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EAN : 9782266311885
672 pages
Pocket (04/03/2021)
3.43/5   162 notes
Résumé :
De mystérieuses affiches bleues apparaissent dans les villes de France, seulement ornées d'un nom en capitales blanches : FRANCIS RISSIN. Qui est-il ? Comment ces affiches sont-elles arrivées là ? La presse s'interroge, la police enquête, la population s'emballe. Et si Francis Rissin s'apprêtait à prendre le pouvoir, et à devenir le Président qui sauvera la France ? Pour son premier roman, Martin Mongin signe un livre vertigineux. Un roman composé de onze récits enl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 162 notes
Encore sous le choc et sous le charme de ce roman incroyable! Incroyable au sens littéral du terme, tant l'histoire est délirante, et au sens également de peu commun, peu ordinaire.

Ne pas se fier au premier chapitre, qui pourrait être décourageant : le texte du cours universitaire d'une prof de lettres concernant des écrits hypothétiques consacrés à…Francis Rissin, peut paraître abscons. Mais, déjà entre les lignes, quelques indices poussent à la curiosité.

C'est ensuite un festival de romans dans le roman, à partir d'un portrait qui se resserre en cercles concentriques autour de l'énigmatique personnage qui donne le titre au livre. Portrait en négatif, à partir de ce que chacun veut y mettre: le flic obstiné, la foule en délire, les voisins putatifs, et à chaque fois on part sur un récit différent (ce pourrait être un livre pour île déserte, tant il est protéiforme et déstabilisant. il est probable qu'une seconde lecture apporterait un autre regard sur l'affaire.

Mais la forme n'empêche pas le fond : le mythe Francis Rissin est un prétexte adroit pour faire un état des lieux politique, au sens premier, à savoir l'organisation et l'exercice du pouvoir dans une société organisée.Après un récit hagiographique, l'auteur n'hésite pas à inclure une dystopie glaçante sur fond de peine de mort.

Quelle ne fut pas ma surprise, au coeur du roman de voir citer la minuscule bourgade de la Croix Hélléan, à quelques encablures du berceau de ma famille maternelle! Et comme ce phénomène s'est reproduit à plusieurs reprises en cours de lecture, sur des petits détails géographiques ou historiques, la paranoïa ambiante s'est emparée de moi : Martin Mongin, vous me connaissez, je ne vois pas d'autre explication. Ce livre a été écrit pour moi!!!

Par contre, il est possible que l'effet de séduction ne soit pas universel. il faut accepter de se faire balloter comme un fétu de paille au gré des bourrasques imaginatives de l'auteur. Et je comprendrais tout à fait que l'on ne partage pas mon enthousiasme.

S'il y avait un peu moins de pages, et qu'une pile immense ne m'attendait pas pour partir explorer de nouveaux univers d'écrivains, je le relirais immédiatement.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Enorme déception.
Les éditions franco-belge Tusitala m'avaient jusqu'ici comblé dans leurs choix. Ceci est leur première sortie inédite, premier roman d'un professeur de philosophie, thème alléchant et objet d'édition toujours aussi beau... pour un résultat... non... développons...
Une base tout ce qu'il y a de plus actuelle en 2019: crise des Gilets Jaunes, normalisation des populismes, etc. L'idée d'un Homme providentiel refaisant surface un peu partout, couplée à une défiance de la classe politique issue du Sérail... Donc, Francis Rissin !

L'auteur prend le parti, intéressant sur papier, d'éclater son récit en onze chapitres comme autant de voix différentes, racontant une histoire chaque fois dissemblable, une variation des possibles non-linéaires, non comme des points de vue d'un même événement, mais bien comme une tentative d' histoire à la David Lynch, semant, mélangés, des noms et des lieux qui résonnent sans garder à chaque fois le même sens. de l'ambition, tant mieux.

Mais ce dispositif déraille très vite, déjà du fait que chaque chapitre, annoncé comme conférence, rapport, script, enquête, etc. n'ont au final pas de style bien identifiable. Je ne suis pas d'accord avec mon amie la mouette, qui dans sa critique parle du premier chapitre comme d'un texte universitaire abscons, alors qu'il m'apparait davantage comme une narration classique à la première personne, un simple récit où la voix parle d'une histoire, d'une recherche, déployant un agréable suspens, une bonne entame accrocheuse digne de tout thriller bien troussé.
A chaque chapitre, en fait, on oublie très vite l'intitulé, car les choses se ressemblent dans la forme, accentuée par le découpage en paragraphes de tailles quasi-similaires tout au long du livre, comme si l'auteur lui-même perdait de vue ce dispositif qu'il tente de mettre en place. Les quelques tentatives pour y revenir, pour différencier, sont souvent maladroites, comme ces réflexions machistes bien attendues du commissaire de police.
L'écriture se vautre dans les noms propres de lieux, de marques, mélangeant le réel et l'imaginaire sans que l'on comprenne bien pourquoi, à part l'idée de brouiller les pistes, d'essayer de trouver un état "sur-réaliste", sans que cela fonctionne réellement, comme si à vouloir complexifier une intrigue, l'auteur l'avait lui-même perdue de vue.
Frustrant !
On en vient à s'ennuyer, alors que certains chapitres remontent la pente, comme celui du commissaire d'exposition, pour ensuite replonger, brouillant des thèmes plus qu'intéressants en fantaisies grand-guignolesques, en "cliffhangers" sans finesse.

Ce qu'il en reste ? En écoutant le Thinkerview d'un ex-politicien hier soir, parlant de la nécessité d'un Homme providentiel, je me prend à gueuler "Francis Rissin" à tout bout de champ, comme symbole d'une attente vaine, au caractère quasi-religieux, dont l'histoire se passerait bien.
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Je n'avais encore jamais lu un truc pareil.
Dans des petites communes perdues de l'Ain, des affiches apparaissent soudainement sur tous les murs. En lettres blanches sur fond bleu (comme sur les affiches Ricard), jaillit le nom de "FRANCIS RISSIN". Et le phénomène s'étend à toute la France. Mais qui est Francis Rissin ? Que veut-il ? Que représente-t'il ? C'est ce que ce roman, difficile à résumer et à raconter, va tenter d'expliquer tandis que sa lecture se transforme en expérience littéraire fiévreuse.
Car Martin Mongin entremêle les genres, passe d'une étude universitaire à une enquête policière, y ajoute un récit journalistique, saupoudre le tout de fantastique, ajoute une touche mystique, une dose artistique et des élans poétiques. Sa narration vire au cauchemar, puis à la farce, jusqu'à ce que l'on perde pied. Mais paradoxalement, ça reste lisible, et on a même envie d'aller plus loin, d'en savoir plus -quitte à avoir parfois le tournis et à se mettre à douter de ce qu'on lit.
Car l'auteur s'amuse avec les mots : il déchire ses phrases et recolle les lambeaux un peu plus loin ; il attribue les mêmes noms à des personnages différents. D'où un effet stupéfiant, quasi-hallucinatoire, comme si en clignant des yeux un seul instant, tout avait changé et qu'on ne lisait plus le même roman. Mongin nous maintient en perpétuel décalage, et il y a quelques chose de jouissif à être baladé de la sorte.
Reste une impression étrange quand on referme ce livre : il parle de la France, mais on ne sait pas exactement de quelle France -bien qu'elle paraisse parfois douloureusement proche de notre pays actuel. Et malgré la poésie, la cocasserie et les réflexions philosophiques, ça fait drôlement peur.
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Quelle drôle d'histoire ! Même après la lecture, je m'interroge encore. Serai-je passée du côté de la face obscure du roman sans m'en apercevoir ? Suis-je toujours et encore dans l'histoire ? Mais quelle histoire croire ?
C'est que Francis Rissin ne possède pas qu'une seule vérité...

Voici un objet littéraire rare, d'une grande complexité et d'une aussi grande étrangeté. Un objet rare et précieux qui vous emporte vers un ailleurs que vous semblez toucher du doigt mais qui reste toujours inaccessible. Une lecture prenante, envoûtante, addictive.

Vous suivez la trace de Francis Rissin, qui tel le furet de la chanson, est passé par ici et repassera par là. Quand et où n'ont pas d'importance, l'auteur nous trimballe dans l'espace temps et dans l'espace géographique en même temps. Vous visitez la France dans ses moindres recoins, vous assistez à un spectacle grandiose dans un super-zenith parisien, tel un détective vous suivez à la loupe les traces de Francis, vous lévitez au-dessus du centre Beaubourg, vous bivouaquez au fin fond des Cévennes... Et partout et toujours, Francis Rissin vous échappe.


La France va mal. La France s'inquiète. La France s'essouffle...
« Est-ce qu'il y a ici quelqu'un qui pense à la France ? »
Et si Francis Rissin était l'homme providentiel que le pays attendait ?
C'est à travers onze chapitres, onze histoires, que le lecteur découvre la personnalité de cet individu, sorti par hasard de l'anonymat mais qui sait malgré tout, depuis sa jeunesse, qu'il a un destin à accomplir.



Un roman, un polar, une épopée, une page politique, culturelle, un texte sacré ?
Francis Rissin c'est tout cela à la fois. Vous serez surpris, étonné, abasourdi par les péripéties littéraires proposées par l'auteur qui signe ici son premier roman. Un premier roman vertigineux, un premier roman qui parle de la France. Un roman grinçant de vérité profonde sur le Français franchouillard, qui bien souvent m'a rappelé Superdupont, le super héros franco-Français de Gotlib.

Lien : http://mespetitesboites.net
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"Ce type apparaissant un peu partout sur des affiches devient une sorte d'idole du peuple au point d'inquiéter le pouvoir. Personne ne sait vraiment qui il est mais peu importe, il va sauver la France. de quoi ? Voilà bien une drôle de question. C'est du reste le grand talent de Martin Mongin que se désintéresser de ce sujet (la France a été menacée de redressement par des générations entières de politiques sans que personne ne sache jamais exactement de quoi il s'agissait).

Francis Rissin marche sur l'eau, est intouchable, ne dépend que de la façon dont on le regarde ou le pressent. On a avec lui la même familiarité qu'avec notre inconscient, un peu lointaine, craintive à l'occasion, un peu comme le spectre du père fouettard dont on sait bien que la menace de son apparition n'est qu'un préalable rituel à la satisfaction de nos désirs en chemin émoussés par une forme de raison qui laissera chacun à sa place.

Du reste je m'égare peut-être à classer Francis Rissin au tiroir politique. Après tout il est peut-être écrivain, un de ceux toutefois dont l'oeuvre est introuvable, ou un saint dont la béatification pourra toujours attendre… On aura beau le suivre, on ne le définira pas, on aura beau le précéder, il ne viendra pas. Il reste que cette poursuite proposée par Martin Mongin est obsédante et jouissive. Les quelques 600 pages que nous offrent les éditions Tusitala sont difficiles à lâcher. En somme, le silence qui suit la lecture du roman de Martin Mongin reste du Martin Mongin."
Christian Vignes in DM (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/fran..
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critiques presse (1)
Liberation
24 septembre 2019
Dans Francis Rissin, premier roman du professeur de philosophie de 40 ans Martin Mongin, le lecteur n’a pas le code. Il va de mystère en mystère. C’est à la fois très abstrait et très concret.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
INCIPIT
Catherine Joule, séminaire Textes et intertextes, cours du 3 septembre *** : «Approche centrée sur la personne», université de Paris IV-Sorbonne (enregistrement sonore), collection privée, fac-similé en possession de l'éditeur.

Il y a les livres qui existent, les livres qu'on peut facilement se procurer sur les étals des librairies, chez les bouquinistes ou dans les arrière-salles poussiéreuses des antiquaires de la rue de Sèvres - ces livres qui nous présentent lascivement leur dos coloré sur les étagères des bibliothèques, pour qu'on les caresse du bout des doigts. Il y a les livres qui existent, et les livres qui n'existent pas, les livres qui n'ont jamais été écrits, les livres imaginaires, les livres de romans.
Vous savez que certains auteurs se sont amusés à inventer des ouvrages de toutes pièces, et à les jeter négligemment dans les mains de leurs personnages. Les surréalistes ont abusé de ce procédé, tout comme Pierre Manon, Frédéric Balaire, ou encore François Rabelais, longtemps avant eux, avec son célèbre catalogue de la Bibliothèque de l'Abbaye de Saint-Victor, dans Pantagruel.
Madame Bovary est un livre qui existe. La Barre fixe, de Robert de Passevant (citée par André Gide dans Les Faux-Monnayeurs), on La Chrestomathie du désespoir, de François Merlin (citée par Louis Guilloux dans Le Sang noir), sont des livres qui n’existent pas – des livres dont vous pourrez seulement croiser le nom dans un autre livre, bien réel celui-là. Vous trouverez la liste de ces ouvrages inexistants dans le beau dictionnaire de Stéphane Mahieu, La Bibliothèque invisible, publié il y a quelques années aux éditions du Sandre. 
Parmi les livres qui existent, il y a aussi ceux qui ont disparu, les livres dont l’existence est attestée mais dont on n’a jamais retrouvé la trace – ces livres dont les longues listes des doxographes de l’Antiquité nous donnent un minuscule aperçu. Et puis il y a les livres dont nous ne savons rien, les livres dont nous ne savons même pas qu’ils ont été détruits ou perdus. Combien de livres disparus pour un livre qui arrive jusqu’à nous? «Les chercheurs d’or remuent beaucoup de terre, disait Héraclite, et ils ne trouvent pas grand-chose.» 
Il y a les livres qui existent et les livres qui n’existent pas; mais entre les deux, il y a encore la place pour certains livres d’un genre intermédiaire, qu’on serait bien en peine de classer dans l’une ou l’autre de ces deux catégories. Des livres qui existent à peine, des livres qui flottent dans les limbes de la thermosphère littéraire et qui se soustraient sans cesse à nos efforts pour les saisir. Des livres ontologiquement indécidables et qui subsistent pourtant à leur façon, comme une promesse, comme un rêve, comme un espoir. 
L’Approche de Francis Rissin est un livre de cette catégorie mitoyenne.
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C’est là que nous avons nourri le désir d’une vie pleine et rare, d‘une vie au contact des éléments et des matières, d’une vie en lien avec les forces qui avaient modelé ces plateaux s’étalant au-dessus de nous et qui bouillonnaient encore aux confins de l’univers. Nous ne nous satisfaisions plus de nos vies minuscules, nous voulions bâtir quelque chose de grand et de rare, pour l’avenir. Dans ces moments-là, Dieu lui-même eût été bien en peine de satisfaire nos appétits de titans.
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Je crois que la folie a à voir avec l’impossibilité de parler à quelqu’un d’autre, l’impossibilité de partager ce qu’on a vu, ce qu’on a entendu, ce qu’on a compris. La folie a quelque chose à voir avec la solitude et le silence.
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Ce sont eux, les héros. Moi, je n’ai jamais été qu’une idée abstraite, une force invisible, un principe directeur, une puissance secrète mais qui les faisait avancer, qui les faisait regarder plus loin. Je les ai aidés à ma manière; mais pas de quoi faire de moi leur égal, pas de quoi les rejoindre d’un bond en haut du podium.
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Il n’a évidemment plus jamais été question d’écrire un livre. Nous nous sommes seulement demandé ce que nous allions faire de ce nom que nous avions extirpé du néant, que nous avions fait descendre sur la Terre, et qui nous restait maintenant sur les bras – nous nous sommes demandé ce que nous allions faire de Francis Rissin.
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Videos de Martin Mongin (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin Mongin
Après avoir été remarqué·es pour leur premier roman et obtenu un vrai succès d'estime de la part des critiques et des lecteur·ices, Dima Abdallah, Martin Mongin et Laurent Petitmangin ont très vite publié un autre texte. Bleu nuit dresse le bouleversant portrait d'un homme en proie à ses fantômes ; le Chomor nous emmène dans les méandres d'une enquête où la fiction renverse la réalité ; et Ainsi Berlin sonde les contradictions de l'âme humaine sur fond de reconstruction d'après-guerre. Comment envisage-t-on l'écriture et la publication d'un nouveau texte après avoir bénéficié d'un si bon accueil ?
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