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EAN : 9782848657714
80 pages
Sarbacane (01/04/2015)
4.06/5   87 notes
Résumé :
De nos jours, un homme blanc, jeune journaliste, questionne un vieux musicien noir. En fait il s’intéresse assez peu au blues : il voudrait savoir quels ont été – 60 ans plus tôt – les liens du musicien (alors âgé de treize ans), avec Emmett Till. Et le bluesman, non sans émotion, accepte de parler, et de remonter le temps…
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Luther, bluesman, reçoit chez lui un journaliste musical. Mais, plutôt que de parler de musique, celui-ci oriente la conversation sur Emmett Till sachant que le vieil homme l'a bien connu...
Bien des décennies auparavant... En août 1955, le jeune Emmett Till, alors âgé de 14 ans, voyage seul dans le train qui, depuis Chicago, l'emmène dans le Mississippi, dans le comté de Leflore. L'une de ses voisines lui recommande de bien changer de wagon après Saint-Louis. Arrivé à destination, il est accueilli par son oncle, Moïse Wright, ravi de le voir en si grande forme. Lui aussi le met en garde. Ici, ce n'est pas Chicago mais le Sud. Il faut qu'Emmett fasse bien attention et apprenne à rester à sa place. Malheureusement, le chemin de l'adolescent va croiser celui de deux hommes, Roy et Milam. Deux hommes racistes et violents...

Emmett Till, derniers jours d'une courte vie. le titre de cet album est on ne peut plus explicite... Si l'on connaît bien l'histoire de Rosa Parks, l'on connait beaucoup moins celle d'Emmett Till, un adolescent de 14 ans, venu tout droit de Chicago et qui ne semble pas réellement connaître les lois et les règles qui régissent le Sud. Bien mal lui en a pris... Emmett Till a été battu à mort et son corps fut retrouvé dans la rivière. Personne ne peut dire exactement ce qui s'est passé ce jour-là, les faits récoltés ici et là, par ses meurtriers, les copains d'Emmett ou encore les témoins, permirent de reconstruire l'histoire. Certains historiens considèrent que ce meurtre fut la pierre angulaire de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis. Rosa Parks ne sera arrêtée que 4 mois plus tard à Montgomery, en Alabama. de par son formidable travail de recherche, Arnaud Floc'h évoque et retrace, avec émotion, les quelques jours qui secouèrent le comté de Leflore. Un album utile, fort émouvant et d'une grande justesse. Aussi bien sur le fond que sur la forme, l'auteur ayant parfaitement retranscrit l'ambiance des années 50.
Quelques dates en fin d'album et des noms qu'il ne faut pas oublier (Emmett Till, bien sûr mais aussi Rodney King, Trayvon Martin ou encore Michael Brown)...
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Je m'appelais Emmett Till...

Lorsqu'on est noir, dans le Mississippi des années 50, on fait en sorte de se fondre dans le décor. de ne surtout pas bouger une oreille, ne surtout pas se démarquer ni en paroles ni en actes.
La survie est à ce prix.
Emmett l'aura payé très cher.

Emmett, pur produit de Chicago, se rendant dans le Sud pour y passer des vacances auprès de son oncle Moses, c'est un peu rendez-vous en terre inconnue.
Un rendez-vous manqué au regard du final qui défraya la chronique au point de faire date dans l'histoire américaine.
Il se dit même que l'affaire Till serait la pierre angulaire de la lutte pour les droits civiques des noirs aux États-Unis.

Un meurtre barbare ponctué par un pseudo procès torché à la va-vite et au verdict rendu après seulement 67 minutes de délibération, c'était plié d'avance.
Les blancs et leurs prérogatives de vie et de mort sur les noirs avaient encore de beaux jours devant eux.

Bien moins connu que l'affaire Rosa Parks, Emmett Till fait ici l'objet d'une BD.
Porté par un graphisme, aux couleurs paradoxalement apaisantes, qui va à l'essentiel, ce récit marque les esprits de par son inhumanité profonde et son injustice fétide.
Il retrace les derniers jours d'un gamin qui n'avait pas demandé grand-chose si ce n'est de profiter quelques temps de sa famille et de ses amis.
De parfaites caricatures d'humain en auront décidé autrement.

À lire pour découvrir.
À lire pour ne pas oublier.
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Un journaliste blanc va à la rencontre d'un bluesman, un noir. Mais pas n'importe quel musicien noir, cet homme a connu Emmett Till et était avec lui quelques heures avant sa mort. Il a aussi assisté, impuissant, à la folie meurtrière et sadique de Bryant et Milam les deux responsables du meurtre de ce jeune garçon de 14 ans car il aurait soit-disant dragué la femme du premier.

L'histoire de cette bande dessinée n'est pas l'histoire d'Emmett Till. Elle est le point de départ de la discussion et l'auteur se garde bien de donner des réponses toutes faites et bien tranchées. Les flash back entre passé et présent mettent bien en valeur la frustration de la communauté noire condamnée à ne pas savoir ce qui s'est réellement passé - bien que le meurtre ait été avoué par les 2 accusés dans un magazine. Et surtout, on comprend le sentiment d'injustice de cette communauté qui, de part sa couleur de peau est condamnée à être lésée, à ne pas faire de vague. On connaît Emmett Till grâce à la couverture médiatique qui a été faite en 1955 et grâce à la chanson de Bob Dylan. Mais en réalité : combien d'Emmett Till y-a-t-il eu dans ce sud ségrégationniste ? Combien de gamins tabassés à mort et pas retrouvés ou alors dans un très piteux état ?

Cette histoire a émue l'Amérique au point que 50ans après des manifestants avaient fait le rapprochement entre lui et Trayvon Martin qui s'était fait assassiné lui aussi alors qu'il n'était pas armé.
Depuis que ces deux hommes ont été acquittés dans un procès qui n'avait de procès que le nom, les choses ont-elles vraiment évolué pour les Noirs aux Etats-Unis ? Si l'on regarde les émeutes à Philadelphie, les statistiques et le dossier en fin d'ouvrage, on se dit qu'il y a encore du travail.
Oui, les Américains ont élu un président noir.
Oui, ils ont les mêmes droits que les blancs et bénéficient aujourd'hui des lois sur la discrimination positive qui leur permet d'accéder aux universités, par exemple.
Et, oui, il y a aujourd'hui une bourgeoisie noire qui s'est développée grâce à ces lois.
Mais il en suffit de peu pour allumer la mèche, preuve, s'il en fallait une que les vieux démons de l'Amérique blanche ne sont peut-être pas si loin que ça...

Une bande dessinée à lire et à mettre entre les mains d'un plus grand nombre.
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J'ai eu un peu du mal à entrer dans cette BD, sans doute parce qu'elle fonctionne par flashback et que je ne savais pas qui était qui dans les premières pages.
Erreur de ne pas avoir lu la 4 e de couverture sans doute.
Ensuite ce n'est qu'un immonde massacre, celui d'un gamin espiègle qui avait eu juste la malchance d'être tombé sur 2 abrutis obtus. Malchance aussi de vivre dans ce Mississippi encore raciste e surtout d'être juste noir...
Si l'histoire de Rosa Parks a été très médiatisée celle de Emmet Till n'est pas connue, cette BD la met en lumière et il faut absolument la découvrir.
Cela s'est passé en 1955 dans un état où les lois ne condamnaient jamais un blanc.
L'histoire est terrifiante, les Blancs immondes et l'histoire tristement brutale. En appendice un dossier pour expliquer avec des document et des photos...
Un album fort, qui parle d'une justice qui n'en avait que le nom... pour ne pas oublier que des hommes se sont comportés d'une façon abjecte, sans aucun remords et même avec bravache.
A lire absolument, sous fond de blues, en espérant que le le nom d'Emmet raisonnera longtemps pour que ce monde ne renoue pas avec ses démons.
Il avait juste 14 ans...
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Le lynchage d'un garçon afro-américain de 14 ans du seul fait de sa couleur par deux sudistes est un crime abominable. Ils ne se sont pas contenter de le tuer mais ont pris soin de leur arracher les yeux préalablement. le pire dans cette affaire est qu'ils ont été acquittés en vitesse (67 minutes) par un jury composé uniquement de blanc avant de donner une interview payante dans un grand magazine pour finalement avouer leur crime en toute impunité. Or, aux USA, on ne peut être rejugé pour le même crime.

On comprend mieux les accès de violence d'une partie de la population américaine à certains faits divers qui peuvent vite dégénérer par exemple les événements de Ferguson. Ce récit assez méconnu se situe dans les années 50 et a été à l'origine du mouvement pour les libertés civiles de ses populations. En faire une bd est plutôt une bonne chose pour le devoir de mémoire même si certaines institutions voudraient qu'on oublie vite pour passer à autre chose.

Cependant, des faits presque similaires se reproduisent assez souvent. Ce jour, en allumant la radio ou en regardant les informations à la TV, on apprend que c'est une famille juive qui a été torturé chez eux par des individus cagoulés du seul fait de leur appartenance à une religion. J'espère qu'un jour toute cette haine liée à la non acceptation de la différence disparaîtra.

Alors, oui, cette lecture est utile et presque incontournable. Il est dommage que la bd ne soit pas allé plus loin dans le déroulé de cette histoire qui n'a pas manqué de rebondissement par la suite. Il faut savoir que la mère du jeune garçon avait fait ouvrir le cercueil afin que des photographes puissent voir comment son fils avait été atrocement mutilé au niveau du visage. Ceci provoqua une immense réaction du public.

Pour autant, les auteurs se sont focalisé sur les 5 derniers jours de la vie de ce jeune garçon qui passait des vacances chez son oncle. La ségrégation ambiante dans les états du Sud est omniprésente et cela nous révolte. le graphisme est réaliste ce qui colle bien pour ajouter à la touche d'authenticité. Ceux qui ont un coeur pourront trouver ce récit bouleversant.

Conclusion : il ne faut plus mourir ou souffrir à cause de la couleur de sa peau et de ses croyances religieuses. C'est pourtant une évidence mais cela a du mal à passer. Cette bd reste malheureusement d'actualité.
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critiques presse (4)
Bedeo
16 octobre 2019
Œuvre brillante faisant un devoir de mémoire, rappelant d’ailleurs à l’aide de documents d’époque en toute fin l’injustice criante d’un moment de l’Histoire et d’une histoire... Trop courte.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
01 juin 2015
Le récit, qui vogue entre passé et présent, parvient à garder sa fluidité, notamment grâce au travail sur les couleurs de Christophe Bouchard, qui alterne avec justesse les ambiances.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
14 avril 2015
C'est un Arnaud Floc'h en colère qui livre ici son plus bel ouvrage (à ce jour), mûri au fil d'une longue réflexion.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
07 avril 2015
Habilement construite, l’évocation de la triste destinée d’Emmett se découvre peu à peu, autant que la vie de ces deux hommes et de ce qui peut les réunir, 60 ans plus tard.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Plus d'un demi-siècle s'est écoulé et personne ne pourra jamais dire ce qui s'est passé cette nuit-là. Cette nuit-là ?... Pas de témoins ! Le bus de Rosa Parks, lui, était plein... Et en plus, si Rosa Parks, comme tous les Noirs des États-Unis, n'avait pas entendu parler d'Emmett, qui nous dit qu'elle se serait rebellée ?
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Moi, j'ai connu [...] La guerre suivante. Le Vietnam.
C'est pour ça que je ne suis plus sûr de rien. Vous savez, nos généraux, ils en ont décoré, des violeurs, des assassins... Mais parfois, ils les exécutaient.
Question de chance, de moment...
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... Un procès ridicule bâclé en une heure de délibérations... Même une partie de la communauté blanche en a crevé de honte. Nous étions allés les voir sortir de la salle d'audience. Hilares... Vainqueurs...
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Nous, les Noirs, on a tout vu en matière "d'invention" pour nous passer une corde au cou.
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Un procès ridicule bâclé en une heure de délibérations… même une partie de la communauté blanche en a crevé de honte.
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