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EAN : 9782330006532
213 pages
Actes Sud (09/04/2012)
4.23/5   15 notes
Résumé :

Pourquoi la Palestine suscite-t-elle de si furieuses polémiques ? Pourquoi ce conflit, autour d'un territoire qui a perdu son importance stratégique et qui ne contient pas une goutte de pétrole, soulève-t-il de si dévastatrices passions ? La Palestine est-elle le nom d'un nouvel antisémitisme qui n'ose dire son nom ? En réalité, si la Palestine est devenue une cause universelle, c'est d'abord parce qu'elle se situe ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
De quoi la Palestine est-elle le nom ? Une question d'actualité suite au vote historique de l'ONU qui reconnaît la Palestine comme un état. Dans son essai, Alain Gresh s'intéresse à la genèse d'Israël et au malheur palestinien. Il démontre que l'idée sioniste est bien plus ancienne que l'holocauste. Sous l'égide des Britanniques, et dans le prolongement de la déclaration Balfour, un foyer de peuplement juif s'était développé (300 000 personnes en 1920). Etrangère aux interprétations bibliques, la Palestine représentait surtout un enjeu stratégique pour le Royaume uni. Il fallait contrôler l'approvisionnement du pétrole à partir du Levant et disposer de bases amies à proximité du canal de Suez. Gresh bouscule quelques lieux communs et relève des vérités qui dérangent. Les partisans de l'Apartheid Sud Africain ont encouragé le sionisme, sur le principe antisémite de « mettons les tous au même endroit ! » le mouvement sioniste, émergé au XIXème siècle, avait songé à l'Argentine et même à l'Ouganda comme terres d'accueil. Avant 1948, des milices juives ont fait acte de terrorisme à l'encontre des populations arabes. Il est des intellectuels juifs qui réfutent l'idée du sionisme – pour certains rabbins, un état juif ne peut advenir avant le retour du messie. Et enfin, on tolère de la part de l'Etat d'Israël des exactions qu'on ne pardonnerait à aucun autre état. D'après Gresh, Israël est d'abord un avatar des politiques colonialistes pratiquées par les nations occidentales. Ses méthodes et ses justifications sont identiques. La montée en puissance de CNN et d'al Jazira a donné à la Palestine le statut que détenaient autrefois les causes vietnamiennes ou algériennes. L'auteur rêve de deux états qui coexistent. Il souhaite la réconciliation et cite Edward Saïd pour mieux souligner l'ampleur du problème, à commencer par l'exploitation morbide de la tragédie de la Shoah : « Oui, les juifs ont souffert de l'holocauste, oui bon nombre d'entre eux sont victimes d'antisémitisme. Non ces faits de leur donnent pas le droit de poursuivre une politique de dépossession à l'encontre d'un peuple qui ne porte aucune responsabilité dans l'histoire de leurs malheurs ». Et Gresh s'intéresse aux racines du malentendu : « il ne s'agit ni d'établir une équivalence absurde entre deux drames, ni de prétendre que le génocide des juifs justifie l'existence d' Israël, mais de prendre acte de l'existence, de part et d'autre, d'une souffrance profonde à l'origine de peurs existentielles ». Et pour finir, Gresh se livre à une savoureuse explication de texte du philosophe ultra-médiatisé Bernard Henri-Levy dont les élans humanistes se heurtent à la brutalité de la politique expansionniste des israéliens.
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Dès qu'on évoque la Palestine, il est important de savoir d'où l'on parle. Donc Alain Gresh a été rédacteur en chef du Monde diplomatique, ce qui lui donne une certaine vision au niveau Géopolitique. C'est aussi un homme de gauche, proche de Tariq Ramadan. Voilà pour l'auteur.
Dans cet essai, il s'interroge sur les polémiques que suscitent la Palestine. Dans le prologue, il revient sur sa jeunesse passée en Egypte et sur sa prise de conscience que les événements s'éclairent différemment selon qu'ils sont vécus et analysés dans le monde arabe ou en occident. Il revient donc longuement sur le rôle de Nasser. Il développe ensuite la notion de colonisation et notamment celle de colonialisme de peuplement qui a pour but de refouler les autochtones et revient sur l'histoire du sionisme, rappelant au passage que durant des dizaines d'année, il a été rejeté par la majorité des juifs eux-mêmes, puis l'évolution suite à la seconde guerre mondiale.
A travers une analyse politique et historique, l'auteur nous décrit ce conflit comme extrêmement complexe et conclut en insistant que s'il doit y avoir deux Etats, à terme, cela ne peut se faire que dans un combat commun pour une solution commune.
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Pourquoi la Palestine suscite-t-elle des polémiques si passionnées, alors que cette terre a perdu de sa valeur stratégique et ne contient pas de pétrole ? de quoi la Palestine est-elle donc le nom ? D'un antisémitisme sans cesse recommencé ? de la haine de l'Occident nourrie par le monde musulman ? D'un ordre colonial finissant ? Longtemps, l'histoire de la Palestine s'est limitée à celle, tourmentée, du peuple juif aspirant après deux mille ans d'exil à retrouver une patrie. Pour les autochtones, en revanche, et notamment dans le monde arabe qui vit une période de révolutions, elle se résume à une spoliation qui perdure et qui rappelle, de l'Asie à l'Amérique latine en passant par l'Afrique, une oppression pas si ancienne. A la fois historique et politique, cet ouvrage replace la Palestine dans un contexte de mutation de la scène internationale. Tout en rappelant le lien entre ce territoire et "la question juive", Alain Gresh cherche à modifier radicalement notre perspective sur le conflit, car il est de ceux qui continuent d'espérer une solution reposant sur des valeurs universelles, transcendant les divisions ethniques ou nationales.
Lien : https://www.amazon.fr/quoi-P..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Oui, les juifs ont souffert de l'holocauste, oui bon nombre d'entre eux sont victimes d'antisémitisme. Non ces faits de leur donnent pas le droit de poursuivre une politique de dépossession à l'encontre d'un peuple qui ne porte aucune responsabilité dans l'histoire de leurs malheurs.
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Vidéo de Alain Gresh
Alain Gresh et Dominique Vidal, auteurs du livre "Palestine 1947. Un partage avorté" exprime leur position sur le plan de partage de 1947. En refusant ce plan, les Arabes n'ont-ils pas commis une erreur historique fatale ? Retour sur les sources du conflit israélo-arabe avec cette nouvelle édition d'un “classique” qui permet de mieux comprendre la genèse d'une situation géopolitique particulièrement complexe. Plus d'informations sur le site de l'éditeur : http://www.andreversailleediteur.com/?livreid=709
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