

Il m'est impossible de terminer cette chronique sans vous parler du livre objet, certes le contenu, les textes sont sublimes, mais c'est aussi une magnifique couverture, chaque texte est présenté par une illustration (je manque de superlatif) admirable, splendide (merci dictionnaire des synonymes (oui ça fait 2h que je suis sur cette chronique mon cerveau fatigue)) du très talentueux Loïc Canavaggia que j'ai découvert avec Âmes de Verre mais que je redécouvre ici, ces dessins sont vraiment d'une qualité remarquable ! de plus le roi d'automne nous offre un panel d'illustrations de divers et talentueux illustrateurs ! Chaque paragraphe de chaque nouvelle est séparé par un petit dessin que j'ai bien apprécié, de petits détails qui font beaucoup pour un livre et une lecture !

En conclusion, y a-t-il vraiment autre chose à ajouter ? N'ai-je pas tout dis ? Des histoires fantastiques, de multiples univers fascinants, des personnages plus ou moins touchants, tout cela sous une plume et un style à faire pâlir plus d'un auteur classique (non je ne suis pas hypocrite, c'est faux, je m'insurge, je dis ce que je pense et ressent) et des illustrations sublimes... que demander de plus lors d'une lecture ?! du réalisme ?! Pouvez-vous affirmer que tout ce qui se déroule dans ce livre ne se passera pas un jour ?!
Lien : http://www.tsuki-books.com/2..
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[...]
Punks Not Dead est son 2ème recueil de nouvelles, ou plus précisément "cercueil de nouvelles" comme il aime à les appeler. Publié aux éditions Midgard, il a la spécificité de nous donner un aperçu du cheminement ayant mené à la nouvelle en elle-même. Cette vision backstage, présente pour chacun des textes est vraiment très intéressante, car outre l'origine du texte (ex : déjà publié ici ou là dans le cadre de tel AT...), il donne les points de réflexion de l'auteur, son approche, ce qu'il a voulu passer comme message.

Alors, certes, si vous faites partie des afficionados, vous aurez déjà lu certains de ces récits. Mais dans l'ensemble, c'est toujours un plaisir de le lire et le relire. Ce monsieur a une sacrée plume, bien incisive. Je le trouve parfois un peu trop extrémiste dans ses opinions... mais bon, les goûts et les couleurs... n'influent que peu sur la qualité de l'histoire.

Petit plus non négligeable, chaque nouvelle est illustrée par ce dessinateur de talent qu'est Loïc Canavaggia. Même les marques de paragraphes sont personnalisées.

Pour l'aspect punk, il est plus présent dans certains textes. le regroupement s'est fait plus sur l'idée de la révolte, de l'anti-conformisme ; éléments qu'on retrouve chez les punks, mais un peu insuffisant à mes yeux. La cohérence se fait mieux lorsq'on sait que son 1er recueil s'appelle Baroque'n'roll. On reste dans le musical.


Décembre aux Cendres
Nouvelle post-apocalyptique teintée de magie élémentaire où notre rebelle est une jeune fille qui veut quitter l'école pour gagner de l'argent. Un contexte bien ficelé et une intrigue assez réaliste dans son cynisme.
Au passage, dommage que Griffe d'Encre n'ait pas publié cette anthologie sur le Feu. Impossible de la trouver au catalogue et pourtant, l'AT était en 2011.


Sarabande mécanique
Dans un univers mêlant space opera et steampunk, une nouvelle à la fois cynique et romantique (si si, c'est possible). Morale de l'histoire, ne sous-estimez pas les vieux cons !
Nouvelle 2ème prix Alain le Bussy 2012 (publication dans le fanzine Galaxie)


No future - ou - L'apocalypse selon Johnny Rotten
Un nom bien attribué pour un zombie pourrissant. le quotidien de merde d'un mort-vivant avec encore un bout de cervelle. Cette nouvelle est bien écrite, mais franchement, tout ça pour rien... hommage à un autre Johnny, dirons-nous. Bah, oui, même les zombies peuvent se rebeller.
Lauréat du prix BienVenus sur Mars 2012 (thème Fin du monde)


C.F.D.T - ou - Les origines de la Confédération des Fantômes, Dragons et Trolls
Joyeux mélange de médiéval fantastique et de caricature de syndicalisme. de belles scènes à se poiler de rire ! Je recommande ! le titre est peut-être un peu réducteur quant à l'audience.
1ère publication dans le fanzine Eclats de Rêves en 2007 (thème Monstres et Compagnie)


Sale petite peste !
Courte allégorie de la mort et autres pestes. Tout à fait dans le style de personnification demandé initialement. Je n'ai juste pas vraiment accroché à la nouvelle
Publié en 2012 chez Fan 2 Fantasy dans l'Hommage à Sire Terence (Pratchett)


Les Gentlemen à manivelle
Encore dans le style steampunk, mais habile dans un parallèle avec l'oeuvre de Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?. On va plus loin que le simple thème du robot. Une nouvelle très intéressante en plus d'une écriture très agréable.
Publié dans Khimaira en 2006 (thème Robots)


La guerre des Gaules
Sorte de documentaire de politique fiction auquel je n'ai pas du tout accroché. C'est que je ne lis pas de la SFFF pour retomber dans le quotidien. Ca se reblle certes de partout, mais alors, c'est lourd...


Voodoo Doll
Sorte de polar mâtiné de vaudou. Une sorte d'introspection du flic raté. le style voulu est parfaitement rendu, mais ça manque un peu d'action... Petite pointe de déception (c'est le problème quand on s'habitue à du très bon, on devient exigeant).
1er prix du concours de nouvelles de Parentis en 2012 (thème le Polar)


De Profundis
Très bon texte mêlant mythologie, révolte et anticipation. Intrigue très bien menée. Je n'ai rien vu venir La qualité de l'écriture n'nelève rien.
Publié en 2006 dans le HS n°1 de Phénix Mag


La Ballade d'Abrahel
Une ré-interprétation très réussie, bien ancrée dans le folklore local des Flandres. Une plongée entre anges et démons où ne sait plus qui est qui. J'ai beaucoup apprécié, en particulier la cohérence entre les différents plans et époques, la façon de les faire jouer les uns avec les autres.
Publié en 2006 dans l'anthologie Contes et Légendes revisités aux éditions Parchemins et Traverses


Le buto atomique
Un peu de fantastique brut dans ce monde de brutes. Les instants de douceur cachent bien desaspects. La dans de la mort vous envoûtera. Je ne connsaissais pas le Buto. Merci pour cette introduction culturelle, très bien utilisée par ailleurs.
Publié en 2012 dans l'Amicale des Jeteurs de Sorts, anthologie de Zone Franche et des éditions Malpertuis


La Grâce du funambule
Pas de fantastique ici, mais une dure réalité. Un abus total du champ lexical de la couture. Cela alourdit énormément le texte. Autrement, personnage très crédible et intrigue bien menée. C'est juste désagréable à lire.


Le Roi d'Automne
Très bon texte, qui laisse présager un très bon roman. de l'intrigue, de l'action, des qui-proquos... on ne s'ennuie pas dans ce monde revisité à la sauce du Petit Peuple (pas si petit d'ailleurs, et pas très gentil du tout).
Publié en 2013 dans l'anthologie En dessous.
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J'ai déterré le deuxième cercueil de nouvelles du père Hauchecorne. Après Baroque'n'Roll, c'est au tour de Punk's Not Dead de venir nous chauffer les oreilles. Une partition de treize nouvelles, monsieur n'est pas superstitieux.
Dès la première – Décembre aux cendres – tu te demandes ce qui s'est passé entre les deux recueils. Pas besoin d'y réfléchir quatre heures avec ou sans calculatrice : le travail. Y a pas de miracle quand on écrit. Baroque'n'Roll n'était pas mauvais, loin de là, mais souffrait de défauts de jeunesse. La phrase marche dans l'autre sens aussi. Perfectible mais bourré de bonnes choses niveau inspirations, thèmes, messages, jeux sur le langage… Verre moitié vide ou moitié plein (ou à moitié tout court, et hop).
Toujours est-il que Punk's Not Dead est mieux (ou meilleur, si tu veux pinailler).

La différence entre les deux recueils tient surtout à la subtilité. Pas que le premier manquât de finesse, mais le message du texte était parfois balancé de manière trop explicite, trop directe, trop frontale. Fini les gros sabots, Punk's Not Dead se situe quelque part entre la classe d'un talon aiguille et la discrétion d'une charentaise.
Les fétichistes de la godasse applaudiront la variété des deux mains (ou des deux pieds). Doc Martens (No Future), palmes (De profundis), ballerines (Le buto atomique), cuissardes (Voodoo Doll et La ballade d'Abrahel), chacun trouvera chaussure à son pied.

Au menu, SF, fantasy, steampunk, conte, anticipation, fantastique, zombi… Voyage vers d'autres univers sans bouger du nôtre. Si tu retires à chaque texte ses habits particuliers de fiction et d'imaginaire, il te reste entre les pognes deux dénominateurs communs. le monde contemporain et l'humain.
Qu'est-ce qui différencie l'humain du monstre (C.F.D.T, de profundis, La ballade d'Abrahel) ou de la machine (Sarabande mécanique, Les gentlemen à manivelle) ? Pas tant de choses que ça, au fond. A part cette capacité phénoménale de l'humanité à déconner. Cramer la planète (Décembre aux cendres), verser dans l'extrémisme (La guerre des Gaules), polluer les océans (De profundis), tripatouiller l'atome (Le buto atomique), reproduire encore et toujours les mêmes schémas foireux (Sarabande mécanique), “et on s'amuse et on rigole” pour citer Norman Spinrad dans le chaos final.
Des textes à la fois dépaysants et on ne peut plus dans le ton. En plein entre deux tours (aucun lien avec Tolkien), La guerre des Gaules, avec sa “montée quasi irrésistible des nationalistes de Nouvelle France”, tient presque moins de la fiction que de l'analyse politique. Aussi clairvoyante que farfelue (Nelson Mandela en inventeur de la mandoline, j'ai bien dû me marrer dix minutes).
Je ne vais pas passer chaque nouvelle en revue. Lis-les, c'est mieux. Pas évident vu que l'éditeur a défunté, cours écumer les bouquinistes.
Je m'en voudrais quand même de ne pas mentionner Sale petite peste, bel hommage à Terry Pratchett avec la Mort en invité (pas de faute d'accord, chez Pratchett, la Mort c'est “il”). Mon personnage préféré du Disque-Monde, sans doute parce qu'on est gaulé pareil.
En fait, si je devais citer mes nouvelles préférées, je recopierais la table des matières. Il n'y a peut-être que C.F.D.T. qui m'ait moins plu. A l'inverse, Voodoo Doll est d'une redoutable efficacité dans sa simplicité et sa brièveté : la quintessence de la nouvelle à chute.
Un dernier mot enfin sur la présentation du recueil. Les illustrations de Loïc Canavaggia sont superbes et collent à (démons et) merveille aux textes qu'elles accompagnent.

Comme dit le proverbe : plein de nouvelles, bonnes nouvelles. Punk's Not Dead n'a pas volé sa place au Top 50. Bel album de 13 morceaux aux sonorités éclectiques et inventives, très riches sur le fond comme sur la forme.
Lien : https://unkapart.fr/punk-not..
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
L'Angleterre nous a refoulés. Puis l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et l'Espagne. Certains ont tenté d'atteindre le Maghreb. L'attrait du soleil allié à la nostalgie du Club Med. Combien de Français clandestins se sont noyés en mer? Combien de barges de réfugiés ont été coulées par les marines algérienne, marocaine, tunisienne?
Pour les miraculés qui foulaient le rivage, le calvaire se prolongeait. Partout où ils allaient, ils étaient pourchassés, accusés de voler, de mendier, de spolier les Maghrébins de leur travail. Les Français se forgeaient une robuste réputation de pique-assiette.
D'abord nous avons haï ces pays qui nous claquaient la porte au nez. Puis nous avons pratiqué un zeste d'autocritique. Exercice trop longtemps différé. Pour aboutir à la conclusion que si nos voisins nous escagassaient tant, c'était aussi parce qu'avant, nous étions comme eux.
D'exécrables égoïstes donneurs de leçons...
Sauf que les rôles s'inversaient. Dorénavant, les immigrés, c'était nous.
(in "La guerre des Gaules")
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La diversité et ses innombrables formes devraient nous enrichir, nous conduire à nuancer nos positions, à nous interroger sur qui nous sommes, sur ce que nous croyons savoir. Trop souvent, cependant, des manipulateurs patentés instrumentalisent les différences pour servir leurs desseins nauséeux. Excusez l'affligeante banalité de ce rappel : il n'en demeure pas moins d'actualité, alors que les discours machistes et racistes, homophobes et xénophobes ressurgissent des cloaques mentaux qu'ils n'auraient jamais dû quitter.
[...]
À l'heure où je couche ces vains mots, je m'inquiète de voir l'intelligence aujourd'hui bafouée, dévalorisée, muselée. On voudrait nous faire croire qu'elle serait passée de mode, qu'elle aurait cessé d'intéresser.
Au contraire. Je veux croire qu'elle est l'outil et la solution.
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Détail sur lequel je rebondis pour signaler ma très vive inquiétude quant à la recrudescence actuelle des violences homophobes, dans un climat de cécité générale. Je suis toujours surpris d'entendre le mot "homo" et ses déclinaisons employés comme injures entre ados. Je ne crois pas que cette dérive soit anecdotique. Je pense plutôt qu'elle trahit une opinion larvée chez nombre d'adultes.
J'en veux pour preuve le tollé suscité par le projet de loi du "mariage pour tous". Que des maires aient eu le culot de déclarer, publiquement, qu'ils refuseraient de célébrer de telles unions a de quoi laisser pantois. Piètre leçon de démocratie.
Une autre déception, plus vive encore, m'a été causée par les manifestations contre ce projet de loi. Je savais que la France comptait son lot d'esprits chétifs. Je les supposais simplement moins nombreux.
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Des fleuves de feu ont couru les rues, submergé les façades, englouti les habitants. Les flammes brûlaient bleues et mauves, elles semblaient vivantes, et salement en pétard. Elles vitrifiaient le béton, liquéfiaient l'acier. Des colonnes de fumée ont enténébré le ciel. Des nuages fuligineux ont vomi leur pluie de cendres. Tout le labeur de nos villes insomniaques, la somme des connaissances de nos aïeux se sont volatilisés. Les livres ont grésillé, le feu a consumé jusqu'au dernier pétaoctet de nos serveurs de données. Nos mégalopoles avaient noirci jusqu'à devenir des ombres. Les veuves de leur gloire passée.
(in "Décembre aux cendres")
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Je me suis longtemps méfié des darwinistes. J'ai changé d'avis après que mes mômes ont repris l'école. Durant la guerre, j'ai pas pu m'en occuper. Toujours au front à me castagner. Aussi, quand j'ai ouvert leurs bulletins de notes, j'ai encaissé un électrochoc. Dur de m'y habituer. D'entendre ma fille de huit piges causer fission nucléaire, je me sens con. Si je propose à mon fiston un tour de balançoire et qu'il m'envoie paître pour lire une thèse sur la théorie des cordes, ça me flanque le bourdon. Le pire, ce sont les cadeaux de Noël. Savez-vous où je peux dégotter un "gyrotron quantique à structure en nickel-cadmium", vous ? Pas chez Joué Club en tout cas.

La Guerre des Gaules.
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Videos de Anthelme Hauchecorne (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anthelme Hauchecorne
Le rendez-vous d'Angérôme de ce mois-ci vous présente les titres Gulf stream éditeur dans lesquels fleurent bon la magie de Noël et les cadeaux sous le sapin. Un lutin malin de la librairie Coiffard s'est glissé dans cette vidéo… Saurez-vous le retrouver ?
La sélection de Noël 2020 : - Pour les 3 ans et + : Suzon et le sapin de Noël d'Émilie Chazerand et Amandine Piu : https://gulfstream.fr/produit/suzon-et-le-sapin-de-noel/ Où est le renne au nez rouge ? de Sophie Adriansen et Marta Orzel : https://gulfstream.fr/produit/ou-est-le-renne-au-nez-rouge/
- Pour les 5 ans et + : Le Calendrier de l'Avent pop-up - À qui sont ces traces sur le chemin ? de Françoise de Guibert et Lucie Brunellière : https://gulfstream.fr/produit/calendrier-de-lavent-pop-up/ Le Calendrier de l'Avent pop-up - Que fabriquent les lutins dans l'atelier du Père Noël ? de Tristan Gion : https://gulfstream.fr/produit/mon-calendrier-de-lavent-que-fabriquent-les-lutins-dans-latelier-du-pere-noel-pop-up/
- Pour les 7 ans et + : L'Improbable Surprise de Noël de Julien Artigue et Loïc Méhée : https://gulfstream.fr/produit/limprobable-surprise-de-noel/ La Chaussette de Proust de Carina Rozenfeld et Marie Touly : https://gulfstream.fr/produit/la-chaussette-de-proust/ C'est Noël, c'est cadeau d'Hubert Ben Kemoun et Élisabeth Jammes : https://gulfstream.fr/produit/cest-noel-cest-cadeau/
- Pour les 9 ans et + : Monstr'Hôtel (4 tomes) de Carina Rozenfeld : https://gulfstream.fr/produit/monstrhotel-tome-1-les-chasseurs-de-tresor/ Mahaut (2 tomes) de Sophie Noël : https://gulfstream.fr/produit/mahaut-et-les-maudits-de-chene-au-loup/
- Pour les 13 ans et + : Steam Sailors, tomes 1 et 2, d'Ellie S. Green, présentés par Caroline, libraire jeunesse de la librairie Coiffard à Nantes : https://gulfstream.fr/produit/steam-sailors-1-lheliotrope/ L'Ordre du Cygne, tome 1 - Les Chevaliers de Camelote de Virginie Salobir : https://gulfstream.fr/produit/lordre-du-cygne-1-les-chevaliers-de-camelote/
- Pour les 15 ans et + : Rouge de Pascaline Nolot : https://gulfstream.fr/produit/rouge/ Chroniques des Cinq-Trônes, tome 1 - Moitiés d'âme d'Anthelme Hauchecorne : https://gulfstream.fr/produit/chroniques-des-cinq-trones-1-moities-dame/
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