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EAN : 9782707349385
144 pages
Editions de Minuit (05/10/2023)
4.08/5   6 notes
Résumé :
« Ici, à Paris, au bord du canal, à deux pas du grand palais indien aux fresques colorées, il pense à vous, le fou qui marche, le fou qui sue, le fou qui boit l’eau fraîche de la fontaine d’Aubervilliers, l’eau filtrée par les sables du sous-sol d’Aubervilliers, l’eau vivante, l’eau habitée, froide et fluctuante. Il pense à vous, le fou, à vous qui chantez l’après-midi lumineux dans vos appartements étroits en regardant une fleur du papier peint qui recouvre les vie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Les ponts sont ma hantise. (…) Pour des millions, des bijoux ont été volés en plein jour ; ils  irradient dans l'espace de la cité, au-dessus des arbres, des squares, à la surface de l'eau et dans la vase. Les flâneurs se penchent au-dessus des flots pour voir scintiller les joyaux dans les profondeurs, sur le sable et sur les pierres. »

Chérir cette nouvelle téophanie, devenir le grand-duc du dupe jusqu'à s'en éclater les grands yeux fixes. Les mots sont un pari, des ponts entres deux barges sur un flot sans topo. Dans ces crytpiques, certains entendent le cri d'Hégésippe (que l'on saura Moreau), d'autres tiquent. D'autres mots tellement mots d'est qu'on n'en voit pas l'ouest. Encre qui accorde le matin pour le flâneur, traquer le discours divin, celui qui ne sera jamais trot de fée. Et sous les pas des flâneries, c'est un monde qui éclot, une muse qui prend forme.

« Au-dessus de la Seine se lève une brume jaunâtre où volent des esprits sans tête, des fantômes sans voix. Ils s'écrasent sur les quais comme des cygnes épuisés, des avions en flammes, papillons géants porteurs de lanternes que produisent les laboratoires des périphéries de l'univers. Et leur sérum se mélange à la mélasse qui sort des égouts, venue des cascades des latrines individuelles et communales comme si toutes les familles de la capitale déféquaient et vomissaient à la même seconde leur passé puant, leur présent blet et leur futur saturé. »

Une langue sinueuse exquise dans ses franches aises à moins que ce ne soit que des airs, esquissant pourtant le fouet parfois. Mettre dans le même sac l'acolyte et le scolyte, sortir les griffes car on étouffe sous ces masques en série. Pas de signalétique dans ces jeux d'ombres et de lumière, juste un tag géniHAL et'nik' !

« Je participais du moindre et de l'immense. » (Dans la partie « Quand je dormais contre le corps chaud » qu'il faudrait citer en entier pour bien sonner le toc sein)

Il n'y a pas de Mor(t)eau, il n'y a que résurgence, chant de blés mûrs et Notre-Dame en coquelicots.

« Mon musc, je l'ai donné aux étoiles enflammées, au chaos primordial. »

Le bièvre n'en finit plus de ronger ses freins tandis que la voûte céleste, moqueuse, file au bal dans un éclat de rire scintillant. Sa sciure, essaim de brimborions, s'écoule comme la certitude filante du silure nageant en Seine activité.

«  Tricoti tricota.  »

Un filet seul protège le bièvre de la chute en mièvre, ce festin de verjuteur précoce. Dans ce filet, ce son au fond de tout, nous nous complétons.

« Au cimetière de Saint-Médard, nous n'irons plus danser en claquant du sabot contre les dalles des tombes. »
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critiques presse (1)
LeMonde
09 novembre 2023
Un voyage poétique qui débute sur la Seine, où se réinvente le paysage urbain, du canal de l’Ourcq au Jardin des plantes, où se brouillent les repères d’une géographie – et d’une histoire – réelle, combinée aux détails de la plus parfaite rêverie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Alors qu’au bord de la forêt des Minières, un homme offre sa main au museau moustachu d’une daine, au Verre à Pied, une vieille dame portant chapeau sur un foulard de laine fait un signe de la main droite. Autour d’elle, la blancheur de la neige, les tourbillons, les congères. Une partie du monde parle à une partie du monde. Au-delà du grand portail ouvert, le vide est parcouru de courants d’air. Quelqu’un gemme les mélèzes pour obtenir un baume idéal. La résine coule dans les calebasses. Un maître en peinture pourra vernir son grand tableau, le couvrir d’un liquide limpide qui se figera en eau parfaite, liant dans sa lumière les poitrines dénudées des femmes qui miaulent, gémissent et implorent le fameux diacre. » (Longue citation mais l’écriture prise dans son flot devient non-linéaire, exhaustive sur le vide, allées de Von Karman les dents figées dans le sang)
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Mangeurs de viande morte, entendez-vous le chant des animaux estampillés, les braiements de l'âne à saucisson, le bêlement si doux des brebis et des agneaux pour les délicieuses saucisses piquantes, le chant de la vache à lait et à chair, le chant de son petit au mufle si doux, le chant du cheval pour les orgies chevalines, le chant des chapons mûrissant à l'ombre, gavés de céréales pour la table festive avec vins des pays d'Oc, pour les prêtres en soutane ou en djellaba, pour leurs repas conventuels, en string parfaitement adapté aux divers organes génitaux.
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Videos de Eugène Savitzkaya (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eugène Savitzkaya
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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