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Hubert Tézenas (Traducteur)
EAN : 9782258045736
564 pages
Presses de la Cité (16/03/1998)
4.18/5   111 notes
Résumé :
Comment, au IXe siècle, une femme a-t-elle pu se faire élire pape sans que personne ne soupçonne son véritable sexe ? La papesse Jeanne a vraiment existé, et son nom figure dans les registres du Vatican. C'est son surprenant destin, plein d'aventures extraordinaires, d'intrigues et d'amours, que retrace cet étonnant roman, fondé sur des données historiques indiscutables. Née en France en 814, d'un père sévère et rigide, Jeanne est révoltée contre les préjugés et les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman que je conseille vivement. Il raconte le parcours hypothétique de la non moins hypothétique papesse jeanne, même si l'auteur expose en fin d'ouvrage, des documents tendant à prouver que son existence est réelle.
L'histoire commence en 814, à la mort de Charlemagne. Jeanne est la seule fille de la famille. le père, chanoine rigide, impose sa loi. La mère se plie tant bien que mal aux usages imposés par le christianisme dans cette société ou le sexe masculin domine. Petite, elle apprend à lire en cachette. Commence ensuite pour elle un parcours hors norme, semé d'embûches. L'héroïne, par son comportement et ses choix tout au long de l'histoire, permet de comprendre l'état d'esprit, les idées, la mentalité des gens de l'époque. le personnage ne manquant pas de caractère, je m'y suis certes intéressée, toutefois, Je l'ai lu peut-être plus comme un exposé sur cette période de l'histoire que j'aime particulièrement.
Véritable témoignage sur la pratique religieuse, les ordres monastiques, la société féodale, la vie quotidienne, les invasions vikings, lecteur qui aimez les romans historiques, ne passez pas à côté de ce livre captivant sans vous y arrêter.
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Passionnant. Controversé, qu'importe, on y croit. le roman est enlevé, on ne s'ennuie vraiment pas. C'est aussi un exemple que le combat pour l'égalité des sexes ne date pas d'hier. Et quel plaisir de se trouver plongé dans le haut moyen âge. Dernier détail intéressant, le prénom Jeanne, celui qu'on retrouvera 6 siècles plus tard en France pour une autre femme hors normes, Jeanne d'arc. Un livre que je recommande.
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Les âges obscurs de l'Empire franc, les ors du Vatican et la décadence de Rome, un amour impossible, l'amour des vieux manuscrits, une atmosphère de secrets et de complots, une héroïne forte, une controverse historique (a-t-elle vécu? n'est-elle qu'une légende?) si ancienne qu'elle laisse matière à broderie: tels sont les ingrédient réunis par Donne Cross dans "La Papesse Jeanne" auxquels elle a l'élégance d'ajouter la passion de son sujet et le génie du rythme et de l'intrigue.
Le mélange aboutit à un très bon cocktail, à un roman sans longueurs ni temps morts et dans lequel on se laisse emporter aussi facilement qu'une jeune bergère par un raid viking (mais avec des conséquences moins tragiques, néanmoins...).
La petite Jeanne naît à Mayence d'un père chanoine et d'une mère païenne, elle grandit dans la misère d'un univers brut, âpre auprès d'un père violent, d'une mère qui croit encore en ses dieux du Nord et de ses deux frères. le chanoine destine l'aîné -Matthieu- à la prêtrise et c'est grâce à lui que la petite fille apprendra ses premières lettres et découvrira sa prodigieuse intelligence et son amour de l'érudition. Un deuil, un précepteur grec et des années plus tard, elle et son frère Jean quittent leurs parents pour l'école de Dorsdadt où Jeanne parvient tant bien que mal à se faire accepter. C'est qu'elle est brillante la petite et qu'elle n'est pas la langue dans sa poche... Elle loge alors chez une riche famille de la noblesse franque et y fait une rencontre qui marquera sa vie entière Gérold. Cependant et comme elle dût quitter sa famille, elle finira par quitter Dorsdadt également à la faveur d'une événement tragique. Jeanne se rend compte que sa condition de femme ne lui ouvrira pas d'autres horizons que celui -bien sombre et limité- du mariage et de la maternité et qu'elle est incompatible avec son amour des livres, des débats, des sciences. Elle se coupe les cheveux et se rend au monastère de Fulda où elle devient frère Jean. La suite, l'historiographie l'a écrite bien avant Donna Cross: ce sera Rome, l'entourage de deux papes successifs et enfin l'ultime distinction: Jeanne deviendra pape... avant de connaître une fin infamante et tragique....
Pendant des années, les historiens et les autres se sont écharpés afin de savoir si notre papesse relevait de la légende où si elle avait vraiment vécu. Les tenants de cette dernière théorie s'accrochent au "blanc" courant de 855 à 858 dans les textes retraçant l'histoire de la papauté, entre les pontificats de Léon IV et Benoît III et la perte de certains documents; les autres mettent en avant des anachronismes, ce qu'il faut bien appeler l'énormité d'une telle histoire et le fait que la légende s'est (heureux hasard) déployée juste au moment où l'Eglise était le plus critiquée... Il semblerait qu'aujourd'hui, un certain consensus ait été trouvé à la faveur de récentes recherches et surtout que la sagesse,la raison et le bon sens font enfin loi: Jeanne relève bien de la fiction.... Quelque part, cela m'attriste un peu... J'aurais tellement qu'une telle histoire fut vraie, même en partie, et surtout qu'une telle femme ait vécue et qu'elle fut pape. Non mais pape, quoi! Une femme pape!
Quoiqu'il en soit, légende ou fait historique "La Papesse Jeanne" est et demeure un excellent roman pour diverses raisons.
Pour son intrigue bien sûr, complètement folle et passionnante.
Pour Jeanne, tellement forte et tellement fragile aussi.
Pour sa restitution minutieuse, documentée d'une époque méconnue et d'autant plus passionnantes, qu'il s'agisse de l'empire franc ou de Rome et des chausses-trappes du Vatican. C'est sombre, c'est violent, mais c'est bon!
Pour sa galerie de personnages secondaires: Matthieu, Jean, la mère, Gérold bien entendu mais aussi Arn et Frère Benjamin.
Pour son propos féministe aussi. On pourrait craindre qu'il ne soit trop mis en avant ou surfait, mais il est en réalité amené avec beaucoup de finesse, ce qui n'était pas forcement gagné.
Pour les questions qu'il pose enfin. Au delà de la réalité ou non du personnage de Jeanne, combien de femmes ont tenté à cette époque (et même bien avant, et même bien après) de fuir ou de dépasser leur condition? Combien ont dû se cacher? Se travestir peut-être? Pour savoir, pour être libre. Pour vivre... Autrement qu'en mourant en couches avant 18 ans...? Qui étaient-elles?

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Grande saga historique retraçant la vie et l'oeuvre de la papesse Jeanne, de sa naissance en Mayence jusqu'à son accession au Vatican quelques années plus tard. Au IXe siècle, fille d'un chanoine rétrograde et de son épouse saxonne, Jeanne apprend à lire et à écrire en observant son frère aîné. Repérée par un moine grec, elle entame des études qui feront d'elle une jeune femme instruite, notamment en théologie et casuistique.
Et ce malgré les difficultés dues à son état de femme. Mal acceptée par son père, elle l'est tout autant par son professeur à l'école de son évêché. Elle comprend que sa situation de femme l'amène à une voie sans issue et l'empêche d'assouvir sa soif de connaissances. Suite à une tragédie, elle en profite pour se déguiser en homme et part dans un monastère pour devenir copiste, avant d'être envoyée à Rome où un destin inattendu l'attend.
L'autrice raconte ici une société patriarcale violente, obscurantiste, dominée par une religion privilégiant la peur et imposant ses points de vue. Sa vision de la Rome de cette époque est à ce titre tout à fait parlante : la spiritualité n'y a pas vraiment sa place, tant les intérêts personnels, les luttes de pouvoir, les compromissions ont pris le dessus. On est loin des préceptes du Nouveau testament ! Une vision particulièrement sombre des débuts du christianisme. Et finalement peu importe que la papesse Jeanne ait réellement existé ou non (à noter, le dernier retournement du livre, excellent !).
Si on peut reprocher à l'autrice le portrait d'une femme un peu trop XXe siècle dans ce monde barbare, le roman se lit avec un réel plaisir, avec la confrontation de deux hommes pour Jeanne, son défenseur Gerold et son ennemi, Anastase qui veut devenir pape à la place du pape.
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La Papesse Jeanne a-t-elle réellement existé ? Mystère. Donna Cross s'inspire de ce personnage religieux pour nous offrir un roman historique riche en rebondissements.

J'ai trouvé son histoire fascinante même si les passages amoureux sont d'une grande niaiserie et m'ont parfois fait lever les yeux au ciel. On peut tout de même leur reconnaître qu'ils allègent un peu la lecture et la rende accessible à celles et ceux pour qui le côté romanesque est plus plaisant que le côté historique. Notons également que l'autrice a pris beaucoup de liberté avec la chronologie des évènements.

Pour autant, avec un style très agréable, l'autrice nous fait revivre une partie du IXe siècle. Elle aborde frontalement la condition féminine, les conflits entre les différents peuples, entre les différents souverains, le monde religieux et ses dérives, les conflits entre croyances et raison, etc. Très intéressant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Hrotrud vit tout de suite que Gudrun allait mal. Son souffle était faible,son pouls trop rapide, ses traits gonflés. La sage femme connaissait ces signes. Il lui fallait soulager la douleur de Gudrun, afin que celle-ci puisse se détendre et aider son enfant à naître.
-Qu'est-ce que tu t'apprêtes à lui donner ? demanda brusquement
le chanoine ?
Hrotrud sursauta. Elle avait oublié sa présence.
- Elle est faible, cette potion apaisera sa souffrance.
L'homme fronça les sourcils, Il prit la timbale des mains de Hrotrud, contourna la cloison et jeta son contenu dans le feu.
-Il est écrit : "tu enfanteras dans la douleur..."Ton remède est impie!

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- Nous prierons comme si tout dépendait de Dieu, répondait inlassablement Léon, et travaillerons comme si tout dépendait de nous.

[p445]
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Comme les autres villageois, Hrotrud ne savait ni lire ni écrire. En revanche, elle savait que cette bible était un trésor, et qu’elle valait davantage en sous d’or que tout le revenu annuel du village. Le chanoine l’avait apportée de son Angleterre natale, où les livres n’étaient point aussi rares qu’en pays franc.
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