AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782874231148
217 pages
Mijade (01/05/2019)
3.94/5   24 notes
Résumé :
Le pays de Brahim Abdelgadir est le Soudan : un beau pays‚ mais devenu très dur. Beaucoup trop dur. De la même façon que des milliers d’autres garçons‚ Brahim est obligé de fuir et de prendre la route. Son père le dit : « Il faut que tu partes‚ que tu te sauves : en Angleterre existe le salut. »
Brahim s’en va. Il rencontre toutes les épreuves qu’on peut imaginer : le désert brûlant‚ la barbarie des pirates libyens‚ la mer hostile et redoutable‚ puis l’Europe... >Voir plus
Que lire après Homme noir sur fond blancVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il faut avoir le coeur bien accroché pour cette histoire.
J'avais besoin d'avoir le moral pour progresser dans ma lecture. Quand ce n'était pas la grande forme, suivre l'histoire de Brahim était au dessus de mes forces. Cela me donnait si peu foi en la nature humaine... J'avais froid avec lui, j'avais le coeur au bord des lèvres devant la brutalité, le manque d'espoir et de perspective me minait.
Alors il y a de petites étincelles. C'est rassurant, mais si peu finalement. J'ai trouvé cela bien sombre, bien écrit, avec une empathie particulièrement réussie. Alors un roman ado, oui, mais un ado capable d'encaisser quand même
Commenter  J’apprécie          160
La couverture ainsi que le titre m'avait intrigué, je me suis donc laissée tenter par ce roman qui ne m'a en fin de compte pas plus enchanté que ça. Déçu serait plutôt le mot notamment vis-à-vis du nombre de pages (215) qui semblaient être assez conséquent, je m'attendais à mieux pour ainsi dire plus particulièrement car j'aurai aimé que l'accent soit plus mis sur certaines parties de l'histoire et pas sur d'autres.
En effet, je n'ai pas été transporté par ce livre, j'ai essayé de m'immerger dans l'histoire mais ce fut peine perdue. L'immigration étant pourtant un sujet qui me touche beaucoup, j'ai avec surprise peiné à le lire. Mettre en avant la détresse de personnes ou de peuples face à l'oppresseur, face aux régimes autoritaires, des personnes qui ne cherchent qu'à survivre et à mettre leur famille en lieu sûr, me parait indispensable et je salue l'auteur de les avoir mis en avant ainsi que plaider en leur cause cependant je n'ai pas accroché. Leur donner de la voix, les rendre humain et pas seulement parler de flux (oui je reprends les termes du livre mdrr) est aussi un très beau geste mais voilà encore maintenant, et ça me pose beaucoup de questionnements, je ne vais pas mentir, le livre ne m'a pas apporté l'émotion que j'attendais.
Au départ, il n'y a pas de chapitres mais pleins de sous-chapitres différents. Cela aurait pu me plaire mais malheureusement je m'y suis vite perdue, ne sachant plus à quelle personne on faisait référence, j'avais tendance à beaucoup revenir en arrière. C'est peu agréable dans le sens où c'est compliqué de s'attacher rapidement aux personnages bien qu'évidemment lire que des personnes se noient ou encore qu'un jeune s'est fait agressé par des policiers est horriblement dur. Pour autant et j'aurai vraiment aimé que ce soit le cas, l'émotion n'était pas au rendez-vous par manque d'imprégnation de l'espace, des personnages ou simplement à cause de la taille parfois trop courte à mon goût de certains sous-chapitres. le point positif néanmoins est le suivant : ce roman décrit assez bien la détresse, la peur et le danger omniprésent ressentis par les migrants. On prend conscience de notre chance d'évoluer dans un environnement « sain » soit où la guerre n'existe pas, où on parvient à se nourrir, à boire et où on n'est pas obligé de fuir tout simplement pour survivre.
J'ai préféré l'histoire lorsque celle-ci s'est mise à suivre principalement un jeune soudanais, Brahim. J'ai apprécié découvrir un peu mieux ce jeune homme car enfin, je suis parvenue à entrevoir plus profondément qui il était. Dès le début de l'histoire et à ce moment encore, le ton est froid, on sent l'inquiétude du jeune homme, son envie de trouver un endroit où il pourrait vivre et ne plus être considéré comme un nuisible. Percevoir ses pensées les plus profondes, avoir accès à ses ressentis était très appréciable car voilà on percevait vraiment sa belle ténacité, son objectif, son envie de parvenir à aider les siens.
Malgré tout, je déplore le fait que beaucoup d'étapes n'ait pas été plus décrite voire passées sous silence. On a conscience du chemin parcouru par Brahim mais j'aurai apprécié connaître ses détails ; avoir plus connaissance de ce long chemin semé d'embûches, peuplés de rencontres plus ou moins fortuites, d'avoir justement encore plus conscience de son courage et de ce qu'il avait pu affronter tout au long de sa route. Certains éléments laissent entendre implicitement ce qui a pu lui arriver, dans certains cas c'était une belle idée mais dans d'autres ça m'a dérangé car voilà le manque d'informations créer un manque d'attachement avec le personnage.
A côté de cela, j'ai apprécié le personnage de Gaston, cet homme avec le coeur sur la main car je suis persuadée qu'il existe toujours des hommes comme lui, ce n'est pas juste une simple idée d'utopie mais voilà encore une fois une belle preuve que l'auteur n'a pas voulu créer un clan tout noir et un clan tout blanc. J'ai apprécié son calme et sa bienveillance par rapport à l'inconnu ; sa force aussi de bousculer son quotidien et d'attacher de la valeur à ses principes et à son amour de l'humain tout simplement. Brahim rencontre beaucoup de gens sur son périple mais les moments passés avec Gaston sont ceux qui m'ont le plus plu.
Enfin, objectivement et pour conclure, le roman reste beau, quelque fois même mystique (voir le passage où Brahim erre dans les Ardennes) et ce malgré ses défauts dans l'avancement de l'histoire car le ton y est juste, l'auteur ne discrimine absolument pas ces pauvres hommes qui souhaitent rejoindre l'Europe. Non, au contraire il montre au lecteur que ceux-ci n'ont plus le choix et qu'ils préfèrent braver des montagnes, au sens propre comme figuré, pour vivre. Je regrette toujours le manque d'émotions et le sentiment de distanciation avec les personnages mais je vous invite à le lire pour vous faire un avis. Peut-être est-ce seulement moi qui n'ait pas été transporté…
Commenter  J’apprécie          00
Beaucoup de noirceur et quelques filets de lumière, voilà le récit de Brahim, jeune homme parti du Soudan pour rejoindre l'Angleterre.

Expériences d'exil, infâmes souvent, quelques fois clémentes.

Telle est l'histoire d'un homme noir sur fond blanc que raconte Xavier Deutsch dans un style presque naïf qui m'a d'abord désarçonnée. L'écriture est simple, les phrases souvent courtes pour aborder un sujet grave.

J'ai peu à peu interprété ce choix d'écriture comme une double tentative, celle d'aller à l'essentiel et de parler la langue de l'humanité, comme une intention habile de toucher le coeur de lecteurs adolescents et rendre hommage aux personnes qui oeuvrent à rendre une part de la dignité qu'on a soustraite à ces réfugiés contraints de fuir leur pays.

Un plaidoyer pour que la route de l'exil devienne un chemin de solidarités.
Commenter  J’apprécie          32
Un très beau roman qui nous fait partager l'exil de Brahim, un jeune soudanais de 18 ans à qui son père demande de rejoindre l'Angleterre pour essayer de gagner mieux sa vie et nourrir la famille restée au pays. La façon d'écrire de l'auteur nous met vraiment à la place de Brahim: bien souvent, il n'est pas nommé, il fait partie d'un groupe de migrants, qui sur un bateau, qui à pied dans les montagnes alpines, qui sur les routes d'Europe. Il n'est personne au milieu de ces groupes, il erre, il souffre. Les phrases sont souvent nominales, ce qui implique une lenteur, une inaction; il subit tout ce qui lui arrive, il continue d'avancer mais sans penser. Puis il va rencontrer Gaston, et là il semble vraiment devenir une personne, que l'on regarde, que l'on nomme, bref, qui existe en tant que tel. On voit aussi la méfiance des populations locales (Belgique) qui ont peur et Gaston apparaît très humain car il est sensible au cas de Brahim et il est le premier à le considérer et à vouloir lui venir en aide. Il assume son choix contre sa famille et une partie de la population du village dont il est le maire en dépit des "risques" à l'approche des élections. Cette rencontre, entre deux solitudes est très belle est touchante et nous amène à réfléchir à notre propre perception des migrations. Un très joli livre.
Commenter  J’apprécie          20
Un roman engagé et sensible, particulièrement bien écrit. Les phrases sont laconiques, parfois tranchantes. L'émotion est au rendez-vous, la réflexion aussi : dignité, xénophobie, espoir… C'est un livre qui frappe fort, une lecture aussi puissante que douloureuse, mais un roman tout simplement indispensable. Je conseillerais ce titre à de grands adolescents, voire à de jeunes adultes car la brutalité de certains passages est parfois insoutenable. Pourtant, c'est à lire absolument pour encourager la discussion sur l'immigration et la prise de conscience sur la déshumanisation de ces migrants qui quittent tout juste pour ne pas mourir de faim… Il faut s'armer de courage et alterner avec une lecture plus légère, mais il faut lire ce roman pour ouvrir les yeux sur une réalité sociale que l'ont préfère souvent ignorer. Les éditions Mijade ont mis un dossier pédagogique complet sur leur site pour accompagner les adolescents qui liront ce roman, il me semble que c'est une véritable plus-value : https://www.mijade.be/jeunesse/images/pg_telechargements/Homme%20Noir%20sur%20Fond%20Blanc%20FP.pdf
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Gaston pense à Brahim qui dort dans la chambre, en bas : un gamin. Contre ce gamin se dressent des barbelés. des lois taillées pour la circonstance, des règlements, des actes de basse police, des drapeaux. mais à quoi cela rime-t-il ?
De tous les temps, la Belgique a ouvert ses portes. Elle a donné le refuge à Victor Hugo, Baudelaire et Karl Marx qui fuyaient les persécutions. Elle a donné le refuge aux exilés, aux persécutés, aux fuyards. Aux Hongrois qui avaient échappé aux communistes, aux Chiliens qui avaient échappé aux fascistes. À tous, toujours, de tous les temps. Telle est son histoire et, telle, sa dignité.
Et voilà que des ministres belges s'associent aux pires politiques possible ? Aux instincts abjects ?
Gaston avait entendu un jour à la télévision que des policiers belges, sur un parking d'autoroute belge, avaient lâché des chiens aux trousses d'une poignée d'Ethiopiens. Comment est-ce seulement possible ? Comment le Premier ministre n'ordonne-t-il pas sur-le-champ la démission du ministre de l'Intérieur ?
La marée monte et il ne se passe rien.
Gaston se souvient de l'épisode. Ça lui revient. L'Éthiopien était mort en tentant de franchir I'autoroute. Les chiens le coursaient, il était terrifié, il avait couru au-dessus des barrières. II avait traversé l'autoroute, et...
Comment se pouvait-il que le ministre n'ait pas démissionné ? Lorsque la police tue, le ministre saute. Mais en Belgique il ne se produit rien. Le ministre énonce une déclaration sur le ton de la gravité. On passe à autre chose.
Commenter  J’apprécie          00
On ne se rend pas compte. Quand, à la télé on voit une barque sur le point de couler au large de Malte, quand on voit une colonne de migrants qui tente de franchir un col des Alpes, quand on types qui errent au bord d'une autoroute dans le nord de la France, en réalité on ne voit rien. Ce sont des ombres, presque des fantômes, des silhouettes quin'ont pas d'âge ni de nom.
Mais que l'un d'entre eux, un seul, franchisse votre porte après s'être fait voler son attelle par des flics, et se mette à rire en écoutant Mohamed al-Wardi à la table de votre cuisine, quand il est là, quand il dort dans un lit que vous lui avez préparé, quand vous vous souciez de le soustraire à la brutalité qui règne, alors il redevient ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un humain.
Et Gaston se rend compte que ça se trouve exactement à cet endroit. La stratégie du ministre de l'Intérieur et du secrétaire d'État à l'asile et à la migration, c'est en cela qu'elle consiste : faire oublier que ces gens sont des humains. Les réduire à des statistiques, des ombres et des fantômes, des quotas, des termes abstraits. « Flux migratoire », ça, c'est un mot qui déshabille ! Des statistiques, c'est un phénomène technique, on les traite comme tel. Un flux, on le contient.
Alors que des humains, on leur ouvre la porte.
Commenter  J’apprécie          00
Comme il marche, tout de même, avec son pied mouillé, sa main qu'il essaie de garder, cette forêt qui lui envoie son grand ciel glacial dans les jambes et les épaules et tout le reste, et cet air noir qui ne se mange pas, et ces ombres de branches qui lui fouettent la figure et lui crachent dessus des épines d'eau froide, et tout le reste. il entend venir du fond de lui quelque chose comme une saleté. Il ne s'arrête pas de marcher. Ses genoux lui font mal, comme sa main, comme s'il avait reçu la volée de cailloux d'un policier en veston de velours, mais il marche car, s'il s'arrêtait, il sentirait que cette saleté venue du fond de sa gorge surgirait et qu'il vomirait un long jet de liquide noir qui ne serait rien d'autre que son infinie tristesse.
Commenter  J’apprécie          00
Le repas se passe sans un mot: un homme en nourrit un autre, c'est le paragraphe éternel de la vie sur Terre. De tout temps, on a pratiqué de cette façon. On n'en a pas fait des histoires. Un voyageur traverse le village, on le voit aller par sa porte ouverte, on lui propose de s'asseoir.
Commenter  J’apprécie          00
Il faut à un homme du courage et de bons pieds pour traverser cette nuit si dure, il lui faut avoir bien mangé, il lui faut de la chaleur dans le ventre, du charbon dans la chaudière : même avec du charbon dans la chaudière et du pain dans le ventre, cette nuit serait dure à traverser.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Xavier Deutsch (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Xavier Deutsch
ACTU-tv portrait de l'écrivain belge Xavier Deutsch par Louis Delville
autres livres classés : immigrantsVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et auteurs chez PKJ (pocket jeunesse)

Qui est l'auteure de "Eleanor & Park" et "Carry on" ?

Cat Clarke
Marika Gallman
Rainbow Rowell
Jo Witek

20 questions
82 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeunesse , littérature pour adolescents , jeune adulteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..