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EAN : 9791037112903
La Table ronde (16/11/2023)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Entretiens avec Monique Bourdin
En 1942, Claude Pinoteau est accessoiriste sur le tournage du Baron fantôme dont Jean Cocteau a écrit les dialogues et dans lequel il joue le spectre du baron. « Mon rôle était de couvrir Cocteau de toiles d’araignées et de poussière. Étrange manière de faire connaissance ! » Pourtant, elle paie. Cocteau fera bientôt appel à Pinoteau. Entre 1948 et 1960, ils tourneront sept films ensemble.
Richement illustré –photographi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il existe des êtres doués pour tout. C'est le cas de Jean Cocteau écrivain, peintre, cinéaste et j'en passe. C'est lui qui m'attire vers cet album. Je suis allée à Milly-la-Forêt et j'ai passé des minutes enchantées dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples décorée par lui.
En revanche, si j'ai vu plusieurs films de Claude Pinoteau (« Le Silencieux », « La Gifle », « L'Étudiante »...), je ne connaissais rien de sa vie ni qu'il avait travaillé avec le maître.
J'ai donc appris comment, enfant déjà, il accompagnait son père sur les plateaux de tournage, il baignait dans le monde du septième art depuis... toujours. C'est amusant d'entrer dans cette famille qui vivait en face du Studio des Films d'Art. « Quand on avait besoin d'un bébé, un assistant traversait la rue et demandait à ma mère si elle voulait bien nous prêter, mon frère ou moi. »
Plus tard, il rencontre Cocteau et sera son assistant. Son récit, très vivant, fourmille d'anecdotes et ainsi, bien loin de lire un ouvrage didactique et pontifiant, le lecteur s'amuse. Il est ébahi en suivant cette sorte de magicien qui sillonne les campagnes, à toute vitesse sur sa moto, pour dénicher les décors dont Cocteau a besoin. Et, si on a eu la chance de visionner l'un ou l'autre film réalisé par le maître, on sait que rien n'y est ordinaire ni banal. Ainsi, Jean Cocteau veut situer un moment dans une habitation qu'il a en tête. Il la dessine : « une sorte de chalet isolé, avec une charpente déchirée, comme si la maison avait subi quelques dommages, après une grande tempête ; le sol étant couvert de tuiles éparses. Il voyait des fenêtres éborgnées, comme des yeux crevés. » Inutile de dire que le commun des mortels aurait été découragé. Dénicher un tel endroit relève de l'impossible. Pourtant, l'intrépide assistant quadrille inlassablement les paysages alentour. Jamais Cocteau ne pense à faire construire sa bicoque fantasmagorique. « Claude, ne t'inquiète pas. Nous tournons dans quinze jours dans ce décor, donc il existe ! » et, porté par cette foi que le cinéaste place en lui, Pinoteau finit par le trouver, comme s'il s'était soudain matérialisé par enchantement. A croire que, en plus de ses talents, Cocteau est un sorcier. D'ailleurs, le livre raconte nombre d'épisodes du même type.
Il est richement illustré de photos de grande qualité. Ici, on voit Jean Marais traverser les miroirs, là, Picasso, Yul Bryner ou Daniel Gélin viennent apporter leur concours à leur ami.
De nombreux fac-similés émaillent les pages : dédicaces d'ouvrages, lettres, croquis préparatoires des scènes à tourner, télégrammes, textes annotés pour les acteurs... on en a la tête qui tourne et les yeux qui pétillent.
On se dit que, non content de faire surgir de terre, comme par un sortilège, le moindre rêve de Cocteau, Claude Pinoteau est capable de déchiffrer son écriture et ce n'est pas une mince affaire, si on considère les missives écrites dans tous les sens, avec des ajouts autour du texte ou des passages à l'envers.
Ce volume est une merveille. J'en ai beaucoup appris et toujours avec grand plaisir. Je l'ai adoré.
Un merci reconnaissant à Babelio et son opération Masse critique, ainsi qu'aux éditions de la Table Ronde qui m'ont offert ces moments de bonheur.
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C'est par le biais de la masse critique de babelio que j'ai eu la chance de pouvoir réceptionner ce titre. Il est vrai que personnellement, je connais de nom, sans vraiment savoir ce que cet homme a vraiment fait. Ce qui m'a motivé, c'est mon fils, lorsqu'il a vu cette opportunité, il a été ravi et lorsque nous l'avons reçu, j'ai eu un mal fou à y accéder. Pour info, mon fils entre l'année prochaine en études dans le domaine de l'audiovisuel et forcément il a bien plus de bagages que sa mère.

Concernant le livre, je vais déjà donner mon avis. Un livre souple, format carré, un toucher doux au départ et dès l'ouverture nous avons des photographies de signatures, de dédicaces. Vint ensuite la magie des mots, celle qui vient du coeur de ceux qui l'ont connu, de ceux qui auraient aimé le connaitre. Enfin, Monique Bourdin le raconte, par interview. Un travail méritant afin de déterminer, d'avoir des mots sur un grand homme qui a trouvé un collaborateur hors pair. Un de ces hommes qui en un regard détermine celui ou celle qui fera le bon geste, le bon travail, qui sera entre ses mains et faire avancer une idée en film.

Claude Pinoteau, réalisateur de la boum (l'un des rares films que j'ai vu de lui quand j'étais très jeune) a connu et travaillé avec Jean Cocteau durant des années. Un véritable collaborateur technique pour sept films. Il est vrai que de ce côté, les années où les autres films ont vu le jour, je n'ai pas eu la chance de les découvrir, mais en lisant ses interviews, en plongeant au coeur des innombrables photos, j'ai eu le sourire à chaque instant. Derrière la caméra avec Jean Cocteau nous entraine auprès de cet homme bien entendu, mais aussi de Claude Pinoteau. Leurs échanges nombreux, leur collaboration également sont mis en lumière.

Des entretiens pris et retranscrits par Monique Bourdin dans son intégralité afin de nous donner plus de corps à ce cinéaste capable de se retrouver devant ou derrière une caméra. Un cinéma unique en son genre. le livre est complet aussi bien dans les descriptions de leurs échanges par courrier, que les dialogues, agrémentés par de nombreuses photographies d'époques. Les calèches, les tournages, les décors, des dialogues, des plans de tournage ou des dessins (qui devaient probablement être des ébauches) pour ma part c'est un ouvrage qui est complet. En plus de ces oeuvres cinématographiques, nous avons plus qu'un avant-gout de sa vie, de ce qui le faisait se lever le matin, comment il en est venu à devenir ce qu'il est devenu. Et là, pour Claude Pinoteau, comme bien souvent la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre, il accompagnait souvent son père sur les plateaux de tournage. Baigner dans ce monde dès le plus jeune âge peut amener deux choses : vouloir y travailler ou au contraire en être dégouté. Nous comprenons bien qu'il a décidé de suivre ses traces et d'avancer dans le sens qu'il le désirait.

Des années plus tard, CLaude Pinoteau rencontre Jean Cocteau et cela deviendra une époque "magique". le premier sera son assistant, prêt à tout pour trouver ce que veut le second, quitte à le fabriquer. Jean Cocteau dessine, voit les choses d'une manière il sait comment il veut telle ou telle maison par exemple, ce qui lui faut pour avoir LE cachet définitif pour SON film. Une véritable foi dans ce qu'il imagine, Jean Cocteau sait que cela existe et donc il trouvera pas lui-même, par son assistant, par quiconque aura l'audace de chercher plus loin que le bout de son nez. Il s'en suivra ainsi des longs-métrages auxquels Jean Cocteau et Claude Pinoteau ont participé :

le Baron fantôme, Serge de Poligny, 1943, 99 min – dialogues : Jean Cocteau ; accessoiriste : Claude Pinoteau
L'Éternel Retour, Jean Delannoy, 1943, 115 min – scénario et dialogues : Jean Cocteau ; accessoiriste : Claude Pinoteau
Ruy Blas, Pierre Billon, 1948, 93 min – scénario et dialogues : Jean Cocteau ; accessoiriste : Claude Pinoteau
Les Enfants terribles, Jean-Pierre Melville, 1950, 107 min – scénario et dialogues : Jean Cocteau ; assistant réalisateur : Claude Pinoteau

Un petit rappel des films réalisés par Jean Cocteau

Jean Cocteau fait du cinéma, 1925, 16 min
le Sang d'un poète, 1930/1932, 49 min
La Belle et la Bête, 1946, 96 min
L'Aigle à deux têtes, 1948, 95 min – avec Claude Pinoteau (régisseur)
Les Parents terribles, 1948, 105 min – avec Claude Pinoteau (assistant à la mise en scène)
Coriolan, 1950, 16 min
Orphée, 1950, 112 min – avec Claude Pinoteau (assistant à la mise en scène)
La Villa Santo Sospir, 1951, 36 min
le Testament d'Orphée ou "Ne me demandez pas pourquoi", 1960, 79 min – avec Claude Pinoteau (collaborateur technique)
Voyage au pays de l'insolite, 1960, 16 min

Et voila en recherchant ses collaborations, je me rends compte que j'avais déjà vu la belle et la bête de cette époque et que c'était l'un des meilleurs que j'avais pu voir, quand on imagine les moyens de ce temps. Bref, pour ma part, c'est un ouvrage très complet où j'ai pu apprendre plus sur la vie de ces hommes, de voir autrement la conception d'un film et surtout les échanges entre eux.

Mon fils était donc fou en voyant le livre arriver, d'ailleurs il l'a gardé dans sa chambre (vu qu'il est mineur, c'est facile de le retrouver, mdr) et vu son enthousiasme, je sais qu'il a adoré. Pour lui, c'est plus le côté exploitation qui l'a intéressé (ce sont ses propres mots). Voir les plans, comprendre les idées qui arrivent d'un coup, les scènes posées, les descriptions, les dialogues, il a dévoré le livre et le garde pas loin de son lit pour revoir certains points. Il m'a également raconté que tel appareil fonctionnait de la même manière maintenant, mais avec plus ou moins de câbles, de longueur, de rails (je vous avoue je n'y comprends rien)

En d'autres termes, c'est un livre qui plaira aussi bien aux personnes comme moi qui ne sont pas dans le monde de la caméra qu'aux personnes qui sont en plein dedans. Un grand merci pour la lecture qui fut très enrichissante dans tous les sens du terme.

PS : Avoir Jean Marais, un de mes acteurs préférés en photo entre ces pages et un gros plus à mes yeux (chacun ses gouts bien entendu)
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Saviez vous que Claude Pinoteau, le réalisateur de la Boum ou de la Gifle, avait côtoyé de près le grand poète-cinéaste Jean Cocteau ?

Il aura été en effet son assistant sur quasiment tous ses films à partir des Parents terribles et portant la casquette de « collaborateur technique » notamment lors du tournage du Testament d'Orphée où il se retrouva derrière la caméra pour diriger la technique du film.

Claude Pinoteau participera à la mise en images des visions cinématographiques du poète : L'Aigle à deux têtes, Les Parents terribles, Orphée, Les Enfants terribles et le Testament d'Orphée.
C'est l'histoire de cette longue collaboration que nous conte Derrière la caméra avec Jean Cocteau.
Ces entretiens, établis par Monique Bourdin, révèlent la face cachée d'un cinéaste majeur au travail. " le cinéma de Jean Cocteau est inimitable. Son influence est ailleurs, intemporelle et vivante " déclare Claude Pinoteau.

Monique Bourdin fait paraître l'intrégalité de ces entretiens avec Claude Pinoteau qui revient sur sa collaboration avec Jean Cocteau.

Richement illustré –photographies, plans de tournage, décors, découpages, dialogues, correspondances –, Derrière la caméra avec Jean Cocteau est l'histoire de cette collaboration en même temps qu'un document exceptionnel sur le cinéma.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jean Cocteau et moi, c'est un peu une belle histoire d'amitié. de loin, certes, mais cet homme, de par son art multifacette, a toujours accompagné ma vie. Découvert avec ses pièces de théâtre au collège, suivi au lycée avec ses films et émerveillée par les oeuvres qu'il a laissées sur son chemin sur la Côte d'Azur, c'est donc avec une joie que je me suis plongée dans le livre que je vais vous présenter aujourd'hui.

« Derrière la caméra avec Jean Cocteau » est un recueil d'entretiens de Claude Pinoteau, son accessoiriste de toujours, avec Monique Bourdin, qui a recueilli ses propos.

Mais avant tout, qui est Jean Cocteau ? Né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte, Jean Cocteau était un poète, peintre, dessinateur, dramaturge et cinéaste français. Il a marqué la première moitié du XXe siècle et côtoyé de nombreux artistes et écrivains de son époque. Élu à l'Académie française en 1955, il a laissé une empreinte indélébile sur le monde de l'art et de la culture. Ce n'est là qu'une infime partie de ce qui le représente, mais c'est un bon début si tu souhaites poursuivre tes recherches sur cet article aux multiples talents.

Cet ouvrage est composé d'entretiens entre l'accessoiriste, qui livre ses anecdotes de tournage et ses relations avec Jean, mais c'est aussi un recueil de documents peu connus et particulièrement représentatifs des tournages et de l'univers de Monsieur Cocteau. Croquis, photos des lieux des films, extraits de scènes, scripts, dessins… on s'immerge totalement dans le tournage de ces films emblématiques. L'accessoiriste, qui accompagna Jean Cocteau sur le tournage de sept films, entre 1948 et 1960, comme si on y était.

Cela m'a donné envie de revoir certains de ses films, comme « Orphée » ou « La Belle et la Bête », pour mieux comprendre ce qui se passe derrière la caméra à présent que je saisis encore mieux qui est celui qui la tient.

Je recommande vivement cet ouvrage très complet aux amateurs de cinéma comme à toutes celles et ceux qui apprécient cet Artiste avec un grand A, cet Homme avec un grand H. Je tiens à remercier Babelio pour avoir proposé ce livre dans le cadre de leur dernière Masse Critique et aux éditions de la Table Ronde pour leur envoi.
Lien : https://www.wendybaqueauteur..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nicole Stéphane et Edouard Dermit, réunis dans une chrysalide de draps, étaient étendus sur le lit, comme deux gisants ; ce drapage effectué par Jean Cocteau était fascinant ; il sculptait cette chrysalide, avec une élégance de gestes, autour de leur corps. On le sentait inspiré par le drapé de sa statuaire grecque. C'était étonnant de voir naître une sculpture vivante avec de simples draps !
Là résidait le génie artistique de Jean Cocteau.
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Vidéo de Monique Bourdin
Monique Bourdin. L'agression redirigée chez le char.
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