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EAN : 9782862314532
316 pages
Maurice Nadeau (06/10/2022)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Aucune histoire n’est simple et sans doute pas celle-ci. Née a Saigon au Vietnam, la narratrice quitte ce pays en guerre durant sa petite enfance avec sa famille. pour venir vivre en France. Certains d’entre eux, comme elle, ont perdu la mémoire. Les souvenirs d’enfance la fuient, la poussant à plonger dans les eaux glacées de l’oubli, à se perdre dans les méandres qui l’ont construite pour retrouver son histoire à travers la folie et la rage des parents, la faim, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Certains livres ne ressemblent à aucun autre. Certains livres constituent une sorte d'aberration, en ces temps d'asepsie littéraire où nombre d'entre eux se ressemblent.
Elvis à la radio, de Sabine Huynh, fait incontestablement partie de ces livres monstres.
J'ai d'emblée été fasciné par son titre mystérieux, musical et faussement léger, et cette photographie de petite fille boudeuse en couverture. Et mon attirance spontanée vers ce livre dont je ne savais rien, cette sympathie naturelle qui m'a conduit vers lui, comment ne pas la bénir aujourd'hui ?
Cela fait longtemps que je n'avais pas lu un texte aussi fort, aussi bouleversant. Aussi âpre. Aussi courageux. Aussi violent.
Son autrice m'a emporté avec elle dans le temps, dispersé dans tous les espaces qu'elle a pu arpenter - j'y inclus celui du langage, et il n'est pas neutre qu'elle parle plusieurs langues et qu'elle soit traductrice (c'est d'ailleurs par ce biais que j'ai entendu parler de son travail pour la première fois).
D'ailleurs, dans son Elvis, c'est un peu comme si elle traduisait sa propre langue, une langue qui n'appartient qu'à elle, une langue toute en mouvements, insaisissable - tantôt sèche et aride, tantôt humide, presque liquide, enveloppante comme une matrice qui serait à la fois celle du langage et du désarroi.
(Ce qui est assez extraordinaire, c'est que l'on ne ressent pas vraiment de colère dans la description des horreurs que la narratrice a traversées, et que cette dernière parvient toujours à rester d'une grande pudeur tout en convoquant dans ses mots ce qu'il y a de plus intime - tout cela m'a profondément remué, c'est que la littérature d'aujourd'hui nous a tellement déshabitué d'une telle intensité).
Ce texte m'a sonné, me laissant comme tremblant intérieurement, avec cette étrange impression de bien connaître celle qui l'a écrit, jusque dans son mystère.
Il est difficile de trouver des mots justes après avoir traversé les siens, après avoir été déchiré par eux, et réparé aussi, un petit peu, et ce n'est pas là le moindre des paradoxes.
Merci pour ce livre, Sabine Huynh. Et pour la vie. Et pour la poésie. Et pour les voyages dans le temps et dans l'espace, dans ce qui a existé et n'aurait pas dû exister et n'a pas existé et finalement existe quand même puisque vous ne cessez de l'inventer. Merci pour l'invitation dans le coeur douloureux de vos émotions et de votre pensée, pour cette plongée dans vos souvenirs qui sont un peu devenus les miens et feront partie de moi désormais.
Simplement merci.
Léo Cairn.
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Les mots de l'enfance, leurs répétitions et la mémoire, mis à nu par l'écriture, de la souffrance, de la faim, de l'incompréhension ; les identités (fille, mère ; traductrice, étrangère) ainsi révélées. de Saïgon, à la banlieue lyonnaise, de Londres à Tel-Aviv, itinéraire d'une enfant maltraité, de son refuge dans la langue des livres, dans le silence, à sa lente construction dans les oblitérations du langage. Dans une prose qui tend ses interrogations, les mises en question dans une pratique réflexive de l'écriture, Saine Hyunh éclaire ses traumas enfantins, ce qui en revient d'insoutenables maltraitances, les souffrances physiques qui en résultent comme une réalité trop longtemps tue pour n'être pas présenté comme des réminiscences pleines de lacunes, d'inventions. Elvis à la radio ou l'écriture de l'étrangeté autobiographique, une très belle tentative de compréhension de ce que l'on a été.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Le roman de Sabine Huynh Elvis à la radio (Éditions Maurice Nadeau) est à plusieurs raisons une des grandes révélations de cette rentrée littéraire. Renvoyant en filigrane à la célèbre formule durassienne selon laquelle écrire « c'est hurler sans bruit » et se déclarant « bien incapable de démêler la fiction du réel » l'écrivaine née au Vietnam pendant la guerre et arrivée en France durant sa plus tendre enfance nous propose un roman autobiographique animé à la fois par une volonté de plonger dans les sédiments de la mémoire – « tout est mémoire », nous dit-elle – et par une introspection sur l'acte et le pouvoir de l'écriture.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous répétons enfin pour ramener nos morts à la vie , prolonger une présence et si possible l'éterniser. Peut-être. Je ne sais pas.
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Par ces mots, je donne à voir le revers de la médaille en toc, les vies ratées, dans la complexité et la gravité d'une ruine et d'une violence héritées des guerres et des colonisations.
p. 29.
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Videos de Sabine Huynh (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sabine Huynh
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À partir des petits riens qui forment le tissu de l'existence et épousent la courbe de la mémoire, Gwendolyn Brooks a composé une grande oeuvre littéraire traversée par les questions raciales et leurs violences silencieuses. Un roman magnifique sur une femme qui doute d'elle-même et de la place qu'elle tient dans le monde.
« Maud Martha » de Maud Martha Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sabine Huynh ACTUELLEMENT EN LIBRAIRIE
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