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EAN : 9782715230415
288 pages
Le Mercure de France (09/01/2014)
2.78/5   46 notes
Résumé :
Je sors de la gare à Versailles, remonte l'avenue vers le château. Une joie étrange me soulève, me porte, m'emmène, comme si elle-même actionnait le travelling, poussait encore le chariot sur les rails. Est-ce cela l'ambition, le désir de gloire ? L'arrivée dans une lumière inédite, éclatante. J'ai déjà vu les lumières d'un plateau de cinéma, c'est exactement ça : un éblouissement, une foudre répandue, répartie, et qui dure et vous emporte. Vous n'êtes plus le même,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Gabriel est un amoureux de cinéma, lui-même acteur, il aime les mots, leurs résonnances, leurs musiques. Il est aussi amoureux de Marianne. Hélas, la belle vient de le quitter. La proposition d'un certain Juan Karlowitz de tenir le premier rôle de son premier film, tombe à point nommé. Direction la Grèce pour notre déprimé, qui découvre à la fois la barrière de la langue et son plaisir à la déchiffrer, et une équipe aussi éclectique que bizarroïde.
Denis Podalydès nous raconte sa première expérience avec le cinéma, et le résultat est plutôt sympathique. Entre humour et poésie, plaisir des mots (ceux de Rabelais que Podalydès inclus dans ces réflexions), ce tournage assez extravagant est un road-movie dépaysant. Entre découverte, surprise et scènes improbables ou iconoclastes, Gabriel se laisse porter par cette expérience formatrice.
Pourtant l'ennui vient pointer son nez en plusieurs occasions, comme si Podalydès perdait le fil de son récit (et Gabriel celui de sa vie). Mais l'ensemble a assez d'allure pour que seul le plaisir prédomine au final. 3/5.
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Alors qu'il peine péniblement à obtenir son permis de conduire
alors que Marianne vient de le quitter et qu'il est éploré
Gabriel est sollicité par un réalisateur grec qui lui propose le premier rôle dans le film qu'il est en train de monter.
Et c'est le début de la grande aventure, de la Grèce à l'Espagne, en passant par l''Italie, il découvre tout de la réalisation d'un film, et on participe comme si on y était.
Dans « Les nuits d'amour sont transparentes », l'auteur nous ouvrait les coulisses du théâtre.
Dans « Fuir Pénélope » », il nous ouvre celles du cinéma.
Et c'est ma foi très intéressant.
Je découvre de plus en plus Denis Podalydès.
Je ne connaissais de lui que l'acteur.
Dans ses livres il se découvre et nous fait partager ses passions.
De plus, c'est bien écrit.
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Un jeune homme timide et amoureux en pleine rupture se voit proposer le premier rôle dans le premier film de l'assistant du grand Théo Angelopoulos. Denis Podalydès raconte ses premiers émois au cinéma, dans un univers littéraire, artistique et extrêmement touchant, où les travellings sont audacieux, les actrices des vraies stars, l'équipée du tournage vraiment aventureuse. Une belle romance, un beau roman où la sensibilité de l'acteur nous donne des frissons. A lire!
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           En exergue :
Et moi qui vous parle, peut-être plus sot que les autres, quoique j'aie plus de franchise à l'avouer et que mon livre n'étant qu'un ramas de sottise, j'espère que chaque sot y trouvera un petit caractère de ce qu'il est, s'il n'est pas trop aveuglé de son amour-propre.
Scarron, le roman comique


Gabriel est un jeune acteur sans expérience, touchant et maladroit, qui vient de se faire éconduire par Marion. Il est engagé par Juan Karlowitz, un metteur en scène grec inconnu qui fut l'assistant d'Angelopoulos sur Le voyage des comédiens. Il part tourner ce road-movie, comme une Odyssée personnelle, dans l'espoir de mettre le pied dans une vie professionnelle prometteuse, avec dans la tête l'obsession de Marion et dans  la main les oeuvres complètes de Rabelais en Pléiade.

« Il a suffi de retenir mon souffle, ne pas trop m'en  vouloir d'être timide, incertain, et puis, donnant un coup de main, pour porter une valise, une caisse, je suis remercié d'un sourire ; cela confirme ma place, utile, bénéfique, indispensable ; je m'enhardis, j'agis, je crée, j'accomplis une oeuvre ; un jour, n'est-ce pas moi qui serai le maître ? »

Si vous avez aimé La nuit américaine de François Truffaut vous adorerez ce livre (qui lui adresse un aimable clin d'oeil),  description pleine de  tendresse et d'humour du tournage d'un film, les problèmes techniques insolubles, les aléas, les égos d'artistes, les liens qui se tissent, le trac et l'évidence.

Mais c'est  plus encore l'autoportrait de Denis Podalydès en jeune homme simple, d'une humilité ordinaire et touchante, subtil dans son approche de l'autre, 

« Tout le monde sourit mais c'est de tendresse, tous l'aiment, et lui ne voit pas ce regard sur lui gentiment ironique, affectueux. Ou plutôt si, bien sûr, il s'en rend très bien compte, mais il est d'une pudeur si sèche qu'il ne voudrait pour rien au monde s'en apercevoir ouvertement, sourire à son tour et partager ce moment d'amitié »

amoureux éconduit dévasté, 

« Il est beau de se sentir amoureux envers et contre toute logique, d'éprouver cette force unique de l'amour, de ne pas s'expliquer, de ce foutre de tout le monde, des conseils des autres et de leur regard. »

frère inconditionnel, 

« J'imagine mon frère aîné à ma place, et une grande partie de mon plaisir, de ma quiétude, tient à ce que je  formule le récit que je pourrais lui faire, avide du plaisir qu'il y prendrait peut-être, et comme nous vérifierions une fois de plus tout ce qui nous rapproche, nous incline à faire oeuvre commune »

amoureux des mots et de la langue, un jeune homme bien élevé traversé par des désirs fous, un homme à la fois timide et décidé, qui, quoique ambitieux, attend de la vie un bonheur simple.

« Yorgos en Espagne dit une fois : je veux rentrer chez moi me retrouver avec ma femme et mes enfants. Cette phrase ne souffrait ni enjolivure ni réplique. Je rêve de dire un jour pareils mots, et qu'ils disent ce qu'ils signifient, ni plus ni moins que tout le bonheur possible en ce monde. »

C'est un livre très chaleureux en ce sens qu'on s'y  sent en empathie complète avec cette histoire simple et cet homme pudique et sincère, sage et fou à la fois. Un livre plein de douceur et d ‘un humour discret, attentif aux hommes, leurs peines et leurs petits bonheurs.
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Très beau titre en forme d'oxymore pour ce premier roman de Denis Podalydès, acteur de théâtre et de cinéma, dans lequel il raconte, de manière à peine déguisée et sur le mode de l'autodérision, son premier tournage en 1989 sous la direction d'un assistant de Theo Angelopoulos.

Le film s'appelait « Xenia ». Il devient « L'étrangère » dans le roman. Une simple traduction, donc…

C'est cette distance à la fois temporelle et ironique qui permet à cette autobiographie de s'intituler « roman ». le passé est réinventé, à défaut d'être réenchanté, comme on le verra.

Denis Podalydès avait eu l'idée d'un autre titre : « Petit roman comique » en hommage à Scarron. « Fuir Pénélope » suggère mieux une des failles de l'acteur : ne pas s'attacher, devenir autre sans cesse.

Dans le roman, Gabriel (qui est le deuxième prénom de Denis), chagriné par une rupture amoureuse, est embarqué dans un roadmovie qui le mène en Grèce, en Espagne et en Italie sous l'égide d'une équipe de cinéma inexpérimentée. Les chambres d'hôtel deviennent de plus en plus minables à mesure que le tournage avance. Gabriel est même oublié à Fiesole. le matériel est volé. L'actrice principale ne sait pas son texte et l'ânonne phonétiquement, ce qui donne lieu à des scènes très drôles.

Il y a de l'épopée homérique dans ce roman et de la truculence rabelaisienne.
Les personnages sont désignés par des épithètes, comme chez Homère (Ulysse aux mille ruses), mais les qualificatifs évoluent avec les variations d'humeur des protagonistes. Il y a Reina la Souriante, Vassilis le Vieux, le Résigné, Yórgos le Courroucé, Themis l'Indifférente, Milena l'Âcre animal.

Gabriel nourrit son goût des mots en lisant Rabelais qui est abondamment cité (parfois trop). Il se retrouve dans le personnage de Panurge, perdu et dépassé.

Denis Podalydès a beaucoup de talent. Il manie l'autodérision à perfection, mais ne craint pas de s'aventurer sur le terrain du chagrin, lorsqu'il évoque la rupture de Gabriel avec Marianne et les lettres qu'il lui écrit.

Ce livre est un bonheur d'écriture. Il est intelligent, gourmand. le lecteur savoure les mots, comme Gabriel s'extasie en découvrant des mots grecs comme kourasménos (fatigué). Beaucoup de révélations aussi sur le métier d'acteur. Une vraie réussite.

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critiques presse (6)
Lexpress
27 janvier 2014
Il y a vingt-cinq ans, le jeune Denis Podalydès débarque à Athènes pour son premier tournage. Il en tire aujourd'hui un roman plein d'humour et de lucidité.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
20 janvier 2014
Denis Podalydès, comédien fêté à juste titre, parvient, vingt ans après, à brosser son autoportrait en jeune homme incertain de lui-même, et cela fait un roman vrai d’une tenue remarquable.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LeFigaro
20 janvier 2014
Fuir Pénélope déconcerte le lecteur qui espérait prolonger les sourdes mélancolies de Voix off. Le ton est à la comédie, voire à la dérision ; il en faut pour se peindre en grand tourmenté pris aux rouages d'un film improbable. Podalydès ne s'en cache pas: le maladroit Gabriel, expédié dans le factice paradis du septième art, c'est lui tout craché.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
15 janvier 2014
Avec "Fuir Pénélope", teinté d’une douce langueur, sans suspense ni réelle fin, Denis Podalydès célèbre les mots susurrés du cinéma et ceux prononcés d’une voix forte du théâtre. Un beau voyage mélancolique.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
15 janvier 2014
D'une grande drôlerie, bancal et bricolé comme les premiers films de Woody Allen, ce roman reste un formidable hommage à la littérature.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
07 janvier 2014
On apprend beaucoup [...] sur ce qui se passe dans les tréfonds de son être quand un comédien joue la comédie. Et aussi les désagréments du 7e art : [...]. Denis Podalydès nous les fait partager, jusqu'à flirter avec l'ennui. Mais la langueur est de courte durée. C'est souvent drôle, et très joliment écrit.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il est beau de se sentir amoureux envers et contre toute logique, d'éprouver cette force unique de l'amour, de ne pas l'expliquer, de se foutre de tout le monde, des conseils des autres et de leur regard
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Yorgos dit une fois: Je veux rentrer chez moi me retrouver avec ma femme et mes enfants. Cette phrase ne souffrait ni enjolivure ni réplique. Je rêve de dire un jour pareil mot, et qu'ils disent ce qu'ils signifient, ni plus, ni moins que tout le bonheur possible en ce monde.
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Comme hypnotisé par la deux-chevaux [en stationnement], je roule vers elle; je la vois arriver mais ne freine pas, je crois en avoir le temps ; je ne freine pas encore ; je roule. C'est comme si je la désirais. Je ne me l'explique pas. Mon maître [d'auto-école] est incrédule. Il me regarde. Comme un poids, j'éprouve son effort pour me comprendre, me déchiffrer. Comment lui dire que je ne suis pas plus affranchi de cette énigme? Je le regarde à mon tour. L'inquiétude le saisit; pire que ça : son visage est tout raide. Masque mortuaire. L'angoisse me prend. Le maître voit sa propre stupeur grandir dans la mienne, et moi je me pétrifie comme dans mes grands moments de peur définitive, préférant qu'on en finisse, qu'on y passe tous, puisque, de toute façon, tout est foutu, n'attendez plus rien de moi. Aucun sens de la survie ni de la révolte.
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Videos de Denis Podalydès (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Denis Podalydès
Corinne Masiero est à l'affiche de "Petites Mains", de Nessim Chikhaoui, qui a transposé en fiction le récent combat d'employées d'un palace parisien.
00:00 : "Petites Mains" et le combat des femmes de ménage 03:03 : "Effacer l'historique", Blanche Gardin, Denis Podalydès et Delépine et Kervern 05:14 : "Discount" et "Les Invisibles", Marianne Garcia et Louis-Julien Petit 06:46 : "Louise Wimmer" et les César 09:44 : Les Vaginites et la musique contre les violences sexistes et sexuelles
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